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MURDER MY SWEET: LE FILM POLICIER AMERICAIN (10 séances)
Après les « mélodrames des taudis » de l’époque du muet et les
inquiétantes métamorphoses de Lon Chaney, le début des années trente
voit fleurir le film de gangsters directement lié à la Prohibition et au
développement urbain. Little Caesar, Scarface ou Public Enemy instaurent
les canons du genre. Mais les pressions de la censure transforment
ensuite nos mauvais garçons en G.Men pour mieux affirmer
l’incorruptibilité de la police. Il faudra attendre le film noir des années
quarante
pour
que
s’imposent,
baignées
dans
une
lumière
expressionniste, des intrigues cauchemardesques mettant aux prises
détectives privés, psychopathes, femmes fatales et ripoux. Et si l’ère
Eisenhower encourage le retour à la normalité, la Guerre froide incite les
auteurs à teinter le polar d’anticommunisme pour mieux faire face aux
ennemis de l’intérieur. Le crime, de son côté, change de visage. Fini le
gangster isolé, place à l’Organisation. La violence se durcit dès la fin des
années soixante, où la frontière entre le flic et le voyou devient de plus en
plus floue à mesure que défilent sur les écrans Bullitt, Dirty Harry ou
French Connection. Dernier tour d’écrou, le citoyen-justicier tend à
instaurer lui-même la loi et l’ordre avec les moyens du bord aboutissant
au carnage final de Taxi Driver. Trop occupé à satisfaire les teenagers
avides de guerres intergalactiques et de superhéros bodybuildés, le
cinéma reaganien oublie les ambiguïtés du noir… avant son retour
triomphal au début des années nonante avec des brûlots signés Joël et
Ethan Coen, Quentin Tarantino ou James Gray.
A L’ESPACE SENGHOR
Chaussée de Wavre, 366 à 1040 Bruxelles.
Cycle de 10 séances, le mardi de 18h30 à 20h30, les 21-28/1, 411-18-25/2, 11-18-25/3 et 1/4/2014.
PAF : cycle entier: 80 €, à la séance : 10 €.
Info : 02 230 31 40
www.senghor.be
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