Fiche technique du produit

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Fiche technique du produit
Titre : La trilogie des Grands Lacs
Auteur : Gaspard-Hubert LONSI KOKO
Éditeur : L’Atelier de l’Égrégore
Collection : Roman/Nouvelle
Formats : EPUB (numérique)
ISBN : 979-10-91580-10-6
Prix : 35,91 e
Genre : Policier
Sortie : septembre 2016
E-mai : [email protected]
Site : http://atelieregregore.fr
Blog : http://atelieregregore.blogspot.fr/
L’AUTEUR
Essayiste réformiste et romancier, Gaspard-Hubert Lonsi Koko est l’auteur de plusieurs
ouvrages et de nombreux articles. Son œuvre couvre plusieurs genres allant de l’essai au
roman, en passant par le témoignage...
SYNOPSIS
La trilogie des Grands Lacs est un ensemble de trois ouvrages relatifs aux investigations du détective privé
Cicéron Boku Ngoi dans deux pays d’Afrique, plus précisément la République du Zaïre, de nos jours la
République Démocratique du Congo, ainsi que le Rwanda. Ces enquêtes – à savoir Dans l’œil du léopard, La
chasse au léopard et Au pays des mille collines – sont donc connectées et peuvent être considérées comme une
œuvre unique ou bien comme trois œuvres distinctes.
Sans conteste, au-delà de l’aspect imaginaire soutenant la trame de différentes investigations de Cicéron Boku
Ngoi dans ces deux pays, le lecteur éveillé peut aisément percevoir la géopolitique en cours en Afrique centrale
et dans la région des Grands Lacs africains. Ainsi la stratégie interplanétaire se développe-t-elle en Afrique, au
détriment des autochtones, dans l’optique – surtout pour les Occidentaux, la Russie et la Chine – de s’imposer
comme la puissance militaire et économique du vingt-et-unième siècle.
QUELQUES EXTRAITS
« Une voix diabolique, voire satanique ou luciférienne ? Cicéron Boku Ngoi réalisa soudain que le diable ne s’habillait pas
que chez des grands couturiers européens. Il portait aussi la casquette Stetson, mesurait 1,75 mètre et avait la peau noire.
Quelque part, en enfer, Satan devait être en proie au blues. »
« Le citoyen Ngwena se vit escorter par les deux armoires à glace. Le docteur risquait de ne pas être libéré de sitôt. Les brutes
de la Division spéciale présidentielle, contrairement à la courtoisie, évidemment feinte, qu’avait affichée le major des Forces
armées zaïroises lors de l’interrogatoire, ne se montreraient pas tendres. L’avenir du détenu était par conséquent incertain. Il
valait mieux ne pas se retrouver dans sa situation. »
« On pouvait déjà s’attendre, dans les mois à venir, au durcissement du régime mobutiste. Ces prémices auraient pu en effet
pousser les observateurs les plus prévenants à préfigurer la bestialité qui allait le caractériser quelques années plus tard.
C’était donc dans l’atmosphère d’un mauvais casting, qui se déroulait sous les yeux des éléments français de la CRS, que les
différents individus présents au Bobongo évoluaient – les uns comme acteurs et les autres en tant que spectateurs. »
« Suite aux grandes transformations auxquelles seraient contraintes les relations internationales à la fin de l’année 1989 avec
l’effondrement du bloc de l’Est et la réorientation des politiques européennes d’aide au développement, désormais soucieuses
de promouvoir la bonne gouvernance et le respect des droits humains, les Occidentaux estimeraient obsolète le rôle de la
République du Zaïre comme rempart du capitalisme contre le communisme à la fois en Afrique centrale et orientale. Ainsi le
maréchal Mobutu finirait-il par devenir un allié encombrant, voire pestiféré, au regard de l’opinion publique internationale. »
« La porte finit par s’entrouvrir sur l’impressionnant Bifos Munduki, son visage affichant la mine de papier mâchouillé. Ses
yeux rouges se posèrent avec dureté sur les deux hommes qui se tenaient en face de lui. Assuré qu’il avait réellement affaire à
July Cuivre, même s’il ne connaissait pas, a priori, le quidam qui l’accompagnait, il ouvrit la porte et s’effaça. La gestuelle
corporelle qu’il exécuta s’accompagna d’une prière. »
« Conscient de cette nouvelle donnée, c’est-à-dire la fin de la guerre froide, et très choqué par l’exécution de son ami dictateur
roumain Nicolae Ceausescu, le ploutocrate en “abacost” finirait par organiser à contrecœur des consultations populaires en
vue d’un grand débat national sur l’amélioration du système politique et du développement économique de la République du
Zaïre. »
« Une subtile mélodie captivante, quasiment envoûtante, provenait de la pièce voisine. Les Bobongo Stars, à savoir les musiciens et les chanteurs de l’orchestre qui se produisaient de temps à autre dans ce dancing, étaient en train de répéter. On entendait la voix ensorcelante de Bastia Nama Matingu et le son endiablé, tout à fait captivant, de la guitare de Shakara Mutela K.
Une telle ambiance équivalait à l’exotisme, dans toute sa pureté, pour les policiers français de la Compagnie républicaine de
sécurité ! Dommage, le grand Michelino Mavatiku Visi ne faisait pas partie de cet orchestre ! Il aurait pu enrichir davantage,
de quelques notes dont lui seul détenait le secret, la musique des Bobongo Stars. Cicéron Boku Ngoi et ses acolytes, éblouis
par cet air envoûtant, lequel renvoyait à l’époque où la grande Cora Walton – connue sous l’appellation de Koko Taylor – faisait vibrer les tripes des Noirs dans la ville de Memphis dans d’État du Tennessee. »
« La Conférence souveraine nationale aurait lieu sur la base des doléances qui avaient été faites à cet effet. Ce serait dans un
climat de tension, de panique et de peur, alors que les travaux des assises stagnaient, que le président-maréchal Mobutu Sese
Seko, après une réunion de concertation au Palais de Marbre à Kinshasa avec les représentants de l’Union sacrée, signerait
l’ordonnance portant nomination de l’éternel opposant Étienne Tshisekedi wa Mulumba, mobutiste de première heure devenu
dissident, au poste de Premier ministre. »
« Sur la piste, des filles presque nues, aux corps longilignes semblables à ceux des semblables à ceux des impalas, et des travestis aux longues jambes, des anges archanges fourvoyés, ainsi que des chattes de luxe dansaient sensuellement sous le regard
admiratif de quelques Européens, à la mine patibulaire, dont les crânes étaient rasés. On se serait cru en Allemagne, dans les
années 1930. Plus précisément au Himmel und Hölle, un ancien cabaret berlinois qui était situé non loin de l’Église mémorial
Kaiser-Wilhelm. Le videur de cet établissement se déguisait en démon, tandis que les serveuses en anges. »
« En ayant comme référence le spectacle en cours au Bobongo, Kinshasa ressemblait complètement à la ville de Berlin en
pleine débauche, mœurs qui préparèrent – de manière inconsciente pour les uns, mais délibérée pour les autres – la prise du
pouvoir par Adolf Hitler et le Parti national-socialiste. À une différence près, en République du Zaïre, la dictature était déjà
au pouvoir. Sauf si les nazis se trouvaient dans la capitale zaïroise pour apporter leur savoir-faire aux tortionnaires du maréchal Mobutu, ce dernier étant aussi appelé Mobutu SS. »
« Les clients européens, dont les airs s’apparentaient à ceux des nazis, auraient très bien pu s’appeler Joseph Goebbels,
Hermann Wilhelm Göring, Heinrich Himmler, ou Erwin Rommel. En tout cas, ces types ressemblaient à des monstres comme
Adolf Eichmann, Josef Mengele, Rodolph Hess, Martin Bormann, Klaus Barbie, Rudolf Franz Ferdinand Höss, Martin
Bormann… »
« Cicéron Boku Ngoi raccompagna l’impressionnante citoyenne Mujinga Tshibola à son domicile, dans le quartier
de Matonge, le fief des chanteurs comme Papa Wemba et le Commandant Dona Mobeti. Une sorte de Pigalle à la
kinoise. »
« En effet, la ville de Kinshasa fut envahie par plusieurs centaines de militaires en arme. Le saccage dans les rues
de la capitale zaïroise, notamment dans les principaux axes, constitua le premier motif des opérations. Celui-ci permettraient aux “hiboux” de se distinguer, en parallèle des actions diurnes diligentées par des éléments armés qui
étaient affectés à la Division spéciale présidentielle. Ils menaient des opérations de grande envergure à caractère
intimidant, voire de la prise en otage de plus de 7 millions de personnes. »
« Tous les ingrédients étaient en train d’être réunis consciemment par les uns, et inconsciemment par les autres, pour
que cette mégapole puisse s’embraser. Des pyromanes s’activaient avec cynisme dans l’ombre, pour ensuite se transformer au grand jour en pompiers. Les crimes finiraient par profiter à ceux qui tiraient les ficelles, après avoir éliminé au passage les opposants les plus gênants et emprisonné les journalistes trop enclins aux critiques à l’encontre
du régime qui était en place. Un lien, peut-être involontaire, existait entre les manipulés, en l’occurrence les hommes
en uniforme, et les manipulateurs, à savoir les voyous en “abacost”. Pour quelle raison ? Et surtout pour quelle finalité ? »
« Les “hiboux” faisant partie d’une unité qui était composée de militaires zaïrois très proches, sur le plan ethnique,
du maréchal Mobutu Sese Seko, l’homme fort de la République du Zaïre. Ils avaient été formés, par une trentaine
d’officiers sud-africains de peau blanche, aux techniques non conventionnelles du genre guérilla urbaine. Ces militaires étaient spécialisés en sabotage, en usage des mines, enlèvements, assassinats, répressions… »
« La ville de Kinshasa était donc paralysée. Un putsch était-il en train de se préparer ? S’agissait-il, au contraire,
d’une banale revendication salariale de la part de quelques soldats très mécontents du fait d’être impayés ? À moins
qu’il eût été question d’amuser la galerie pour mettre devant le fait accompli l’éphémère gouvernement de coalition
dirigé, en tant que Premier ministre du président Mobutu Sese Seko, par l’opposant Tshisekedi wa Mulumba. »
« Lors de ces expéditions punitives sur fond d’appropriation de force, pour les uns, donc d’expropriation non désirée
pour les autres, un obus s’écrasa, selon les sources zaïroises, sur une partie de la résidence de l’ambassadeur de
France en République du Zaïre. Le plénipotentiaire mourut sur-le-champ. »
« Ambassade de France à Kinshasa à la cellule du Quai d’Orsay. STOP. Mort de l’ambassadeur dans son domicile.
STOP. À l’origine de cet assassinat. STOP. Les FAZ. STOP. Message envoyé par le premier conseiller de l’ambassade. STOP. Attendons les instructions avant de réagir. STOP. »
« Des spécialistes en balistique affectés à la sécurité de la chancellerie, s’étaient occupée de l’investigation. Celleci fut apparaître que la balle, qui avait touché l’ambassadeur, fut la dernière d’une rafale ayant été tirée selon une
diagonale montante. L’énoncé des faits reposait sur les témoignages visuels du personnel de la représentation française. Corroboré par le relevé des impacts de balles, il fut néanmoins très ambigu. Il laissa apparaître que les tirs
en direction des locaux de l’ambassade furent effectués dans le feu de l’action par plusieurs types d’armes automatiques sans qu’il se soit agi d’un acte délibéré, à connotation politique, visant Son Excellence en qualité de diplomate.
Joli jargon diplomatique qui consistait à dire les choses, tout en ne les dévoilant pas forcément. »
« Il fallait coûte que coûte opérer avec beaucoup de prudence, surtout intervenir dans la clandestinité. Cela éviterait
d’écorner, en cas d’échec, l’image de la France au profit du très roublard et cynique président de la République du
Zaïre qui apparaîtrait, au détriment du colonel libyen Mouammar Kadhafi Boumeniar, comme le fer de lance de la
lutte contre le néo-colonialisme. »
« Il fallait châtier implacablement, mais en toute discrétion. Cette conception empreinte d’ambiguïté, s’agissant de
l’intervention qu’envisageait le Quai d’Orsay dans le territoire zaïrois, résumait à merveille le paradoxe mitterrandien. On dirait que les Français voulaient faire appel à un lion au corps de mouton pour appâter la proie. »
« Le flatteur avait l’air d’un curé défroqué dans la peau d’un templier, au point de paraître comme étant la réincarnation du Père Soubise. Le conseiller François-Xavier Maccioci, en bon courtisan, vivait sans aucun scrupule aux
dépens de ceux qui l’écoutaient. Il était prêt à tout pour rester sans arrêt dans le coup. Ainsi se laissait-il emporter
au gré du vent, en se faisant tout léger, peu importait la direction qu’il prenait. De l’opportunisme dans toute sa
duplicité ! Au Quai d’Orsay, les ministres passaient, mais le conseiller Maccioci restait inamovible. D’aucuns le
confondaient déjà avec les meubles et les lambris dorés du ministère. Cet homme commençait à fondre dans les
Affaires étrangères. »
« Emmanuelle Renaudat de Mazargues réalisa tout à coup que la diplomatie française était de nouveau empêtrée
dans les marigots africains. Seul son patron, en l’occurrence Cicéron Boku Ngoi, pouvait donc tirer d’affaires les
services du Quai d’Orsay. Elle ne pouvait que compatir et, par patriotisme, faire en sorte que les intérêts de la
France à l’étranger ne soient pas du tout lésés. »
« Les faits relatés dans cet ouvrage relèvent de la fiction, indépendamment des ressemblances aux événements survenus au Rwanda en 1994 et à leurs conséquences quant à l’établissement durable des Hutus dans la partie orientale
de la République du Zaïre, ainsi qu’à la chute du régime mobutiste, à la déstabilisation de la région du Kivu et à la
mort – de 1997 à ce jour – d’une dizaine de millions de Congolais. »
« Tant que l’on n’aurait pas à l’esprit les alliances et les mésalliances circonstancielles entre ces différentes populations, on aurait beaucoup de mal à trouver les solutions appropriées, surtout dans la partie orientale de l’ancien
Zaïre, à savoir l’actuelle République Démocratique du Congo, où la trahison et la forfaiture n’ont jamais cessé de
fausser les données régionales, créant ainsi la haine entre les citoyens des pays concernés. Plus précisément, dans
les régions du Kivu et de l’Ituri, Kinshasa devrait faire éclater, par tous les moyens, le front commun rwandophone
tout en garantissant la protection et les droits des minorités. Kinshasa devrait se doter d’un véritable bras armé en
mesure de dissuader les velléités expansionnistes et l’appétit vorace des pays limitrophes situés à l’Est. En tout cas,
seules la sincérité et la fidélité à la nation congolaise pourraient être, de nos jours, un facteur déterminant à la pacification de la région des Grands Lacs. Le bon voisinage serait très difficile tant que ces deux fléaux, c’est-à-dire la
trahison et la forfaiture, ne seraient jamais sévèrement punies par les autorités administratives, notamment kinoises.
»
« D’après des sources sûres, émanant des services secrets belges et américains, quelques militaires français auraient
été à l’origine de l’assassinat des présidents rwandais et burundais. Bref, dans cette histoire, selon le contexte de
l’attentat, la négligence coupable des uns et la logique assassine des autres ont favorisé l’hécatombe. »
« Il pourrait s’agir d’un missile épaulé à guidage infrarouge, du type tire et oublie, qui a abattu l’avion. Sur le site
du crash, le commando n’a trouvé aucun élément qui pouvait permettre son identification avec certitude. Une arme
redoutable qui, sur les deux ou trois missiles qui ont été tirés depuis la colline de Masaka a explosé comme il se
devait. »
« À faible distance de sa cible, laquelle avait été déchiquetée par les éclats. Il pourrait être question, à mon avis,
d’un SAM-7 de fabrication soviétique ou bien de sa version modernisée. Je veux dire le SAM-16 qui est commercialisé depuis 1985. Un Grail ou un Gremiln, selon les noms de code de l’OTAN. Mais il n’était pas non plus exclu qu’il
s’agisse d’un Stinger américain, ce missile très performant comme ceux qui avaient été livrés à la guérilla sud-soudanaise via l’Ouganda, l’État parrain du FPR ».
« L’utilisation d’une telle arme ne pouvait que servir à signer le crime, ou à manipuler les gens. L’armée rwandaise
ne dispose pas de missiles sol-air, alors que le FPR s’en est servi récemment pour abattre deux hélicoptères des FAR
et, en octobre 1990, un avion de reconnaissance au-dessus de Kagitumba, dans l’extrême Nord. »
« Cicéron Boku Ngoi n’hésita pas à revenir à la charge. Il expliqua qu’un missile sol-air était, en théorie, d’emploi
très facile. Mais qu’il fallait, pour vraiment toucher une cible, une certaine expérience opérationnelle. Des combattants du FPR disposaient de ce savoir-faire. »
« En réalité, la DGSE ne disposait pas de bureau fixe à Kigali, mais y effectue des “missions d’intervalle”, centrées
sur l’action. Un détail s’avère quand même important. L’un des deux coopérants militaires français qui étaient assassinés le 7 avril dernier dans la capitale rwandaise habitait la “maison de l’agent”, connue à tort ou à raison comme
celle d’un ancien correspondant de la DGSE. »
« Ils n’avaient nullement le besoin d’abattre une douzaine de personnalités, dont le président hutu du Burundi voisin,
réagit l’ambassadeur de France. Au courant des faits et gestes de Juvénal Habyarimana, ils auraient pu sans aucune
difficulté l’éliminer individuellement, par exemple sur la route bordée de bananeraies qu’il empruntait tous les jours
pour rallier Kigali, à partir du camp présidentiel de Kanombé. »
« L’attentat contre l’avion avait été une opération militaire, minutieusement préparée et froidement exécutée. Elle
était restée secrète. Par ailleurs, l’armée rwandaise, même avant l’assassinat du président Juvénal Habyarimana,
ne disposait pas de capacités nécessaires à monter une action de commando aussi parfaite. »
« La Minuar, à l’époque forte de 2 500 Casques bleus, enregistrait sans réagir les meurtres politiques, l’importation
massive d’armes et la propagande haineuse de différentes supports, notamment l’émission animée par Valérie
Bemeriki sur la radio-télévision libre des milles collines. »
« La complexité des relations entre les différentes populations des pays de la région des Grands Lacs africains a toujours tiré sa source dans les incessants conflits fonciers et dans la manifeste volonté de quelques minorités, notamment les Nilotiques et les Soudanais, d’imposer leur domination à la très grande majorité bantoue en vue de la création de l’empire Hima. »

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