Deux univers, un seul espace

Transcription

Deux univers, un seul espace
région
Vendredi 4 décembre 2015
veveyse
COMMERCE CHÂTEL-ST-DENIS
COURT
Deux univers, un seul espace
Demain, Kathy Thomet et
Karim Zidi inaugurent leur
nouvel espace – réunissant le
studio de graphisme Chupacabra design et la boutique
de prêt-à-porter Keith’s
Fashion – à Châtel-St-Denis.
Rencontre avec les deux
jeunes entrepreneurs.
L
undi matin, anciennes palettes industrielles, pots de peinture et étagères
jonchaient encore le sol du futur espace
de Chupacabra design et de Keith’s
Fashion. Les deux entrepreneurs Kathy
Thomet et Karim Zidi inaugurent en
effet demain leur local – réunissant leurs
deux affaires – au numéro 58 de la GrandRue de Châtel-St-Denis.
Fais-le toi-même! pourrait être le slogan des deux jeunes chefs d’entreprise.
Du concept à l’aménagement intérieur,
ils ont en effet, depuis un mois, tout
conceptualisé dans les moindres détails.
«L’ensemble de mes meubles sera créé
avec des anciennes palettes industrielles»,
imagine déjà Karim Zidi.
Synergie commune
Leur force ne tient qu’en un seul mot:
originalité. Celle de combiner sous un
même toit, le studio de graphisme de
Karim Zidi et la boutique de prêt-àporter de Kathy Thomet. Les deux amis
recherchent ainsi une synergie commune.
«L’union fait la force», lâche en rigolant
Kathy Thomet.
Chacun possède son espace délimité
en gardant l’idée d’un lieu ouvert pouvant
ainsi accueillir les clients. «J’ai été séduit
par le concept hybride. Nous resterons
dans notre domaine d’activité respectif
d’un côté la mode et de l’autre le graphisme. Nous envisageons toutefois de
Lundi, Kathy Thomet et Karim Zidi étaient pratiquement prêts à accueillir les visiteurs pour l’inauguration de leurs locaux communs
VJ
à la Grand-Rue de Châtel-St-Denis
créer des événements communs, à l’image
de celui de demain», confie Karim Zidi.
Rencontre fortuite
Pourtant rien ou presque ne prédestinait le graphiste et la vendeuse à se rencontrer et à collaborer ensemble. «En
réalité, Kathy est la cousine de ma petite
amie, c’est comme cela que je l’ai rencontrée», se souvient le Lausannois. Les deux
indépendants – au parcours presque similaire – ont commencé leurs activités à
leurs domiciles respectifs.
3
Le Messager
Leur entourage s’est d’abord montré
sceptique. Avec leur enthousiasme, les
deux complices ont toutefois réussi à persuader leurs familles. «Nous n’avons pas
peur de travailler ensemble. L’essentiel
est de discuter et ensuite de parvenir à des
compromis», souligne la Palézienne.
Propriétaire d’une boutique à l’Espace
Belle et Zen, à Palézieux-Gare depuis
2014, Kathy Thomet recherchait un second local. «J’ai eu un vrai coup de cœur
pour le local commercial», explique-telle. Trop vaste pour la boutique de la
CUISINE LES PACCOTS
jeune femme, elle propose à Karim de
partager les locaux. «J’avais besoin d’un
bureau, parce que mon activité a commencé, depuis février dernier, à prendre
de l’ampleur», ajoute-t-il.
Valentin Jordil
■ Inauguration de Chupacabra design
et Keith’s Fashion, demain de 10 h à 20 h,
à la Grand-Rue 58 à Châtel-St-Denis.
Plus d’infos sur www.cpcbra.com
et sur www.keithsfashion.com
CHÂTEL-ST-DENISI
LE BUDGET À L’UNIVERS@LLE
La prochaine séance du Conseil général de
Châtel-St-Denis aura lieu jeudi prochain à
l’Univers@lle, dès 20 h 15. «La salle du tribunal, à l’administration communale, n’est pas
assez grande pour accueillir beaucoup de public, explique le syndic François Genoud. Et,
comme nous allons traiter le budget 2016,
nous considérons qu’il est important qu’un
maximum de citoyens puissent être présents.
De plus, c’est la dernière occasion pour celles
et ceux qui se présenteront aux prochaines
élections de découvrir le fonctionnement de
ces réunions, s’ils ne l’ont pas déjà fait.»
Comme mentionné par le syndic, le point central de la soirée sera le budget pour l’année
prochaine. Pour ce qui est du compte de fonctionnement, il présente une légère perte présumée de 273000 francs, sur un total des
charges de 37,6 millions de francs. «Vu que
c’est la dernière fois que nous nous plions
à cet exercice dans la présente législature,
j’avais un peu peur que mes collègues arrivent
avec des demandes exorbitantes, partage
Damien Colliard, conseiller communal chargé
des finances. Mais ce n’était pas le cas. Ils ont
tous fait preuve de prudence.» La première
ébauche présentait un déficit de seulement
1,1 million de francs. «Nous avons revu certaines priorités et réalisé quelques transferts
de charges, ce qui nous a permis de réduire
ce chiffre.»
Si les charges ont légèrement augmenté par
rapport à l’exercice précédent (+0,8%), les revenus estimés ont également pris l’ascenseur
(+3,5%). «Cela se doit à plusieurs facteurs,
notamment l’augmentation de la population,
la bonne santé financière des entreprises
châteloises ou encore les contributions immobilières, poursuit Damien Colliard. Actuellement, la situation peut être qualifiée de
confortable, même si ce sera peut-être plus
difficile à l’avenir, à cause de l’augmentation
des charges liées (rénovation des homes et
agrandissement du CO).» En outre, plusieurs
demandes de crédits d’investissement,
concernant essentiellement des conduites
d’eau, seront également votées à cette occasion. Tous les documents sont disponibles sur
Mess.
le site www.chatel-st-denis.ch .
JEUNESSE CHÂTEL-ST-DENIS
Mets d’Anne-Sophie Pic à sa table Unis pour l’avenir
Jonathan Pennella a inventé,
aux Paccots, une machine permettant de cuire des mets
gastronomiques pensés par
la cheffe triplement étoilée
Anne-Sophie Pic. Le Messager
a assisté, mardi dernier, à un
dîner de dégustation. Retour
sur le menu.
La 3e rencontre du réseau fribourgeois des paysages éducatifs s’est tenue jeudi dernier
à l’Univers@lle, à ChâtelSt-Denis. Une cinquantaine
de personnes – responsables
d’associations, politiciens,
éducateurs et animateurs,
ou encore professionnels de
différents domaines – y ont
pris part, ainsi que plusieurs
étudiants du CO de la Veveyse.
Interview d’Aline Imfeld, coordinatrice du PEV (paysage
éducatif de la Veveyse).
J
ournalistes et blogueurs défilent, depuis
un mois, aux dégustations de ChefCuisine. Mardi dernier, Le Messager a participé
à l’une d’entre elles. Le dîner s’engage
par la crème de courge safranée et noix de
St-Jacques. Jonathan Pennella raconte
alors la belle histoire – débutée en 2012
aux Paccots – de sa start-up Nutresia SA
qui a pris depuis ses quartiers à Belmontsur-Lausanne.
«ChefCuisine permet une cuisson vapeur de mets gastronomiques élaborés
par Anne-Sophie Pic», décrit-il. La cheffe
aux trois étoiles officie notamment dans
ses établissements de Valence et au BeauRivage Palace de Lausanne. L’invention
s’appuie sur un principe bien connu des
consommateurs, les «capsules à café Nespresso». «Le cuiseur reconnaît automatiquement les “enveloppes saveurs”, livrées
à la maison, et programme pour chacune
d’entre elles la température optimale»,
souligne le Vaudois.
Idée née aux Paccots
Après quinze ans chez Nestlé et le
lancement de Special T et de Dolce Gusto,
Jonathan Pennella quitte – en octobre
2011 – la multinationale veveysanne pour
démarrer le projet ChefCuisine. A son retour de Turquie, où il collaborait pour le
mastodonte helvétique, l’inventeur loue
alors sa résidence de Blonay. Il débarque
Grâce à ChefCuisine et ses petites dosettes cuitent à la vapeur, le directeur de NutreVJ
sia SA, Jonathan Pennella, veut amener la gastronomie dans les foyers
ainsi aux Paccots, où les balbutiements
du projet ont démarré. «Le prototype
mesurait plus de deux mètres et a explosé
deux fois», sourit le chef d’entreprise. Le
siège social de Nutresia SA déménagera
encore à Châtel-St-Denis, avant la Riviera
vaudoise.
Liens fribourgeois
Les mets s’enchaînent. Place maintenant au foie gras snacké et citron confit,
ainsi qu’au présent de l’entreprise. Cette
dernière compte aujourd’hui dix-huit collaborateurs à Belmont-sur-Lausanne et
200 personnes travaillant à temps plein
sur les sites de productions au Mans (FR)
et dans des entreprises partenaires. S’ajoute
encore 150 producteurs. «Vingt-cinq
millions ont été levés auprès de partenaires
privés, note-t-il. La somme nous a permis
de prendre en charge la recherche fondamentale.»
Alors que les filets de soles roulés arrivent, Jonathan Pennella évoque ses liens
étroits avec le canton de Fribourg. La
start-up a en effet bénéficié du soutien de
la Fondation Seed Capital. «J’ai beaucoup
apprécié de collaborer avec les Fribourgeois», explique-t-il. De plus, le chef
d’entreprise continue d’entraîner les piccolos du HC Veveyse.
Pour terminer, le filet de volaille – cuit
lentement – accompagne les questions de
l’avenir de l’entreprise. ChefCuisine lancé
en Suisse, France et Belgique, l’entrepreneur envisage un taux de pénétration de
3‰ en France, soit 100000 ménages.
Jonathan Pennella annonce que le produit
sera commercialisé, dès aujourd’hui, dans
tous les magasins des Galeries Lafayette.
La success-story est en route.
Valentin Jordil
■ Plus d’infos sur www.chefcuisine.com
Qu’avez-vous pensé de cette
3e rencontre?
Aline Imfeld: C’était une journée
très intéressante. Les échanges entre les
professionnels présents, ainsi qu’avec les
jeunes, ont été d’une grande richesse. Le
fait que toutes les personnes impliquées
à différents échelons aient pu se rencontrer
a permis de faire bien avancer les choses.
Et, à titre personnel, j’ai pu répondre à de
nombreuses questions, ce qui est toujours
très appréciable. Beaucoup de personnes
connaissaient nos activités, sans pour
autant savoir que c’est le PEV, voire
l’Atelier jeunesse Veveyse (AJV), qui se
cachent derrière tous ces projets.
Comment s’est déroulée la journée?
Le rendez-vous était donné en début
d’après-midi. Après les discours d’usage,
notamment de la conseillère d’Etat AnneClaude Demierre, nous avons assisté à la
présentation du programme Paysages
éducatifs en Suisse dans le canton de Fribourg, par Stéphane Quéru, chef du ser-
vice de l’enfance et de la jeunesse. Ensuite,
j’ai parlé du PEV et de tout ce qu’il
réunit, comme le site Check ta Veveyse.
Pour finir, nous avons organisé un «World
Café», autour des thèmes: le travail en réseau, l’intégration des jeunes dans les
projets et la pérennisation de ces derniers.
Qu’est-ce que vous en retiendrez?
Parmi les aspects qui m’ont le plus
frappée, il y a l’implication des jeunes. Ils
étaient vraiment intéressés et contents
d’être présents. Ils ont fait preuve de
beaucoup de sérieux et partagé leur envie
de se lancer dans différents projets. J’avais
peur qu’ils ne soient considérés que
comme des objets, voire un alibi, mais ce
n’était pas le cas. Ils ont pu activement
participer à la rencontre.
Quelles sont les applications
concrètes qui en sont ressorties?
L’un des points les plus importants
est celui de la pérennisation. Nous savons
que les paysages éducatifs ne seront plus
financés à partir de 2017. Nous avons
donc une année pour trouver des solutions.
Et de nombreuses idées ont été mises sur
la table, jeudi dernier. Par exemple, nous
pourrions déléguer une partie de nos activités, comme la gestion du site internet,
ou intégrer les jeunes à certaines tâches.
Dans un autre registre, nous avons par
exemple aussi pu mettre le questionnaire
de l’AJV sur le site du CO. Cela n’a l’air
de rien, mais ces petites collaborations
sont très précieuses.
Propos recueillis par
Xavier Fernandez
■ Plus d’infos sur www.fr.ch/pef ou sur
www.checktaveveyse.ch

Documents pareils