Cher Juan, chère Yvette, chers amis, Je représente ici

Cher Juan, chère Yvette, chers amis,
Je représente ici Manuel SANZ, empêché pour raisons de santé, président de l’association
MHRE89, MEMOIRE et HISTOIRE des Républicains Espagnols de l’Yonne.
Permettez-moi de rappeler quels sont les objectifs de notre association :
Faire vivre la mémoire des Républicains Espagnols et des combattants de
toutes nationalités qui luttèrent à leurs côtés pour la liberté pendant la guerre d’Espagne
1936-1939.
Soutenir les actions menées en Espagne pour la récupération de la mémoire
historique et défendre les droits à la dignité des femmes et des hommes victime du
franquisme et oubliés de la démocratie espagnole.
Rester vigilants et s’opposer à la réécriture falsificatrice de l’histoire de la
seconde république espagnole.
Organiser ou participer à toute manifestation culturelle ou commémorative
ayant pour objet l’Espagne républicaine (colloque, spectacle, projet pédagogique,
commémoration…)
Voilà partiellement résumé, chers amis, l’objet de notre association. Vous comprenez alors le
sens de notre présence ici aujourd’hui à côté de Juan Romero.
MEMOIRE et HISTOIRE ai-je dit
On sait en effet, et particulièrement pour ce qui concerne l’Espagne, combien il a fallu sortir
de l’oubli cette histoire volontairement oubliée quand elle n’était pas tout simplement falsifiée, tant
il est vrai que, comme on l’a si souvent dit « l’histoire est écrite par les vainqueurs, ». Des recherches
et des méthodes scientifiques ont permis peu à peu de faire émerger certaines vérités, et d’en
rétablir d’autres. Enfin une autre histoire apparaît…
Histoire donc mais aussi MEMOIRE.
L’histoire se construit aussi avec la mémoire, LES mémoires, TOUTES les mémoires. Ce sont
les témoignages des acteurs historiques qui donnent chair et humanité aux évènements. Ce sont les
femmes et les hommes - comme Yvette et Juan- qui font et qui sont l’histoire. C’est eux qui peuvent
dire, c’est eux qui ont vu, c’est eux qui ont ressenti. Et c’est eux qui ont ri et en l’occurrence le plus
souvent pleuré. C’est eux qui savent ce que lutter veut dire. Et l’histoire sans ceux qui l’ont faite et
subie, ne devient du coup qu’un simple objet d’étude.
Alors notre association se devait d’être présente aujourd’hui pour rendre hommage à l’un de
ceux qui ont fait cette histoire et qui toute sa vie durant a témoigné, rendant ainsi un service
immense aux nouvelles générations.
Aujourd’hui Juan est décoré de la Légion d’Honneur ! On a entendu son incroyable parcours
depuis l’Espagne où il quitte à jamais sa famille et sa terre natale et où il combat dans les rangs
républicains, jusqu’à Mathausen-un des camps de concentration qui est le sommet de l’horreur- en
passant par la France où il continue son combat antifasciste.
Que de souffrances, que de peines, que de malheurs ! Mais que d’espoir aussi. Juan résiste,
parce que Juan est un résistant dans l’âme, parce que Juan croit en la justice et en la LI-BER-TE. Il
croit en un monde meilleur. Et il résiste parce qu’il préfère « mourir debout que vivre à genoux » ! Et
il le prouvera !
Nous qui sommes les enfants et petits-enfants de républicains espagnols qui ont combattu
comme Juan pour LA liberté. Nous sommes fiers qu’un des leurs soit reconnu pour ce qu’il a été en
le distinguant par cette médaille .« d’honneur » ( la Légion d’HONNEUR )si méritée.
Je voudrais évoquer ici Virgilio PENA qui nous a quitté il y a quelques jours à 102 ans. De la
même promotion de la Légion d’Honneur que Juan, il venait d’être décoré. Son parcours était proche
de celui de Juan. Lui avait connu Buchenwald. Nous pensons fort à lui.
Cher Juan, c’est avec émotion que nous te disons que « somos muy orgullosos conocerte »
comme nous sommes fiers aussi du parcours de ton amie, de NOTRE amie Yvette.
Admiration, affection, profond respect tels sont les sentiments que vous nous inspirez cher
Juan, chère Yvette et ce d’autant plus que nous sommes certains, paraphrasant Aragon que « s’il
était à refaire, vous referiez ce chemin » !...
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