arriva dorellik

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arriva dorellik
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ARRIVA DORELLIK
Titre original : ARRIVA DORELLIK
Autre titre : HOW TO KILL 400 DUPONTS
Année : 1967
Nationalité : Italie
Acteurs : Johnny Dorelli, Riccardo Garrone, Didi Perego, Totò Mignone, Margaret Lee, Terry-Thomas,
Rossella Como, Agata Flori, Piero Gerlini, Alfred Adam & Mimmo Poli
Réalisateur : Steno
Scénario : Franco Castellano & Giuseppe Moccia
Musique : Franco Pisano
«Crash chi-chi patapoum». Voici
chanson qu´entonne Margaret Lee
approximatif. Ce qui, somme toute,
produit qu´est ARRIVA DORELLIK.
connu sous le titre énigmatique de
DUPONT (!)
le nom de la superbe
dans un play back
résume assez bien le
Le film est également
HOW TO KILL 400
Avant DIABOLIK et SATANIK voici la parodik de
«Fumetti» (bandes dessinées italiennes) que Steno pond en
1967, surfant lui aussi sur la vague des super-héros qui traverse
l´Italie depuis 1966. Arrive alors un comédien-chanteur
comique très populaire : Johnny Dorelli, qui endosse le
costume d´un insaisissable voleur et meurtrier qui terrorise
l´Europe : Dorellik.
Mais c´est surtout son show télévisé en 1966 («Johnny 7»),
qui lui fait naître un double survolté qui entonne des rythmn
and blues endiablés : il s´appellera Dorellik, directement
inspiré de la bande dessinée Diabolik. Une chanson sortira peu
de temps après, «la Bomba» qui deviendra un énorme succès…
que la télévision RAI tentera de concrétiser lors d´un show
nommé «Dorellik Story». Le projet ayant capoté, ce fut le
cinéma qui transformera l´essai sous la houlette de Steno.
Cela donne ARRIVA DORELLIK qui reprendra la chanson à
succès. Tout ça, c´est bien gentik, mais il faut une histoire, un
scénario, des acteurs… alors ?
Arriva le scénario ? Arriva… où tu iras, quand tu voudras,
semble s´être dit les scénaristes (qui écrivaient aussi le show
télévisé de Johnny Dorelli). Si le film tente de suivre tant bien
que mal l´argument principal de Diabolik (à savoir un bandit
qui dévalise tout le monde pour couvrir d´argent sa bien aimée
et échappant toujours à un inspecteur), la ressemblance s´arrête
là. Dorellik est sans le sou, Baby (Margaret Lee) veut un
mariage, lui pas vraiment mais il l´aime à la folik. Il va donc
essayer de décrocher un super-coup, gagner beaucoup d´argent
et regagner le cœur de la belle. Sur cet argument plus que
mince vont se suivre une série de saynètes mises bout à bout,
vaguement reliées par une histoire qui prendra véritablement
son sens dans la dernière demi-heure. On reste atterré par la
vacuité du scénario paralysé par un manque d´écriture digne de
ce nom.
Le scénario regorge en fait de détails propres au personnage
de Dorellik. En cela, il réussit son but. Dorellik est roi du
déguisement, du baiser qui fait chavirer toutes les femmes (et
qui fait éclater tous les colliers à ses pieds), de
l´apparition/disparition mystère au beau milieu de la
promenade des Anglais et malgré cela, il demeure sans le sou.
Il est néanmoins chargé, en l´échange d´une somme d´argent,
d´éliminer tous les Dupont de France afin que le seul Dupont
restant touche un héritage fabuleux. Rien d´original : les
scénaristes ont bien appris à réécrire NOBLESSE OBLIGE.
D´autre part, la famille Dorellik serait ainsi responsable ni plus
ni moins du déclenchement de la première guerre mondiale ou
de la mort de Staline ! Partant de ces principes, le film tente
d´enchaîner gag sur gag et force est de reconnaître qu´ils
échouent tous plus ou moins loin de leur cible. Soient trop
longs (dans le cloître avec les nonnes ou la scène finale avec
l´hélicoptère – il y a forcément des scènes d´hélicoptère avec les
super héros italiens , voir FLASHMAN), soient balourds…
Quelques sourires arrachés, mais rien de transcendant.
D´aventure songer à un type de films qui ne se fait plus
aujourd´hui sera la moins méchante pensée pour lui trouver
une quelconque grâce rédemptrice.
Arriva le réalisateur ? Arriva toujours en retard, hélas. La
mise en image n´arrange en effet pas grand-chose. Steno (=
Stefano Vanzina, père de Carlo Vanzina), vieux routier de la
comédie transalpine, n´effectuant qu´un travail purement
illustratif, évitant tout débordement, toute violence, tout
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érotisme propre à, justement, Diabolik, dont il prétend faire la
parodik. Peu à l´aise avec les scènes d´action (il n´y en a
pratiquement aucune), il n´imprime aucun rythme à cette
comédie qui en avait pourtant grandement besoin. Reposant ses
efforts uniquement sur les roulements d´yeux et les grimaces
des acteurs en présence.
divertissement, même en cas de grande disette cinéphilik.
Et voilà, c´est finik !
Francis Barbier
Arriva les acteurs ? Ca dépend. Il faut savoir être fan des
grimaces de Terry-Thomas qui jubile, s´époumone, rougeoie,
tressaute comme un culbutos en folik pendant tout le film.
Epuisant ou amusant, en fonction du niveau de résistance
comik de chacun. Car on assiste à un vrai showcase ! Entre lui
et Johnny Dorelli, c´est à celui qui sera le plus grimaçant des
deux. Dorelli ayant plus de charme que Terry-Thomas, il joue
également sur cette facette de son talent. Il est clair qu´il s´agit
également d´un coup de pub à la gloire de Johnny Dorelli, en
tentant vainement de capitaliser sur son succès du moment.(
Pour les infos people, Johnny Dorelli est aussi célèbre pour
être le mari de Gloria Guida). Margaret Lee joue les fairevaloir en complice, pousse la chansonnette, change beaucoup
de coiffure. Elle demeure charmante. On en demande pas plus
sur le tournage.
ARRIVA DORELLIK marque aussi la présence de notre
Alfred Adam national. Hasard des productions, cet immense
second rôle donne le contrepoint français de Terry-Thomas.
Versatile, on peut le croiser dans LES SORCIERES DE
SALEM de Raymond Rouleau ou encore, SOUS LE SIGNE
DU TAUREAU de Gilles Grangier. Il est ici excellent.
Arriva la Copie ? Comme pour FLASHMAN, autre DVD
Alan Young Pictures, il y a comme un voile gris sur l´ensemble
du film. Ce qui donne pour résultat une pâleur inhabituelle,
d´autant plus que les décors intérieurs prêtent à la débauche
chromatique. Les décors extérieurs de la Riviera niçoise sont
eux aussi bien peu mis en valeur par un télécinéma assez
médiocre. Quelques scènes d´intérieur sortent cependant du lot
(par exemple le cambriolage du diamant, à 8 mn) grâce aux
décors aux couleurs criardes. Nous bénéficions toutefois d´une
copie au format 1.85 (la jaquette Indique un format 1.87:1…
soupçon d´une faute de frappe lors de l´impression de la
jaquette ?) avec 16/9 à la clé.
Arriva le Son ? Pas vraiment. Un enregistrement d´origine
mono en italien sur deux canaux, qui a aussi été remixé en 5.1.
Inutile, générateur de souffle, il n´est jamais vraiment exploité.
On entend une vraie spatialisation lors des chansons
(particulièrement notable lors du générik de fin). Ceci
s´apparente plus à de la frime sonore plutôt qu´un vrai plus
pour le spectateur. Autant se rabattre sur la piste mono, la
moins pire des deux. Des sous-titres italiens complètent la
panoplie. Vous l´aurez compris : le film est réservé aux
familiers de la langue italienne. Ou si vraiment une envie
pressante de Dorellik se fait sentir, se ruer sur une méthode
Assimil. Ca fait quand même cher le DVD.
Arriva côté Bonus ? Non, arriva rien du tout, comme à
l´habitude des récentes sorties Alan Young. Le petit prix
expliquant cela, probablement. Menu fixe, chapitrage, choix
des sous-titres italiens et basta cosik.
Hormis les nostalgiques d´une époque révolue, le film
s´avère hélas bien médiocre pour les spectateurs actuels.
Techniquement pauvre, aux effets spéciaux pleutres, il ne
repose que sur l´humour généralement bon enfant et référentiel
au personnage de Dorellik présent lors du show télévisé ou
radiophonique de 1966. En 2006, il risque encore de plaire aux
moins de 10 ans. Pour les autres, ça reste maigre comme
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