la Librerie : une bouquinerie solidaire

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la Librerie : une bouquinerie solidaire
la Librerie : une bouquinerie solidaire : Présentation du programme
LA LIBRERIE : UNE BOUQUINERIE SOLIDAIRE
Présentation du programme
Bouquins sans frontières
1er prix du concours 2013
« Je crée ma boîte en région grenobloise »
En 2013, année de sa création, l’association Bouquins sans frontières, a participé à l’événement « Je crée ma boîte en région grenobloise » ; ce « concours d’idées de création d’activités » était organisé par l’Acéisp jeudi
26 septembre 2013, au Patio, 97 Galerie de l’Arlequin, à Villeneuve ; le projet
« Bouquinerie solidaire », porté par l’association Bouquins sans frontières a
remporté, ex-aequo avec un projet d’atelier d’initiation à l’archéologie, le premier prix, doté d’une prime de trois cents euros (FIG. 1).
Lors de la remise des prix, MADAME Hélène VINCENT, adjointe au maire de la
ville de Grenoble, chargée de la jeunesse et du secteur 6, a manifesté son vif
intérêt pour le projet de « Bouquinerie solidaire » à Villeneuve ; elle a accepté
de devenir membre d’honneur de Bouquins sans frontières et marraine du
projet.
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BOUQUINS SANS FRONTIÈRES
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BOUQUINS SANS FRONTIÈRES
FIG. 1. — Attestation de l’Aceisp pour le premier prix du concours d’idées
de création d’activités « Je crée ma boîte en région grenobloise », organisé par l’Aceisp, jeudi 26 septembre 2013, au Patio, 97 Galerie de
l’Arlequin, à Villeneuve.
La Librerie
Le projet de bouquinerie solidaire a reçu l’intitulé la Librerie ; terme qui revient
sous la plume de MONTAIGNE, lequel l’emploie indifféremment avec celui de
librairie, ainsi que le relève Hélène CIXOUS dans un texte consacré à DERRIDA,
magnifique, et qu’il faudrait citer entièrement, et vers lequel on invite le lecteur
à se reporter incessamment :
Le mystère c’est la lettre, la lettre que nous envoie la littérature. On est
entré dans une librairie ou bien dans une librerie. Il y a une œuvre, disons un corpus, qui peut être vaste, une montagne disons, on peut avoir
l’impression d’une muraille. On la feuillette. Muraille. On voit tout de suite
une absence de porte. Ou bien c’est le contraire. Il y a une lettre. Le livre
l’envoie. La décoche. La lettre dit un mot, deux mots.
Une phrase. Parfois nominale. Équivoque. Une virgule passe. Et la lettre
du livre vient se planter en tremblant dans notre cœur lecteur. Pour que
l’événement se produise, il faut chercher, certes, désirer. Mais on ne
peut rien commander. Il faut se laisser trouver, lire. Et lire c’est ça : être
élu par un signe en plein vol.
H. CIXOUS ([2] 2002 : p. 270)
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FIG. 2. — Fac-similé de l’édition de Bordeaux des Essais de MONTAIGNE.
Source : Wikisource, <@>, tél. 13 juill. 2015.
La Librerie : une bouquinerie, mais solidaire
Le dossier présenté à l’occasion de la participation au concours « Je crée ma
boîte en région grenobloise » constitue donc le dossier de référence du projetprogramme de bouquinerie solidaire.
Bouquinerie, soit un commerce de bouquins, c’est-à-dire de livres « d’occasion », de livres donc qui ne sont pas neufs, qui ont déjà servi, mais ce que
le livre sert à son usager, à son lecteur, c’est sa lecture, la lecture de son
texte, et, bien loin de s’en appauvrir, tout au contraire, le bouquin y gagne ;
notamment des traces de ce passage, avant soi, d’autres lecteurs : signature,
paraphe ou prestigieux ex-libris, cornes, commentaires, soulignement, béquets, marque-page, signet, trèfle à quatre feuilles séché entre deux pages,
ou autre débris végétal, carte de visite ou postale...
Ces livres sont l’objet de dons de la part de particuliers à des associations
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caritatives pour que celles-ci les remettent dans le circuit, ce à quoi elles ne
sont pas toujours préparées, ni même sensibilisées ; c’est à cette situation
qu’un autre programme de Bouquins sans frontières prétend répondre en
centralisant la réception des dons de livres, la gestion et la remise dans le
circuit de ces livres qui ont déjà vécu une première vie, parfois même plusieurs, et qui ne demandent qu’à en vivre encore.
À l’heure où les librairies disparaissent l’une après l’autre, d’une part, et où
le prix du livre neuf demeure élevé pour beaucoup de gens touchés par la
crise, il s’agit d’offrir au public l’accès à des livres d’occasion, des bouquins,
avec une qualité de service qui vise à égaler celles des professionnels du
secteur tout en veillant à en permettre l’accès à tous, par une tarification solidaire.
Cependant, la Librerie doit veiller à ne pas entrer en concurrence avec les
professionnels du secteur, mais, bien au contraire, établir le dialogue avec
eux (libraires, bouquinistes, bibliothécaires, artisans du livre, etc.) et rechercher leur collaboration, notamment en matière de formation des bénévoles.
La tarification de la Librerie sera sensiblement égale à celle que l’on peut
trouver dans le commerce du livre d’occasion, en revanche, les adhérents de
l’association bénéficieront d’une réduction de 75 pour cent sur le prix indiqué ;
pour prendre un exemple, un livre de poche, de pagination moyenne, en bon
état, sera indiqué à 2 euros ; pour un adhérent de l’association, ce livre coûtera 50 centimes d’euro.
Un lieu provisoire : 20 bis, rue Charrel, à Grenoble
Pour créer une bouquinerie solidaire ouverte au public la contrainte majeure
est celle de trouver un local qui satisfasse aux différentes conditions : accessibilité au public, donc respect de normes très contraignantes en matière de
sécurité ; emplacement et faciles conditions d’accès ; espace et aménagement ; enfin coût peu élevé qui permette de s’affranchir d’une logique de pure
rentabilité.
Un concours de circonstances favorables s’est soldé par la proposition de
la part du Centre communal d'action sociale de la ville de Grenoble (C.C.A.S.)
conjointement à l’Apardap et à Bouquins sans frontières, de bénéficier pour
une durée de sept mois (de juillet 2015 à février 2016), des locaux précédemment affectés à la Boussole, un centre d’hébergement dont les places ont été
remises dans le circuit et les hébergés pris en charge.
Le jeudi 9 juillet 2015, les bénévoles de l’association ont préparé le déménagement du mobilier prêté par Culture et Développement, d’une part, et
d’une partie des livres précédemment stockés au local de la Banque du livre,
12, rue Claude-Genin. Le plus gros du déménagement s’est fait le vendredi
10 juillet 2015 et s’achèvera d’ici la fin du mois de juillet.
L’inauguration : début septembre 2015
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Compte tenu du travail d’aménagement et de préparation de la Librerie pour
l’ouvrir au public dans de bonnes conditions, il est raisonnable de prévoir
l’inauguration et l’ouverture au public pour début septembre.
Un très gros travail d’information en direction des habitants du quartier
d’abord, des amateurs de livres, ensuite est à entreprendre : réaliser des affichettes, les poser chez les commerçants, mais aussi dans les maisons des
habitants, les C.C.A.S., les lieux de culture, etc.
Il s’agit aussi de trier les livres, d’en marquer le prix, d’aménager le local,
de prévoir les horaires, les équipes, etc.
Ce défi constituera une épreuve de vérité pour l’équipe du bureau nouvellement élu : les qualités sont là, il reste maintenant à fournir l’effort dans la
constance pour faire la différence.
Bibliographie des sources citées
[1] MONTAIGNE (Michel de ~), . — Essais, éd. de Bordeaux, 2.djvu/300, dernière
modif. : 31 juill. 2012, 19:51, téléchargé le 13 juill. 2015, adresse U.R.L. : <@>.
[2] CIXOUS (Hélène), 2002. — « Vol d’aveugle autour d’une librerie », Études françaises, vol. XXXVIII, nos 1-2, 2002, pp. 263-275, érudit, <www.erudit.org>,
doc pdf, [en ligne], téléchargé le 13 juill. 2015, adresse U.R.L. : <@>.
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