Paris, le 10 octobre 2006 Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres
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Paris, le 10 octobre 2006 Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres
Paris, le 10 octobre 2006 Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la Culture et de la Communication 3 rue Valois 75001 PARIS Nos Réf. : JV/CM Monsieur Le Ministre, Je souhaite porter à votre connaissance les problèmes rencontrés (à Paris comme en régions) par de nombreux Artistes et Techniciens du Spectacle Vivant et Enregistré relevant des annexes 8 et 10 pour faire valoir leurs droits à l’aide au retour à l’emploi (ARE) ou bien à l’allocation du fonds transitoire (AFT). En voici les exemples les plus manifestes. D’une manière générale, l’accueil dans les Assedics (ou plus exactement ce qu’il en reste) laisse à désirer. En cas de litige, il est désormais de plus en plus difficile pour un allocataire de savoir comment et sur la base de quels textes son dossier a été traité. De surcroît, les agents se perdent dans une réglementation moulte fois modifiée, à laquelle est venue s’ajouter l’instauration du Fonds transitoire en janvier 2005 (et auparavant du fonds provisoire à la mi-2004). Parfois l’Assedic se livre à des arbitrages fort contestables. A titre d’exemple, une allocataire a été privée de ses droits au motif que son employeur ne lui avait pas fait signer de contrat de travail. L’Assedic a alors considéré qu’il s’agissait d’un contrat à durée indéterminée. Résultat : demande de trop-perçu et arrêt de l’indemnisation chômage. Dans ces conditions, on est en droit de se demander ce qu’il en est de la « lettre aux institutions de l’assurance chômage N°05-31 » du 21 avril 2005 sur la désignation de correspondants annexes 8 et 10 « chargés au sein de l’Assedic d’apporter leur appui technique aux agents des différents sites d’accueil, lorsque ces derniers sont amenés à examiner les dossiers des demandeurs d’emploi relevant de ces annexes ». Par ailleurs, les recours ne sont toujours pas passés en Commission Paritaire et quant aux trop-perçus consécutifs au couplage AFT-ARE chacune des parties concernées (les services du Ministère de la Culture et Assedics) se renvoient la balle. Trop souvent l’entrée en AFT des professionnels ne remplissant pas les conditions de l’ARE n’est pas automatique malgré la notice Unedic DAJ 263 de février 2005. En cas de problème, l’intéressé doit demander et obtenir un rendez-vous via un serveur téléphonique (en effet la plupart des Assedics ne reçoivent plus directement les demandeurs d’emploi) dont l’accès et l’opérationnalité s’avèrent périlleux, ce qui occasionne un délai d’attente fort long (de 3 à 4 mois). La directive Unedic N° 20-05 instaurant un paiement provisoire en faveur des bénéficiaires de l’AFT n’est pas appliquée. Datée du 12 mai 2005, cette directive précise que « pour les bénéficiaires de l’AFT qui déclarent une reprise d’activité professionnelle sans pouvoir fournir immédiatement les justificatifs adéquats, un paiement peut être néanmoins effectué. Les modalités de mise en œuvre de ce paiement effectué dans l’attente de justificatifs (AEM, feuillets GUSO, bulletins de salaire) sont identiques à celles instituées en faveur des intermittents du spectacle bénéficiaires de l’ARE ». Pourtant dans les antennes spécialisées de Paris, comme dans de nombreuses autres Assedics, les paiements provisoires sont refusés au motif que l’intéressé est dans l’incapacité de présenter l’AEM ou le bulletin de salaire ! Selon les Assedics, une instruction de l’Unedic aurait suspendue l’application de cette directive. Au mépris de l’article L 351-7 du code du travail qui stipule que « le droit des travailleurs privés d’emploi aux allocations d’assurance est indépendant du respect par l’employeur des obligations qui pèsent sur lui en application de la présente section et des dispositions réglementaires et conventionnelles prises pour son exécution », des dossiers sont bloqués dans certaines antennes au motif que l’employeur ne s’est pas acquitté de ses obligations vis-à-vis de l’Assedic (fourniture de l’AEM, du bulletin de paie ou encore du règlement des contributions d’assurance chômage). La lettre aux institutions d’assurance chômage N° 05-30 du 21 avril 2005 sur la procédure relative « à la vérification du champ d’application des salariés intermittents de l’Annexe 8 » n’a pas été suivie d’effet. Dans cette lettre, il est rappelé qu’il relève de la compétence du Centre National Cinéma Spectacle (CNCS) de s’assurer d’une manière définitive auprès de l’employeur, si besoin est, qu’un emploi mentionné sur une AEM relève effectivement de l’Annexe 8 et il est indiqué que « pour les AEM comportant des fonctions incomplètes ou un emploi inconnu dans les listes de fonctions de 1 à 7, l’employeur est invité par courrier à indiquer précisément (au CNCS) l’intitulé de l’emploi exercé dans un délai de 15 jours ». Faute d’avoir mis en application cette procédure de nombreux allocataires ont été privés de leurs droits. Le cas le plus aberrant et scandaleux porte sur les cachets groupés qui sont décomptés par le CNCS à raison de 8 heures au lieu de 12 heures, ce qui constitue un relèvement effectif du seuil d’admission pour de nombreux artistes (et certains réalisateurs). Cela s’est traduit dans plusieurs cas par leur basculement dans le fonds transitoire. Cette situation concerne en particulier les artistes qui ont eu toutes leurs activités au cours d’un mois déclarées sur une seule AEM (ce qui est d’ailleurs conseillé à tort par le GUSO). Même si les jours de travail effectifs sont très « isolés », les cachets à l’intérieur d’une durée de contrat de plus de 4 jours sont comptés à 8h par le CNCS et ce, même si des employeurs refont leur AEM pour ne pas pénaliser les salariés concernés. Auparavant, si un artiste avait effectué des cachets fort éparpillés au cours d’un mois, l’employeur avait la possibilité de déclarer sur l’attestation les périodes d’emploi effectives (et non pas les périodes de « contrat »). La plupart des heures d’enseignement, de formation ou d’animation dispensées par des artistes pour le compte d’organismes dépendants de l’Éducation Nationale (ou agréés par celle-ci) sont réglées aux compagnies de théâtre, institutions ou associations qui ensuite salarient les artistes pour leurs interventions. Pourtant, le fonds transitoire – comme les Assedics – refuse de prendre en compte ces heures, ce qui n’a aucun sens. L’application du Fonds transitoire (notamment depuis qu’il a été prorogé) pose différentes questions qui, faute de réponse, prête à différentes interprétations. En la matière, nous observons que nos mails ou courriers (le dernier du SFA daté du 11 avril 2006 et celui de la Fédération qui remonte au 9 juin dernier) n’ont toujours pas reçu de réponse. Dans le même temps, nous connaissons des traitements différents d’une Assedic à l’autre, voire des « erreurs » qui parfois provoquent des trop-perçus sans qu’il n’y ait de recours possible pour l’allocataire, pas même la Commission paritaire prévue dans l’ARE. Parmi les questions qui sont posées de façon récurrente : Lorsque des cachets (ou des heures) sont réutilisés, comment calcule-t-on l’allocation ? Sous quelles conditions peut-on bénéficier de l’AFT une deuxième fois ? Comment sont prises en compte des heures de maternité, quand celles-ci entrent dans une période qui est prise en compte une seconde fois à l’occasion de l’examen des droits sur 12 mois ? Dans l’attente de vous lire, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma haute considération. Jean VOIRIN Secrétaire Général PS : nous saisissons votre collègue du travail et le conseil d’administration de l’Unedic sur les problèmes exposés dans le présent courrier.