Le compte à rebours

Transcription

Le compte à rebours
Chris Cameron/ETNZ
Beaufort _America’s Cup
«»
Guilain Grenier/Oracle Team USA
Quand j’ai vu les proues
s’enfoncer, ça m’a fait bizarre. Difficile à expliquer,
mais c’était vraiment angoissant.
_Tom Slingsby, AUS
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La 34e Coupe de l’America commence dans moins
de dix mois, à San Francisco. Oracle Racing souhaite
défendre le trophée dans le cade d’une série de régates «best of seventeen». Les challengers seront
déjà sur l’eau en juillet 2013 pour la Louis Vuitton
Cup. Il y aura d’abord un premier tour, suivi des demifinales puis de la finale. Quatre défis au maximum y
seront engagés…
Même si cette situation de départ ne correspond de
loin pas à ce que les responsables avaient promis
après la victoire sur Alinghi en février 2010, une
chose est sûre: les catamarans AC72 ne manqueront pas d’assurer le spectacle! Le team Oracle en
a déjà donné un avant-goût lorsque son USA 17, un
catamaran de 72 pieds, a chaviré le 16 octobre. Les
photos spectaculaires ont fait le tour du monde. Et
c’est un petit miracle qu’aucun membre de l’équipage n’ait été blessé; quant au bateau lui-même, il
a subi des dégâts importants, notamment au niveau
du mât-aile. D’abord lors du chavirage, puis lors du
sauvetage qui a duré jusque tard dans la nuit en
­r aison d’une forte houle et d’un puissant courant.
Conséquence: Oracle doit entièrement revoir son
programme de préparation au point que si l’on en
croit Grant Simmer, le manager général d’Oracle, le
team ne pourra certainement plus naviguer cette
année. Oracle se retrouve donc encore plus sur la
défensive qu’il ne l’avait été auparavant. Des observateurs ont été unanimes à constater que le AC72
du challenger Emirates Team New Zealand commençait à «voler» nettement plus vite et que les
coques s’élevaient plus haut sur l’eau. Ce qui s’explique par les dérives des Kiwis, nettement plus
­volumineuses, une configuration qui a été considérée comme conforme à la jauge par le jury international, au grand dam d’Oracle. Les Américains doivent donc non seulement réparer le premier AC72
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début novembre en engageant Peyron comme «Speed
Coach». Le Français, qui détient actuellement le Trophée Jules Verne (le tour du monde le plus rapide),
est indubitablement l’un des grands spécialistes
mondiaux des multicoques.
Rien de nouveau en revanche chez Team Korea, à
part le fait que le champion olympique australien
Nathan Outteridge a quitté l’équipe après moins de
six mois et qu’il navigue maintenant pour Artemis.
Les Coréens ont certes payé à temps les frais d’inscription et différentes sources affirment que de
grandes quantités de carbone ont été achetées. Aucune information en revanche quant une éventuelle
future construction ni à quel rythme celle-ci progresse, le cas échéant. Quoi qu’il en soit, si l’on pense
qu’il faut plus de 80 000 heures de travail pour
construire un AC72, on peut se dire qu’il ne reste pas
beaucoup de temps.
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Luca Butto/Alinghi
Lori Schüpbach
Jose Delgado/Alinghi
Le compte à rebours
et poursuivre la construction du deuxième, mais également procéder à des adaptations importantes.
Outre les Néo-Zélandais, les Italiens et les Suédois
ont eux aussi mis leurs premiers catamarans AC72
à l’eau et commencé les tests. On remarque tout de
suite que le design retenu par les Italiens est très
semblable à celui des Néo-Zélandais. Les deux cata­
marans disposent d’un point central sous le mât,
point où sont concentrées les immenses forces exercées sur le gréement et la coque. Un concept que
l’on appelle ici «araignée» et qui avait déjà été mis
en œuvre sur le catamaran Alinghi 41 «The Black» et
Alinghi V.
Les Suédois ne sont pas seulement très actifs au niveau des tests, mais également sur le «marché des
transferts». Après avoir engagé des navigateurs très
expérimentés comme Terry Hutchinson, Paul Cayard
et Iain Percy, ils ont réussi un autre joli coup au
_01
_01-03 Les Kiwis (01) ont apparemment opté pour la même solution, comme l‘avait fait Alinghi 41 (02) et Alinghi
V (03). Toutes les forces sont renvoyées
à un point central sous le mât.
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