Ecrivain public - Raconter la vie

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Ecrivain public - Raconter la vie
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C’est à partir de valeurs telles que « Tradition, Respect et Amour de la langue
française » que j’ai créé, en février 2007, mon cabinet d’Ecrivain Public.
En effet, je reste quoi qu’il arrive, persuadé qu’il existe nombre de personnes pour
qui ces valeurs signifient encore quelque chose, des personnes conscientes de
l’importance de l’écrit et soucieuses de l’image qu’il véhicule.
Apparu 4000 ans avant notre ère en Mésopotamie - avant même l’invention de
l’écriture par les Sumériens, c’est un comble -, le scribe, qui appartient à la classe
des savants, est en charge de l’administration des lieux de culte.
Présent par la suite dans l’Egypte des pharaons, il pose le pied en Europe, en Gaule
celtique où sa fonction et son rôle sont l’apanage du druide.
Plus tard, d’abord réservée aux ecclésiastiques pour l’intermédiation entre les
puissants et leurs administrés analphabètes pour la plupart, la fonction se libéralise
au Moyen-Âge et devient celle d’écrivain pour le public.
A la Renaissance, le scribe devient plumitif et voit son rôle évoluer vers la défense
de la langue française et la rédaction de pamphlets et autres libellés.
Sous l’Empire, l’énorme machine administrative mise en place par Napoléon en fait
un maillon indispensable entre les services officiels et les administrés.
Aujourd’hui, si le métier d’écrivain public subsiste, il est « sinistré » :
Nous ne sommes que 400 professionnels pour plus de 65 millions d’habitants !
Nous nous trouvons dans un monde où la communication est mondialisée, hyper
présente et ultra rapide, les procédures administratives informatisées à outrance,
donc centralisées et méconnues d’une majorité de nos concitoyens car utilisant un
langage abscons. Mais rares sont les personnes qui connaissent l’existence même de
cette profession qui, contrairement à l’imagerie populaire, ne s’adresse que
rarement aux illettrés.
L’écrivain public fait figure de « dernier des Mohicans », véritable gardien du
temple de la communication écrite.
Il n’existe pas, pour l’écrivain public que je suis, de « journée type » :
En effet, vu l’ensemble des prestations que je propose, mon activité passe
continuellement du « coq à l’âne ».
Je peux ainsi être à même, dans la même semaine, à œuvrer au solutionnement
d’une procédure administrative complexe pour des clients qui, sachant pourtant
parfaitement écrire, ont besoin d’un œil extérieur, neutre et étranger à leurs
affaires pour sauvegarder leurs droits.
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Ou bien à aider des professionnels ou des associations pour assurer la
communication écrite.
Ou encore à intervenir, dans le cadre de vacations, dans des mairies « difficiles »
afin de venir en aide à des personnes en grave difficulté sociale ; à réaliser (c’est
une des « spécialités » pour laquelle je suis reconnu) des Curriculum Vitae et des
lettres de motivation percutantes ; à aider les étudiants à la correction, voire à la
réécriture partielle de mémoires, rapports de stage ou thèses ; à travailler au respect
et à la préservation de la mémoire de nos anciens (biographie et récit de vie) ; à
conseiller les futurs entrepreneurs à préparer leurs dossiers administratifs, fiscaux
et bancaires, tant au niveau technique qu’orthographique ; à écrire des discours
pour des dirigeants ou des personnalités politiques…etc.
Quand, en 2007, après avoir été salarié pendant vingt ans au sein de l’industrie
informatique, j’ai créé ma structure « L’Oreille et la Plume », j’ai fait le choix
citoyen de consacrer la majeure partie de mon activité à la vie sociale et à mes
concitoyens dans la difficulté, conscient du caractère éminemment solidaire que se
doit de conserver la profession d’écrivain public. Cette orientation assumée est
rare, tant il est admis dans ce métier que la prestation de biographie est quasiment
la seule qui soit rémunératrice, d’où le fait que la grande majorité des mes consœurs
et confrères se sont spécialisés à outrance dans ce domaine.
Le principal éclairage qu’il m’est possible de donner sur mon activité est lié à la
vacation d’Ecrivain Public que j’effectue, depuis 2008, en mairie de Clichy-sous-bois,
une banlieue dite « difficile » (cette vacation, qui représente un lien social fort, a
vu le jour à l’initiative d’Ahmed Bouhout, Directeur de la Citoyenneté, juste après
les émeutes qui ont secoué les quartiers de cette cité et de bien d’autres, suite au
décès de jeunes dans un transformateur électrique).
Comme l’indique le nom même de ma structure (L’Oreille et la Plume), je considère
devoir écouter pour comprendre et agir de la meilleure façon, au profit des usagers
demandeurs, d’où un temps certain donné à l’écoute compassionnelle. Une fois la
situation analysée et avant de rédiger le document adéquat, je prends le temps
d’expliquer la démarche qui va être effectuée, et valide le fait qu’elle soit comprise,
acceptée.
En règle générale, les personnes qui se présentent à la permanence ne comprennent
pas ce qui leur est demandé ou ne savent pas comment réagir face à un courrier ou
à une décision. Le fait, pour certains, de ne pas maîtriser le français, ajouté à la
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méconnaissance des structures administratives ou autorités de tutelle, les précipite
dans une totale incompréhension, les fragilise, entraîne souvent des crispations et
entrave le quotidien. En fait, elles cherchent l’aide de quelqu’un qui règlera, pour
un temps, leur souci administratif !
Quand les situations rencontrées nécessitent l’intervention d’autres acteurs, je
n’hésite pas à les rediriger vers les services appropriés, après être intervenu moimême par téléphone ou mail.
Certains cas, qui relèvent de professions réglementées (avocats, comptables, etc.)
n’étant pas de ma compétence, sont rapidement redirigés en accord avec la
Direction des Services Généraux.
Il est à noter que la mise en place, depuis janvier 2013, d’une permanence un
samedi sur deux en sus du mercredi hebdomadaire, a permis d’élargir la population
bénéficiaire de ce lien social. En effet, les Clichois qui travaillent ont désormais
accès à l’aide administrative proposée sur rendez-vous.
La prestation proposée est prisée des Clichois - 425 personnes ont été reçues (475
dossiers traités) - et ce, pour plusieurs raisons :
L’écoute, l’étude, l’analyse et l’intervention qui s’en suit sont menées dans un lieu
clos, en totale confidentialité, même vis-à-vis de la Mairie, ce qui, pour nombre de
personnes, est primordial.
Le temps imparti à cette prestation n’est pas limité ! Tant que le souci de
l’administré n’est pas réglé, l’intervention se poursuit, avec une forte obligation de
moyens de ma part.
Les rapports sont cordiaux et francs, même quand, après explications détaillées, je
me refuse, suivant ainsi ma déontologie, d’effectuer la prestation (lettre de
délation, faux en écriture, etc.)
Enfin, manifestement, les prestations proposées donnant des résultats probants,
l’information circule dans les communautés et un sentiment de confiance s’est
durablement installé, ce qui accroît la demande de la part des Clichois.
La nature des demandes et des attentes formulées sont les suivantes :
La correspondance administrative (interventions auprès des services des impôts,
des caisses de retraite, de la commission de sur endettement, de la CAF, des
ASSEDIC, de l’AAH et des sociétés d’assurances dommages et de la Police Nationale
pour contestation de procès verbaux de police).
Le logement (préoccupation majeure des Clichois avec des interventions variées,
allant des demandes de logement au traitement et à la rédaction de dossiers de
Droit au Logement Opposable, d’intervention des services d’hygiène, jusqu’au
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traitement des baux publics et privés.
Le séjour sur le territoire national (interventions telles que des demandes de cartes
de séjour, de droit d’asile, de naturalisation – en très nette augmentation par
rapport à 2009 –, de regroupement familial ou de visa)
La consommation courante (interventions dont un nombre croissant de dossiers
liés aux opérateurs téléphoniques et aux assurances)
La recherche d’emploi (interventions liées à la constitution de Curriculum Vitae et
de lettres de motivation).
Il me faut l’avouer, si je peux continuer à m’investir dans le domaine social, c’est
grâce à la confiance qui m’est donnée par des entreprises. Elles me confient des
prestations de Marketing Opérationnel (réalisation de sites internet professionnels,
Relations Presse, communication institutionnelle,
publicitaires, journaux d’entreprise, …etc).
création
de
messages
En guise de conclusion, il me paraît indispensable de répéter ici que, contrairement
à l’idée que se fait le grand public du beau métier que j’exerce, il y a fort peu de
personnes illettrées parmi notre clientèle.
Bien-sûr, dans le domaine social et solidaire qui est le point d’orgue de mon activité
citoyenne, je suis fier des réalisations et résultats probants obtenus pour
l’amélioration des conditions de vie des habitants de Clichy-sous-bois, comme
j’aime à penser que j’ai été utile aux très nombreuses personnes qui, grâce à la
qualité des Curriculum Vitae et lettres de motivations que j’ai rédigés, ont obtenu
les entretiens et les emplois auxquels ils postulaient.
A titre d’exemple, j’ai su me montrer digne de la confiance qui m’a été accordée par
nombre d’entreprises et associations pour lesquelles j’ai effectué des prestations
bien plus « intellectuelles » dont je tire, humblement, de la fierté.
En voici une liste non exhaustive :
L’écriture, pour le compte de la Présidente d’une Association Non Gouvernementale
à but humanitaire Sénégalaise, d’un discours de huit pages qui a été lu à la tribune
du Forum Mondial de Dakar en 2011.
Ma contribution, avec la réalisation globale de son site internet, au succès de la
Société CARMAT, désormais connue pour avoir réalisé avec succès, il y a quelques
semaines, une première biomédicale mondiale, à savoir la transplantation d’un
cœur artificiel complet.
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Le fait d’avoir écrit, à plusieurs reprises, alors que je ne suis ni de près ni de loin
d’obédience franc-maçonnique, des « planches », à savoir des documents/discours
qui ont permis à mes clients d’obtenir le titre de Maître.
La réalisation rédactionnelle de l’ensemble du site internet de l’Association de
Lutte contre La Mort Subite (ALMS), fondée par le Professeur Philippe Chevalier
pour aider les projets et les efforts de recherche, ainsi que pour informer les
patients et les professionnels de santé dans ce domaine.
La réécriture, dans un but de vulgarisation, d’écrits médicaux pour le compte d’un
des chefs de service de l’Institut Pasteur, etc.
Aujourd’hui, je reste à la fois écrivain public et écouteur public, tant je fais en sorte
de mettre mes interlocuteurs en confiance, de respecter et valoriser leur pensée,
quitte à pondérer et apaiser les plus vindicatifs, voire injurieux.
Que l’on soit dirigeant, médecin, ingénieur, architecte, professeur, expert légal ou
tout simplement une personne qui souhaite faire valoir au mieux ses droits ou
« faire passer un message » en utilisant les trésors de la langue française, on a
toujours besoin de l’œil extérieur positivement critique d’un bon écrivain public !
Gageons que ce rapide panégyrique permette à certains de découvrir ce métier.
L’écrivain public d’aujourd’hui a évolué, sa clientèle a changé, comme les besoins
qu’elle exprime...
Néanmoins, et sans doute plus que jamais, savoir communiquer en choisissant les
mots appropriés reste toujours d’actualité !
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