motion anglet 2008 - Snepap-Fsu

Transcription

motion anglet 2008 - Snepap-Fsu
Motion adoptée au Congrès d’Anglet 2008
La politique pénale menée aujourd’hui dérive plus que jamais vers une utilisation politicienne
voire populiste des questions de délinquance et de récidive. La création des peines planchers
et des mesures de sûreté telles le PSEM ou - plus inquiétant encore – les centres de rétention
de sûreté en sont de criants exemples. La surpopulation pénale en maison d’arrêt atteint des
taux record. La construction coûteuse de place de prison n’est accompagnée ni d’une
diversification des établissements (construction d’établissements plus ouverts tels les centres
de semi-liberté ou les centre pour peines aménagées), ni d’une politique volontariste pour
diminuer le nombre de personnes incarcérées. Le concept de dangerosité, sans jamais être
défini, est de plus en plus utilisé et banalisé.
Nous refusons que la communication et la réponse au coup par coup tienne lieu de politique.
Dans les échéances à venir, et notamment lors de l’examen du projet de loi pénitentiaire, nous
défendons le choix d’une politique pénale ambitieuse, courageuse et utile à la société, qui
rompt avec l’idée d’un recours massif et systématique au système répressif. A défaut, la
gestion de « masses » et de « flux » par les personnels pénitentiaires tous corps confondus, se
fera au détriment d’une politique efficace de lutte contre la récidive.
Dans ce contexte, nous réaffirmons notre volonté d’initier ou de participer aux actions
unitaires menées au sein de collectifs de syndicats et d’associations qui militent dans ce sens.
Concernant la politique menée, actuellement et pour les années à venir, dans la fonction
publique, on assiste à une diminution sans précédents du nombre de fonctionnaires et à une
attaque inégalée du statut. Parce que la défense du service public participe d’une société plus
juste et plus solidaire, notre action sur ce plan doit être renforcée dans la participation aux
instances fédérales et aux actions menées par la FSU.
Nous refusons que l’intérêt général se réduise à la somme des intérêts particuliers, ceux des
victimes par exemple. Au contraire, nous lutterons pour une fonction publique forte, au
service de la société dans son ensemble.
Au sein de l’administration pénitentiaire, nous combattrons l’individualisation des carrières et
la rémunération au mérite. Nous militerons contre la précarisation des emplois, pour une
formation de qualité, pour l’amélioration des statuts et des conditions de travail. Pour nous, la
sécurité des personnels n’empêche pas le respect des droits fondamentaux des personnes
condamnées, mais au contraire y participe.
Si le syndicalisme du SNEPAP-FSU est un syndicalisme de réflexion et de proposition
l’action dans la contestation est aussi parfois nécessaire et payante. A travers les discussions
récentes sur le métier de CIP et son volet statutaire, nous avons su montrer que cette double
stratégie peut être gagnante. Nous devons également redoubler nos efforts pour développer
davantage un syndicalisme de militants, un syndicalisme de terrain. Des priorités devront être
faites pour étendre le dynamisme régional et local, notamment via la formation syndicale et
les rencontres de terrain.
Le SNEPAP-FSU fait le choix du syndicalisme multi-catégoriel parce que la défense des
personnels s’inscrit dans une conception globale de l’institution pénitentiaire. Il rejette le
corporatisme simpliste qui consiste à « faire le choix » de la « base » ou de la hiérarchie, ou à
faire le choix d’une des filières de l’AP. Toutefois, cet aspect multi-catégoriel n’empêche pas
la création d’espaces de discussion entre corps de métier, afin de développer d’avantage les
propositions au sein de chaque secteur. De plus, si, pour des raisons historiques, le SNEPAPFSU est aujourd’hui principalement présent au sein de la filière insertion et probation, les
prochaines élections professionnelles, la modification probable des règles de représentativité
et la constitution de corps fusionnés sont autant d’occasions de réaffirmer l’objectif d’un
élargissement du champ de syndicalisation.
Compte tenu du champ professionnel dans lequel nous travaillons, notre action syndicale ne
peut pas être en dehors du champ politique. Notre syndicat doit prendre position sur des
questions de politique pénitentiaire, pénale, et plus largement (dans la mesure du possible) sur
des questions de société (défense des droits de l’homme, des libertés individuelles, de valeurs
de solidarité, d’éducation, de formation…). Porteurs de valeurs humanistes, le SNEPAP-FSU
s’est efforcé de diffuser ses idées à travers ses interventions, ses actions et ses écrits. C’est
dans cette droite ligne que nous souhaitons exercer le prochain mandat.
Signataires
Titulaires
Sophie DESBRUYERES
Charlotte CLOAREC
Sylvain ROUSSILLOUX
Alexandrine BORGEAUD-MOUSSAÏD
Tiphaine MAHE
Pierrick LENEVEU
Joël SEPULCRE
Suppléants
Sandrine ROCHER
Nelly CHARBON
Thierry POUX
Sébastien DUMONT
Frédéric CHAUBENIT
Fabrice SIMON
Olivier BOUDIER