Les OSC canadiennes demandent au gouvernement de renforcer à
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Les OSC canadiennes demandent au gouvernement de renforcer à
Le 20 décembre 2016 Le très honorable Justin Trudeau, c.p., député Cabinet du premier ministre 80, rue Wellington Ottawa (Ontario) K1A 0A2 Objet : Renforcer à long terme la place de l’égalité des sexes dans l’aide publique au développement du Canada Monsieur le Premier Ministre, Plus que jamais, le monde entier s’attend à ce que le Canada joue un rôle de leader en réaffirmant son engagement à long terme à garder le Programme de développement 2030, dont la portée est universelle, sur la bonne voie. Pour y parvenir, le Canada devra proposer un cadre de financement sur cinq ans à la hauteur des ambitions de son prochain énoncé de politique d’aide internationale; ce cadre est d’ailleurs un élément fondamental du mandat de la ministre du Développement international. Nous espérons que le budget 2017 comprenne un échéancier clair visant à ce que d’ici 2030, date butoir pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU, l’enveloppe d’aide internationale soit doublée et la cible onusienne de 0,7 % du revenu national brut (RNB), atteinte. Nous croyons que le Canada y arrivera en s’appuyant sur une série de composantes de base qui le rapprocheront concrètement des objectifs et des cibles des ODD en matière d’égalité des sexes, et qui l’aideront à tenir sa promesse : appuyer et autonomiser les femmes et les filles. Une telle augmentation rehausserait en outre la réputation du Canada sur la scène mondiale; se situant à environ 0,26 % du RNB en 2016, sa contribution est inférieure à la moyenne de celles de ses homologues du G7 et de l’OCDE, et des autres démocraties occidentales libérales. Représentant un échantillon diversifié d’organisations vouées au développement durable, nous accueillerions chaleureusement une telle initiative. Les Canadiens, y compris des parlementaires, ont souvent réaffirmé leur appui à la cible de 0,7 %, et ils continuent de le faire. Y ont notamment souscrit le Comité permanent des affaires étrangères et du commerce international en 2002 et en 2003, le Sous-comité des droits de la personne et du développement international en 2003, et le Comité permanent des finances en 2007. Le mois dernier, le Comité permanent des affaires étrangères et du développement international a appelé le gouvernement à consacrer 0,35 % du RNB à l’aide publique au développement (APD) d’ici 2020, pour atteindre 0,7 % d’ici 2030. Cette semaine, dans son rapport sur les consultations pré-budgétaires, le Comité permanent des finances allait dans le même sens, exhortant le Canada à augmenter ses investissements dans l’APD pour qu’ils représentent 0,35 % d’ici les trois à quatre prochaines années. De plus, selon Ce que nous avons entendu, le résumé des consultations qu’a menées Affaires mondiales Canada auprès de 15 000 Canadiens sur ses priorités en matière d’aide internationale, ceux-ci veulent que leur gouvernement augmente son APD pour atteindre la cible de 0,7 %. Et sondage après sondage, ils ont réitéré leur volonté de voir leur pays – et leur gouvernement – faire du développement international une priorité de sa politique étrangère. .../2 Conseil canadien pour la coopération internationale Canadian Council for International Co-operation 39, avenue McArthur, Ottawa (Ontario) K1L 8L739 39 McArthur Avenue, Ottawa, Ontario, K1L 8L7 tél. 613 241-7007 téléc. 613 241-5302 site web www.ccci.ca tel (613) 241.7007 fax (613) 241.5302 web site www.ccic.ca -2Comme vous l’avez relevé, la pauvreté est sexiste. Le Canada peut concevoir ses investissements d’aide internationale d’après un certain nombre de composantes de base qui façonneront sa politique étrangère féministe, souligneront son engagement à protéger les droits des femmes et des filles, et le positionneront comme un leader mondial en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes et des filles. Par conséquent, le budget 2017 pourrait prévoir des investissements dans des initiatives qui concrétiseront cette volonté d’adopter une approche féministe, en plus de générer de vraies retombées sur le terrain. Par exemple, le gouvernement pourrait : investir dans les organisations féministes et de défense des droits des femmes par des fonds consacrés aux femmes et autres investissement novateurs. Les fonds pour les femmes aux niveaux local, régional et mondial existent afin de faire parvenir les fonds aux organisations de femmes sur le terrain. Cela exigera un nouveau mécanisme de financement ambitieux; et rediriger les investissements de cette façon positionnera le Canada comme un leader féministe sur la scène mondiale. Le financement direct permet aux organisations de faire preuve de leadership et de toucher un plus grand nombre d’organisations de femmes et de filles; de lancer des programmes s’attaquant à de nouveaux enjeux et à de nouveaux endroits; et d’offrir des ressources à de petites organisations locales auparavant peu outillées. Quand elles ont les ressources dont elles ont besoin, les organisations de femmes vouées à l’égalité des sexes peuvent étendre leur portée, ainsi que mobiliser, autonomiser et encadrer bien plus de femmes et de communautés de femmes marginalisées. donner à 18 millions de femmes (l’équivalent du nombre total de filles et de femmes vivant au Canada) le plein accès à la santé et aux droits sexuels et génésiques. Cette « planification de l’avenir » viserait les réfugiées, les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et les États fragiles. Elle pourrait prévenir quatre millions de grossesses involontaires et un million d’avortements non médicalisés chaque année, sauver la vie de 50 000 mères et nouveau-nés, faire économiser des centaines de millions de dollars au système de soins de santé ainsi qu’améliorer les revenus, la scolarité et la santé des familles. Des experts internationaux siégeant au Consensus de Copenhague estiment que chaque dollar investi rapporterait 120 dollars. investir dans le Partenariat mondial pour l’éducation, dont les interventions pour l’égalité des sexes totalisent jusqu’à 100 millions de dollars américains; jusqu’à présent, il a bonifié les investissements nationaux à hauteur de 1,5 milliard de dollars américains. Une année supplémentaire de scolarité, surtout pour les filles, génère des avantages pour la santé (comme un taux d’immunisation plus élevé, une meilleure nutrition et un recul de la mortalité infantile) et, par dollar investi, des gains représentant dix dollars dans les pays à faible revenu et près de quatre dollars dans les pays à revenu faible à moyen. renforcer les investissements actuels dans les mesures d’adaptation aux changements climatiques, grâce à du nouveau financement visant à consolider la capacité de production et les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles du monde entier, en particulier les femmes. En donnant aux femmes le droit d’accès aux terres, des intrants agricoles, des services de vulgarisation et de l’information sur la nutrition, ainsi qu’en appuyant l’agroécologie et l’agriculture de conservation, nous favoriserons une agriculture plus durable et productive, améliorerons la nutrition et atténuerons les risques posés par les changements climatiques. intégrer de façon plus concrète l’égalité des sexes et la participation des femmes à l’aide humanitaire pour que les besoins propres aux hommes, aux femmes, aux garçons et aux filles soient comblés en temps de crise. Le Canada a d’ailleurs un rôle essentiel à jouer pour que soit entendue la voix des femmes dans l’application des Plans de réponse pour les réfugiés du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et dans l’élaboration d’un Pacte mondial sur les réfugiés; s’ajoute à cela la nécessité de mettre en place un nouveau Plan d’action national sur les femmes, la -3paix et la sécurité, qui appuie les OSC locales dirigées par des femmes en leur donnant la latitude de planifier, définir et réaliser des programmes qui répondent aux besoins des femmes et des filles dans les États fragiles et les zones touchées par des conflits. amener le Canada à investir dans une initiative féministe distinctive visant à combler les besoins et à concrétiser les droits des adolescentes et des femmes les plus exclues. Le Canada peut être le fer de lance d’une nouvelle approche du développement international; une approche qui délaisse la perspective axée sur les thèmes pour embrasser une approche intégrée qui aurait des effets multiplicateurs de plus grande ampleur, afin d’atteindre les ODD pour tous et pour toutes. Dans la pratique, il faudrait identifier les adolescentes et les femmes les plus exclues, déterminer avec elles leurs besoins, et définir un ensemble transversal d’interventions qui concrétiseraient leurs droits. Là où le Canada et d’autres entités ont commencé à appliquer une telle approche, plus judicieuse, rentable et efficace, on observe des résultats durables à plus long terme pour le développement international. En prévision du prochain budget, nous sommes donc impatients de travailler avec votre bureau et les membres de votre Cabinet sur les enjeux soulevés aux présentes. Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos sentiments distingués. Julia Sánchez, présidente-directrice générale, Conseil canadien pour la coopération internationale Sandeep Prasad, directeur général, Action Canada pour la santé et les droits sexuel Brian Tomlinson, directeur général, AidWatch Canada Heather McPherson, directrice générale, Alberta Council for Global Cooperation Alex Neve, secrétaire général, Amnestie internationale (Canada anglais) Michèle Asselin, directrice générale, Association québécoise des organismes de coopération internationale Jennifer Sloot, directrice générale, Conseil Atlantique pour la coopération internationale Mike Simpson, directeur général, BC Council for International Cooperation Rita Karakas, présidente-directrice générale, Jeunesse Canada Monde Ian Smillie, président, Association canadiennes d’études du développement international Michael Casey, directeur général, Canadian Cooperative Association Debra D. Kerby, présidente-directrice générale, Canadian Feed The Children Jim Cornelius, directeur général, Banque canadienne de grains Lana Robinson, greffière, Secours quaker canadien (Quakers) Robert Granke, directeur général, Canadian Lutheran World Relief Gillian Barth, présidente-directrice générale, CARE Canada Claudia Black, directrice générale, CECI Robert Beaudry, directeur général, Centre de coopération internationale en santé et développement Scott Walter, directeur général, CODE Heather Johnson, présidente-directrice générale, Dignitas International Kevin Perkins, directeur général, Radios rurales internationales Robert Greenhill, président général, Global Canada Initiative -4Dominic Mishio, directeur canadien, Global Citizen April Burrows, présidente du conseil, The Hunger Project in Canada Robin Montgomery, directrice générale, Coalition interagence SIDA et développement Rita Morbia, directrice générale, Inter Pares Zaid Al-Rawni, directeur général, Islamic Relief Canada Norman MacIsaac, directeur général, Directeur général, Fondation Jules et Paul-Émile Léger (L'OEUVRE LEGER) Janice Hamilton, directrice générale, Manitoba Council for International Cooperation Jess Tomlin, directrice générale, Match International Women’s Fund Tracey Wallace, directrice générale, Northern Council for Global Cooperation Julie Delahanty, directrice générale, Oxfam Canada Denise Byrnes, directrice générale, Oxfam Québec Caroline Riseboro, présidente-directrice générale, Plan International Canada Robyn Benson, président national, Alliance de la fonction publique du Canada Patricia Erb, présidente et directrice générale, Aide à l’enfance Canada Richard Veenstra, directeur général, SUCO Jane Rabinowicz & Martin Settle, directeurs généraux, USC Canada Chris Braeuel, directeur général, Vétérinaires sans frontières Canada Lynn Thornton, directrice générale, VIDEA Melissa Matlow, gestionnaire des affaires publiques et législatives, Protection mondiale des animaux Chris Eaton, directeur général, Entraide universitaire mondiale du Canada Michael Messenger, président et directeur général, Vision Mondiale Canada c. c. L’hon. Bill Morneau, ministre des Finances L’hon. Marie-Claude Bibeau, ministre du Développement international