Association Kallpa

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Association Kallpa
C/O la Présidente :
Françoise Weber Tél. 022 321 83 72 / courriel : [email protected]
46, rue des Bains 1205 Genève, Suisse
Suivi de projet : Ruth Wenger Tél. : 026 422 45 67 / courriel : [email protected]
Partenaire local : Association Kallpa / www.kallpa.org.pe
Premier rapport intermédiaire : FGC 11-45
Pampachica : Quartiers promoteurs en santé à partir de
l’expérience de la communauté de « El Porvenir », Iquitos, Pérou
Juillet 2013
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1. Introduction
Le projet « Pampachica : Quartiers promoteurs en santé à partir de l’expérience de la
communauté de « El Porvenir », Iquitos, Pérou » est précédé de deux phases de deux ans
chacune, de juillet 2007 à juin 2009, puis de juillet 2009 à juin 2011 « Pampachica : Jeunes et
adultes acteurs d’une communauté promotrice en santé à Iquitos ».
Pour des questions de délais du côté de Kallpa et AKG, une troisième phase est initialement
prévue d’octobre 2011 à septembre 2013. Celle-ci sous-entend un pont d’appui, couvert par les
fonds propres d’AKG, pour le maintien d’activités minimales du projet durant les mois de juillet,
août et septembre 2011. La proposition est déposée à la FGC en août 2011, la négociation débute
finalement en octobre et la proposition est acceptée début décembre. Compte tenu du retard
généré, les trois parties s’entendent pour fixer la troisième phase de janvier 2012 à décembre
2013 et AKG prolonge de trois mois son « pont » de soutien à Kallpa pour le dit projet.
Kallpa a remis à AKG un rapport qui relate les activités et leur financement pour cette période de
six mois de jonction.
Au cours des deux ans de cette troisième phase, le projet veut « répliquer » l’expérience du
quartier de El Porvenir auprès de huit autres quartiers avoisinants, Castañal, 1° de Mayo, Santa
María, Santa Lucia, Aguas Blancas, El Balneario, Pasaje Iván et El Aguaje. Des neuf quartiers, El
Porvenir, El Aguaje et Pasaje Iván appartiennent au district d’Iquitos, alors que les six autres sont
rattachés au district de San Juan. Il est attendu que toute la zone de Pampachica atteigne une
autonomie marquée quant à la promotion de la santé, notamment par une gestion participative où
interviennent les acteurs jeunes et adultes.
La première année se consacre à établir la Ligne de base du projet (sur base d’enquêtes dans les
quartiers) et s’attache au fonctionnement de la Coordination zonale et des groupes de jeunes où
sont représentés les neuf quartiers.
La seconde année se concentre sur la mise en place du réseau d’organisations appelé à
développer une stratégie de développement intégral juvénile en ville d’Iquitos.
Ce premier rapport intermédiaire narratif couvre la période de janvier 2012 à avril 2013.
2. Relation de partenariat
La troisième phase a démarré avec une nouvelle équipe de projet. Effectivement, la brèche de
juillet à décembre 2011 a coïncidé avec le départ de l’équipe en place : Zuly Alvarez, à la fois
cheffe du projet et de Kallpa Iquitos, a rejoint Kallpa Cusco ; Rosmery Lozano a intégré un autre
projet de Kallpa Iquitos ; le contrat de Cecilia Nuñez n’a pas été reconduit car son travail au cours
du « pont » de six mois n’a pas répondu aux attentes de Kallpa.
Début janvier 2012, Pilar Villegas reprend la direction de Kallpa Iquitos. Elle est diplômée en
éducation et histoire et vient de passer dix ans à Kallpa Lima. Auparavant, elle a travaillé plusieurs
années au Programme d’éducation bilingue de l’Amazonie à Iquitos, elle connaît donc bien le
terrain.
En février, trois personnes sont recrutées et débutent leur travail au projet, une femme et deux
hommes.
Manuel Pimentel devient le chef de projet ; il est de l’Amazonie, agronome, et a une grande
expérience de travail avec les communautés rurales de la région.
Frida Horna est d’Iquitos, diplômée en éducation, avec plusieurs années d’expérience en milieu
scolaire.
Carlos Góngora a étudié l’odontologie, vécu entre Iquitos et Lima et a travaillé pour différentes
ONGs présentes à Iquitos.
Le poste d’assistance en admninistration est occupé depuis août 2009 par Mayde Benavente,
comptable, dont le travail donne entière satisfaction.
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Durant les trois premiers mois de 2012, Chantal Pagot, membre du Comité d’AKG, a séjourné
pour la seconde fois auprès du projet de Pampachica. Elle y a notamment développé des activités
artistiques avec les jeunes autour de la présentation d’un livre, recueil d’expériences de leur
groupe de jeunes organisé depuis 2008. Chantal Pagot a également suivi de très près l’étape de
mise sur pied de l’équipe de projet. Cette proximité s’est révélée d’une grande richesse, autant
pour Kallpa que pour AKG.
Le contact avec Kallpa Iquitos se poursuit régulièrement et nos questions ou observations sont
prises en compte par la coordination.
En août 2012, Yanik Marguerat et Ruth Wenger, membres d’AKG, se sont rendus au Pérou et ont
passé respectivement deux et trois jours avec l’équipe de projet à Pampachica et Iquitos.
La matinée du premier jour, AKG rend visite aux neuf quartiers de Pampachica afin d’en avoir une
vision d’ensemble ; l’après-midi, en réunion bilatérale, l’équipe de projet présente les avancements
des résultats à AKG. Le soir a lieu l’AG de la Coordination zonale de Pampachica au Centre
culturel juvénile de El Porvenir, AG à laquelle AKG est conviée et assiste. Chacun des neuf
quartiers y envoie au moins deux représentants. L’AG est menée par le président de la
Coordination zonale, Alexander Tochay ; il relève la présence d’AKG et d’une autre invitée,
représentante du maire de San Juan pour la question de gestion des déchets.
La deuxième journée est essentiellement dédiée à la rencontre entre l’équipe de projet et AKG, en
présence de la directrice de Kallpa Iquitos, notamment autour de questions et d’éclaircissements à
apporter de part et d’autre, ainsi que des difficultés rencontrées par le projet.
La discontinuité qui a marqué le début du projet, autant du point de vue temporel que de l’équipe
de projet, nécessite un travail de réactivation auprès des communautés. Les graves inondations
d’avril 2012 accentuent encore cette relation de cause à effet. La charge de travail engendrée
pour mener de front le réaménagement nécessaire des infrastructures endommagées et les
activités prévues du projet dispersent la disponibilité et les énergies.
Un compte-rendu plus détaillé de cette visite a été remis à la FGC en octobre 2012.
Lors de la visite, Kallpa a remis à AKG la « Ligne de base du projet ». En mai 2012, AKG avait
reçu un rapport détaillé de la situation des inondations survenues dans la région en avril et en
avait informé la FGC.
Le rapport annuel 2012 est parvenu à AKG au début avril 2013 ; avec ses 27 pages et ses
annexes, il constitue l'une des bases du présent rapport intermédiaire.
Les documents mentionnés sont disponibles en espagnol auprès d'AKG.
D’autre part, des contacts par Skype et des nouvelles sur Facebook contribuent à l’échange
régulier d’information entre AKG et l’équipe de projet / Kallpa Iquitos.
3. Informations du contexte local
Comme nous l’avons mentionné, dès fin mars 2012 d’importantes inondations en basse Amazonie
ont particulièrement affecté les zones marginales de la ville d’Iquitos. Les pluies et les crues se
sont stabilisées vers le 20 avril, laissant la zone de Pampachica sinistrée et en partie désertée de
ses habitants qui ont dû chercher refuge ailleurs. Les autorités n’ont pas considéré la situation
sérieusement et lorsqu’elles ont enfin réagi, les infrastructures de fortune et l’aide à la population
ont été mises en place trop tard.
La visite d’AKG au projet en août 2012 a coïncidé avec l’événement de consécration « Amazonie,
merveille du monde », une reconnaissance bilatérale entre la Fondation « New 7 Wonders of the
World N7W » et le gouvernement péruvien, au niveau du Ministère de l’économie et du tourisme.
A cette occasion, le Président Humala et sa suite se déplacent à Iquitos où le Président du
gouvernement régional, Iván Vásquez, met en œuvre une réception grandiose de fête et de
démesure. Au milieu de cette effervescence, quelle place peut avoir la communauté de
Pampachica avec sa plage sur le Rio Nanay qu’elle voudrait aménager de manière à y attirer le
tourisme ? 7NW est une initiative née en 2000 dans le cadre des projets du Millenium ; son
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financement est de source privée et son activité suscite passablement de critiques au niveau
mondial. Elle est essentiellement tournée vers la promotion de l’économie et du tourisme, sans
grande préoccupation environnementale, ni de durabilité ; l’UNESCO a d’ailleurs marqué ses
distances avec la Fondation.
En avril et mai 2013, plusieurs manifestations populaires largement suivies ont envahi les rues
d’Iquitos pour dénoncer la corruption au niveau du gouvernement régional. Un journaliste d’une
radio locale dénonce un système de crédits agraires comportant de nombreuses irrégularités,
promu par le gouvernement régional. Ce système aurait également bénéficié à différents membres
du Congrès de la nation. Suite à la dénonciation, les locaux de la radio sont mis à mal, ce qui
incite la population à occuper la rue. Quant à Iván Vásquez, Président du gouvernement régional,
il est sommé de rendre des comptes à la Commission agraire du Congrès. Affaire à suivre,
représentative du climat de corruption qui règne au niveau de la région.
4. Objectifs du projet
La stratégie du projet se base sur trois piliers de travail spécifiques qui constituent en fait les
lignes d'objectifs du projet :
- la gestion participative intergénérationnelle des quartiers
- la mise en œuvre d’un service de quartier à l’attention des adolescents et des jeunes
- la consolidation et l’institutionnalisation du service dirigé aux adolescents.
Le renforcement institutionnel et la gestion décentralisée de Kallpa est un point qui rejoint les 3
autres objectifs.
Ci-après nous verrons comment ils ont progressé au cours de 2012, première année du projet.
Mais auparavant, voici quelques mots quant au « Rapport de Ligne de base du projet ». Il a été
rédigé sur la base de collecte d’information auprès des huit quartiers durant la période d’avril à juin
2012. Il « inventorie » notamment la population et la condition sanitaire de chaque quartier. Etablir
la Ligne de base du projet fait partie du système d’évaluation de Kallpa. La Ligne de base
donne/vérifie la première mesure des indicateurs du projet avant l’intervention. Ensuite, elle
permettra de comparer la situation initiale et la situation post-intervention afin de déterminer
l’impact généré par le projet.
5. Gestion participative intergénérationnelle
Les neuf quartiers sont représentés au sein de la Coordination zonale qui fonctionne de manière à
assurer la mise en œuvre et le déroulement conforme du projet.
Au début du projet ont eu lieu la prise de contact et l’identification des différents acteurs existants
dans les huit quartiers voisins de El Porvenir dans la zone de Pampachica, Castañal, 1° de Mayo,
Santa María, Santa Lucia, Aguas Blancas, El Balneario, Pasaje Iván et El Aguaje. Des réunions
de présentation réunissent la nouvelle équipe de projet, la nouvelle direction de Kallpa Iquitos, et
les groupes d’acteurs des quartiers. Ces réunions permettent à Kallpa de relever l’importance de
la participation de tous pour mettre en place un quartier promoteur de la santé et la nécessité de
constituer les groupes impulseurs, menés par le Secrétaire général de chaque quartier. Des
séances de renforcement technique de gestion sont réalisées dans le cadre des tables rondes
d’accompagnement au processus de prise de décision au sein d’un quartier.
La Coordination zonale a mené l’élaboration du Plan de Développement de la zone de
Pampachica. Les jeunes et les groupes impulseurs y soutiennent des propositions qui contribuent
au développement de la zone. Dans ce sens, la connexion de l’eau potable à domicile est obtenue
pour les quartiers de Villa Primero de Mayo, Santa Maria et Santa Lucia ; manque encore la
connexion pour Pasaje Iván où les travaux sont en cours. A El Aguaje, le groupe des jeunes s’est
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investi pour améliorer le service de récolte des déchets solides et surélever les tubes de
connexion d’eau potable, afin qu’ils résistent mieux durant les époques de crûes et d’inondation.
Des travaux ont lieu pour l’entretien des chemins de communication, l’amélioration de la vigilance
et de l’incidence politique, le maintien des surfaces vertes et des conditions qui favorisent un
environnement promoteur de la santé.
La Coordination zonale a été très active durant le mois d’avril 2012 pour faire face aux
inondations. Elle a organisé et géré des activités de solidarité et des interventions auprès de
différentes instances interlocutrices, mené des actions de collecte de fonds pour les sinistrés et
s’est investie pour rendre la zone salubre après le recul des eaux.
Dans chacun des neuf quartiers, le groupe impulseur (GI) est conduit par le/la Secrétaire
général/e et les différentes organisations de base existantes du quartier y sont représentées. Les
GI se sont dotés de statuts que les autorités locales ont reconnus ; ils ont reçu un renforcement
pour s’organiser de manière à devenir un espace de concertation.
Ensuite le diagnostic de la zone a été établi, avec la participation des jeunes et adultes. Les
problèmes ont été identifiés, priorisés et analysés pour déboucher sur un plan d’actions collectives
à entreprendre. Ce plan d’actions sert de document de gestion.
Les GI ont promu des actions qui incluaient particulièrement les groupes de jeunes : le nettoyage
des chemins d’accès, la surélévation des tuyaux qui amènent l’eau, la mise en place de poubelles,
l’installation du réseau d’eau potable et de l’eau à domicile, la célébration des anniversaires des
quartiers par le biais d’activités intergénérationnelles de partage et de réflexion.
Pour conformer les huit groupes de jeunes, Kallpa a visité chacun des quartiers, a cherché le
contact avec les adolescents et les a réunis. Ils ont abordé la question de leur implication dans le
développement du quartier et de son importance, ils ont parlé de leur mission, de leur vision, du
nom de leur groupe, de la construction d’une identité en tant que groupe juvénile.
Les groupes de jeunes ont ensuite travaillé les thèmes du quartier promoteur de la santé, le
diagnostic de quartier à partir du point de vue de la jeunesse, les problèmes des déchets, de
l’alcoolisme et de la drogue. Ils ont commencé à mettre sur pieds leurs micro-projets : organisation
d’une petite bibliothèque, renforcement scolaire, recherche d’un local. Kallpa leur a remis les fonds
correspondants prévus à cet effet ; les jeunes sont accompagnés par des adultes pour mener à
bien la gestion des micro-projets.
6. Mise en œuvre d’un service de quartier à l’attention des adolescents et jeunes
Dans la phase actuelle du projet, le Centre culturel juvénile de El Porvenir devient le Centre de
développement juvénile (CDJ) pour la zone de Pampachica. Le groupe de jeunes de El Porvenir
qui portait le nom de « Juventud en progreso », ainsi que les groupes de jeunes des huit autres
quartiers tendent maintenant à devenir un réseau. Dans ce contexte, le CDJ s’est dédié à la mise
en oeuvre des programmes éducatifs à l’attention des jeunes, comprenant :
- des services différenciés en santé sexuelle et reproductive qui servent de prévention aux
grossesses précoces, aux infections sexuellement transmissibles, au Sida. Des ateliers pour
renforcer la communication, l’auto-estime et la prise de décisions sont également organisés.
- des ateliers qui promeuvent le bon usage du temps libre par le biais d’activités artistiques en
danse typique et moderne, en théâtre.
- un service d’orientation et de conseil professionnels qui est fourni en coordination avec la
Direction régionale du travail de Loreto.
- un programme de formation à l’attention des parents d’adolescents qui fréquente le CDJ,
intitulé « Promotion de familles en bonne santé ». Il vise notamment à une meilleure
communication au sein de la famille, en tenant compte des dimensions des droits humains, de
genre et interculturelles. La compréhension de sa propre dynamique familiale appelle à en
modifier certaines caractéristiques négatives.
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7. Consolidation et institutionnalisation du service dirigé aux adolescents
Un premier pas a été accompli vers la formation du Groupe impulseur de district en faveur du
développement intégral des adolescents et jeunes en ville d’Iquitos.
Le Premier Parlement Juvénile a été organisé et a produit un diagnostic de situation et
propositions des jeunes de la Région Loreto. Ce résultat a ensuite été présenté aux représentants
de différentes organisations publiques et privées par les jeunes eux-mêmes ; ceux-ci provenaient
de différents groupes.
En vue d’édifier une stratégie de développement intégral de la jeunesse en ville d’Iquitos, un
contact initial a eu lieu avec des organisations présentes lors du Premier Parlement Juvénile.
L’idée est de retravaillé le premier diagnostic élaboré par les jeunes, de manière participative avec
les organisations intéressées afin de développer la stratégie souhaitée.
8. Activités complémentaires
Les activités complémentaires sont majoritairement développées pour tendre au troisième résultat.
Nous relevons ici leur caractère transversal et vital pour le succès du projet et l’institutionnalisation
au niveau local, régional et national, et ainsi faciliter la « répliquabilité ».
Au cours du premier semestre 2012, des séances qui réunissent la Municipalité de district de San
Juan Bautista, la Municipalité de province de Maynas, la Coordination zonale et le Groupe
« Juventud en Progreso » ont eu lieu. Le point à l’ordre du jour est l’inadéquation du service de
collecte des déchets solides et le compromis pour une solution à trouver entre les parties.
Durant le second trimestre, l’accent se porte vers la coordination avec la Direction régionale du
travail, afin de dispenser un service d’orientation professionnelle au sein du CDJ.
Pendant le troisième trimestre, ce sont les réunions avec la Direction régionale de santé de Loreto
qui sont priorisées. Elles conduisent au service de santé sexuelle et reproductive donné dans le
cadre du CDJ. En parallèle, des échanges soutenus avec INPPARES, Instituto Peruano de
Paternidad Responsable et la Organización Unida de Grupos Amazónicos permettent la
réalisation du Premier Parlement Juvénile et l’élaboration du diagnostic sur la situation et la
problématique de la jeunesse.
Pour procéder à l’étude de Ligne de base du projet, Kallpa a fait appel à une consultante
spécialisée dans la réalisation de diagnostics, de planifications et de lignes de base de projets.
Celle-ci s’est rendue auprès de tous les acteurs du projet, jeunes, adultes, dirigeants des
quartiers, autorités et représentants des institutions locales.
9. Renforcement institutionnel et gestion décentralisée à Kallpa
Durant l’année 2012, le renforcement institutionnel à Kallpa est couvert par le projet FGC 10-38
« Renforcement institutionnel Association Kallpa », janvier 2011 à décembre 2012.
Certaines caractéristiques de la situation sont pourtant à relever à Iquitos. L’état altéré des
connexions électroniques reste une préoccupation. Les communications avec l’extérieur et
l’application de certains instruments de travail partagés avec Lima sont entravés. C’est une réalité
avec laquelle Kallpa et AKG doivent composer ; cela a également pour conséquence que la
communication entre Kallpa Iquitos et AKG inclut le plus souvent également Kallpa Lima.
Depuis la précédente phase du projet, soit 2009-2011, le volume en ressources humaines et
financières géré par Kallpa Iquitos, engendré notamment par deux autres projets traités, a
considérablement augmenté. Ces deux projets se terminent à fin 2014.
La première année du présent projet, notamment les six premiers mois, prévoyait un
accompagnement de conseil au projet par Zuly Alvarez, précédente cheffe de Kallpa Iquitos et
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maintenant localisée à Cusco. Finalement, pour des raisons de répartition du travail, la prise en
charge de cet accompagnement s’est répartie sur deux personnes : d’une part Zuly Alvarez, et
d’autre part Alejandrina Zamora, Directrice générale de Kallpa, localisée à Lima.
Pour Kallpa, l’année 2012 correspond aussi à la mise en marche d’une importante réflexion autour
d’une possible réorganisation institutionnelle. Effectivement, le contexte de la coopération
internationale au Pérou a énormément changé, caractérisé par une forte diminution des aides
publiques et privées. Face à cette situation, Kallpa doit se repositionner dans son fonctionnement
en tant qu’institution. Par sa directrice régionale, et occasionnellement plusieurs collaborateurs,
Kallpa Iquitos amène sa contribution à la réflexion en cours.
Kallpa Iquitos contribue toujours activement au blog de NotiKallpa dont la gestion se passe à Lima
(voir http://notikallpa.blogspot.com/).
Enfin, au cours de la première année, le projet prévoyait un échange d’expériences par le biais
d’une visite de l’équipe de projet et d’autres personnes clé à un autre projet/expérience de Kallpa.
Le Groupe impulseur de district qui se mobilise notamment en faveur du travail pour les jeunes est
composé de 13 représentants incluant les institutions de santé, du travail et municipales. Ceux-ci,
accompagné de l’équipe de projet, se sont donc rendus à Lima, puis certains à Cusco. L’idée était
de voir fonctionner un autre Centre de Desarrollo Juvenil (CDJ) qui oriente les jeunes face à
l’emploi. Les avancements observés au CDJ installé dans la Casa de la Juventud à Pamplona
Alta, Municipalité de San Juan de Miraflores à Lima, ont impressionné et suggéré maintes idées
aux visiteurs.
A Cusco, ce sont d’abord les expériences réussies de travail articulé avec les Centres de santé en
santé sexuelle et reproductive qui ont suscité l’intérêt. Puis, la visite à la Casa Cultural Juvenil
Sipas Wayna a montré comment rendre un centre de jeunes attractif, avec la présence du théâtre,
du cinéma, de la radio, de la bibliothèque.
A la mi-avril 2013, Manuel Pimentel, chef du projet, a été invité par l’association GlobeMed à
l’Université de Rochester, NY. Il y a présenté Kallpa et exposé ses activités, en particulier à Iquitos
et Pampachica ; il a relevé combien la forme et le contenu du soutien de GlobeMed sont précieux.
GlobeMed est composée d’étudiants en médecine qui s’engagent à soutenir en présence et
finances de petits projets d’organisations au sud, en relation avec la santé. A Pampachica, elle en
a déjà soutenu plusieurs et en soutient toujours.
10. Réussites, difficultés, leçons apprises
Au terme de la première année du projet, deux aspects majeurs peuvent être observés :
- une base de travail entre les organisations juvéniles et les adultes engagés dans l’amélioration
des conditions de vie des quartiers est en place
- la consolidation des services du CDJ aux jeunes et à la communauté, avec l’appui
d’institutions comme les Directions régionales de la santé et du travail Loreto, la Municipalité
du district de San Juan Bautista est amorcée.
Ci-après sont considérés les éléments factuels qui complètent le présent rapport.
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L’organisation du concours de quartiers promoteurs en santé a compté avec l’appui de la
Municipalité de San Juan. Le concours s’est déroulé en 2 étapes, l’une urbaine et l’autre
dirigée aux quartiers ; dans cette dernière se sont impliquées des institutions comme la
Direction régionale de la santé, IPS-SEDALORETO, l’Institut d’investigation de l’Amazonie
péruvienne, la Gérance environnementale du Gouvernement régional.
Un groupe impulseur de district qui favorise notamment le travail pour les jeunes a été
formé. Il compte des représentants de 7 institutions gouvernementales et de 7 ONGs.
Les relations avec l’organisation GlobeMed des Etats-Unis se sont consolidées dans son
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•
•
soutien à différents micro-projets. Elle a déjà financé le projet communautaire de récolte
des déchets solides par barque et canoé à l’époque des crûes, lorsque toute la zone de
Pampachica est inondée et qu’aucun véhicule ne peut y entrer. Elle s’engage pour le
maintien du local CDJ, des activités de renforcement scolaire et préparation aux études
universitaires, de santé sexuelle et reproductive.
Avec l’organisation canadienne Operation Groundswell, la Coordination zonale a travaillé
pour le micro-projet d’édification d’un mur de contention contre les inondations, favorisant
une meilleure situation dans les quatre quartiers plus affectés par la montée des eaux.
Le Gouvernement régional s’est compromis à deux reprises avec la donation de matériel, à
savoir un ordinateur et une télévision pour le CDJ d’une part, et 300 kits scolaires répartis
d’autre part.
Difficultés
• La difficulté majeure a été engendrée par les inondations qui n’ont pas permis le
déroulement prévu des activités et ont momentanément dispersé et isolé les
communautés. Lorsque les eaux ont baissé, les communautés ont dédié leur temps et leur
énergie au réaménagement des infrastructures endommagées.
• Durant cette année, le travail de la Coordination zonale a consisté majoritairement à
entreprendre les démarches de gestion de problèmes en suspens auprès des
municipalités et du Gouvernement régional. Ainsi son travail n’a pas eu un impact majeur
au sein de la population. De plus, la charge d’activités pour la réalisation des autres
résultats n’a pas laissé le temps et l’espace pour informer et s’approcher vraiment de la
population.
• Les activités prévues sont nombreuses et il est intéressant d’aborder une problématique
simultanément à partir d’angles différents selon les acteurs : la famille, les dirigeants
communaux, les jeunes, le poste de santé. Mais l’accompagnement de tous ces groupes
d’acteurs et de leurs initiatives engendre une certaine fébrilité au sein de l’équipe de projet.
D’autres activités importantes se trouvent reléguées.
Leçons apprises
• Phénomènes inhérents à cette classe d’âge, l’état émotionnel, les intérêts et les obligations
des adolescents face à la vie évoluent et il faut envisager ensemble comment répondre à
la demande générée par cette évolution.
• Il est important de prévoir des activités de relâche comme des visites/excursions
d'échanges vers d'autres communautés ou expériences ; elles favorisent l’apprentissage.
• La réalité culturelle de Loreto permet que les propositions d’animation socio-culturelle et
artistique trouvent un bon écho auprès de la communauté, car elle les perçoit comme des
opportunités supplémentaires face à la vie.
Perspectives
• Il est nécessaire de revenir au point de vue générationnel pour revisiter les expériences
afin d’en tirer vraiment un apprentissage qui serve au niveau institutionnel.
• La communauté promotrice de la santé n’implique pas forcément une manière identique de
penser de la part de tous ses acteurs, mais elle doit permettre que le dialogue entre eux
conduise à mettre les objectifs en relation pour atteindre des résultats communs. Ce
processus de changement social n’est pas encore visible au sein de la communauté de
Pampachica. L’équipe de projet pense qu’il pourra être mesuré dans le futur, en
considération des changements qualitatifs et quantitatifs survenus chez les personnes qui
participent, et non seulement au niveau de la gestion participative communale.
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11. Considérations au vu des recommandations de la FGC du 13 décembre 2011
Concernant les capacités de la nouvelle équipe à coordonner, exécuter et gérer un projet dont les
bénéficiaires et les activités augmentent considérablement, il est certain que la charge de travail
est très importante et que par moments l’équipe de projet se sent débordée, comme cela apparaît
en différents endroits du présent rapport. Pourtant, les avancements obtenus montrent que le
projet poursuit ses objectifs vers leur réalisation.
D’autre part, au cours du premier trimestre 2013, l’équipe de projet et les Directions nationale et
régionale de Kallpa ont envisagé puis décidé de mettre en place une forme de travail en réseau
articulée et coordonnée pour la zone de Pampachica, ceci en accord avec les quartiers et la
communauté. Effectivement, une année d’expérience a montré que le périmètre autour des neuf
quartiers concernés de la zone de Pampachica n’est pas assez étendu pour « porter » neuf
groupes de jeunes, neuf groupes impulseurs et enfin neuf CDJ ! Si au début chaque quartier
pensait inaugurer son local formel et y développer isolément ses propres activités, les différents
groupes d’acteurs et l’équipe de projet se sont rendu compte que l’investissement est énorme et
les énergies se dispersent. En fait, cette manière de travailler en réseau et le réseau de jeunes se
sont imposés d’eux-mêmes comme forme adéquate d’organisation.
Pour les raisons expliquées ci-dessus, AKG soutient cette réorientation. Elle relève la maturité des
différents acteurs réunis pour proposer une telle forme d’organisation après une relativement
courte durée du projet. Elle croit au principe de « répliquabilité » dans les neuf quartiers, même si
la forme de travail se passe en réseau. Effectivement, chaque quartier va préserver un lieu où se
réunir, maintenir l’un ou l’autre micro-projet, détecter puis faire part d’un problème qui l’affecte
auprès de la Coordination zonale. Cette manière de travailler pourrait même suggérer de
nouvelles dimensions dans les relations entre ces neuf quartiers.
De plus, sur ce périmètre sont répartis 2-3 garderies, deux centres d’éducation initiale, une école
primaire et un poste de santé ; l’apprentissage d’une certaine forme de travail en réseau peut être
profitable à toutes les parties.
Si une extension est d’ores et déjà envisagée, il est certain qu’elle ne sera pas géographique. Le
réseau des neuf quartiers aura un grand besoin de consolidation.
Les avancements obtenus au niveau du compromis des autorités locales et régionales, ainsi que
des institutions dans la mise en œuvre du CDJ et l’approche à la stratégie de développement
intégral de l’adolescent sont des signes vers l’autonomie et d’une probable reprise.
Quant aux coupes budgétaires annoncées par la FGC début 2013, l’équipe de projet Pampachica
et l’administration de Kallpa ont déjà pris en compte une diminution du budget annuel 2013 de
près de CHF 4'500.- Elles ont décidé d’opérer cette diminution en supprimant une excursion
d’échange d’expériences locales prévue en Amazonie.
Kallpa est également informé qu’en cas d’extension 2014-2015, le budget ne pourra dépasser
celui de 2012-2013 diminué de 30%.
12. Conclusion et perspectives
Le projet prévoit l’initialisation de l’évaluation externe pour le début de l’automne 2013.
Une proposition d’extension 2014-2015 devrait être soumise par AKG à la FGC début octobre
2013.
Aucune visite d’AKG n’est prévue au Pérou et à Pampachica avant 2014.
Les autres éléments de conclusion et de perspective sont développés respectivement sous les
points concernés.
Pour AKG, Ruth Wenger
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