Adieu Patrice

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Adieu Patrice
Adieu Patrice
Mon cher Patrice
Je n’ai pas beaucoup roulé avec toi car
Patrice et Antoine, en haut du col de Sapenay…
je n’avais pas ton niveau cycliste ; mais
trois années de suite, lors du séjour
sportif du club au mois d’août, nous
avons partagé la même chambre, nous
avons échangé ; cela crée des liens ;
c’est pour cela que je veux te dire un
dernier adieu.
Je t’ai toujours admiré comme cycliste ;
tu étais un pur, la façon dont tu préparais
tes diagonales seul ou avec André, la
façon dont tu les réalisais. J’admirais ta
force de volonté, une volonté de fer
peut-être même peut-être trop inflexible
parfois, qui te faisait aller jusqu’au bout
et réaliser tes objectifs quel que soit le
temps, ta forme ou ta méforme, la façon
dont tu en parlais, sans aucune
vantardise mais parce que tu aimais le
vélo, c’était une partie de toi-même.
Pour toi, chaque course était une façon
…lors du séjour dans l’Ain en août 2008
d’aller
plus loin, de franchir des
limites ; vélo rimait pour toi avec
« dépassement ».
Par là tu as donné au club un goût de l’excellence, l’envie de découvrir de nouveaux challenges, des
routes qui sortent des sentiers battus.
Mais en même temps pour toi, comme président, la vie d’un club n’était pas simplement un
répertoire de performances physiques et individuelles, mais c’était un art du vivre ensemble, d’une
proximité amicale en même temps que très discrète. Un membre du club me disait « Patrice était très
proche de tous, très abordable », tu aimais t’amuser avec d’autres, par des jeux de société, des parties
de pétanque….
Pour ta dernière course, tu as choisi avec Françoise un itinéraire très personnel qui ne sera pas
nécessairement le nôtre ; mais qui nous interroge tous.
Tu m’avais souvent dit : « le jour où le physique ne répondra plus, je partirai librement ».
C’est ce que tu as fait avec la discrétion, le courage et la volonté dont tu as toujours fait preuve dans
tes courses. Par ce geste, tu poses, à chacun d’entre nous, surtout aux plus âgés dont les kilomètres
risquent de faire exploser le compteur ; tu nous poses la question du sens de notre itinéraire, de la fin
de notre course. Par cette question, tu continueras à interroger notre club, non pas de façon morbide,
mais en nous disant : « profitez des bons moments tant que vous le pouvez ; ne vous cassez pas la
tête pour des broutilles ».
J’ai en plus l’intime conviction personnelle - tu ne la partageais pas - que cette force de l’esprit et
de la volonté qui t’ont animé toute ta vie, qui te faisait franchir des cols, te permettra aussi de
franchir ce passage, ces limites dont personne n’a idée. À cette question que tu nous poses du sens
de la route chacun aura sa réponse personnelle mais tu nous la poses.
Je tiens à dire à Françoise combien nous admirons le courage pour cette décision prise ensemble, et
nous partageons son chagrin. Elle sait qu’elle peut compter sur le club.
Merci Patrice pour tout ce que tu m’as apporté je ne pense pas être le seul
Adieu et bonne route
Antoine Duprez

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