Prendre du poids et ralentir la perte de gras
Transcription
Prendre du poids et ralentir la perte de gras
SEPQ NOUVELLES RÉSOLUTIONS POUR L’ANNÉE 2009 Prendre du poids et ralentir la perte de gras Dans le contexte actuel de la mise en marché, la demande pour des porcs plus lourds au moment de l’abattage ne peut plus être considérée comme une mode passagère. Depuis 2005, le poids cible de la carcasse a été augmenté deux fois par la modification de la grille de classement. De plus, une nouvelle hausse risque de survenir en 2009. À la fin de l’année 2008, le poids de carcasse moyen à l’encan électronique des porcs vendus au Québec était d’environ 93 kg. Aux fins de comparaison, il était à 98 kg aux États-Unis. Pour faire face à cette réalité, les méthodes d’évaluation des porcs, du point de vue de la sélection génétique, sont revues et adaptées. Les membres de la Société des éleveurs de porcs du Québec (SEPQ) mettent tout en œuvre pour s’assurer que leurs clients seront aptes à faire face aux nouvelles demandes des marchés. Des normes de poids plus élevées À la ferme, déjà, les éleveurs de porcs de race pure se sont adaptés à une modification des normes de poids de fin de test (poids mesuré lors de la prise de mesures aux ultrasons). En effet, en 2009, l’intervalle des poids de fin de test passe de 80 à 140 kg, au lieu de 75 à 130 kg. Ces modifications des normes de poids minimales et maximales permettent d’obtenir des valeurs génétiques plus précises. Pour ce qui est du programme d’évaluation génétique canadien, en parallèle avec les ajustements des prises de mesures à la ferme, des changements sont en cours pour standardiser les mesures à 120 kg, au lieu de 100 kg, afin de s’approcher le plus possible de la valeur du poids d’abattage des porcs et obtenir ainsi des évaluations génétiques bien connectées à la réalité du marché. Cible optimale de gras dorsal D’autres changements seront aussi mis en place en ce qui a trait à la pondération des indices paternels et maternels, par l’ajustement des indices de potentiel génétique (IPG) pour les caractères sélectionnés. Par exemple, considérant que le niveau de l’épaisseur de gras dorsal des porcs commerciaux abattus est 26 PORC QUÉBEC n AVRIL 2009 déjà près d’un optimum pour les abattoirs et considérant que les performances de reproduction peuvent être affectées lorsque l’épaisseur de gras dorsal est trop faible pour les truies reproductrices, il est nécessaire de ralentir le progrès pour ce caractère. La pression de sélection en fonction de ce caractère sera donc revue pour ce qui est d’une cible optimale à atteindre plutôt que minimale. D’autres caractères, au contraire, prendront plus de place, dont la conversion alimentaire et la vitesse de croissance (âge à 100 kg). L’inclusion de nouveaux caractères de sélection fait aussi partie des solutions des éleveurs de porcs pour faire face aux exigences des marchés et assurer leur rentabilité et leur compétitivité à moyen et à long terme. La sélection en fonction du pourcentage de gras intramusculaire (persillage) de la longe en est un bon exemple. En effet, la demande des Asiatiques pour une longe très persillée est bien réelle et c’est un marché important et très lucratif. Ce nouveau caractère sera sans doute prochainement intégré aux évaluations génétiques. Les éleveurs de porcs du Québec sont proactifs et sans cesse à l’affût des développements et des outils disponibles pour maintenir l’excellente réputation de notre viande et se tailler une part de roi sur les marchés.