Essor des flux pr•ts ˆ lÕemploi

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Essor des flux pr•ts ˆ lÕemploi
Les constructeurs int•grent logiciel et machines
Essor des flux pr•ts
ˆ lÕemploi
Alex Kunst I
Sans un flux de production bien agencŽ, les
machines modernes prŽsentŽes ˆ la Drupa sont
pratiquement inutilisables. Les constructeurs ne
se sont pourtant pas trop appesantis sur le sujet
aupr•s des visiteurs. Le flux fait de plus en plus
partie dÕun concept tout-en-un. Avec des avantages et des inconvŽnients.
S
elon le Rapport Tendances
globales Drupa, quelque
38 % des entreprises graphiques dans le monde nourrissaient des plans d’investissements en logiciels de prépresse
et/ou de flux et en MIS à l’approche du salon. Une proportion
qui peut peut-être sembler maigre par rapport aux 50 % qui
prévoyaient d’investir dans de
l’équipement, mais qui représente néanmoins une part significative des visiteurs. Après la fermeture des portes, les communiqués de presse se sont succédé,
ceux de Landa et de HP en tête,
mais ils concernaient surtout des
ventes de matériel. Le logiciel de
flux est toutefois souvent compris dans l’achat, avons-nous appris pendant la Drupa.
L’intérêt pour le sujet du workflow est peut-être limité, mais
son importance pour l’entreprise
graphique n’est pas à sous-estimer. Le marché est en mouvement depuis déjà des années,
mais la tendance est claire. La demande de petites quantités et le
besoin de délais de livraison plus
courts ont sensiblement aug-
Print Beat, lÕune des applications au sein du nouveau Print OS dÕHP.
Production non-stop
menté la pression pour les prestataires graphiques. Une tendance
qui les force à envisager l’affectation du personnel sous un autre
angle. L’important n’est plus la
quantité d’effectif, mais sa qualité. La productivité du travail
doit continuer de croître et la
production doit être organisée de
la manière la plus efficace possible. Ce qui représente encore
souvent un défi considérable.
En même temps, ce développement renferme de belles opportunités. Pour les clients qui souhaitent leurs petites portions
d’imprimés, il est difficile de se
tourner vers des imprimeries de
régions à bas salaires. Pour cette
raison, les entreprises qui ont
leurs affaires bien en ordre dans
leur propre pays restent intéressantes pour les donneurs d’ordres. La tendance est générale et
elle dépasse notre seul secteur: il
se vérifie pour pratiquement
chaque segment de l’industrie
manufacturière que la production de masse part à l’étranger,
tandis que la demande de produits spéciaux en petites séries
augmente au pays.
NOUVELLES
L’industrie 4.0 avait été érigée au
rang de mégatendance par la
Drupa et aussi m’attendais-je en
tant que visiteur à une surreprésentation des démos de workflows. La Drupa semble toutefois
rester surtout le salon des machines rapides et des beaux imprimés C’est sur le stand d’Heidelberg que la quatrième révolution industrielle, dont fait partie
l’Internet des objets, était le plus
clairement mise en avant. Le
constructeur de presses allemand
a fait de sa Speedmaster XL 106
une machine hyperconnectée,
dont il semble davantage qu’elle
donne des instructions à son
conducteur plutôt que l’inverse.
C’est surtout l’essor de l’impression numérique qui fait que l’automatisation du processus de
production re•oit la plus haute
priorité. S’il était encore possible
de dégager une marge sur les
moyens à grands tirages offset
avec de l’expérience et du savoirfaire (et beaucoup de bouts de ficelle), ce n’est plus la règle dans
le monde du digital. Les quantités commandées sont si petites et
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GRAPHIQUES
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les délais de livraison si courts
que la moindre intervention
(supplémentaire) d’un collaborateur peut mettre en péril à la fois
le bénéfice et la deadline. Les
professionnels expérimentés sont
rares, mais heureusement, la
qualité d’impression dans l’environnement numérique est prévisible. La Drupa a aligné toute
une série de machines numériques offrant une qualité de
couleur constante.
Les prix des grandes B1 et B2
que nous avons vues au salon
n’ont souvent rien à envier à ceux
des presses offset quadri. Heidelberg a annoncé que sa Primefire,
d’une valeur de 2,8 millions
d’euros, ne sera pas vendue sur
une base de Ò prix au clic Ó. La
Xeikon Trillium doit rapporter
environ 2,2 millions d’euros.
Comme pour une presse offset,
une machine à l’arrêt n’est pas
une option. Vu le grand nombre
de commandes nécessaires pour
rentabiliser une telle machine, le
temps manque pour surveiller la
qualité de chaque commande
avec des appareils de mesure manuels ou au compte-fils. Les bacs
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Les constructeurs intègrent logiciel et machines
La fin du dossier de travail
numérique
Sous la surface de toute l’agitation numérique, une petite révolution couvait
dans les travées de la Drupa. Rainer Prosi, CTO du CIP4 (l’association derrière le
standard JDF) a pris le micro sur l’estrade aménagée près du Drupa Innovation
Park pour faire part devant un public restreint des derniers développements autour du JDF. Ces quatre dernières années, les gens du CIP4 ont planché sur un successeur au standard. Son nom: XJDF. Le nouveau doit remplacer l’ancien, avec
l’ambition de rendre l’intégration de processus plus gérable et plus accessible.
Alors que le point de départ de JDF était un bon de travail (job ticket), sorte de
dossier numérique contenant tous les éléments nécessaires à la réalisation d’une
commande, XJDF se concentre purement sur l’information nécessaire à une ma-
Heidelberg prend le thème de l’industrie 4.0 au sérieux.
ˆ papier doivent •tre remplis ˆ
temps, les sorties doivent passer
en finition le plus rapidement
possible et •tre expŽdiŽes bien
emballŽes dans une bo”te. Le
conducteur a pour t‰che de faire
en sorte que les machines fonctionnent de mani•re ininterrompue sans pour autant •tre initiŽ ˆ
la magie noire. Ce qui suppose
un afflux constant de commandes et une Žvacuation continue des produits. Et cela nÕest
possible quÕavec une solution de
flux de production bien pensŽe.
Goulet
La finition reste actuellement un
goulet dÕŽtranglement dans la
production numŽrique. La cadence Žpoustouflante de
13 000 feuilles B1 ˆ lÕheure que
devrait atteindre dans les faits la
Landa S10P reprŽsente un nouveau dŽfi aussi bien en amont
quÕen aval. La vitesse de traitement des fichiers Ð encore sujet ˆ
scepticisme au moment de la
premi•re annonce de Landa en
2012 Ð nÕest plus un probl•me.
Son partenaire EFI a dŽveloppŽ ˆ
cet effet son frontal numŽrique
(DFE) Fiery XB.
Il reste par ailleurs suffisamment
de questions ouvertes pour le
reste du flux. Non seulement les
chine ou application spécifique. L’information ne passe donc plus d’une machine
commandes doivent •tre introduites de mani•re totalement automatique, mais le fa•onnage
dÕun grand nombre de travaux
diffŽrents par heure doit sÕopŽrer
sans la moindre anicroche Ð un
dŽfi intŽressant tant pour les
constructeurs de machines que
pour les dŽveloppeurs de logiciels.
On ne manquera pas de noter
que les fournisseurs de presses jet
dÕencre prennent de moins en
moins la peine de souligner lÕimportance de lÕautomatisation de
processus. Peut-•tre cela sÕexplique-t-il par le fait que les
grandes machines numŽriques
sont la plupart du temps des solutions pr•tes ˆ lÕemploi. Tant
celles de Benny Landa que la Primefire dÕHeidelberg ont ŽtŽ prŽsentŽes pendant la Drupa
comme des applications compl•tes, software compris.
Ce qui appelle ˆ commentaire.
Dans un secteur rebelle aux TIC
et charmŽ par les belles machines, il est raisonnable de fournir des applications intŽgrŽes.
LÕopŽrateur nÕa pas ˆ savoir comment •a marche, pourvu que cela
fonctionne. En revanche, cette
approche fait quÕil est parfois
plus difficile de combiner les syst•mes de diffŽrents fournisseurs.
Il est en outre moins attrayant
NOUVELLES
à l’autre, mais on travaille sur la base de relations 1: 1 du MIS vers la machine et
vice versa.
L’idée qu’un jobticket récolte de plus en plus d’informations sur une commande
en cours de production est ainsi abandonnée. Rainer Prosi: “Dans la pratique, il
apparaît qu’aucune entreprise n’organise sa production ainsi. Pour XJDF, nous
avons mis de côté tous les éléments qui ne sont pas utilisés. De quoi fortement
simplifier le standard.”
En divisant le standard en petits morceaux plus faciles à digérer, on permet à
toutes sortes de parties d’accrocher plus aisément. Prosi: “Ce qui signifie que la
concurrence va davantage jouer en matière d’automatisation de processus et de
standardisation. On attend de voir quelle sera l’attitude de l’industrie.”
Les perspectives changeantes, les développements du marché et les nouvelles
demandes des imprimeurs – le JDF ne prévoit rien, par exemple, pour les amalgames – ont fait que le CIP4 a dû trancher et qu’il a commencé à travailler sur
une alternative au JDF. Il en existe entre-temps une version praticable : l’Allemand Flyer Alarm a même déjà implémenté le nouveau standard depuis un petit
temps. Cet imprimeur a grand besoin de passer au XJDF, dont l’introduction officielle est inscrite au planning pour 2017. Il faut d’abord passer par un long processus de contrôle sur les brevets qui prendra dans les neuf mois.
dÕinnover avec ses propres dŽveloppements si la configuration a
ŽtŽ prŽparŽe comme un tout clŽ
en main par le fournisseur. Les
entreprises graphiques qui
comptent des informaticiens
dans leurs rangs se distinguent
en gŽnŽral du reste en faisant
adapter leur flux enti•rement ˆ
leur main, par exemple avec des
services de gestion des ressources
marketing. Pour ce genre de
firme, il est important de vŽrifier
si un SDK (Software Development Kit) est aussi disponible
avec le logiciel fourni. Avec un
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GRAPHIQUES
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tel kit de dŽveloppement, il est
possible dÕadapter ou dÕŽtendre
le logiciel ˆ sa guise.
App Store
DÕun autre c™tŽ : il est rŽvolu le
temps o• les logiciels se concevaient en solo. Le rythme des dŽveloppements est ˆ prŽsent si
soutenu quÕil nÕest plus imaginable m•me pour les plus grandes
entreprises de mettre sur pied
une solution propre pour chaque
application. Les applications logicielles existantes sont de plus
en plus souvent combinŽes ˆ
DES IMPRESSIONS PLUS
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Les constructeurs intègrent logiciel et machines
lÕaide dÕAPI (Application Programming Interface), et celles
que les utilisateurs ont dŽveloppŽes eux-m•mes sont partagŽes.
Ce mod•le de partage est appliquŽ dans le nouveau Print OS
dÕHP. Des collaborateurs euxm•mes dŽcrivent le syst•me
comme une plate-forme pour les
applications dÕHP, complŽtŽe de
celles des partenaires et des utilisateurs. Print OS dispose de sa
propre Ò app store Ó, sur laquelle
toutes sortes de parties peuvent
proposer leurs applications. Le
gestionnaire de lÕensemble est
bien entendu HP.
Le constructeur dÕimprimantes
prend lui-m•me les devants en
proposant ses principales applications sous forme dÕapps. En
tout premier lieu, les imprimantes sous Print OS peuvent
surveiller leur productivitŽ avec
Print Beat. Ë travers des aper•us
et des graphiques affichŽs ˆ
lÕŽcran, le syst•me montre les
performances des machines, leur
niveau dÕutilisation et les rŽsultats des filiales les unes par rapport aux autres. BasŽ sur le
cloud, le syst•me fonctionne
aussi sur smartphones et
tablettes; les informations actualisŽes sur lÕavancement de la production peuvent donc aussi •tre
consultŽes tranquillement ˆ domicile ou en dŽplacement.
Print OS permet aussi de commander des consommables,
comme le papier et les encres. Le
Media Locator indique notamment quels types de papier
conviennent pour les presses Indigo. Le Substrate Manager g•re
les supports utilisŽs dans les diffŽrentes machines. Le syst•me
prend automatiquement en
charge le couplage et le dŽcouplage des machines. Avec la
Knowledge Zone, les utilisateurs
L’innovation a été le mot-clé de pratiquement tous les participants
à la Drupa.
peuvent sÕŽchanger mutuellement leur savoir et leur expŽrience, par exemple sur leur travail avec les diffŽrents supports.
Et il y en a encore beaucoup de la
m•me eau: toutes sortes dÕapplis
sont disponibles en standard, que
ce soit pour lÕimposition, la gestion documentaire, la communication avec les clients ou encore
la sous-traitance des travaux.
plinaires. La base du flux Assanti
dÕAgfa, dŽdiŽ ˆ lÕindustrie du
Sign, est identique ˆ celle dÕApogee pour le secteur graphique.
Assanti y ajoute la possibilitŽ
dÕimbrication.
Il existe dŽjˆ des syst•mes numŽriques qui ont recours ˆ la caractŽrisation des machines (fingerprinting) pour la gestion des
couleurs, comme cela est dÕusage
en flexo. En m•me temps, lÕexpertise des couleurs et la flexibilitŽ des imprimeurs offset font
souffler un vent nouveau dans le
monde de lÕemballage. M•me remarque pour lÕindustrie de la signalŽtique, qui peut encore fortement progresser dans le domaine de lÕautomatisation de la
production. La fertilisation croisŽe entre les diffŽrentes disciplines ne peut •tre que bŽnŽfique
pour les dŽveloppements en mati•re de workflow.
Multidisciplinaire
Chez certains grands constructeurs dÕimprimantes, le flux graphique est encore une sorte
dÕupgrade des syst•mes de gestion des documents de lÕenvironnement bureautique et des services repro. Cette mani•re de travailler ne colle pas toujours aux
vÏux de lÕimprimeur, mais elle
convient bien pour desservir le
marchŽ des petits tirages. Print
OS montre comment une interprŽtation totalement nouvelle est
donnŽe au flux graphique. Des
applications innovantes apparaissent souvent ˆ lÕintersection
de diffŽrents segments sectoriels.
Une tendance importante observŽe ˆ la Drupa est la transition
progressive des imprimeurs offset vers le marchŽ de lÕemballage
et lÕextension de leurs activitŽs
vers la signalŽtique. DÕo• une
demande de syst•mes multidisci-
NOUVELLES
Cap sur 2020
Les souhaits ne manquent pas
pour la Drupa 2020. On pense,
par exemple, au fait que dÕici-lˆ,
un nombre considŽrable de
presses jet dÕencre auront ŽtŽ installŽes dans la branche graphique.
Certaines questions qui se posent
ˆ peine pour une presse offset
jouent un r™le important en jet
dÕencre. Les encres utilisŽes par
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GRAPHIQUES
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ces machines restent pour le moment extr•mement ch•res. Vu les
petits tirages, le prix de revient
par page peut fortement varier en
fonction des couleurs utilisŽes et
de la rŽsolution. On a beaucoup
ferraillŽ ˆ DŸsseldorf ˆ coups
dÕencres supplŽmentaires et avec
la possibilitŽ dÕapprocher Ò98%Ó
du nuancier Pantone. Mais tout
aplat dÕune belle couleur a son
prix. LÕon aura sans doute besoin
bient™t dÕun syst•me capable de
dŽterminer ˆ lÕavance le prix
dÕune commande, calculŽ sur la
base de la consommation dÕencre
par page. On peut m•me imaginer que le choix soit opŽrŽ automatiquement entre le toner et
lÕoffset en fonction de la consommation dÕencre, combinŽe au
chiffre de tirage.
Autre Žvolution aisŽment prŽvisible: en 2020, le flux graphique
sera plus intŽgrŽ dans lÕenvironnement omni- et multicanal, car
ces dŽveloppements sont en
marche dans la plupart des secteurs. Les clients des entreprises
graphiques mobilisent plusieurs
canaux en m•me temps pour
communiquer et ils veulent faire
concorder leurs messages en
ligne et hors ligne. Un beau dŽfi
pour les dŽveloppeurs de logiciels.
Les nouveaux dŽveloppements
dans le domaine du JDF (lire
lÕencadrŽ) abaissent le seuil en
mati•re dÕintŽgration de processus. Autrement dit, un espace de
plus en plus vaste sÕouvre pour
lÕinnovation. Le scŽnario idŽal
est et reste naturellement celui
dÕune solution de flux ˆ laquelle
toute machine pourrait •tre couplŽe sans difficultŽ et o• lÕon
pourrait rajouter des fonctionnalitŽs au grŽ des besoins. Peut-•tre
pas pour 2020, mais il nÕest pas
■
interdit de r•ver.

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