souviens toi l`ete dernier 3

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souviens toi l`ete dernier 3
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SOUVIENS TOI L'ETE DERNIER 3
I'LL ALWAYS KNOW WHAT YOU DID LAST SUMMER
Titre original : I'LL ALWAYS KNOW WHAT YOU DID LAST SUMMER
Autre titre : SOUVIENS TOI L'ETE DERNIER 3
Année : 2006
Nationalité : Etats-Unis
Acteurs : Brooke Nevin, David Paetkau, Torrey DeVitto, K.C. Clyde, Ben Easter, Star LaPoint, Britt Leary,
Seth Packard, Don Shanks & Sally Ann Brooks
Réalisateur : Sylvain White
Scénario : Michael D. Weiss & Lois Duncan (livre)
Musique : Justin Caine Burnett
SOUVIENS-TOI... L´ETE DERNIER connaît une première
suite en 1998. Reprenant à son casting les acteurs survivants
(tueur inclut), cette séquelle souffre cependant d´un manque
cruel d´intérêt et de cohérence. Ceci n´empêchera nullement
les producteurs d´envisager une seconde suite dès l´an 2000.
Celle-ci ne se concrétisera pourtant qu´en 2006, sous forme
d´un film produit directement pour la vidéo et aux moyens bien
entendu beaucoup plus restreints…
Le jour de la fête nationale, alors que l´ambiance est à la fête
et que chichis et pommes d´amour se bousculent, une mauvaise
plaisanterie entre amis coûte la vie à l´un des leurs… Un an
plus tard, le 2 juillet, Amber reçoit d´inquiétants messages
semblant lui indiquer qu´un inconnu sait ce qu´ils ont fait et
passé sous silence l´été dernier. Prise de panique, elle court
retrouver ses anciens camarades blagueurs pour tenter
d´éclaircir la menace qui pèse désormais sur eux.
Malheureusement trop tard car déjà, le pécheur au crochet est
là pour infliger une tranchante correction à ceux qui ont
commis l´irréparable.
En 1996, Wes Craven réalise SCREAM et par là même
redonne vie à un genre alors en pleine perte de vitesse : Le
Slasher. Quelque peu mis à mal par les nombreux sousproduits et suites multiples qui vont fleurir dans les années 80,
le genre peut à nouveau parader sans honte dans les salles
obscures. Surfant sur cet incroyable succès, SOUVIENS-TOI...
L´ETE DERNIER sortira un an plus tard sur les écrans avec au
scénario le très prometteur Kevin Williamson, déjà scénariste
de SCREAM… L´homme arrange donc, en partant d´une
nouvelle de Lois Duncan, une histoire de pécheur revanchard
qui va éliminer un petit groupe d´adolescents ayant commis par
mégarde un homicide lors de la fête nationale. Faisant fi de
l´humour et de l´aspect parodique du film de Wes Craven,
SOUVIENS-TOI... L´ETE DERNIER se pose comme une
œuvre efficace grâce à sa poignée d´acteurs charismatiques,
son scénario correctement ficelé et son tueur à l´apparence
spectaculaire.
Suivant l´évolution logique du phénomène «Slasher»,
Première regrettable surprise engendrée par cet élagage
financier, les héros des deux premiers volets ne reprennent pas
leurs rôles de victimes hurlantes, laissant donc ainsi leur
«crime» définitivement impuni. Sans doute le pécheur Ben
Willis s´est-il enfin décidé à oublier ce qu´ils avaient fait
quelques étés auparavant… Quoiqu´il en soit, le tueur au
crochet trouve ici un nouveau lot de victimes potentielles pour
ce que l´on peut qualifier de quasi-remake du premier opus. La
trame scénaristique très proche nous propose donc d´assister à
un homicide très involontaire que les différents protagonistes
décideront de passer sous silence, s´exposant bien entendu
ainsi au courroux à retardement de l´homme au ciré.
Cette resucée sera confiée aux bons soins du jeune
réalisateur Français Sylvain White. L´homme qui n´a alors à
son actif que deux métrages (un moyen et un long) relève donc
le défi et tente, tant bien que mal, d´assumer une fausse suite
plus que risquée… En tentant de se démarquer de l´œuvre
originale, l´homme commet cependant de graves erreurs. Tout
d´abord, il choisi de situer l´action dans le Colorado et, plus
précisément, dans les montagnes. Si le cadre est bien entendu
plaisant et si la photo s´avère à de nombreuses reprises
étonnante, force est de constater qu´un tueur habillé en marin
pécheur prête réellement à sourire dans cet environnement. Un
décalage absurde, mal venu et peu crédible que le film tentera
vainement de justifier en transformant son meurtrier en
véritable légende urbaine, un croquemitaine pouvant se
matérialiser quelques soit le lieu, pourvu que les conditions
soient réunies… Et d´un film à l´autre, ces conditions ne
changent pas. L´assassin en ciré noir continue de harceler ses
victimes à l´approche de la fête nationale et, le jour «J», passe
à l´acte avec un tact qu´il faut lui reconnaître. Ainsi, bien
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qu´ayant beaucoup de mal à démarrer, le film se montre plutôt
bien mené lors de sa seconde moitié et plus spécialement lors
des séquences de meurtres. Le tueur ne se limite pas aux seuls
«coupables» et n´hésite pas du reste à malmener tout individu
gênant se trouvant sur son passage. Le 4 juillet s´avère donc
particulièrement dur pour un casting qui, reconnaissons-le,
méritait d´être sévèrement sanctionné. Sans doute pas pour leur
crime puisqu´il s´agit d´un incident dont ils ne sont nullement
responsables, mais plutôt pour l´odieuse interprétation que
nous offre ces différents protagonistes… Acteurs et actrices,
tous essentiellement télévisuels, n´hésitent en effet pas un seul
instant à rivaliser d´incompétence devant la caméra. L´héroïne,
incarnée par la bien plate Brooke Nevin (vu dans la série
4400), nous offre par exemple une prestation de photographe
amateur paniquée du meilleur goût. Shootant à de nombreuses
reprises des touffes d´herbe avec le doigt devant l´objectif de
son appareil, elle passionnera sans mal l´amateur de nature
morte tant son regard, vide de toute émotion, s´avère stupéfiant.
Ne jetons cependant pas la pierre au
visage de cire de la belle puisqu´à ses
côtés, David Paetkau, aperçu en 2003
dans le saignant DESTINATION
FINALE 2, se révèle encore moins
doué. Condamné à faire grise mine en
agitant les bras, l´homme interprète ici
le méchant du groupe de jeunes, le dur
à cuir, celui qui boit de l´alcool, ne
respecte pas les femmes et ne craint
pas le pécheur courroucé. Piètre
prestation là encore mais inutile d´en
ajouter car en réalité, seule l´actrice
Torrey DeVitto, héritant in extremis
du rôle de Zoe après le désistement de
la toute jeune Alessandra Toreson,
semble s´en sortir avec quelques
honneurs. Reprenant à peu de choses
près le rôle tenu par Sarah Michelle
Gellar dans le SOUVIENS-TOI...
L´ETE DERNIER original (elle veut
être chanteuse là où «Buffy» voulait
être comédienne), elle se voit même
accorder un traitement de faveur
purement esthétisant. En effet, lors
des scènes la montrant en pleine
répétition ou sur le point de monter
sur scène, l´image subi alors un
traitement exagérément granuleux,
torturé, sans aucun doute approprié au
style de la demoiselle, quelque peu
déroutant
sans
être
toutefois
désagréable. En terme d´expérimentations visuelles, le film ne
se montre du reste pas avare. L´introduction foraine du film
souffre ainsi d´un montage sans doute découpé au crochet par
notre pécheur malade. Difficilement lisible, particulièrement
laid, cet effet regrettable ne perdurera cependant pas, laissant
place à quelques autres trouvailles bien plus réussies comme ce
reflet montrant le temps d´un éclair le tueur logé au-dessus
d´un télécabine. Insistons enfin sur le soin tout particulier
qu´apporte Stephen M. Katz à la photographie du film, très
contrastée et empreinte d´un grain omniprésent tout à fait
adéquat pour ce genre de production horrifique. Du bel
ouvrage.
SOUVIENS-TOI L´ETE DERNIER 3 est donc un film en
demi-teinte qui pèche surtout par son incapacité à reproduire ce
qui fonctionnait dans le premier volet duquel il reprend
pourtant beaucoup. Les fausses pistes quant à l´identité du
tueur s´accumulent avec plus ou moins de crédibilité, les
suspects sont violement éliminés un à un pour laisser place à
un dénouement toutefois plutôt original. En effet, tout comme
Mary Lambert avec son URBAN LEGENDS : BLOODY
MARY, Sylvain White amorce un léger virage fantastique avec
un tueur devenant clairement invincible aux balles et aux
lames, à l´image de ses pairs Jason Voorhees et Michael
Myers. La mise en parallèle des trilogies SOUVIENS-TOI...
L´ETE DERNIER et URBAN LEGEND s´impose du reste
d´elle-même puisque après deux épisodes destinés au cinéma,
les séries se poursuivent toutes deux de manière assez
inattendue dans nos vidéo clubs. Sylvain White ne réussit
pourtant pas l´exploit de faire renaître la franchise, la faute
incombant essentiellement à une mauvaise direction d´acteurs
et à quelques incohérences assez regrettables. Le réalisateur se
contente donc de faire subsister cette licence, de manière assez
plate mais visuellement léchée, dans l´esprit des amateurs de
psycho-killers stylés que nous sommes. Une succession de
morts plus ou moins violentes ne suffit pas à faire un bon film
et ce troisième volet, lent à la détente,
nous le démontre malheureusement.
Edité par Sony, le disque destiné au
marché Français propose une image
au ratio 1.85 (16/9) de très bonne
tenue. Les contrastes sont bons et la
compression très honnête sait se faire
discrète, même lors des nombreuses
scènes nocturnes. Du côté des pistes
sonores, le spectateur pourra au choix
opter pour la piste originale anglaise
ou pour des doublages français et
italiens de bonne qualité. Les trois
pistes sont proposées dans un format
5.1 de bonne facture n´exploitant
cependant pas ou peu les enceintes
surrounds.
Le disque nous propose par ailleurs
un Making-Of du film d´une durée de
26 minutes. Ne présentant que peu
d´intérêt,
celui-ci
se
contente
essentiellement de faire l´éloge du
réalisateur Sylvain White qualifié de
«génial» ou de «légende»… Une
succession de plans nous montre les
acteurs rire, boire, chanter et se gratter
le nez avant de nous exposer avec une
étonnante conviction les motivations
profondes de chacun de leur
personnage. La partie dédiée au storyboard est elle aussi particulièrement bâclée et ce n´est que pour
le bref chapitre dédié aux effets spéciaux, réalisés sans l´aide
du numérique, que ce documentaire mérite d´être vu d´un œil
distrait.
Le commentaire audio du réalisateur proposé sur le disque
n´apporte malheureusement rien de plus. La conviction de
l´homme est bien présente, il nous parle longuement de son
amour pour l´image, les reflets, la mise en scène et les décors
mais cela, nous n´en doutions pas une seconde. Il fera en
revanche l´impasse sur les performances d´acteurs plus que
douteuses et préférera se contenter de quelques remarques
flatteuses sur le physique des actrices de son film… Un bonus
qui n´en est donc pas vraiment un.
L´ensemble se voit enfin complété par la présence de cinq
bandes annonces en version originale.Une édition juste
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correcte en somme, permettant de découvrir ce troisième volet
plutôt mou des aventures du pêcheur au crochet…
Xavier Desbarats
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