Vigilance toute

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Vigilance toute
Date : 05 JUIL 16
Page de l'article : p.2
Journaliste : Claudine Proust
Périodicité : Quotidien
OJD : 138999
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LE FAIT DU JOUR
Vigilance toute !
MOINS DE SURVEILLANTS ? Plus
de vigilance ! La baisse d'effectifs
dans les postes de secours inquiète
les médecins, comme le pédiatre urgentiste Jean-Louis Chabernaud.
Raison de plus pour se plier à ses
conseils. Avec ses confrères de l'Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA), il met en garde notamment les parents car « on peut se
noyer même dans 20 cm d'eau ». Le
bilan annuel de l'Institut de veille sanitaire (InVS) est là pour rappeler
que se baigner peut être dangereux.
L'InVS a en effet recensé 1219 noyades au cours de l'été 2015 (dont la
moitié en mer) qui se sont soldées
dans 36% des cas par la mort du
nageur.
• Haro sur les bouées canard
Les enfants sont les plus à risque,
surtout si l'on boude la plage surveillée. Mais l'on peut se croire à tort
tranquille en les équipant... de travers. Selon l'enquête réalisée par
l'AFPA auprès de 659 parents, près
d'un quart investissent dans une
bouée classique pour laisser leur enfant barboter, quel que soit son âge.
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Oubliez ce modèle à tête de canard,
qui vous évoque peut-être votre enfance et se vend encore au bazar local, entre épuisettes et cartes postales. La qualité de ces bouées est aléatoire et elles sont rarement adaptées
à la morphologie des enfants. S'ils
glissent ou basculent, en un clin
d'œil, ils se retrouvent tête sous l'eau
sans pouvoir se redresser.
• Brassards et surveillance
Près de 46 % des parents optent pour
les bracelets gonflables à partir de
2 ans. « C'est déjà mieux, s'il a le
marquage CE », juge l'urgentiste. Mal
gonflés, crevables à la moindre éraflure d'épine, ils ne sont pas infaillibles, prévient le professeur Chabernaud qui recommande les maillots
flotteurs, sans air, ou de type « puddle jumper », modèle qui allie brassards et soutien ventral comme un
tee-shirt flottant. « Le plus important
martèle-t-il, c'est la vigilance. A côté,
pas à SO m. En ayant pris soin si l'on
est un groupe d'adultes de définir
qui surveille. » « Rien ne remplacera
jamais la présence humaine », renchérit le docteur Catherine Sannier,
pédiatre à Gradignan (Gironde). On
ne peut pas imaginer bronzer tranquille, sous prétexte qu'un enfant est
équipé, sans risquer qu'en un instant
il ne s'éloigne vers la mer ! »
• Eviter l'hydrocution
et l'hypothermie
A tout âge, contrairement à ce que
nos grands-mères serinaient — et
que croit encore un parent sur deux
—, se baigner juste après manger ne
fait pas courir le risque de couler.
Médicalement infondé. La preuve,
pour les tout-petits, comme les bébés
nageurs, on recommande même de
les nourrir avant et après. En revanche — et c'est sans doute pour cela
qu'on l'a associé au déjeuner : plonger dans une eau fraîche après avoir
cuit sur la plage aux heures les plus
chaudes (11-16 heures) fait courir un
risque d'hydrocution. De même pour
les tout-petits (moins d'un an) méfiez-vous de l'hypothermie, « au dessous de 20 °C, c'est frais » et plus
d'une demi-heure, trop long : au
moindre frisson, c'est dehors, séchage et rhabillage.
CLAUDINE PROUST
MPEDIA 4295648400503

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