Un cimetière sur le Web

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Un cimetière sur le Web
Cahier économique
48e
fabriquerune force
Le défi de Dévicom
Un cimetière sur le Web
qu’ils enterrent 35 personnes
par semaine. Imaginez les
déplacements. »
« C’est un moyen d’optimiser les ressources, tout en
permettant au salon funéraire de se concentrer sur
l’humain », ajoute pour sa
part France Lavoie.
CATHERINE DORÉ
[email protected]
Réinventer la mort n’arrive
pas tous les jours. C’est le
défi qu’a relevé Dévicom en
créant CIMVEE, un cimetière de nouvelle génération,
sur le Web.
Rencontrées dans leurs
locaux sur la rue Racine, la
vice-présidente directrice
générale de Dévicom, France
Lavoie, et l’analyste d’affaires
et chargée de projet, Sonia
Lavoie, ont de grands projets
pour leur cimetière virtuel.
CIMVEE (www.cimvee.com)
présente la cartographie
de cimetières, mausolées et
columbarium. L’avantage ?
Retrouver rapidement le lot
familial, connaître la disponibilité des lots vacants et
obtenir un itinéraire pas à
pas vers ceux-ci. Aujourd’hui,
quatre cimetières, un mausolée et un columbarium ont été
cartographiés, mais ce chiffre
est voué à exploser
«Le projet est né lorsque
l’Alliance funéraire du
Royaume nous a approchés
pour revaloriser leurs cimetières», explique Sonia Lavoie.
« Il y a beaucoup de changements dans le domaine
funéraire, ajoute-t-elle. Les
gens magasinent, ils veulent
des services clés en main. Les
salons funéraires doivent se
démarquer. »
« En même temps, les gens
ignorent souvent les cimetières. On pense à tort qu’il
n’y a plus de place. Pourtant, il y a beaucoup plus
de places vacantes que l’on
croit. CIMVEE permet de
les afficher. »
CIMVEE se veut aussi un
moyen de renouer avec les
cimetières, délaissés par plusieurs depuis longtemps.
« C’est fini le temps de cherD14 / le PROGRÈS-DIMANCHE, 1ER NOVEMBRE 2015
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Réseau social
Analyste d’affaires et chargée de projet chez Dévicom, Sonia
Lavoie, et la vice-présidente directrice générale, France Lavoie,
sont fières de CIMVEE, un site qui cartographie les cimetières
pour offrir un lieu de deuil virtuel.
(Photo Le Progrès-Dimanche, Jeannot Lévesque)
cher une épitaphe. L’internaute peut avoir un itinéraire
pas à pas et se rendre directement sur place », soutient
France Lavoie.
Commercialisation
Pour Dévicom, CIMVEE a
un potentiel important.
« Il peut se vendre partout,
confirme Sonia Lavoie. Au
Québec, au Canada, aux
États-Unis... », énumère
Sonia Lavoie
« Uniquement au Québec,
il y a 300 cimetières catholiques qui pourraient être
cartographiés ! »
Les deux femmes rappellent que CIMVEE est
aussi une bénédiction pour
les professionnels du milieu.
En effet, auparavant, un tailleur de pierre qui souhaitait
graver une pierre tombale
devait contacter un responsable du salon funéraire,
qui à son tour fouillait dans
une base de données. Une
fois l’emplacement trouvé,
l’employé devait contacter
un fossoyeur pour guider
le tailleur de pierre jusqu’à
la bonne pierre tombale.
Disons que lorsqu’il est
question de tailler du granit,
l’erreur n’est pas permise...
« Ctrl Z n’existe pas dans
ce temps-là, rappelle en
riant Sonia Lavoie. Dans un
cimetière de Montréal, par
exemple, il y a 250 000 âmes
qui y reposent. Cela signifie
Dévicom développe présentement le volet « réseau
social » de CIMVEE. Cet outil
permet de rendre hommage
au défunt en lui créant une
page où les membres de la
famille peuvent ajouter des
photos, des vidéos, une biographie et des commentaires.
« On veut que les pensées
des gens puissent perdurer,
donner un espace aux gens
pour le faire. On veut redonner la mémoire aux générations futures. On a pris le
projet de l’Alliance, et on l’a
poussé plus loin », souligne
France Lavoie.
À noter qu’un modérateur
par famille est sélectionné
pour éviter les mauvaises
surprises, comme un proche
qui souhaiterait régler ses
comptes ou se plaindre de
son héritage !
En chiffres
• Selon l’Institut de la
statistique du Québec,
63 000 personnes sont
décédées au Québec en
2014, soit environ 3000 de
plus qu’en 2013. Selon des
projections, le nombre de
décès annuel subira une
hausse de 59 % d’ici 2043.
• Dévicom estime que
CIMVEE générera 20 000
recherches au cours de sa
première année d’opéra-
tion (31 décembre 2016). Il
devrait atteindre sa maturité en 2018 avec 100 000
recherches. L’entreprise
espère porter à 30 000 le
nombre total d’abonnés au
réseau social CIMVEE au
31 décembre 2020.
• Au Québec, il existe près
de 300 cimetières catholiques.
• Plus de 85% des gens
ont un rituel funéraire nontraditionnel.
Comment
s’en servir ?
(CDO) - Pour trouver
un défunt, il n’y a rien de
plus simple. Les plans des
cimetières sont disponibles
au cimvee.com. Il suffit de
cliquer sur « visiteurs » et
d’inscrire le nom de la personne chère dans la boîte de
recherche et de sélectionner
l’un des cimetières disponibles (Sacré-Coeur, Saguenay, Saint-François-Xavier
et Sainte-Anne) ou le Mausolée Saint-François-Xavier.
Certains lots affichent une
photo de l’épitaphe, permettant de la repérer plus rapidement une fois sur place.
Ainsi, un amateur de
hockey qui souhaiterait se
recueillir sur la tombe de
l’illustre Georges Vézina
n’a qu’a taper son nom et
à sélectionner le cimetière
Saint-François-Xavier. Une
carte apparaît automatiquement indiquant l’endroit
exact où l’ancien gardien
de but du Canadien repose.
À gauche de l’écran, on
explique étape par étape
comment se rendre à
l’endroit en question. Une
option permet d’imprimer
le plan et les indications.
En cliquant sur le lot luimême, on apprend la date
de décès du « Concombre de
Chicoutimi », le nom de son
épouse et celui de tous ceux
et celles qui sont enterrés à
ses côtés.
Aussi simple que rapide !
Hommage
Il est aussi possible de
rendre hommage à une personne décédée sur cimvee.
com. Des pages faites par
les proches proposent des
biographies, des photos ou
des vidéos, de même que
des pensées pour le ou la
disparue. Un petit espace
pour permettre à tous de
vivre leur deuil.