Histoires de vie en formation, histoires de vie en question

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Histoires de vie en formation, histoires de vie en question
Histoires de vie en formation,
histoires de vie en question
Nicolas Fasseur
Culture et Liberté
à Toulouse, le 11 juillet 2008
L’objectif de cette communication est de tenter définir les histoires de vie et de décrire ses
méthodes en se penchant plus particulièrement sur les questions d’identités collectives, de
reconnaissance des acquis d’expérience et du rapport entre le territoire et le métier. Mais, qu'est-ce
qu'une histoire de vie? Quelle est l'histoire de l'approche biographique? A quoi servent les histoires
de vie? Quels en sont les usages ? Comment écrire les histoires de vie?
Avant d’aborder cette série de questions, il me semble important de me situer dans ce champ de
recherche et de donner au lecteur les origines des expériences vécues dans mon travail et dans ma
militance de terrain. Je suis enseignant-chercheur à l’Université de Paris8- St Denis où je dirige
notamment des recherches autour des histoire de vie en Master des Sciences de l’Education et je
suis chargé de recherche à l’AHICF (comité d’histoire commun à la SNCF, RATP et RFF) autour
des questions des archives orales et de la culture de l’entreprise. Ensuite, je suis formateur autour
de ces questions d’histoires de vie dans le travail social notamment dans l’animation et je suis coprésident de Peuple et Culture Ile de France où nous intervenons auprès du centre de mémoire
urbaine de Sevran (93) et de l’échomusée de la Goutte d’Or (75018).
1- Qu’est ce qu’une histoire de vie ?
La notion d’histoires de vie renvoie à une pluralité de pratiques s'inscrivant dans différents champs
des pratiques sociales, littéraires, personnelles, de recherche et d'intervention en sciences
humaines. Selon G. Pineau et J.L. Le Grand, une histoire de vie est la recherche et la construction
de sens à partir de faits temporels et personnels. De ce fait, chacun d'entre nous fait de l'histoire de
vie à divers moments de son existence. Tel ami qui revient d'un voyage va nous raconter sa
découverte. Tel cousin rencontré à l'occasion d'une réunion de famille nous retrace le récit d'une
branche peu connue. Tel homme pris en autostop entreprend de nous retracer un parcours étonnant.
Ces diverses pratiques orales sont multiformes et s'enchevêtrent dans des réseaux de causes et de
motifs variés dont se dégage comme dominante forte la nécessité compréhensive de trouver et de
donner un sens à la série des évènements vécus par un sujet. Toujours dans le cadre d'une pratique
sociale discrète, n'accédant pas encore au statut valorisé de production culturelle, on trouve la
pratique éminemment personnelle, écrite cette fois, du journal intime. Certains de ces documents,
comme le journal d'Anne Franck, au hasard d'une découverte ou bien de circonstances historiques
exceptionnelles accèdent à l'édition.
2- L’Histoire de l’approche biographique
L’approche biographique n’est pas nouvelle et n’a cessé d’évoluer, de se transformer au cours des
siècles passés. De l’Antiquité à la mutation de l’agriculture en Bretagne du XXe siècle, cette partie
se propose de revenir sur l’histoire de cette approche et de s’arrêter un instant sur des moments
transformateurs des histoires de vie.
•
Le bios
Les bios sont les toutes premières formes d’histoires de vie, elles sont apparus au Ve avant J-C
chez les grecs dans la mouvance de réforme de leur vie politique et culturelle pour construire
une identité nationale face aux Perses. Puis, les bios socratiques deviennent des pratiques
pédagogiques et philosophiques pour répondre au précepte de Delphes : « Connais-toi toimême et tu connaîtras l’univers et les dieux ». Les bios sont alors l’art d’accoucher la
connaissance.
•
Les confessions de St Augustin
Le terme « confession » est trop utilisé et trop chargé pour ne pas faire éclater le sens courant
d' «aveu des péchés» auquel l'a réduit une culture cléricale. Les autres sens mentionnés dans le
Larousse sont ceux de professions de foi ou «déclaration de ce qu'on a fait».
Comme synonyme figure aussi «reconnaissance», qui signifie autant «acquiescement»,
«acceptation», «exploration» que «gratitude». Les Confessions d'Augustin peuvent être vues
comme des reconnaissances de sa vie, avec ses limites, situation avancée délimitant cette vie
mais faisant aussi entrevoir l'illimité de la vie.
•
Les chansons de geste
Les chansons de gestes est une façon poétique médiévale de communiquer la signification d'un
fait temporel marquant, qu'il soit d'ordre politique, amoureux ou religieux. On distingue les
chansons d'amour, de croisade et d'histoire. Mi-orales, mi-écrites mais renforcées par
la musique et le chant et portées par les trouvères et troubadours, ces formes lyriques, épiques
ou satiriques ont certainement contribué beaucoup à cultiver le sens des existences au plus
près des individus. Le second fait important des derniers siècles de cette période est la
naissance, à ce début de la langue française, de beaucoup de mots du vocabulaire temporel
prosaïque. Le mot «histoire» lui-même est apparu dès le XIIe siècle avec le sens de
«représentation figurée» et «généalogie» dans le sens de «science des origines ou suite,
dénombrement des ancêtres». Au XIVe siècle, «histoire» signifiait «raconter» et au XVe «
historique » était né. D'après cet indicateur de première apparition linguistique, le XIVe siècle
paraît fécond en création de genres littéraires pour travailler la temporalité. Cette période voit
la naissance de l'appellation «journal» au sens de «relations d'événements quotidiens» ; celle
de «mémoire» au masculin comme «écrit pour que mémoire en soit gardée».
•
Essais de Montaigne
De nouveaux genres d'écriture de vie apparaissent ou se multiplient au XVIe siècle. Ils
consignent de grands événements sociaux vécus ; par exemple, les «mémoires». Philippe de
Commynes publie en 1524 ses Mémoires consacrés au règne de Louis XI dont il a été conseiller.
Les mémoires se situent donc à l'intersection de l'histoire collective officielle des hauts faits et
de l'histoire de vie individuelle. Elle est celle-là vue ou vécue par un acteur témoin qui se juge
important. En 1571, à 38 ans, au jour de son anniversaire, Michel de Montaigne décide de se
retirer et de reprendre cette habitude familiale d'écriture quotidienne déjà exercée par son père
et son grand-père. Neuf ans plus tard, en 1580, il publie ses Essais :
À la fois autobiographie et journal intime, sans être exactement ni l'un ni l'autre, les Essais imposent un
néologisme dans l'ordre du vocabulaire aussi bien qu'en matière de composition littéraire ; ils ouvrent une
voie royale qui mène vers l'œuvre d'Amiel, celle d'André Gide et celle de Michel Leiris » (Gusdorf, 1990,
p. 200).
•
Les autobiographies du XIX e siècle
Les XVIIIe et XIXe siècles voient en Europe une véritable explosion de confessions,
mémoires, souvenirs, vies ou histoires de vie, publications ponctuées par l'apparition en
Allemagne et en Angleterre du mot «autobiographie» autour des années 1800. Lejeune énonce
dès 1971 une affirmation d'origine absolue de l'autobiographie qui suscite encore beaucoup de
polémiques.
Le mot "autobiographie" désigne un phénomène radicalement nouveau dans l'histoire de la civilisation,
qui s'est développé en Europe occidentale depuis le milieu du XVIIIe siècle : l'usage de raconter et de
publier l'histoire de sa propre personnalité (Lejeune, 1971, p. 10).
•
L’école de Chicago
Les sociologues de l'École de Chicago, dans les années 1920, vont eux aussi utiliser les
histoires de vie pour tenter de comprendre les processus à l'œuvre dans les phénomènes de
l'immigration, de la délinquance et de la déviance. Le paysan polonais en Europe et aux ÉtatsUnis de Florian Znaniecki constitue un ouvrage fondateur de la sociologie américaine, il
s'appuie sur l'analyse de récits de vie recueillis auprès de cette population de migrants polonais
d'origine rurale venus peupler massivement les villes du nord des États Unis au début du XXe
siècle. Pierre Bourdieu, après avoir dénoncé ce qu'il appellera l'illusion biographique et
déclaré que "la malédiction de la sociologie c'est avoir à faire à des objets qui parlent" aura lui
aussi recours aux récits de vie lors d'une recherche collective qu'il dirigera au début des années
quatre vingt et qui sera publiée sous le titre de La misère du monde.
•
Le cheval d’Orgueil
Les mémoires d'un Breton du pays bigouden de Pierre Jakez Hélias recèlent une très forte
valeur heuristique à la fois par leur authenticité et par la complexité qu'ils donnent à voir. Ce
dernier ouvrage a été publié à plus deux millions d’exemplaires dans les années 1970 où il est
racontée l’histoire quotidienne d’un paysan breton confronté aux mutations de son métier et de
son environnement. Cet ouvrage n’est pas seulement un roman ou l’histoire d’un paysan, il
est surtout le témoignage de mutations de notre société et, dès lors, il peut être considéré
comme une référence en ethnologie (Le Grand, M-J Colon, 2003). D’ailleurs, J.-L. Le Grand
nous dit que :
En effet vue l’ampleur du phénomène il rejoint une dimension anthropologique fondamentale, celle de
la nécessité . d’une mémoire collective dans une période de mutation rapide. Avec la mondialisation des
échanges, la transformation accélérée des modes de production, le besoin de fabrication de mémoire est
un besoin quasi vital non seulement des individus mais des collectivités, des groupes sociaux et des
sociétés » (J.L Le Grand et M.J. Coulon, 2000).
3- Quelques apports théoriques
Actuellement et en s’appuyant sur l’histoire de l’approche biographique, nous pouvons déceler la
présence de l’émergence multiforme d’un mouvement anthropologique des histoires de vie. Ce
dernier pourrait se synthétiser à l’articulation de trois concepts théoriques au risque de simplifier la
portée même des histoires de vie. Il s’agit de la conscience historique, de la logique du pratiquant
et de l’ancrage sur un territoire d’une mémoire collective. Enfin, de par ces trois concepts, il est
envisageable de concevoir trois courants épistémologiques des histoires de vie.
• La conscience historique de P. Ricœur
La conscience historique appliquée au témoignage en tant que pratique sociale et développée par
P. Ricœur peut nous donner un nouvel éclairage. Nous pouvons dégager alors trois concepts pour
dégager la singularité historique du moment biographique : celui du tiers temps, celui du présent
historique et, enfin, celui de l'identité narrative.
Le tiers temps se situe entre le temps cosmique et le temps biologique, il a pour but de combler
leur écartèlement et de les articuler. Cette articulation historique est possible grâce à des
connecteurs que Ricœur rassemblent en trois grandes catégories :
•
les connecteurs calendaires tels que les années, les mois ou les jours. Ils constituent un
étayage astrologique du temps historique au temps cosmique. Il ne s'agit pas seulement de
dater des moments mais de marquer des anniversaires ou des rituels de commémoration;
•
les connecteurs générationnels tels que contemporains, prédécesseurs et successeurs. Ils
assurent l'étayage biologique au temps historique ;
•
les connecteurs tels que les traces, archives, ...
Ainsi, les histoires de vie peuvent s'inscrire dans un tiers temps historique singularisant une
histoire personnelle de l'Histoire et articulant date, place dans la société et trace laissée aux
générations futures.
Puis, Ricœur aborde la notion de présent historique. Cette notion veut traduire l'exercice d'un
point-foyer de transformation du passé en un temps singulier. Temps de suspens éminemment
singulier ouvrant des horizons à la mesure de ses étayages cosmique et générationnels (Le Grand,
1993). Ce temps singulier peut être la force de réactiver les potentialités inaccomplies du passé
(Ricœur, 1985). Cela ne veut pas dire que le futur soit déterminé ou qu'il soit résolu, bien au
contraire, il s'ouvre irrésolu mais projeté par l'advenue risquée, aventureuse d'une historicité (Le
Grand, 1993).
Enfin, Ricœur introduit la notion d'identité narrative, elle permet de construire du sens à l'histoire
de vie en introduisant des enjeux présents ou plus précisément, le présent s’installe dans le récit
historique et l'identité narrative donne toute sa place au narrateur dans l'histoire racontée.
Donc, selon Ricœur, les notions de tiers-temps, de présent historique et d’identité narrative
impliquent celle du travail de la mémoire. En situation de commémoration telle que les histoires
de vie, le travail de la mémoire est en prise avec le travail de la culture (Fasseur, 2004).
• La logique du pratiquant de M. de Certeau.
Michel de Certeau s'attache, dans son ouvrage L'écriture de l'histoire, à caractériser les opérations
qui règlent l'écriture de l'histoire : la fabrication d'un objet, l'organisation d'une durée, la mise en
scène d'un récit. Pour lui, faire de l'histoire, c'est marquer un rapport au temps. Depuis plus de
quatre siècles, l'historiographie occidentale se définit par la coupure qui d'un présent sépare un
passé. Le geste qui met à distance la tradition vécue pour en faire l'objet d'un savoir
est indissociable du destin de l'écriture. Ecrire l'histoire, c'est gérer un passé, le circonscrire,
organiser le matériau hétérogène des faits pour construire dans le présent une raison ; c'est
exorciser l'oralité, c'est refuser la fiction. Cependant, au recul de la pensée religieuse face à la
montée du politique, M. de Certeau analyse la dissociation entre l'exigence de dire le sens et la
logique sociale du faire, cette distance se faisant entre le lieu de signification et le travail de la
production sociale. Cette coupure aboutit à des «compromis» mais ils tiennent moins à une doctrine
qu'à la loi qui s'impose dès qu'on choisit d'agir dans la société d’où la logique du pratiquant.
L’histoire de vie est la marque d’un travail de recentrage de soi, un travail de production sociale
situé dans ce lieu de signification. Par «marque», il faut entendre une combinaison objective entre
une pratique et un signe, un point de croisement entre le langage de la société et renonciation d'une
foi — en somme une manière effective de surmonter la rupture entre l'un et l'autre. La «marque»
peut être un miracle, un refuge, un écrit, un geste sacramentel, etc. De toute manière, elle focalise
l'expression religieuse sur des gestes particuliers. Tout se concentre sur des pratiques.
• La mémoire collective ancrée sur un territoire de M. Halbwachs.
Pour M. Halbwachs, la mémoire collective se repère dans l’espace :
L’espace est une réalité qui dure [...], qui se conserve par le milieu matériel qui nous entoure
et l’espace urbain devient alors le support privilégié de la mémoire collective mais il est fort
possible que quelques petits arrangements avec l’espace se produisent et vérifient, en quelque
sorte, la remarque faite par M. Halbwachs. Lors de son étude des localisations chrétiennes en
Palestine, il observe l’importance de l’espace pour fixer le souvenir. Un repère naturel ou une
construction permet de fixer le souvenir d’un événement particulier mais il remarque des
divergences entre la mémoire et sa localisation, par exemple, le lieu où Jean baptisait dans le
Jourdain, a changé de rive car cela évite une traversée quelque peu délicate pour les pèlerins.
Aussi, il faut prendre la précaution de discuter le concept de territoire. Il n’est pas ici limité par
des frontières mais se définit par le rayonnement d’un lieu, ou plus précisément d’un foyer
culturel. Ceci implique que la carte culturelle du monde ne se découpe pas par des frontières
mais par l’entrecroisement de rayonnements culturels et, de ce fait, cette carte culturelle est tout
d’abord tracée par des échanges culturels, ou mieux encore, cette carte est celle de l’interculturel
que l’on peut opposer à celle des frontières. Bref, la carte culturelle du monde ne se calque pas
sur la carte définie par les Etats.
Pour conclure sur cette dimension théorique en apport aux histoires de vie, les pratiques de
commémoration telles que les histoires de vie sont des pratiques éducatives et formatives dont
l’objet est le travail de la mémoire ancrée sur un territoire.
• Les trois courants épistémologiques en France destinés à l’usage des histoires de vie
En partant de cette approche théorique, nous pouvons alors entrevoir trois courants
épistémologiques des histoires de vie :
•
l'approche introspective de V. de Gaulejac, le récit de vie est un retour sur soi pour y
retrouver le sens que l'on se donne à sa vie;
•
l'approche projective de J.L Le Grand, écrire son histoire de vie, c'est donner toute la
dimension pédagogique de sa propre expérience;
•
l'approche ethnologique de G. Pineau où les histoires de vie sont le reflet de la culture
traversée par ses auteurs.
4- A quoi servent les histoires de vie ?
Ces trois courants épistémologiques impliquent autant d’usages des histoires de vie : l’usage
pédagogique ou comment valoriser des identités collectives, l’usage introspectif ou comment
reconnaître des acquis de l’expérience et, enfin, l’usage ethnologique ou comment travailler à
travers la mémoire, la notion de métier en prise avec le territoire. Je m’appuie ici sur plusieurs
expériences en tant que militant de l’éducation populaire, formateur dans le travail social,
universitaire de Paris8 et chargé de recherche au comité d’histoire de la SNCF.
Les identités collectives
Peuple et Culture Ile de France travaille depuis quelques mois à la fondation d’un centre de
mémoire urbaine à Sevran (93) où il est collecté, conservé et valorisé la mémoire de ses 200 000
habitants issus de plus de 76 communautés ethniques différentes. La question de l’identité
collective de Sevran est traversée par toute cette dimension interculturelle et le travail autour des
archives orales et des histoires de vie collectées sur la ville contribue à redonner un sens commun
et partagé à l’identité plurielle de ses habitants. Aussi, depuis près de deux ans, nous participons à
la création de l’échomusée de la Goutte d’Or dans le 18e arrondissement à Paris, nous travaillons
sur la question éminente de comment faire résonner la parole des habitants de ce quartier à travers
le travail de mémoire. Cet échomusée n’est pas un écomusée classique où il serait présenté des
métiers anciens voire totalement disparus. Il est, comme son nom l’indique, un musée faisant écho
à la vie quotidienne présente et passée des habitants. Sa principale activité est de provoquer des
archives orales conservées et valorisées au travers des expositions dans l’espace de l’échomusée
dans l’objectif de mettre en évidence l’identité collective de ce bout de quartier populaire juste au
pied de Montmartre.
La reconnaissance des acquis de l’expérience
Puis, je travaille, depuis quelques temps, au CERPE, organisme de formation de travailleurs
sociaux où j’interviens plus précisément dans le dispositif « analyse de compétences/ projet ». Ce
dispositif permet, à des personnes tentées par l’aventure du travail social, de s’essayer aux métiers
du social, de se révéler leurs compétences bien enfouies dans leur vécu. Les histoires de vie ont
toute leur place car elle permettent de poser tranquillement et sereinement les questions de
pourquoi s’orienter dans le social, quelles compétences pour quel métier. Dans le même temps, je
suis membre de jury de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) de mon université. Nous y
examinons des dossiers de candidature, interrogeons des personnes souhaitant obtenir un diplôme
en s’appuyant presque uniquement sur leurs expériences. Ici, l’exercice autobiographique est
obligatoire et incontournable, l’histoire de vie est inclus dans le dossier à constituer. A partir de cet
exercice, le candidat extrait des savoirs formels, informels et non formels dans l’esprit de la grille
de lecture d’Henri Desroches dans la reconnaissance des acquis de l’expérience.
Le territoire et le métier
Enfin, j’interviens à l’IFA (Institut de Formation de l’Animation), autre organisme de formation à
Paris où je pose des questions d’histoires de vie dans l’animation. Plus précisément, je tente
d’apporter aux étudiants un éclairage sur leur geste professionnel inscrit sur le territoire habité où il
opère. Les histoires de vie, encore une fois, permettent de mettre en évidence et d’analyser, dans
une dimension ethnologique, les gestes les plus discrets car ils sont sociaux et, dans le même
temps, intimes. Ce lien tenu entre un geste professionnel porté par un acteur du social et un
territoire habité par des populations en proie aux difficultés les plus diverses se confirme jour après
jour et attend, avec patience, que des chercheurs s’intéressent à lui. En effet, aucune recherche
n’existe à ce jour alors nous sommes face à cette existence criante sans aucune réponse de la
communauté scientifique. Dans le même temps, je suis chargé à l’AHICF de travailler sur les
archives orales et la culture d’entreprise de la SNCF. Plus précisément, je suis le responsable
scientifique de l’axe « pratique de commémoration » dans un programme de recherche plus large,
intitulé MEMORISQUE travaillant la question : est-ce l’histoire de l’entreprise est un atout ou un
risque pour sa gouvernance ? J’ai passé un nombre d’heures incalculable avec mon magnétophone
à rencontrer des agents de la SNCF dans les dépôts, postes d’aiguillage, ateliers, gares, …pour
récolter des histoires de vie passées dans l’entreprise. L’objectif de ce récoltage est de constituer
une matière à penser la question de la contribution du travail de la mémoire à la culture
d’entreprise. Les toutes premières analyses de ces récoltes (nous sommes au début et ce
programme s’étale sur 5 ans) établissent que le métier de cheminot ou les métiers de l’entreprise
SNCF sont territorialisés voire indépendants de la politique managériale de l’entreprise, le métier
est complètement ancré sur le territoire et résiste pleinement à l’économie d’échelle d’une
conception globale de l’entreprise. Cette recherche effectuée pourra assurément répondre à la
question du rapport entre le métier et territoire à travers les histoires de vie et contribuer à
comprendre ce qui se trame chez les animateurs sur des territoires habités dans leur geste
professionnel.
5- Points de repère méthodologique pour écrire une histoire de vie
L'analyse de la demande est un moment déterminant où l'intervenant va aider le locuteur à préciser
ce qui le motive dans ce travail. Une des difficulté sera de s'assurer que la motivation sous-jacente
n'est pas une demande relevant d'un dispositif thérapeutique. Cette question traverse la démarche
des histoires de vie dont les modalités les amènent souvent à la frontière entre thérapie et
psychanalyse. (On peut lire à ce sujet l'ouvrage sous la direction de Christophe Niewiadomski et
Guy de Villers: Souci et soin de soi, Liens et frontières entre histoire de vie, psychothérapie et
psychanalyse aux éditions l'Harmattan). En règle général, les ateliers d'histoire de vie n'ont pas de
visée thérapeutique à proprement parler mais s'inscrivent dans le cadre d'un travail d'élucidation de
son histoire personnelle au regard par exemple d'un parcours de formation. Il peut-être proposé à
un groupe d'adultes volontaires en formation d'effectuer un travail d'expression de leur parcours
éducatif et formatif. La visée ici est plus formative que strictement thérapeutique mais on se doute
bien que certains parcours ne sont pas dénués d'une souffrance qui n'a peut-être jamais été
élaborée. Le dispositif risque de réactiver ces souffrances, tout comme il permet au sujet qui s'y
inscrit de les mettre à distance et de leur donner un sens nouveau. Il y a dans ce cas,
indéniablement, des effets thérapeutiques qui permettront, peut-être, au sujet d'envisager
différemment son rapport à l'apprentissage et lui donneront, peut-être, l'occasion de s'engager
positivement dans une nouvelle démarche de formation. Dans le cadre de la proposition par
l'intervenant d'un groupe de développement personnel comme par exemple "le rapport à l'argent",
il importe également au cours d'un entretien préalable avec les participants de préciser leur
demande et de s'assurer d'une homogénéité suffisante du groupe au regard de la question de la
limite thérapie/histoire de vie. Puis, il s’agit d’établir un contrat préalable de fonctionnement et de
régulation. En effet, pour les praticiens des histoires de vie, ce moment est fondateur du
fonctionnement du groupe. Il s'agit pour les participants de déterminer les règles de
fonctionnement qui permettront d'effectuer le travail sur son histoire personnelle dans un climat de
sécurité psychologique. Une demi-journée, parfois une journée entière peut-être consacrée à
l'élaboration collective de ce contrat qui fera office de cadre régulant les prises de paroles, les
relations entre participants, le rôle de l'animateur, la nature des interventions de chacun,
l'utilisation ultérieure des productions. Il est important que ce soit le groupe qui définisse ses
propres règles de fonctionnement. L'animateur a bien sur son mot à dire mais il est souhaitable
qu'il laisse d'abord le groupe travailler sur ces questions: Qu'est-ce qui va me permettre de faire le
récit de mon histoire en confiance dans ce groupe? Qu'est-ce que j'attends de ce groupe? Qu'est-ce
qui serait pour moi un frein à ma participation? Quelle règles communes se donne-t-on pour
fonctionner? Qui sera garant du respect de ce contrat?
Cadre méthodologique dans une visée d’écriture autobiographique
Il s’agit d’un moment très personnel à effectuer chez soi car c’est le moment de préparation de son
histoire de vie. Tranquillement, sans doute un dimanche après-midi lorsque nous avons réussi à
envoyer le reste du foyer en balade, il suffit de reprendre son C.V. tout en feuilletant son album de
famille et de prendre des notes dans l’esprit d’enquêter sur sa propre vie, déterminer les grands
moments et les grands chamboulements. Préparer vos mouchoirs car cela n’est pas très évident,
cela peut être très bouleversant, rien n’est facile dans ce que nous vivons. Emergent alors nos
souffrances enfouies et nos oublies volontaires, c’est le moment de prendre sur soi, de
s’appréhender bref c’est une nouvelle occasion pour se comprendre. Dans un autre temps, il est
intéressant de se pencher sur l’histoire de nos parents, grands parents voire plus, aussi, de se
renseigner sur l’origine de notre nom car ces informations nous donnent, à coup sûr, l’ancrage
culturel nécessaire pour comprendre notre vie située (Fasseur, 2005). De ce fait, les larmes du
dimanche après-midi et le travail sur l’ancrage culturel projettent la perspective de notre ligne de
vie, de situer nos valeurs et surtout de nous préparer à l’énonciation de notre histoire de vie.
Puis, il s’agit de travailler l'énonciation de son histoire de vie, plus précisément, de l’écriture de
son histoire de vie :
•
De suite, se pose la question du moment où l’on commence son histoire, bonne question car
quand débute notre histoire de vie ? Certains préfèrent bien après leur naissance, après
quelques années de vie ou d’autres vont rechercher leur origine plus avant chez leurs
ancêtres. Il n’y pas de règles parce que chacun voit ses origines à sa porte.
•
Puis, dans quel ordre chronologique faut-il aborder son histoire de vie ? Il y a deux
possibilités, de l’origine à maintenant ou de maintenant à l’origine. Je préfère aborder
l’histoire de vie versus «de maintenant à l’origine» car cela me semble plus économique
sans qu’il existe de règles précises à ce sujet. En effet, l’approche « effets produits par des
causes » permet de déceler plus facilement les déterminants que de celle des «causes à
effets»1. La démarche « effets produits par des causes » permet de remonter le cours de sa
1
D’ailleurs l’arbre « cause à effets » vendu par nombre de consultants est vite déracinée dès lors qu’il est confronté au
tempête de la réalité du travail.
vie et de déterminer très facilement les tranches de vie incontournables sans tomber dans
des traitements anecdotiques.
•
Enfin, comment séparer l’essentiel de l’anecdote dans son histoire de vie ? Encore une
bonne question, faut-il tout écrire ? Année par année, mois par mois voire jour par jour ?
Pour y répondre, je vous invite à consulter les travaux d’historiens tels que de ceux
d’Antoine Prost2 lorsqu’il se penche sur cette notion d’événement. Une anecdote de
quelques heures peut être plus déterminante que dix longues années d’une vie durant !
Alors que faire pour faire le «tri» ? A l’avance, il faut connaître le pourquoi de ce que nous
sommes en train de produire, bref, une histoire de vie répond à une question précise à
laquelle il faut répondre. Il n’y pas de vérité dans les histoires de vie seulement des
réponses à des questions posées.
6- Dialogisme, éthique et limites de l’approche biographique
Voilà, votre histoire de vie est couchée sur le papier, félicitation mais que pouvez-en en faire ?
Rien sinon la confronter à la praxis d’autrui ou la mettre à contribution dans un dialogisme
communautaire (Ozorio, 2006). L’apport d’une parole pré-élaborée dans une dimension duale ou
groupale est le vecteur d’une construction identitaire à l’inverse d’un repli communautaire
(Fasseur, 2007). Pour faire simple, un travail collectif et collaboratif de mémoire produit toute la
dimension interculturelle chère à l’animateur et l’ethnologue. Pour les participants, cette
collaboration mémorielle avec autrui peut produire des effets les plus intéressants car elle les situe.
Elle les rend ordinaire lorsqu’ils se considèrent à la marge et, dans le même temps, les rendent
extraordinaires à travers leur parcours si banal. Ainsi, l’interculturel n’est plus l’affaire de cette
vision internationale, elle est ce qui nous traverse tous dès lors que chacun rend compte de ces
sphères culturelles (Fasseur, 2007 ; Habermas, 1986).
Cadre éthique des histoires de vie
•
Volontariat éclairé des participants ;
•
Respect de la confidentialité ;
•
Pas d'utilisation des productions à des fins de recherche ou de publication sans accord des
auteurs ;
•
2
Non violence symbolique des interprétations ;
Douze leçons sur l’histoire Edition du Seuil, Paris, 1996.
•
Pluralité des références théoriques ;
•
Le dernier mot sur son histoire appartient à l'énonciateur qui est considéré comme l'expert
de sa propre expérience;
•
Nécessité pour l'animateur d'avoir effectué lui même un travail sur sa propre histoire de
vie .
Limites et risques de la démarche
Un des risques de l'approche des histoires de vie serait sa systématisation dans différents champs
de l'intervention sociale. Didier Fassin par exemple a pu noter comment l'attribution de certaines
aides sociales pouvait être parfois conditionnée à ce qu'il à nommé le registre de la supplique.
L'usager des services sociaux peut se sentir sommé de dire son histoire encore et encore de manière
à obtenir une aide financière ou sociale que la seule énonciation de sa condition objective aurait
suffit à justifier. Mais le besoin de dire son histoire est fort lorsqu'on est face à une figure
bienveillante.
Toute l'histoire de la souffrance réclame vengeance et demande le récit
nous dit Ricœur, comment comprendre l'autre en dehors de son histoire mais également, comment
ne pas l'y enfermer?
7- En guise de conclusion
La démarche biographique dans sa dimension formative s’inscrit dans une visée de rechercheformation au sein d’une dynamique de projet. L’emploi du terme «recherche» indique qu’il s’agit
d’un investissement réflexif, d’une quête où le narrateur « prend le risque de », « s’évertue » à
examiner sa formation, c’est-à-dire, « met les éléments autrement séparés » qui constituent et
alimentent sa forme. Il ne s’agit pas d’une formation à la recherche, instrumentant des outils
théoriques et méthodologiques déjà constitués. Il s’agit d’aborder un travail sur sa formation en
travaillant sur le champ où chacun est spécialiste : sa vie. Est-ce à dire que la démarche
biographique est fondamentalement existentiel ? Voire, une offre de développement personnel ?
Pas complètement car elle est une démarche émancipatoire des personnes en tant qu’acteurs
sociaux inscrits dans différents registres sociaux tels que le travail, la famille, de membres
d’associations. Ressaisir sa vie est, en fait, ressaisir le sens et la nature de ses diverses inscriptions
et implique un double mouvement implication-distanciation de soi vivant dans son environnement.
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