CigaleMag n°17

Transcription

CigaleMag n°17
sommaire
CITY GUIDE
ENQUÊTE SPÉCIALE
12
LA CHRONIQUE D'ALEXIS SAINTE MARIE
r
hiffmache
Paris à la carte
Bons plans gourmands
8
Tout nouveau, tout bio !
FINIS LES VŒUX PIEUX
La dernière diatribe d'Oncle Jules
E
CITY ZEN
14
ART ET CULTURE
18
SPORT
20
SECRETS DE NATURE
Rock'n'drôle
Secrets de vigne
Restos - 30 
Slow Food
Le bouquet d'Effleurescences
Le billet écolo d'Antoine Waechter
Le conseil de la Fondation Brigitte Bardot
26
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
28
L'INVITÉ DE TONY GOMEZ
30
SECRETS DE TENDANCE
34
35
Edito
PARIS PLAISIR
© N. Sc
4
Adoptez-nous !
(page 25)
Ma rencontre avec Jacques Gamblin
Cauet
Anne démarre le grand 8 en bio
$ergio déshabille Mister Pons
IN AND OUT par Tony Gomez
NOUVELLES TECHNOLOGIES par Fabrice Collaro
À CONTRE-TENDANCE
La galerie Numeriscausa
CIRCULEZ !
Le Xe version XXL
36
ESCAPADE
46
ABONNEZ-VOUS !
CIGALE ET MOI
47
SECRETS DE CUISINE
48
HISTOIRE DE PAIN
49
La recette de Cuisine.tv
La galette des rois
HISTOIRE DE BOULANGER Jacky Milcent
50
SECRETS DE CHEFS
Les palmiers bio de Christian Vabret
ncore une minute, M. le bourreau… les accrocs à la cigarette ont attendu la dernière
minute pour arrêter de fumer, la dernière. Le 1er
janvier, ils écrasaient une fois pour toutes leur
mégot. Sûr, que chaque année ils avaient pris
cette bonne résolution. Un vœu pieux pour ces
velléitaires. Seulement maintenant ils n’ont plus
le choix, à moins de se geler sur le trottoir pour
en griller une petite. Si on ne prévoit pas le cache-col, on risque la pneumonie. Après tout, c’est
peut-être la solution pour ces irréductibles : j’en
connais qui ont été dégoûtés du tabac après cette
maladie et quelques autres… Sans effort, sans
patch, sans médicament, ils ont écrasé leur filtre,
sans ressentir de manque. Depuis, ils savourent
la liberté de ne plus descendre du TGV pour
satisfaire leur vice. Ils ont beau essayer, pour
comprendre ce qui leur arrive : rien à faire, ils suffoquent à la moindre bouffée. Quel soulagement
d’être détaché des contraintes !
Autre résolution qui revient régulièrement : s’inscrire dans une salle de sport, mais c’est un peu
fastidieux. Alors pourquoi ne pas galber ses jambes et sculpter son corps, tout en s’amusant ? Apprenez donc le rock‘n’roll, ou perfectionnez-vous.
Après soixante-quinze ans d’existence, il fait
toujours salle comble, aussi bien en concert que
dans les cours de danse. Le rock est si physique
que l’on brûle 700 kcal durant une séance d’une
heure. Éliminer ses rondeurs en s’amusant : un
vrai bonheur. C’est quand même plus ludique que
d’avaler des tisanes d’ortie et de camomille pour
soulager son transit intestinal.
Françoise Lemoine
[email protected]
Vous voulez nous faire part de vos bons plans, vos coups de cœur, vous voulez voir apparaître une nouvelle rubrique,
nous envoyer votre témoignage pour illustrer un dossier ?
Écrivez-nous à : [email protected]
Direction, administration, rédaction : 36, rue Scheffer - 75116 Paris - Tél. 01 45 05 19 43 – Directrice de la Rédaction : Françoise Lemoine : [email protected] – Rédacteur en
chef : Christian Rol : [email protected] – Directrice artistique : Sighild Blanc : [email protected] - Service photo : Nicolas Schiffmacher : [email protected] – Ont
collaboré à ce numéro : Alexandre Dousson, Fabrice Collaro, Arsène Corvec, Tony Gomez, Anne Loustau, Annabelle Milot, Sabine Corvec, Alexis Sainte Marie, Jean-Guy Muriel – Service
publicité : 01 45 05 19 43 - [email protected] – Directeur de la publication : Jildas Mahé : [email protected]. Cigale est édité par la société Taliesin 36, rue Scheffer - 75116
Paris - Tél. 01 45 05 19 43. SARL au capital de 10 000 €. Imprimé en France.
En couverture : photo : Nicolas Schiffmacher
PARIS PLAISIR
S
B O N S P LA N
Paris 0E
SI LUTÈCE M'ÉTAIT CONTÉE
Conférences hebdomadaires sur les origines de Paris.
Avant Paris : Lutèce, Ier siècle avant Jésus-Christ - IVe
siècle après Jésus-Christ. 20 conférences animées
par des experts : des conservateurs, archéologues,
chercheurs tous réunis pour vous conter l'histoire de
l'avant Paris. Passionnés ne pas s'abstenir !
École du Louvre - Amphithéâtre Rohan
99, rue de Rivoli - Ier (entrée par le Carrousel du
Louvre) - 01 55 35 18 00 - jusqu'au 30 mai 2008
LE TEMPLE DU RÉVEIL DES SENS
Couleurs chaudes, méditerranéennes et vives ; parfums d'Espagne, épicés et appétissants. Vous l'avez
compris, ce lieu exacerbe les sens. Vous pourrez y
déguster entre autres un wok de foie gras poilé à
l'huile de truffe ou un wok de volaille au gingembre et
piment et autres plats délicieux. Et le summum de ce
lieu, c'est de pouvoir se faire masser à partir de 21 h,
après le café, et de profiter du passage de la voyante
qui vous prédira certainement votre avenir amoureux.
Bar/Restaurant "No Stress Café"
2, place Gustave Toudouze - IXe
01 48 78 00 27 - M° Saint-Georges.
PARIS SUR GLACE
Deux patinoires sont à la disposition des Parisiens
jusqu’au 9 mars. Place de l’Hôtel de Ville, une grande
patinoire de plus de mille mètres carrés attend
petits et grands. À côté, une plus petite est prévue
pour les jeunes enfants et les débutants, ainsi qu’un
espace luge. En face de la gare Montparnasse, un
autre complexe de ce type est également installé,
ainsi qu’un jardin de glace de 100 m2 destiné aux
bambins de 3 à 6 ans. Des moniteurs diplômés sont
à la disposition des patineurs. Cours collectifs sur les
deux sites : les samedis et dimanches de 10h à 12h.
L’accès des patinoires est gratuit, mais la location de
patins est de 5€.
Hôtel de Ville : ouvert de 12h à 22H du lundi au
jeudi et jusqu’à minuit les vendredis et samedis.
Dimanche : de 9h à 22H. Montparnasse :
de 12h à 20h. Samedi et dimanche de 9h à 20h
www.parisglace.com
4 CIGALE JANVIER 2008
Paris
À LA CARTE
se ré ga le r
2E
Un petit extra
après Noël !
Léonidas propose de très jolies sucettes au chocolat blanc
représentant un charmant petit personnage. À Noël, il s'agissait
d'un petit bonhomme de neige, en janvier, cela reste à découvrir
et surtout à déguster !
• Dans toutes les boutiques Léonidas.
se dé te nd re
89E
Noël : coup de bambou
pour le portefeuille !
Janvier, le déménagement s'est bien déroulé, sauf qu'après
Noël côté finances pour s'équiper c'est dur ! Pas de panique ! Le
canapé deux places, modèle Klobo (écru), est là et vous permet
déjà de vous poser à petit prix.
• IKEA - ikea.com
se di ve rti r
10E
Vertige
en couleur
Après un sérieux lifting, la façade Napoléon III du Cirque
d’Hiver a retrouvé sa splendeur, les grilles et les lanternes en
fonte, leur prestige d’antan. À peine franchie la porte, la magie
opère : tentures rouges, lustres imposants, ciel étoilé, orchestre
exceptionnel de douze musiciens. Voilà pour le décor, mais le
spectacle est lui aussi une réussite : une femme canon est
propulsée à vingt mètres, des petites Chinoises virevoltent sur
des vélos… Un très beau numéro d’équilibriste mêlant passion et
esthétisme vous envoûtera avant les incontournables numéros
de clowns et de jongleurs. Dans ce cirque à taille humaine, peu
importe la place où l’on se trouve : en haut comme en bas, on ne
perd pas une miette du spectacle. Un ravissement aussi bien pour
les petits que pour les grands.
• Cirque d’Hiver - 110, rue Amelot - XIe - Mercredi à 14h. Vendredi à 20h30.
Samedi à 14h, 17h15 et 20h30
Tarifs : 10 à 39 € Location : 0892 680 892 (0,34 € la minute)
01 47 00 28 81 - www.cirquedhiver.com
se di ve rti r
24E
Ateliers créatifs : mode
papier créatif - déco
Des envies de créer des coussins, des chapeaux, de tricoter
et crocheter, de réaliser des bracelets et des bagues, avec le
concours d'une spécialiste des perles de cristal Svarowsky ou
bien de composer un tableau peinture-céramique-tissu, sans
même savoir dessiner… Les ateliers Matière Active s'adressent
à vous ! Des ateliers d'une durée de 3 h pour adultes, ados
(12-18 ans) et enfants (4-7 et 8-11 ans) vous sont proposés ainsi
que des apéros créatifs certains vendredis de 18 h 30 à 20 h 30.
Forfaits possibles également.
• 59, rue du Mont Cenis - XVIIIe - M° Jules Joffrin ou Lamarck
01 42 52 99 75 - laurence@matière-active.com
www.matière-active.com
da ns er
60E
Faire vos premiers pas…
de TANGO !
Stage d'initiation découverte au Tango Argentin. Le Tango est
la plus riche des danses en couple. Cette danse sensuelle et
exigeante vous apprend à vous concentrer sur la maîtrise de
vous-même en prêtant attention à l'autre et à la musique… Ici
est enseigné le Tango de bal et non de scène. Le Tango n'est
pas qu'une danse, c'est aussi toute une culture. Voyage tout en
émotion garanti.
• La Casa del Tango - 11, allée Darius Milhaud - XIXe - 01 40 40 73 60
par mail de préférence à Frédérique : [email protected] www.lacasadeltango.net - Stage de 5 heures réparties sur le samedi
et le dimanche (après-midi).
se di st ra ire
12E
Jeux
de piste
Fort de leurs succès, une nouvelle édition de jeux de pistes et
énigmes à Paris vient d’être mise à jour. Ainsi, vous découvrirez
vingt balades à travers chaque arrondissement de Paris. Les
parcours sont constitués d’une suite d’énigmes à résoudre.
Astuce et sens de l’observation permettront de découvrir en
s’amusant le patrimoine historique, culturel et naturel de Paris,
du plus classique au plus insolite.
• Jeux de piste et énigmes à Paris (Hachette)
dé pa nn ag e
20E
Le BHV
en selle
Depuis le mois dernier, la petite reine a pris ses quartiers au
BHV, à côté de sa boutique Hommes. Dans ce magasin de
130 m2 entièrement dédié aux cycles, on trouve aussi bien
des accessoires que des vélos de ville, VTT, VTC mais aussi un
atelier technique pour l’entretien et les réparations.
• BHV - 40, rue de la Verrerie - IVe
se cu lti ve r
10,5E
Planète
Géode
L’écran géant de la Géode à la Villette se met au service
de la préservation de l’environnement du 16 janvier au
10 février 2008. Les films et soirées programmés pour
cet événement sont des voyages-émotions au cœur de
paysages grandioses, de rencontres et d’expériences
étonnantes. Parmi les films à découvrir ou re-découvrir :
Récifs coralliens, l’île aux Requins, Forces de la nature et
Ouragan sur la Louisiane, l’Eau et les hommes. En soirée,
des documentaires suivis de débats sont prévus, avec la
présence notamment de Jean-Louis Etienne, ainsi que des
rencontres entre musique et image avec le musicien Geir
Jenssen et Egbert Mittelstädt pour les effets visuels.
• La Géode - 26, avenue Corentin Cariou - XIXe
Informations : 01 40 05 79 99 - www.lageode.fr
Films en alternance de 10h30 à 20h30.
éc ol o
50E
Taxi
vert
Après Verture, premier service de transport écologique,
créé cet été par des financiers trentenaires, G7,
leader du marché parisien des taxis, lance sa flotte
de 32 taxis écolos à l’assaut de la capitale. Avec ses
voitures hybrides (essence-électricité), le principe des
précurseurs est identique à celui du poids lourd, mais
Verture ne compte pas plus de deux voitures et ne
possède pas non plus de licence taxi. Bref, la petite
entreprise ne joue pas dans la même cour. En revanche,
elle propose des services à la carte et un forfait. Ainsi
Paris-Roissy : 50€.
• Verture : 01 48 00 91 91 ou www.verture.fr
Taxis G7 : 01 47 39 47 39 ou www.taxisg7.fr
lir e
14,5E
Bréviaire
parisien
Peut-on faire bénir son chien ? Dans quelle gare un Christ
a-t-il été sculpté dans des traverses de rail ? Où peut-on
admirer un bronze inachevé de l’artiste américain Keith
Haring ? Ces questions insolites trouvent leurs réponses
dans « Paris sacré ». Les auteurs invitent à découvrir une
centaine de lieux de culte parisiens. N’y cherchez pas
Notre-Dame ou le Sacré-cœur, trop communs, en revanche
vous trouverez de simples chapelles ou des monuments
funéraires, des synagogues, des temples, des mosquées
et des centres bouddhistes.
• Paris sacré, 100 lieux à découvrir d’Agnès et Jean-Stéphane
Bonneton et Denise Glück, Christine Bonneton éditeur
CIGALE JANVIER 2008 5
PARIS PLAISIR
S
B O N S P LA N
© N. Schiffmacher
LA BRETAGNE À CROQUER !
s' in st ru ire
5E
Le salon
de l'enseignement supérieur
Le Salon ADREP spécialisé dans l'enseignement supérieur aura lieu les 25 et 26
janvier 2008 à l’Espace Champerret, porte de Champerret (Paris 17e). L'ADREP
attend autant les parents que les élèves pour la 32e année consécutive en mettant
à leur disposition toute l’information nécessaire pour choisir la bonne filière scolaire,
universitaire ou professionnelle. Cette année, l’ADREP développe son Pôle Orientationconseil pour permettre à tous les collégiens, lycéens et étudiants de réfléchir avant de
choisir. Ainsi, 20 conseillers d’orientation-psychologues reçoivent individuellement les
élèves, les parents ou les enseignants pour les aider à mieux connaître les formations
générales, technologiques et professionnelles de la 3e à la terminale.
• Pour plus d’information www.adrep-infos.com
s' in st ru ire
Qu’ils soient râleurs, qu’ils trouvent la
Bretagne trop à l’honneur, qu’ils préfèrent
célébrer Imbolc plutôt que la chandeleur, ou
qu’ils soient malins en observant, de loin, un
verre de cidre à la main, les débats à propos
de l’héritage de la Duchesse Anne, les
amateurs de crêpes ont un point commun le
2 février : un rendez-vous dans l’une des 21
crêperies « ambassadrices ».
Le label « crêperie ambassadrice » viendra
enfin rassurer les appétits les plus vertueux
en proposant de ranimer l’esprit des
vacances passées en Bretagne à… observer
le coucher du soleil (mais si !) en dégustant
votre crêpe préférée.
En franchissant le seuil d’une de ces 21 crêperies (onze à Paris et dix en banlieue), vous
pourrez profiter d’un dispositif sympathique
au parfum atlantique composé :
- d’une crêperie artisanale ayant été sélectionnée par un jury,
- d’un large panel de « krampouz » (crêpes en
breton pour info…) réalisés devant vous,
- du savoir faire d’un crêpier ayant suivi une
formation spécifique
- d’un label qualité (établissement ayant
obtenu l’agrément « crêperies gourmandes »)
Si vous n’êtes pas rassasiés, sachez qu’un
jeu-concours animera ces 21 crêperies du
2 au 9 février. Et qu’à la clé, vous pourrez
gagner un dîner… dans une crêperie.
Alors, que vous soyez « complète », « suzette » ou « beurre noisette », rendez-vous
sur www.bretagneacroquer.com pour
connaître l’ « ambassadrice » la plus proche
de chez vous.
6 CIGALE JANVIER 2008
8E
L'exposition « Perles :
une histoire naturelle »
Passionnés de perles, après New York, Tokyo, Sydney et Abou Dhabi, c'est
au tour de Paris d'accueillir pour la première fois en Europe cette magnifique
exposition sur les perles qui séduira tout le monde, tant sur un plan esthétique,
scientifique et biologique qu'historique. Jusqu'au 10 mars 2008.
• Muséum National d'Histoire Naturelle - 36, rue Geoffroy Saint-Hilaire - Ve
M° Jussieu - Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h00 à 18h00
Accueil et réservation : 01 40 79 54 79 - [email protected] - www.mnhn.fr
Entrée : 8 € (tarif réduit : 6 €)
s' éc la te r
65E
Le théâtre…
contre la timidité
Mis à part ce bon moyen de trouver l'âme sœur, plus sérieusement, c'est aussi
une bonne façon de mieux se connaître et de se relaxer tout en se cultivant et en
savourant de beaux textes. « Les Amis de Georges » vous propose de travailler
sur le texte, sur l'improvisation, la diction, la voix, la décontraction, la gestion du
corps dans l'espace, le rapport à soi et aux autres et sur le travail de scènes… Ces
cours concernent uniquement les adultes amateurs, à partir de 18 ans.
• 24, bis rue du Gabon - XIIe - Espace Progéniture - 06 60 64 46 11 - gmtheatre.free.fr
Cours les lundi et mardi soir de 19h30 à 22h00
se dé te nd re
7E
À fréquenter
sans modération !
Pas besoin de prétextes et surtout pas
après les fêtes pour profiter de ce bel et
immense espace sportif ouvert en 2006,
qui met à votre aimable disposition une
patinoire de 800 m², une piscine Art Déco
et un espace forme (fitness, sauna...).
Restauration également possible. Un lieu
« forme » pour une fois à la portée de
toutes les bourses !
• Espace Sportif Pailleron - 32, rue Edouard
Pailleron - XIXe - M° Bolivar
01 47 20 27 70 - Activité à la carte : 7 €
Forfait 10 activités : 63 €
Accès à la patinoire : 4 € (6 € après 20 h).
se di st ra ire
4E
Les tropiques
à Paris
Dépaysement et calme garantis au
sein de cet Aquarium Tropical qui vous
propose de taquiner les murènes, les
poissons-clowns et pourquoi pas les
piranhas ou les requins ainsi que de venir
saluer les crocodiles et bien d'autres
trésors aquatiques. Vous profiterez
également de la façade Art déco du
bâtiment et de son joli jardin exotique.
• Palais de la Porte Dorée - 293, avenue
Daumesnil - XIIe - 01 44 74 84 80 - M° Porte
Dorée - www.musee-afriqueoceanie.fr Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10h
à 17h15. Entrée 4 €.
Faites-nous part de vos bons plans, adresses, coups de cœur… écrivez-nous à [email protected]
PARIS PLAISIR
Saint-Jacques
à Montmartre
par Jildas Mahé
AND
BON PLAN GOURM
Afin de se mettre dans la poche les
adorateurs de bon goût et de spiritualité,
les pêcheurs et producteurs de coquilles
saint jacques des Côtes d’Armor ont
choisi de poser leurs filets sur la butte
Montmartre le jour de la Saint Vincent,
Saint Patron des vignerons.
C
ette année, la célébration
de la Saint Vincent (26 et
27 janvier) fera entre tradition et animation.
Côté événement, les pêcheurs d’Erquy, les producteurs de coquille
saint-jacques et les offices de tourisme des Côtes d’Armor débarquent
avec 12 tonnes de coquilles bien
fermes et suffisamment iodées pour
mettre une claque à la pollution le
temps d’un week-end gourmand.
Côté coutume, les confréries des
vignerons se réuniront le samedi à
17h pour un défilé entre la Place
des Abbesses et la Place du Tertre.
Cette procession sera animée par
des sonneurs bretons et les « P’tits
Poulbots » de Montmartre et sera
ponctuée à 18h par une messe à
l’église Saint-Pierre.
Volontairement tournée vers le
grand public qui pourra venir se détendre et se régaler en famille, cette
opération découverte est organisée
par le Comité du Tourisme des Côtes d’Armor et la Commanderie du
Clos Montmartre. Tout le week-end
entre 10h et 19h une série d’animations enjouera la Butte de la Place
des Abbesses à celle du Tertre. Une
Grande criée à ciel ouvert permettra
dès 10 heures de goûter et acheter
la Saint Jacques dans ses plus beaux
habits. Entraînés par les couples
de sonneurs et les cercles de danses
bretonnes, les pêcheurs enchaîneront brochettes de saint-jacques et
chants de marins. Parallèlement à
la dégustation, un atelier de peinture permettra aux plus petits de
s’amuser avec les coquilles avant que
la famille tente sa chance aux jeux
concours permettant de gagner des
séjours dans les Côtes d’Armor.
Pour les gourmands, les commerçants de Montmartre seront mobilisés tout au long du week-end en
ouvrant leurs boutiques sur la rue
afin de mettre leurs spécialités en
valeur en les associant à un vin de
leur choix, parmi une liste issue des
vignerons partenaires.
Pour les gourmets, « The » institution de Montmartre, le Moulin
Rouge, sera le porte-drapeau culinaire de l’événement en accueillant
toutes les fines gueules du XVIIIe
arrondissement venus célébrer la
saint-jacques, comme on vient es-
Comité
Départemental
du Tourisme
calader la Butte sans prendre le funiculaire : pour la beauté du geste !
Et pour les amateurs de sensation
forte qui rechigneraient néanmoins
à gravir les quelques marches qui
séparent Paris de la République de
Montmartre, l’organisation a prié
Anne Quéméré de venir présenter
aux Parisiens les contours de sa prochaine aventure.
Ainsi, le samedi 26 janvier, entre 15h
et 18h, sous le chapiteau « tourisme »
de la Place du Tertre, la navigatrice
aux records inégalés (Douarnenez New York à la rame en 81 jours et
Boston - Douarnenez tractée par une
aile de kite surf en 55 jours) viendra
dévoiler les contours de son prochain
défi : la traversée du Pacifique par le
Pot-au-Noir.
Bien entourés entre Saint Vincent
et Saint Jacques, ceux qui viendront
à Montmartre le dernier week end
de janvier se rapprocheront un peu
plus du Paradis !
Pour préparer son week end,
et connaître les heures exactes
des animations, connectez-vous
sur www.cotesdarmor.com
CIGALE JANVIER 2008 7
ENQUÊTE SPÉCIALE
Tout beau, tout bio
Vivre bio,
naturellement
par Françoise Lemoine
© N. Schiffmacher
Les écolos purs et durs ne sont plus les seuls adeptes du bio.
Un public de plus en plus large, soucieux de sa santé et de
l’environnement, plébiscite les produits naturels.
C
haque année, depuis 1999,
le marché français progresse
de 10% et le bio est utilisé
à toutes les sauces. On cuisine bio,
on se tartine bio, on jardine bio, on
boit bio, on s’habille bio…
Un marché en expension
Selon une enquête CSA commandée par l’Agence Bio, un groupe-
8 CIGALE JANVIER 2008
ment d’intérêt public créé pour
développer l’agriculture biologique, près d’un Français sur deux
(47%) consomme des produits
biologiques au moins une fois par
mois, 25% une fois par semaine et
7% tous les jours. En tête des produits : la crémerie (21%), talonnée
par l’épicerie (19%), puis les fruits
et légumes (17%), suivis du pain,
de la farine, de la viande, de la charcuterie et du vin (12%). Toutes les
filières sont aujourd’hui concernées
par le bio. Pas une n’est à la traîne.
Il y en a pour tous les goûts et tous
les prix. Une trentaine d’huiles bio
sont recensées ainsi que cent cinquante variétés de pâtes. Les grandes surfaces comptent entre 8 et
10 000 références bio.
ENQUÊTE SPÉCIALE TOUT BEAU, TOUT BIO
Le prix de la Nature
cette entreprise, pionnière dans le
bio, a pignon sur rue. Ici, machines, connaît pas. Tout est réalisé
à la main : « Il faut du courage et
de la ténacité pour tenir le cap, témoigne Christian Vabret. D’abord,
nous sommes très surveillés par les
organismes compétents, ensuite il n’est
pas toujours facile de transformer des
recettes normales en bio. L’exemple
des matières grasses est éloquent. La
farine bio a moins de force que la
traditionnelle. Côté sucre, la qualité
est plus affirmée, il faut donc réduire
On les dit souvent plus chers que
les autres : « Faux, si on achète des
produits de saison », nuance Elisabeth Mercier, directrice de l’Agence
Bio. Un argument valable effectivement pour les fruits et les légumes,
mais pour le reste… C’est à voir,
car la législation concernant le bio
est particulièrement drastique. Les
producteurs sont soumis à de nombreux contrôles qu’ils doivent euxmêmes payer. Il leur est également
interdit d’utiliser des OGM, des
traitements ionisants et des produits chimiques de synthèse. Autre
contrainte : respecter le bien-être
animal et la biodiversité, mais bon,
ils ont fait le choix de produire différemment. Avant de se lancer, ils
savent donc à quoi ils s’engagent.
« Le producteur transformateur distributeur doit notifier son activité
auprès de l’agence Bio, précise Elisabeth Mercier. Un des six organismes certificateurs contrôle ensuite
régulièrement son activité », et de
citer l’exemple de la filière pain :
« Un producteur de céréales fera ainsi
l’objet d’un contrôle inopiné, tous les
deux ans. En cas de doute, des analyses seront réalisées. »
les quantités. Bref, pour s’adapter,
il faut réaliser de nombreux tests. »
Autre aspect contraignant pour
Christian Vabret : l’acquisition des
produits . « Il est par exemple difficile de trouver des barres de chocolat
bio en France. Je vais les chercher en
Hollande, comme d’ailleurs le beurre. Il faut donc rester vigilant sur les
stocks. On ne doit ni manquer, ni en
prendre de trop, les risques d’altération sont fréquents. » Malgré toutes
ces contraintes, Christian Vabret, se
fait fort de garder des prix corrects.
Tous les stades de la filière seront
également contrôlés : du collecteur
au boulanger, en passant par le
producteur et le meunier : « C’est
le coût de la garantie et de la sécurité », justifie Elisabeth Mercier.
Cela n’empêche pas un grand
nombre de boulangers de s’impliquer dans le pain bio. Ils sont en
France 1 278. Parmi eux : Christian Vabret, meilleur ouvrier de
France, qui a repris en août dernier
les sept boulangeries Moisan à Paris
et les deux qui se trouvent au Japon. Voilà maintenant dix ans que
© N. Schiffmacher
La boulangerie
très impliquée
CIGALE JANVIER 2008 9
ENQUÊTE SPÉCIALE TOUT BEAU, TOUT BIO
© N. Schiffmacher
Exemple, le prix de la baguette
tradition bio est de 1,15 €. Très
raisonnable par rapport à une traditionnelle. « Même si cela nous coûte,
nous devons surveiller nos prix si nous
voulons être compétitifs et rester dans
le marché. Nous rognons donc sur
nos marges ». Sage résolution, mais
certainement payante à la longue.
Un Français sur quatre consomme
du pain bio une fois par mois. Les
10 CIGALE JANVIER 2008
autres secteurs devraient en prendre
de la graine…
Augmentation
de la surface agricole
Pour répondre à la demande croissante, la France importe un quart de
ses produits bio. « La surface agricole
ne représente actuellement que 2%,
mais suite au Grenelle de l’Environnement, il a été décidé de la porter à
6% à l’horizon 2012, précise Elisabeth Mercier. Un plan d’action a été
mis en place pour relever ce défi, qui,
je l’espère, générera des PME afin de
conforter le lien de proximité ».
Au début des années 80, la France
pouvait se vanter d’être le premier
producteur de produits bio en Europe. Aujourd’hui, c’est la lanterne
rouge. Elle se situe au dernier rang
européen. En Autriche, 15% des
© N. Schiffmacher
© N. Schiffmacher
ENQUÊTE SPÉCIALE TOUT BEAU, TOUT BIO
Elisabeth Mercier
surfaces agricoles sont cultivées bio,
8% en Italie, idem pour les pays
scandinaves, 7% en République
tchèque, 5% en Allemagne… Il est
donc grand temps que l’Hexagone
retrouve sa première place.
Les soins aussi
Le cosmétique aussi se convertit aux
produits « naturels ». De plus en plus
de consommateurs, inquiets des dangers potentiels des substances synthétiques, se tournent vers des produits
de beauté bio. Pionnier de ce type de
cosmétique, depuis 1921, Weleda, au
départ laboratoire pharmaceutique
créé en Suisse, a toujours disposé de
ses propres jardins pour cultiver ses
plantes médicinales et autres : « Notre souci de la protection de l’environnement et de la nature est très ancien,
explique Danièle Friedrich, responsable de la communication. Depuis
peu, nous initions des projets à l’étranger comme la culture de roses bio en
Turquie, du romarin en Espagne, de la
lavande en Moldavie, ainsi que de l’argousier et de l’Iris en Toscane ». Leader
sur le marché des cosmétiques bio,
les produits phares de Weleda restent
les huiles de massages aux propriétés
multiples : dynamisantes, vivifiantes,
mais aussi anti-cellulites, ou encore
le soin du visage à la rose, le denti-
frice pour bébé… Ces produits bio
sont-ils vraiment aussi efficaces que
les autres ? « Il faut rester prudent sur
l’efficacité d’un produit, se justifie Danièle Friedrich. Tout dépend de ce que
l’on recherche. Le bio a été conçu pour
préserver l’environnement. Si on cherche un effet lissant et générant, il faut
que la formule ait été conçue dans ce
but. » Et de citer l’exemple du déodorant qui a une durée plus limitée
qu’un classique. « L’avantage du bio
est qu’il n’est pas allergisant », préciset-on chez Weleda.
À défaut d'avoir l'argent, on peut
avoir le beurre (bio) et le sourire de
la crémière…
CIGALE JANVIER 2008 11
SPÉCIAL TOUT BEAU, TOUT BIO
O
par
Alexis
Sainte Marie
Bio et tics
CLE JULES
RIBE D’ON
LA DERNIÈRE DIAT
Grâce au bio, on trouve aujourd’hui
en supermarché les légumes que
nos aïeux ont connus : c’est dire
si le bio est avant tout une
question de généalogie. Ainsi,
dans la famille des nouvelles
tendances, je voudrais le bio –
et dans la mienne,
je voudrais l'Oncle Jules…
12 CIGALE JANVIER 2008
ncle Jules fut l’un des plus formidables grincheux que la terre ait porté.
Bastonneur de moulins à vent quasi-professionnel, visionnaire du combat perdu
d’avance, c’est à la table familiale, un soir de
1870, que son nom passa à la postérité. Un
neveu qui dînait là, voyant son oncle de fort
méchante humeur, interrogea sa tante du regard. « N’y fais pas attention, dit-elle en souriant. C’est que ton oncle est très en colère contre
Monsieur de Bismarck… » Monsieur de Bismarck venait d’attaquer la France et devait lui
infliger en quelques mois une cuisante défaite,
apparemment sans que la colère de l’Oncle
Jules ait eu le moindre effet sur l’avancée des
troupes prussiennes… Un jour qu’il grignotait, plus maussade encore qu’à son habitude,
une carotte non génétiquement modifiée, on
lui demanda, pour le requinquer un peu, ce
qu’il pensait du bio.
« Ah, le bio : mais c’est l’armageddon qui vient
remplir nos assiettes ! Prenez Adam et Ève : si le
fruit du jardin d’Éden avait été bourré de pesticides et emballé sous vide, ils ne se seraient pas
laissés prendre ! Et Vatel, le meilleur traiteur de
France, le cuisinier du Grand Condé : pour lui,
hors du bio, point de salut. Regardez où ça l’a
mené ! Le bio est assassin, vous dis-je – et c’est une
lubie de Parisiens. Déjà, en 1793, ils ne pensaient qu’à ça : le billot, le billot ! Tout ça parce
que Voltaire leur avait dit « il faut cultiver notre
jardin ». Ne serait-ce que pour cette raison, je lui
en veux à mort – et tant pis s’il l’est déjà !
« Et pourtant, il me revient en mémoire que mon
arrière-grand-père est allé se battre aux côtés de
La Fayette jusque dans le Nouveau Monde pour
qu’on puisse surnommer une ville « la grosse
pomme »… Tout bien réfléchi, il me faut donc
voler au secours du bio quand on l’attaque : ce
n’est pas de nutrition qu’il s’agit, c’est d’honneur
familial ! Eh bien soit : le bio, c’est la table qu’on
habille au dernier chic ! C’est la bonne terre de
France à portée de fourchette ! C’est la culture
biologique et la Culture de Mozart. « La Flûte
Enchantée » ne se déroule-t-elle pas dans un jardin bio ? Ah, Mozart… Mozart a du génie et sa
« Flûte » était bio ! »
Oncle Jules, à sa grande surprise, ne ronchonnait plus. Les carottes, c’est ainsi qu’on l’a découvert, rendent aimables.
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des spectacles programmés à l’Olympia. Vous aussi, adoptez la sérénité !
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ART ET CULTURE
À écouter
Kinan Azmeh :
le chic des civilisations
par Christian Rol
À un peu plus de trente ans,
Kinan Azmeh est le seul Syrien
et premier Arabe à avoir gagné
le premier Prix à la Rubinstein
Competition Internationale pour
jeunes à Moscou. Clarinettiste
de génie, musicien syrien
reconnu un peu partout dans le
monde. Retour sur un parcours
en musique avant son concert
exceptionnel à l’Opéra Bastille
le 26 janvier.
L
orsque nous avons rencontré Kinan Azmeh, c’était au lendemain d’un concert à Chaillot, dans ce quartier du
Trocadéro qu’il aime tant et où il revient à chacune de ses visites en France. Car ce génie de la World Music, s’il
est Syrien dans l’âme, est new-yorkais par goût et citoyen du monde par définition. « À New York où je vis la plupart
du temps depuis quelques années, j’achève une maîtrise ; j’y donne aussi des récitals, je mets en musique des pièces
de théâtre sur Broadway et, surtout, j’écris des musiques de film, notamment celle de « Rigodon » une chronique
américano-philippine du cauchemar américain du point de vue d’un immigrant. » En ce qui le concerne, l’envers du
rêve américain se matérialise surtout à la douane à chacun de ses retours à New York. « Je reste en moyenne cinq
heures à l’aéroport JFK où l’on me pose à chaque fois les mêmes questions absurdes liées à ma nationalité : Êtesvous un terroriste ? Avez-vous l’intention de commettre un attentat ? ». Sachant que l’humour américain a ses limites,
notre artiste ne se risque pas à répondre par l’affirmative et préfère se souvenir de New York comme d’une entité
à part de la perspective politique des USA et d’une capitale des arts à l’instar de Paris. « New York est résolument
le terreau de toutes les musiques et même si un Arabe y rencontre une dicrimination plus importante que celle qu'il
pourrait connaître dans certains cas en Europe, même si l’ignorance y règne dans une certaine mesure, cette ville
est une fenêtre ouverte sur le monde. Et mon ambition qui est en train de prendre forme est de devenir un compositeur reconnu, un clarinettiste avec une signature reconnaissable entre toutes. Je dois à New York cette dimension
internationale. Mais dès que j’aurais fini mon cursus là-bas, je rentre à Damas, ma patrie et ma culture. » Les grands
concertistes ne se lassent pas de son approche personnelle de la musique et du monde. Le grand chef d'orchestre
Daniel Barenboïm et le musicien renomé libanais Marcel Khalifeh font régulièrement appel à lui pour des sessions à
la croisée des chemins entre l’Occident et l’Orient. Car ce musicien est aussi un homme de dialogue qui veut encore
croire aux harmonies entre cultures plutôt qu’à leurs dissonances.
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Pour assister au concert, gagnez une des 5 places mises en jeu par Cigale en appelant dès
maintenant au 01 45 05 19 43.
14 CIGALE JANVIER 2008
ART ET CULTURE
À voir
Gauthier Fourcade
et le secret du temps plié
PIERROT LA LUNE
D
le secret
du temps plié
Mise en scène François Bourcier
Texte Gauthier Fourcade, avec l'aide de Marc Gelas
Loc : 01 48 07 52 07
0 892 68 36 22
19h30
Magasins Fnac, Carrefour, www.fnac.com
www.comedie-bastille.com - 5 rue Nicolas Appert 75011 Paris
Production Cie Parnicis
*
mermon - www.mermon.fr
* (0,34 �/mn)
gauthier
fourcade
www.gauthier-fourcade.com
Du mercredi au samedi à 19h30
Comédie Bastille
5, rue Nicolas Appert - XIe
Réservations : 01 48 07 52 07
08 92 68 36 22
Places : 24€ - 10€ pour les moins
de 26 ans du mercredi au vendredi
eux fois, j’ai assisté à ce spectacle. Pourtant si quelqu’un m’invite, j’y retourne dès demain. C’est l’histoire d’un homme qui attend sa femme qui ne reviendra plus et qui, au
lieu de dormir, regarde le temps passer – histoire de ne pas le perdre de vue. Voilà. J’ai tout
dit. Et pourtant rien, je recommence. Tenez, prenons donc l’étonnante capillarité de Gauthier
Fourcade comme point d’appui. Primo, il y a du Einstein dans cette coiffure ; d’ailleurs, avec
sa théorie du temps, l’énergumène se voit déjà recevoir le Prix Nobel. Secundo, il a le cheveu
fou. Pas fou dangereux, plutôt genre doux dingue constamment dans la lune – et ça, depuis toujours, ça fait rire. Ca fait même beaucoup rire. Perdue au milieu de ces cheveux tout
ébouriffés (et ce sera mon tertio), il y a la tête d’un Pierrot rêveur tout en finesse et en poésie,
toujours un peu mélancolique, mais tellement drôle lorsqu’il hésite à se pendre parce qu’il
pleut des cordes… En une heure et demie remarquable de subtilité, Gauthier Fourcade vous
expliquera ce qu’est le temps et comment lui faire suspendre son vol. Clownesque, enfantin,
philosophe, ce bavard hors pair nous offre ici une perle inclassable, une des étoiles filantes
de ce début d’année. Regardez et faites un vœu.
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10 invitations pour deux à gagner au 01 45 05 19 43 (hors représentations du vendredi et du samedi).
À lire
Le meurtre,
c'est comme une cigarette…
TUE
FUME ET
O
n peut dire tout le mal qu’on veut de la cigarette, elle ne tue pas à chaque fois.
Fabrice Valantine, en revanche… Ce fumeur invétéré décide d’arrêter comme on
commence : pour de mauvaises raisons. Il va voir un hypnotiseur qu’il prend pour un
charlatan et, ô surprise, ça fonctionne ! La surprise passée – c’est-à-dire deux semaines plus tard – il reprend son paquet et son zippo, bien décidé à fumer jusqu’à casser sa
pipe. La sensation est étrange : l’envie est toujours là mais le plaisir, lui, s’est envolé. En
fumée. Il y a de quoi se vexer, de quoi surtout tenter de retrouver autre part l’excitation
de la première bouffée : ce sera dans le meurtre. Mais attention, le meurtre raffiné. On
ne va pas abandonner les Benson dorées pour passer au gros tabac gris d’un tueur de
faubourgs…
Fume et Tue confirme le talent que Ailleurs si j’y suis (Prix Drouot 2007), le premier roman d’Antoine Laurain, avait laissé apercevoir. Sombre, incisif et profondément drôle,
il ne laisse qu’un regret : contrairement à la cigarette, une fois fini, il n’en reste pas
dix-neuf à savourer…
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Fume et Tue, d'Antoine Laurain
5 exemplaires de Fume et Tue à gagner au 01 45 05 19 43.
Éditions Le Passage - 17 €
CIGALE JANVIER 2008 15
ART ET CULTURE
À lire
La dernière boum
des baby-boomers
par Christian Rol
S
NEW-WAVE A PARI
De la seconde moitié
des années 70
jusqu’aux années 80,
Paris a été le terreau de
la new-wave, nouvelle
vague créatrice qui
submergea tous les
aspects de la contreculture anglo-saxonne.
Jean Rouzaud, acteur
et historien de cette
période, publie un
monumental et superbe
ouvrage qui retrace cet
Age d’Or.
J.F. Bizot présente la New Wave
Wave,
Ed. du Panama, 42, 75 €
16 CIGALE JANVIER 2008
U
n flot ininterrompu vous interdit d’en placer une, et par conséquent d’articuler la
moindre approximation. Car Jean Rouzaud, dessinateur (« Bazooka ») écrivain et
directeur artistique, ancien pilier d’Actuel, Libération, l’Écho des Savanes, Canal + et,
aujourd’hui, de Radio Nova, ne rigole pas avec son sujet : la New Wave, l’une de ses
nombreuses préoccupations et le prétexte à une anthologie colossale, superbement
illustrée et capitale pour qui veut comprendre la place de l’underground français
au sein de la culture moderne. « Tout vient de ma génération, celle du baby-boom
née juste après la guerre qui, à 10 ans, découvre Elvis et le Rock & Roll ; un peu plus
tard les Beatles, les Stones et toute la magie du Swinging London des années 60 qui
charrie une esthétique et propose de nouvelles références, nous parviennent grâce
à notre ami Filipacchi et des émissions comme Dim Dam Dom. Mais la musique n’est
pas notre unique souci puisqu'une littérature, la Bande dessinée, la Science-fiction,
les fringues, de nouveaux comportements et des idées nous arrivent depuis la Californie des Beatniks aussi bien que de New York. Ensuite, viennent les années 70 avec
le Glam et le Punk – des Hippies qui se sont coupé les cheveux – des drogues moins
bucoliques. Bref, je suis de cette génération qui baigne dans un bouillon de culture
incandescent. Et quand arrive l’âge de travailler, vers 1978, les uns et les autres décident soit d’ouvrir une boîte, soit de lancer un journal, soit de faire de la photo, du
stylisme, du design, de l’architecture, des films, etc. » Nous évoquons là l’avatar français – et donc parisien – de la contre-culture post-adolescente qui accouche bientôt
de la New Wave (« Nouvelle vague ») où apparaissent des gens comme Mondino,
Goude, Caro, Paccadis, Ardisson, Gaultier, Pierre et Gilles, Mügler, Philippe Stark et
tant d’autres peu attirés par une retraite dans le Larzac. Un mouvement exclusivement européen, laissant loin derrière l’Amérique, une liturgie froide parfois, puisant
ses sources dans l’imagerie néo-constructiviste soviétique et un culte de la nuit festive incarnée par le Palace, les Bains Douches et le Gibus placent Paris au centre du
monde. « Une nouvelle Bohême est née, très généreuse et totalement allergique aux
vieux gauchistes ennuyeux de l’époque. C’était une belle explosion à laquelle j’ai apporté ma touche personnelle ». Trente ans après, que reste-t-il de ce Paris ? « Il reste
un potentiel malgré l’omnipotence de ce concept élaboré par Taddéï et moi-même
avant qu’on invente les Bobos : les BBBB (Beaufs, Blasés, Branchés, Bourges) dont
il n’y a rien à attendre puisque cette engeance ignore aussi bien la culture, le travail,
le mélange que l’excentricité. » Mais Rouzaud, aussi remonté soit-il, ne se laisse pas
démonter et ne désespère pas de voir Paris redevenir le centre du monde de la fête
et de la création. « Étonnez-moi ! » est le credo de cet artiste bouillonnant, chaleureux et libre.
ART ET CULTURE
À voir
La mode dans les années
L
1919-1929
folles
MUSÉE GALLIERA
orsque prend fin la Première Guerre mondiale, l’Europe est meurtrie et, plus que jamais, elle veut vivre. Le Palais Galliera revient sur la mode féminine du tourbillon des
années folles en tant que symbole d’un corps qui conquiert sa liberté – alors que les femmes n’ont pas encore le droit de vote… C’est le temps des Mistinguett (dont on entend
les chansons tout au long de la visite), des « garçonnes » et bien sûr de l’Exposition de
1925 par laquelle la mode devient revendication, œuvre d’art et enjeu économique. Avec
sa collection très complète de tenues d’époque, des robes de soirées aux chaussures de
jour, « Les années folles », c’est avant tout un régal pour les yeux. Mais c’est également,
de fil en aiguille, une leçon d’histoire, un cours de civilisation. À ne pas manquer.
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Musée Galliera - 10, avenue Pierre Ier de Serbie XVIe - 01 56 52 86 00
M° Iéna ou Alma Marceau - www.galliera.paris.fr
Ouverture de 10 h à 18 h tous les jours sauf le lundi. Plein tarif : 7 € / tarif réduit : 5, 50 €.
Tarif jeune (14-26 ans) : 3, 50 €. Gratuit : moins de 14 ans.
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Ouvert tous les jours - Carte d’identité obligatoire - Interdit aux mineurs
SPORT
Rock'n'drôle
COURS DE DANSE
par Françoise Lemoine
© N. Schiffmacher
Rester en forme en swingant : le pied. Beaucoup l’ont compris :
les cours de danse affichent complet.
A
Dia Danse Boulogne-Billancourt (92), ils sont une quarantaine à découvrir ou se
perfectionner au rock ’n roll. Jeunes et anciens, hommes et femmes,
tous milieux confondus, aucun ne
manquerait le cours. Le dynamisme
et la gentillesse de Corinne, le professeur, y est pour beaucoup. On
vient ici en couple, avec une amie
18 CIGALE JANVIER 2008
ou une sœur, en voisin ou parfois
de très loin.
Les fous dansants
Dans la belle salle aux larges miroirs,
chacun s’applique, en ligne, à compter les pas, sur des airs de boogie et
de swing. Pour éviter la monotonie, on change de partenaire toutes
les cinq minutes. Une façon aussi
de faire connaissance. Certains sont
gauches, raides, d’autres plus aguerris, dansent d’instinct, mais peu importe. L’important est de s’amuser :
« C’est très convivial, témoigne Jean,
la soixantaine alerte. Cela me rappelle
mes premières boums. De plus, cette activité permet de rencontrer des personnes d’âges différents ». Même enthousiasme d’Aurélie, 24 ans : « C’est ma
SPORT
pas : « Tout en apprenant, on s’amuse
vraiment. De plus, les tarifs sont très
attractifs. »
En effet, il faut compter 120 € par
semestre et 15 € pour l’adhésion.
Peanuts pour transpirer en s’amusant. La preuve : beaucoup comptent suivre les trois niveaux de perfectionnement.
La valse à six temps
« Cette année, le mélange est très harmonieux, se félicite Corinne. Certains viennent là pour rigoler, mais
d’autres, plus accrocheurs, prennent
le cours très au sérieux. L’important
est que tout le monde y trouve son
compte. Contrairement à la danse
classique, on ne se regarde pas le
nombril, le rock ’n roll est très festif. »
Pour cette raison, elle tient à ce que
ses élèves changent de partenaire.
Apparu dans les années 30, le rock’n
roll se porte bien. Cette danse a bien
évolué, surtout dans les années 60.
Aujourd’hui, les jeunes découvrent
le lindy-hop, un style plus sautillant
que l’on danse sur des musiques
mixées de boogie, de swing et d’airs
actuels. : « Aujourd’hui on utilise
tout style musical, mais sur six temps,
poursuit la jeune femme aux gestes
gracieux. Avant, on dansait sur quatre temps, mais certaines passes étaient
irréalisables. »
L’intérêt du rock c’est que chacun
se dandine en trouvant son propre
style.
Dia Danse Centre Georges Gorse
22, rue de la Belle Feuille
92100 Boulogne Billancourt
01 41 15 01 01
© N. Schiffmacher
sœur qui m’a entraînée. Je ne savais pas
danser le rock, maintenant je suis plus
à l’aise. » Mireille, assistante de direction, la cinquantaine branchée, était
partie pour des cours de salsa, mais
c’était complet : « Le rock, je connais.
Je n’ai pas besoin de compter les pas
pour danser, mais l’ambiance est tellement sympa que je reste. » Même écho
de Mireille : « Je dansais le rock toujours de la même façon. Maintenant,
j’apprends des passes et là au moins il
y a la parité. » Enthousiasme encore
avec Stéphanie, 26 ans, graphiste : «
Je fais peu de sport. C’est une façon intelligente de se bouger sur une musique
très rythmée. » Tous ont d’excellentes
raisons de vouloir suivre ce cours. Julien, un médecin de 31 ans, voulait,
lui, suivre une activité avec sa femme.
Banco pour le rock. Il ne le regrette
CIGALE JANVIER 2008 19
SECRETS DE NATURE
Vins bio :
les dévôts et les gogos
par Jean-Guy Muriel
E
SECRETS DE VIGN
Les vins « bio » sont à la mode : ils sont réputés
plus naturels (évidemment), plus sains…
L
es vignerons qui les élaborent
s’affichent et tiennent salon.
Cette nouvelle avant-garde a
ses missionnaires, des cavistes éclairés. Et les disciples affluent, nouveaux
dévôts d’un culte linéaire : ce qui est
bon pour mes poireaux ne peut nuire
à mon Bordeaux. Comme dans toute
mode, les gogos sont plus nombreux
que les vrais apôtres…
Car le vin « bio » n’existe pas. On
n’a pas encore trouvé le moyen de
se passer du soufre pour éviter au
vin de se « piquer » et surtout de
s’oxyder. Ce sont les Hollandais
qui ont inventé la mêche soufrée
(leur fameuse « allumette ») salutaire : ils ne produisaient pas de
vin, ils aimaient en boire… et en
vendre. Il leur fallait le transporter.
C’est le soufre qui, depuis le XVIIe
siècle, permet au vin nouveau de
« passer l’été ». Sans soufre donc,
pas de vin de garde. On peut évidemment en limiter l’usage, mais
notez que le dogme cède alors le
pas à la messe… c’est moins séduisant, mais plus exact et plus sûr.
Les prophètes brandiront l’exemple
antique : ils oublient de préciser que
les Romains, pour conserver leur vin,
20 CIGALE JANVIER 2008
y ajoutaient du sel. Et surtout des herbes, pour masquer ce goût « oxydé »
qui dérangerait fort aujourd’hui : regardez la difficulté de vos invités novices à apprécier d’entrée les sublimes
« vins jaunes » du Jura !
Il n’existe donc que des vins « issus de
la viticulture biologique ». On respecte un cahier des charges. Ces « bonnes pratiques » interdisent l’usage de
fertilisants chimiques, et préfèrent les
« compostes » : les grands vins le font
depuis longtemps.
La difficulté survient quand la vigne
tombe malade : l’oïdium et le mildiou, ces champignons méchants (et
en 2007 plus que d’ordinaire) subissent la loi du soufre et de la « bouillie
bordelaise ». Mais celle-ci n’est rien
d’autre que du cuivre, un métal lourd
qui pollue durablement les sols.
Nos nouveaux prophètes de la tradition feignent de l’ignorer, pour
simplement rejeter les autres fongicides, issus de la chimie organique.
« Mais pourquoi donc ? » s’interroge Denis Dubourdieu, agronome,
président de l’Institut d’œnologie
de Bordeaux, et vigneron d’élite.
« Les meilleurs pratiquent la viticulture raisonnée, qui utilise avec mesu-
re les apports de la science tels qu’on
les connaît aujourd’hui ».
Restent pour mémoire les tenants
de la « biodynamie », qui – pour
résumer – interrogent les astres
avant de planter. Mais personne ne
sait décrire précisément le contenu
de leur savoir…
Il existe aussi des molécules, émises
par les femelles des méchants papillons qui abîment la grappe. En
en saturant la vigne, on désoriente
les mâles ! Mais il a fallu d’abord
que l’industrie synthétise et produise ces molécules ! Artificielles…
D’autres molécules, gentiment baptisées « roténones », sont produites
à partir de plantes. Mais elles sont
peu efficaces… Et très toxiques !
Moralité : le buveur éclairé goûtera
d’abord. Il constatera que le vin
réputé « bio » n’est pas toujours
meilleur. Mais il est souvent plus
cher. Vos goûts n’ont pas de prix,
à vous de choisir leur coût.
Post Scriptum : Si vous manquez
désespérément de certitudes, sachez
qu’il existe des vignes immunisées
contre toutes les maladies. Elles ont
été génétiquement modifiées pour
cela. Vous avez dit OGM ?
SECRETS DE NATURE
Tables
à l'heure bio
RESTOS - 30 E
Au Grain de Folie
Ici on appartient à
l’avant-garde. Sur la
vitrine, Marie Cécile
a clairement inscrit la
date de création de ce
restaurant végétarien :
1981. Sans le revendiquer, il y a un parfum militant dans ce minuscule
estaminet perché de Montmartre. On y mange « végétal », on y propose des paniers de légumes biologiques
à récupérer après le travail, et on rassure les néophytes avec un slogan : « le restaurant végétarien des non
La Ferme
Si vous avez
oublié l’adresse,
très simple ! vous
allez du Palais
Royal vers l’Opéra, et vous cherchez, sur le trottoir, une longue
file composée de
trentenaires tout
sourires à l’idée
de déjeuner de
façon raisonnée.
Bienvenue à la
Ferme, le restaurant self-service tendance où le naturel
est roi. Ambassade gourmande et design du commerce
équitable, vous trouverez des sandwichs, des plats du
jour, des menus et même des en-cas énergétiques. Pour
les boissons, les grands cafés, les cafés viennois et les jus
de fruits frais participeront au coup de fouet détox que
vous vous serez accordé.
La Ferme - 55, rue Saint-Roch - Ier
M° Pyramides - 01 40 20 12 12
végétariens ». vous trouverez notamment 3 formulesrepas qui tournent autour de légumineux, de pâtés
végétaux et autres spécialités maisons comme le seitan
(substitut à la viande, très riche en protéine, à base de
gluten, la protéine de blé) réalisées par Marie Cécile.
Et côté boisson, on vous sert de la bière au chanvre (la
mystick), du vin rouge bio des Charentes (médaillé) de
chez Brard Blanchard ou de l’eau Celtic. On savait que
Montmartre était un peu à part, et le Grain de Folie
nous le confirme avec bienveillance.
Au Grain de Folie - Ouvert du mardi soir au dimanche midi
24, rue Lavieuville - XVIIIe - M° Abbesses - 01 42 58 15 57
Le Potager du Marais
Ouvert tous les
jours, le Potager
du Marais propose
une carte végétarienne recherchée.
Ici donc les poissons et les viandes
n’ont pas droit de
cité mais la créativité et la richesse
des compositions
vous feront caresser, le temps d’un
repas, les notes
singulières de légumes cuisinés. Autre particularité, ce
restaurant propose plusieurs plats sans gluten comme
sa tartine de légume au reblochon. La douzaine de
vins à la carte sont évidemment vinifiés naturellement
et les amateurs de « mousse » découvriront une bière
à l’épeautre. Pour les délicats, un lait végétal accompagnera avec douceur les potages et plats du jour.
Le Potager du Roi - 22, rue Rambuteau - IIIe
M° Rambuteau - 01 42 74 24 66
CIGALE JANVIER 2008 21
SECRETS DE NATURE
Une
Acquolina in bocca
nouvelle petite Italie Bio
LE CHOIX DE SLOW
FOOD
En la baptisant « Acquolina in bocca » (l’eau à
la bouche), Barbara Bucco a fait de sa nouvelle
épicerie bio, placée sous le patronage du
© N. Schiffmacher
Bacchus de Caravage, un espace où partager
son goût du bien et du bon manger.
L
e local est clair et lumineux.
De vastes baies ouvrant sur le
square Gardette. Aux murs,
des aplats blancs avivés de couleurs
vives. Deux grandes pièces parcourues d’étagères et de comptoirs où
les assortiments composent une carte gourmande et culturelle de l’Italie : pâtes, vins (dont le délicat vino
frizzante Colli Euganei Serprino de
la région de Padoue), conserves de
légumes, charcuteries, huiles d’olives
invitant aux voyages (lac de Garde,
Abruzzes, Sicile, etc.), riz de la vallée
du Pô, desserts, etc. ; et aussi des livres et vêtements, des journaux. Au
centre, trois hautes tables accolées
où accueillir des convives pour la
dégustation d’une soupe du jour ou
d’un plat cuisiné préparé par la maî-
tresse des lieux qui, comme l’oreille
pour les musiciens, revendique avoir
« la main absolue pour la cuisine ».
Ces produits, Barbara Bucco et son
mari, sillonnant l’Italie, les ont débusqués l’été dernier chez de petits
producteurs. Ce périple est pour
Barbara un acte militant : « Les lobbies alimentaires et les grandes surfaces
poussent sur le bio : c’est une menace
pour les petits producteurs. » Certes,
elle n’ignore pas la cherté du bio :
mais jusqu’où baisser le prix sans
nuire à la qualité ? Mais elle n’est pas
non plus dogmatique : bio ou pas,
le premier critère est la qualité. Elle
reconnaît que « le bio est quelquefois
tristounet, il faut essayer de ne pas souffrir… » C’est-à-dire garder intact le
plaisir de la nourriture.
En début d’année, une façon gratifiante de suivre ce conseil très Slow
Food est le zampone de Modène, un
pied de porc farci épicé à consommer
sur son lit de lentilles avec un verre
de Lambrusco. La tradition veut que
plus on mange de lentilles, plus on
sera riche dans l’année. Mais l’augure
ne vaut que pour les lentilles consommées le 1er janvier. Gageons que Barbara Bucco fera preuve de tolérance,
et que les lecteurs de cette revue (avertis trop tard du fait des délais de fabrication) trouveront grâce à ses yeux
pour tenter la prospérité sur un plus
long terme.
Acquolina in bocca [l’eau à la bouche]
7, rue du Général Blaise - XIe
01 43 55 43 84 - www.acquolinainbocca.fr
[email protected]
BARBARA BUCCO ET SLOW FOOD Italienne et passionnée de cuisine, Barbara Bucco a toujours suivi l’évolution de
Slow Food, depuis ce jour de 1986 où, en réaction au projet d’ouverture d’un Mac Do sur la piazza di Spagna à Rome, a été créé le
mouvement. Sur le plan du maintien du plaisir de la nourriture et sur celui de « l’éducation au goût depuis le bas âge », la démarche de Barbara Bucco est dans l’esprit de Slow Food. Elle souhaite « améliorer, maintenir et partager la qualité de la vie avec sa
progéniture… La vitesse, les rythmes de vie imposent de manger vite et mal… Chez moi, les sandwiches ne sont pas préparés à
l’avance : si les clients peuvent attendre deux minutes… ». Elle est actuellement adhérente du convivium Slow Food Bastille.
22 CIGALE JANVIER 2008
SECRETS DE NATURE
La rose
A la folie
Par Serge Grellier - fleuriste
NCES
URESCE
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LES
Couronne de Noël
à réaliser soi-même
>>> Végétaux et accessoires :
• 3 roses ton rose clair • 3 roses rouge profond • 2 roses rouge • Fleurs
d’astrantia • Flexigrass • Asparagus • ¼ de mousse hydrophile • 2 ou 3
épingles perlées • Rotin blanc • 1 coupe creuse arrondie
>> Étapes de réalisation :
> Hydrater la mousse hydrophile, la caller
dans la coupe en prenant soin de la
laisser dépasser d’une hauteur de 5 mm
du rebord de la coupe.
> Couper les tiges des roses à environ 5
cm des boutons. Piquer les boutons de
roses dans la mousse en les disposant
par masse et en alternant les couleurs
entre elles.
> Piquer les fleurs d’astrantia et l’asparagus sur les rebords.
> Donner au flexigrass ainsi qu’au rotin blanc une forme de cœur ; lier le rotin
pour former la pointe du cœur. Placer les épingles perlées au centre des
boutons de roses au rouge profond.
Féminité
et émois amoureux
Quoi de plus parfait que la beauté d'une rose ?
Fleur d'entre les fleurs elle célèbre la féminité
et chante nos plus profonds émois. Rouge elle
déclare l'amour ardent et l'adoration, rose
elle devient serment d'amour, blanche elle
se fait timide et dévoile un amour naissant
ou un attachement sincère. Jaune, l'infidélité
guette. Appréciée pour sa beauté, célébrée
depuis l'Antiquité par de nombreux poètes et
écrivains, pour ses couleurs qui vont du blanc
pur au pourpre foncé en passant par le jaune
franc et toutes les nuances intermédiaires, et
pour son parfum, elle est devenue la « reine
des fleurs », présente dans presque tous
les jardins et presque tous les bouquets.
C'est sans doute la fleur la plus cultivée au
monde, mais on oublie souvent que les rosiers
sont aussi des plantes sauvages (le plus
connu en Europe est l'églantier) aux fleurs
simples à cinq pétales, qui sont devenus à la
mode, pour leur aspect plus naturel, depuis
quelques décennies sous le nom de « roses
botaniques ».
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CIGALE JANVIER 2008 23
SECRETS DE NATURE
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LE BILLET
Se nourrir bio :
une stratégie pour sa santé
et celle de la Terre
90 % des carottes d'origine espagnole
et italienne, 82 % des raisins, 78 % des
fraises et 50 % de tous les autres produits
frais issus de l'agriculture conventionnelle
contiennent des résidus de pesticides.
L
'organisme humain est envahi
par les produits de dégradation des organo-phosphorés,
dont des teneurs significatives apparaissent notamment dans le lait des
femmes. Aux États-Unis, les analyses ont permis de recenser 200 polluants dans les cordons ombilicaux
prélevés après la naissance.
Cette contamination a longtemps
été considérée comme inoffensive en
raison de concentrations inférieures
aux seuils de toxicité. Aujourd'hui,
ces notions de dose n'ont plus guère
de signification : certaines substances
ont des effets pathologiques avec des
teneurs très faibles, dès lors que l'organisme y est soumis assez longtemps.
L'agriculture biologique cultive
sans engrais de synthèse et sans pesticide. Toute la chaîne, du produc-
24 CIGALE JANVIER 2008
teur au consommateur, impliquant
la transformation et la conservation, doit répondre à un cahier des
charges précis et contrôlé.
Se nourrir « bio » est une manière de
préserver sa santé en même temps
que celle de la Terre. Car l'industrie
agro-alimentaire a non seulement
pollué notre alimentation, mais aussi
l'eau et l'air. Notons cependant que
l'agriculture conventionnelle tente,
depuis plusieurs années, de réduire
son impact sur l'environnement.
Le développement de l'alimentation
« bio » est freiné par l'insuffisance
de production et par le coût de sa
distribution. Il y a vingt ans encore,
les agriculteurs qui innovaient avec
des modes de production plus respectueux des consommateurs et de
l'environnement étaient mis au ban
des organisations agricoles : la production française a pris du retard
sur ses voisins.
Produire sans la chimie demande un
peu plus de main-d'œuvre et coûte
un peu plus cher. Ces coûts supplémentaires sont complètement neutralisés en l'absence d'intermédiaires :
bien mieux, sur un marché paysan ou
chez le producteur lui-même, le bio
est moins onéreux que le conventionnel distribué par les supermarchés.
L'organisation de ces circuits courts,
favorisée par les organisations professionnelles en province, est plus difficile à mettre en œuvre dans les grandes
agglomérations et notamment à Paris. Le redéploiement du maraîchage
aux portes des villes, ce qui implique
la protection des terres agricoles face à
l'urbanisation, pourrait être l'un des
enjeux du XXIe siècle.
Il n'y a rien de commun entre des
produits frais qui parviennent dans
la journée au consommateur, et les
légumes ou les fruits qui ont voyagé,
parfois mûris pendant le voyage, parfois ionisés pour assurer leur conservation, et qui attendent sur les rayons
des commerçants. Il y a un monde
entre des fraises ou des asperges (bio
ou non, d'ailleurs) qui arrivent dans
notre assiette le jour même de leur
récolte et celles distribuées dans un
supermarché. Faites l'expérience :
comparez les goûts et les prix.
Le « bio » n'est qu'un aspect de l'alimentation saine. Le « panier » du
consommateur « bio » comporte
moins de viande et davantage de
fruits et de légumes. Cette différence
de composition, justifiée à la fois par
la diététique et par la nécessité de
s'adapter aux menaces de pénurie
alimentaire liées à une surconsommation de produits d'origine animale, tempère les différences de prix.
Encore faut-il que nous reprenions
l'habitude de faire la cuisine : c'est pas
compliqué et ça rapporte gros !
SECRETS DE NATURE
60
16 Paris - 01 45 05 14
28, rue Vineuse - 751
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LA FON
Adoptez-les !*
CARAMEL, ANAÏ, ARISTOTE… ET BAMBOU
Voulez-vous savoir d’où nous venons ? C’est simple ! Nous vivions tous (une trentaine de chiens et environ deux cents chats,
oui deux cents chats … !) dans une espèce de ferme. Notre
maîtresse décédée, nous voilà libres de pouvoir avoir une maison où nous serons moins nombreux et où l’on pourra mieux
s’occuper de nous. Libres ! Car nous étions enfermés dans des
cages, dans un hangar, dans le noir et sans jamais sortir.
Pour ma part, je m’appelle Caramel (car
je suis roux) et comme tous les chats
roux, je suis très câlin et, compte tenu,
de mon passé, je saurai m’adapter sans
problème à toutes les situations. Bien
entendu, un jardin serait l’idéal car
maintenant j’apprécie la nature dont j’ai
été privé pendant tant d’années.
Moi, je m’appelle Aristote… et
comme M. Onassis, je suis riche !
Riche d’amour à offrir à qui m’accueillera. Je suis une magnifique
chatte angora. J’ai un véritable
caractère de chat indépendant et
ne suis pas trop « pot de colle ».
Moi, je m’appelle Anaï. Je
suis d’une belle couleur
blanche et très câline. J’ai
tant à offrir compte tenu de
mon passé !
Et moi, je m’appelle Bambou. J’ai
une couleur toute particulière, « zibeline ». J’adore la nature, le confort
et la chaleur d’une maison.
* Tous nos animaux sont vaccinés, stérilisés et tatoués.
Comme vous
le savez, la Fondation
Brigitte Bardot a fait
de l’adoption
un combat majeur.
C
ar adopter, ce n’est pas seulement faire un
geste d’amour vers un animal qui a connu la
douleur de l’abandon. C’est surtout un engagement permanent et magnifique. Celui du don de
soi vers un être qui a souffert et dont le cœur reste à
prendre. Nous avons dans notre refuge une chatterie « en grande forme ». Nous avons sélectionné six
chats pour leur douceur et leur affection. Ils n’attendent que vous. Appelez-nous au 01 45 05 14 60 !
Je suis toute jeune, à peine un an.
Je suis une magnifique angora
lâchement abandonnée devant le
portail du refuge de la Fondation.
J’ai juste eu le temps de réaliser
ce qui m’arrivait en voyant mon
maître partir en courant. J’étais
très maigre et j’avais dans mon
CROUSTILLE
« sac de voyage » mes deux bébés
agonisants. Heureusement, maintenant on prend bien soin
de moi et je le rends bien car je suis devenue la mascotte de
la chatterie du refuge. Je suis hyper sociable et suis tout le
monde comme un petit chien pour avoir des câlins. Bref, vous
avez compris, je suis une perle ! Eh oui, n’ayons pas peur des
mots surtout s’ils reflètent la vérité.
Ma maîtresse a été
hospitalisée et une
bénévole de la Fondation m’a apporté
au refuge, il y a quelques mois. Maintenant, je vis avec les
MICKEY
centaines d’autres
chats du refuge et tout se passe bien. Mais, bien entendu,
j’aimerais bien retrouver une famille car je suis hyper gentil,
et surtout, j’aime être dans les bras. Je suis sociable avec
tout le monde : les chiens et mes copains les chats. Bref, je
suis un très gentil chat. Je m’appelle donc Mickey et j’ai de
grandes oreilles ! C’est pour mieux vous entendre lorsque
vous viendrez me chercher. Je viendrai vous attendre à la
porte du refuge. Venez vite !
CIGALE JANVIER 2008 25
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
Jacques
VEC…
MA RENCONTRE A
Photos : Nicolas Schiffmacher
son actu
Actu TV
Les oubliées
D'hervé Hadmar
avec Jacques
Gamblin, Fabien
Aïssa Busetta.
Diffusion le 19 janvier, le
26 janvier et le 2 février. 2
épisodes chaque soir, à 20h55
sur France 3.
Actu ciné
Enfin veuve
D'Isabelle
Mergault, avec
Michelle Laroque
et Jacques
Gamblin. Sortie
le 16 janvier.
26 CIGALE JANVIER 2008
Dans Les oubliées, vous jouez
le rôle d'un gendarme à la
poursuite d'un tueur en série.
Selon vous quel est le tueur en
série qui a le plus marqué ces
50 dernières années ?
Le samedi 19 janvier Francis Heaulme. C'est à lui que je
à 20h55, débutera pense immédiatement, et on ne sait
pas encore tout ce qu'il a pu faire.
la diffusion sur Cet homme, c'est une attitude,
France 3 de la série c'est une gueule, c'est quelqu'un à
qui on n'arrive pas à faire décoinLes oubliées, un cer des aveux, c'est un autre monde
thriller psychologique fermé, il donne impression d'un
type complément fêlé et à la fois uld'une rare qualité. tra intelligent. Il développe une caRencontre avec pacité à la sauvegarde tout en étant
atteint d'une très grave pathologie.
Jacques Gamblin, Il y a aussi Émile Louis et les dispaalias le gendarme rues de l'Yonne… Enfin, on ne va
pas tous les citer : ces gens-là sont
Christian Janvier. des horreurs, évitons de leur faire
trop de publicité….
Est-ce que la série est inspirée d'un fait divers réel ?
C’est inspiré de plusieurs faits réels, mais je ne connais pas toutes les sources du
réalisateur, évidemment lorsque l'on parle de jeunes filles blondes disparues, on
peut sentir le poids d'un certain fait divers derrière tout ça.
Dans Les oubliées votre personnage lutte contre ses pertes de mémoire. Son père à la maladie d'Alzheimer. Vous êtes vous renseigné
sur les mystères de cette maladie avant d'aborder votre rôle ?
Non, je ne me suis pas renseigné. J'avais à une époque l’impression qu'il fallait
savoir tout sur tout avant de jouer un personnage. Maintenant je pense qu'il
faut avant tout suggérer. Il faut bien sûr éviter les fautes de goût, rester le plus
crédible possible : ce qu’il faut, c'est être en accord avec sa propre évidence.
Bien évidemment on peut pousser le perfectionnisme et la conscience professionnelle jusqu'à faire des recherches plus approfondies, mais là je n'en ai pas
ressenti le besoin.
Vous avez tourné trois mois le rôle d'un gendarme dont l'obsession de
trouver un assassin vire parfois au cauchemar. Vous êtes omniprésent
dans toute la série. Sort-on indemne d'une telle aventure ?
Oh, après, il faut partir en vacances ! Je m’investis beaucoup dans le travail,
peut-être trop parfois, mais d'une certaine façon c'est pour ne rien regretter et pour cela il faut tout essayer. Pour aller au bout d'une aventure, il
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
© D. Desrue
Gamblin
faut tout tenter. Alors lorsqu'elle se termine, quelle qu'elle soit d'ailleurs,
théâtrale ou cinématographique, même quand les choses se sont passées
merveilleusement bien, je suis aussi heureux d'imaginer que quelque chose
de nouveau va arriver. Je ne mets pas beaucoup de temps à refroidir la
bestiole. C'est sûr que, dans ce cas précis, il s'agissait d'un personnage
obsessionnel, enfermé sur lui-même, mais ce serait raconter des craques
que de dire que j'ai mis deux mois à me sortir du rôle. Non. Je suis parti
à la mer, sur l'eau et lorsque je suis sur l'eau, tout fout le camp en même
temps que la terre disparaît.
Votre personnage de Christian Janvier est diamétralement opposé à
celui de Léo que vous interprétez dans le film d'Isabelle Mergault.
L'alternance des genres, c'est quelque chose qui vous plaît ?
J'adore changer de genre, plus je change de genre, plus je suis heureux. C'est
tout l'intérêt du boulot et j'ai envie de dire qu'on ne change jamais assez de genre ! Et puis oui ! Définitivement, oui ! C'est un métier où l’on doit absolument
changer de genre : on n'est pas là pour se rassurer. Oui ! Passons de la télévision
au théâtre, du théâtre à la musique, de la radio au cinéma au livre audio, tout
ça c'est faire son métier d'acteur. Oui au film gai, non à l’identification d'un
parcours, d’un chemin, d'une route, d'une famille !
Peut-il y avoir une suite des aventures policières du gendarme Christian Janvier ?
Je ne veux pas me poser la question avant qu'il soit l'heure. On sait très bien
que ça va dépendre de l'audience, de l'accroche. Ça dépendra aussi de la qualité
du scénario, ensuite ça dépendra de l'inspiration de l'auteur : vous vous rendez
compte de tout ce qui rentre en jeu avant que je donne une réponse…
Vous connaissez la fin de la série, donc le coupable. Pouvez-vous nous
donner un indice ?
(rires) Oh non ! Je ne le ferais pas ! Déjà que je trouve gonflé de faire une série de six
épisodes avec une résolution finale au bout de ces 6x52 minutes… Cela demande
aux gens un tout petit peu de patience alors je ne dirai rien pour qu'ils soient totalement récompensés de leur patience. Vous pourriez me torturer à la goutte d'eau,
je ne parlerai pas ! Aussi parce que je trouve que l'on dit tout le temps trop de chose
sur tout avec une hyper communication et on gâche la fête de la découverte. Protégeons le secret des intrigues, elles sont parfois si fines que c'est de la dentelle…
Laissons les gens manger la crêpe dans sa totalité, les trous avec !
Le réalisateur et scénariste Hervé Hadmar dit de vous que « vous
rayonnez de sympathie, de chaleur humaine et qu'on a tout de
suite envie de vous protéger ». Comme je suis d'accord avec lui, je
voulais vous proposer mes services. Question protection, vous ne
serez pas déçu : à 8 ans, j'ai obtenu ma ceinture jaune de judo…
C'est vrai que j'ai besoin qu'on me protège. C'est un atout et une faiblesse… Enfin merci pour votre proposition, mais ça ira, car moi aussi, j'ai
eu ma ceinture de jaune de judo lorsque j'étais jeune !
Préférences
B Ton restaurant : L'Entrepôt, 7, rue Francis de
Pressensé dans le XIVe. « J'aime y venir le matin,
c'est calme ».
B Ton théâtre : Le théâtre de l'Atelier, « un
endroit qui a une histoire magnifique, dirigé par
des gens beaux au bon sens du
terme… », et le le théâtre du
Rond-Point des Champs-Elysées.
B Ton livre : Olga ma vache, de
Roland Dubillard.
B Ton lieu : Le Pont des Arts.
Signes particuliers
Achète des vestes en
velours pendant les
soldes, mais non soldées
o A eu comme cadeau
un Manuel de survie o
Parents commerçants en
quincaillerie o A appris à
savoir dire non o Comme
beaucoup d'acteurs, a
le syndrome de la peur
de ne plus être aimé :
« c'est une maladie,
dont je suis en train
de me soigner » o Ne
sort jamais sans ses
stylos, sa gomme, son
sparadra « pour
les ampoules »»,
ses boules Quiès,
son couteau
suisse.
CIGALE JANVIER 2008 27
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
Jacques
VEC…
MA RENCONTRE A
Photos : Nicolas Schiffmacher
son actu
Actu TV
Les oubliées
D'hervé Hadmar
avec Jacques
Gamblin, Fabien
Aïssa Busetta.
Diffusion le 19 janvier, le
26 janvier et le 2 février. 2
épisodes chaque soir, à 20h55
sur France 3.
Actu ciné
Enfin veuve
D'Isabelle
Mergault, avec
Michelle Laroque
et Jacques
Gamblin. Sortie
le 16 janvier.
26 CIGALE JANVIER 2008
Dans Les oubliées, vous jouez
le rôle d'un gendarme à la
poursuite d'un tueur en série.
Selon vous quel est le tueur en
série qui a le plus marqué ces
50 dernières années ?
Le samedi 19 janvier Francis Heaulme. C'est à lui que je
à 20h55, débutera pense immédiatement, et on ne sait
pas encore tout ce qu'il a pu faire.
la diffusion sur Cet homme, c'est une attitude,
France 3 de la série c'est une gueule, c'est quelqu'un à
qui on n'arrive pas à faire décoinLes oubliées, un cer des aveux, c'est un autre monde
thriller psychologique fermé, il donne impression d'un
type complément fêlé et à la fois uld'une rare qualité. tra intelligent. Il développe une caRencontre avec pacité à la sauvegarde tout en étant
atteint d'une très grave pathologie.
Jacques Gamblin, Il y a aussi Émile Louis et les dispaalias le gendarme rues de l'Yonne… Enfin, on ne va
pas tous les citer : ces gens-là sont
Christian Janvier. des horreurs, évitons de leur faire
trop de publicité….
Est-ce que la série est inspirée d'un fait divers réel ?
C’est inspiré de plusieurs faits réels, mais je ne connais pas toutes les sources du
réalisateur, évidemment lorsque l'on parle de jeunes filles blondes disparues, on
peut sentir le poids d'un certain fait divers derrière tout ça.
Dans Les oubliées votre personnage lutte contre ses pertes de mémoire. Son père à la maladie d'Alzheimer. Vous êtes vous renseigné
sur les mystères de cette maladie avant d'aborder votre rôle ?
Non, je ne me suis pas renseigné. J'avais à une époque l’impression qu'il fallait
savoir tout sur tout avant de jouer un personnage. Maintenant je pense qu'il
faut avant tout suggérer. Il faut bien sûr éviter les fautes de goût, rester le plus
crédible possible : ce qu’il faut, c'est être en accord avec sa propre évidence.
Bien évidemment on peut pousser le perfectionnisme et la conscience professionnelle jusqu'à faire des recherches plus approfondies, mais là je n'en ai pas
ressenti le besoin.
Vous avez tourné trois mois le rôle d'un gendarme dont l'obsession de
trouver un assassin vire parfois au cauchemar. Vous êtes omniprésent
dans toute la série. Sort-on indemne d'une telle aventure ?
Oh, après, il faut partir en vacances ! Je m’investis beaucoup dans le travail,
peut-être trop parfois, mais d'une certaine façon c'est pour ne rien regretter et pour cela il faut tout essayer. Pour aller au bout d'une aventure, il
LA CHRONIQUE D'ANNABELLE MILOT
© D. Desrue
Gamblin
faut tout tenter. Alors lorsqu'elle se termine, quelle qu'elle soit d'ailleurs,
théâtrale ou cinématographique, même quand les choses se sont passées
merveilleusement bien, je suis aussi heureux d'imaginer que quelque chose
de nouveau va arriver. Je ne mets pas beaucoup de temps à refroidir la
bestiole. C'est sûr que, dans ce cas précis, il s'agissait d'un personnage
obsessionnel, enfermé sur lui-même, mais ce serait raconter des craques
que de dire que j'ai mis deux mois à me sortir du rôle. Non. Je suis parti
à la mer, sur l'eau et lorsque je suis sur l'eau, tout fout le camp en même
temps que la terre disparaît.
Votre personnage de Christian Janvier est diamétralement opposé à
celui de Léo que vous interprétez dans le film d'Isabelle Mergault.
L'alternance des genres, c'est quelque chose qui vous plaît ?
J'adore changer de genre, plus je change de genre, plus je suis heureux. C'est
tout l'intérêt du boulot et j'ai envie de dire qu'on ne change jamais assez de genre ! Et puis oui ! Définitivement, oui ! C'est un métier où l’on doit absolument
changer de genre : on n'est pas là pour se rassurer. Oui ! Passons de la télévision
au théâtre, du théâtre à la musique, de la radio au cinéma au livre audio, tout
ça c'est faire son métier d'acteur. Oui au film gai, non à l’identification d'un
parcours, d’un chemin, d'une route, d'une famille !
Peut-il y avoir une suite des aventures policières du gendarme Christian Janvier ?
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que ça va dépendre de l'audience, de l'accroche. Ça dépendra aussi de la qualité
du scénario, ensuite ça dépendra de l'inspiration de l'auteur : vous vous rendez
compte de tout ce qui rentre en jeu avant que je donne une réponse…
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donner un indice ?
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épisodes avec une résolution finale au bout de ces 6x52 minutes… Cela demande
aux gens un tout petit peu de patience alors je ne dirai rien pour qu'ils soient totalement récompensés de leur patience. Vous pourriez me torturer à la goutte d'eau,
je ne parlerai pas ! Aussi parce que je trouve que l'on dit tout le temps trop de chose
sur tout avec une hyper communication et on gâche la fête de la découverte. Protégeons le secret des intrigues, elles sont parfois si fines que c'est de la dentelle…
Laissons les gens manger la crêpe dans sa totalité, les trous avec !
Le réalisateur et scénariste Hervé Hadmar dit de vous que « vous
rayonnez de sympathie, de chaleur humaine et qu'on a tout de
suite envie de vous protéger ». Comme je suis d'accord avec lui, je
voulais vous proposer mes services. Question protection, vous ne
serez pas déçu : à 8 ans, j'ai obtenu ma ceinture jaune de judo…
C'est vrai que j'ai besoin qu'on me protège. C'est un atout et une faiblesse… Enfin merci pour votre proposition, mais ça ira, car moi aussi, j'ai
eu ma ceinture de jaune de judo lorsque j'étais jeune !
Préférences
B Ton restaurant : L'Entrepôt, 7, rue Francis de
Pressensé dans le XIVe. « J'aime y venir le matin,
c'est calme ».
B Ton théâtre : Le théâtre de l'Atelier, « un
endroit qui a une histoire magnifique, dirigé par
des gens beaux au bon sens du
terme… », et le le théâtre du
Rond-Point des Champs-Elysées.
B Ton livre : Olga ma vache, de
Roland Dubillard.
B Ton lieu : Le Pont des Arts.
Signes particuliers
Achète des vestes en
velours pendant les
soldes, mais non soldées
o A eu comme cadeau
un Manuel de survie o
Parents commerçants en
quincaillerie o A appris à
savoir dire non o Comme
beaucoup d'acteurs, a
le syndrome de la peur
de ne plus être aimé :
« c'est une maladie,
dont je suis en train
de me soigner » o Ne
sort jamais sans ses
stylos, sa gomme, son
sparadra « pour
les ampoules »»,
ses boules Quiès,
son couteau
suisse.
CIGALE JANVIER 2008 27
L'INVITÉ DE TONY GOMEZ
Alors que la
Cauétidienne bat son
plein tous les soirs
sur TF1, retrouvez les
frasques inédites et
l’univers décapant de
Cauet dans un DVD
d’images exclusives,
drôles et sexy !
Cauet
INTERDIT DE TV
Tony Gomez : Cauet, on le voit
dans ton émission tout comme
dans ce DVD, tu ne fais que t’amuser avec les tabous des autres. En
fin de compte, ce n’est jamais toi
le vicelard ?
28 CIGALE JANVIER 2008
Cauet : Quand tu regardes au premier degré, cela fait toujours très
pervers, le mec qui déshabille les
filles. Mais quand tu regardes plus
attentivement, je ne pousse jamais
la fille à la vulgarité ou au-delà de
ses limites. Il y a toujours du respect, pour qu’aucune fille ne sorte
en disant : « dis donc, le mec, il en
profite ! ». Comme il n’y a aucune
arrière-pensée perverse, on n’a jamais eu de problème. Et puis les
filles qui viennent sont souvent des
blogueuses à poils sur toutes leurs
photos ! Il y a un côté très joueur
chez elles aussi. Malgré tout, on est
resté très clean.
Ce qui est incroyable chez toi,
c’est ta spontanéité et ta capacité
à rebondir !
Il faut être vif. C’est très marrant
parce qu’on a tous un truc qui nous
pourrit la tête, les problèmes persos,
etc. Et les rares fois ou ça m'arrive
dans la vie, je sens très vite qu’il faut
que j’évacue car si il y a un problème
auquel il faut que je pense, je ne suis
pas vif et je rate des trucs. Donc il
faut vraiment se libérer de tout et
avoir toujours un coup d’avance.
Quand je pose la question, parfois
je parle très vite parce que je sais déjà
ce que j’ai envie de dire à l’autre, je
pousse les mots !
L'INVITÉ DE TONY GOMEZ
On se demande bien parfois où
tu vas chercher tout ça ?
C’est là où tu comprends l’importance de l’équipe. Notre force, c’est
qu’à tout moment, les gens autour
de moi, quand ils me voient en forme, ils en rajoutent. Ils me connaissent, ils savent qu’ils peuvent se le
permettre parce que je l’ai déjà fait,
et ils y vont ! Et là s'il y en a un qui
est plus drôle que moi je m’arrête
là, si une vanne arrive en plus, on la
remet au dessus. Ils sont tops et là,
c’est magique !
Sincèrement Cauet, on se demande pourquoi on ne le voit pas les
Interdits à la télé…
J’aimerai bien, mais la télé nous le
coupe ! Parfois je me bats en disant
qu’il n’y a rien de grave et qu’on
place la pudeur à des endroits assez
étrange… Et puis ce DVD, c’était
l’occasion aussi de mettre des bonus marrants, comme des sonneries, des fonds d’écrans. On a fait
des trucs sympas et ce DVD, il faut
le voir comme un gros bonus !
actu
TV
La Cauétidienne
À partir du 7 janvier 2008,
du lundi au vendredi à 17h35
sur TF1.
La méthode Cauet
Jeudi à 22h40 sur TF1.
DVD
Interdit de TV
Sorti en 2007.
Dans Cauet commente le meilleur,
tu expliques que tout cela est un
travail très structuré pour que la
spontanéité puisse jaillir.
Dans la préparation, je suis très
exigeant. Même si je tolère une
marge de ratage – ce n’est pas gênant puisque c’est du direct et que
cela peut être drôle – j’ai beaucoup
plus de mal avec l’incompétence
totale. Si par exemple un ordre est
prévu à l’avance, si cela n’est pas
respecté, c’est quelque chose qui
peut me rendre dingue. Car je jongle à partir d’une préparation, il me
faut une trame. Il me faut des bases
pour aller loin !
Dans Les Interdits, rien n’est jamais passé à la télé ?
Des bouts sont passés mais pas
comme ça. Là c’est vraiment l’intégralité de la séquence, ou ce qui a
été coupé. Parfois, sur TF6 les seins
sont brouillés, par exemple. Là,
toutes les séquences où les filles se
déshabillent dans le studio, on s’est
fait un malin plaisir de les mettre !
Deux personnes de mon équipe
ont recherché ce qu’on avait décrit
et de vagues souvenirs que je pouvais avoir sur certaines séquences ;
et aussi entre les séquences, car les
caméras tournent tout le temps,
même pendant les pauses !
« Toutes les séquences
où les filles se déshabillent
dans le studio, on s'est fait
un malin plaisir de les mettre ! »
CIGALE JANVIER 2008 29
SECRETS DE TENDANCE
Anne
démarre le grand 8
par Anne Loustau
« Il ne sert de rien à l’homme
en Bio
de gagner la Lune s’il vient à perdre
la Terre. » (F. Mauriac)
Point trop n'en faut. Même si
le grand 8 assure des sensations
lunaires, gardons les pieds sur terre.
Féerique a
Le géranium aphrodisiaque. C’est un piège assuré,
avec une puissance naturelle contrôlée. Ce baume,
à porter simplement au creux du cou, au creux des
poignées ou lissé sur les cheveux dégage des effluves
magiques. Cette magie est due aux huiles essentielles de géranium rosat (Égypte). Souvenir aphrodisiaque assuré. Si vous croisez Carla, demandez-lui,
je suis sûre que son voyage en Égypte fut riche de
Géranium. N’est-ce-pas « Mister Président » ?
Baume à la feuille de géranium D’Aésop
35,5 € les 120 ml - www.senteursdailleurs.com
30 CIGALE JANVIER 2008
Ébouriffant `
L’extraordinaire manteau en mohair vert pelouse est de mise. Le
concept : avoir chaud et bannir
la fourrure. Bref la fashionista devient une madone « non toxique »
et n’a qu’une couleur au bord des
lèvres : green.
www.prada.com
SECRETS DE TENDANCE
Colossal m
La styliste Anya Hindmarch à crée « I’m not a plastic
bag » dans le but de réduire l’utilisation abusive de celui-ci et pour en quelque sorte sauver la planète. Tout le
monde s’arrache ce fameux sac qui accompagne toutes les
icônes d'Hollywood. Surfez sur eBay vous pourrez peut
être le trouver mais à des prix exorbitant.
Sinon, en direct de la grosse pomme, les écolos de
Scarlett Johanson et de Leonardo Di Caprio sponsorisent un autre sac tout aussi star.
28 dollars - www.scoopnyc.com
Admirable Z
« Ekyog pour Etam » : il s’agit d’une gamme de vêtements et de cosmétiques à des prix compris entre 15
et 69 €. Cette marque est née avec pour concept «
sans pesticides et sans engrais chimique » pour cultiver un coton enfin en harmonie avec l’environnement et avec votre peau. Une vingtaine de références, au style épuré, ne vous laissera pas de marbre.
Chez Etam à partir du 26 février
Mémorable 4
En pleine nature et conçu en partenariat avec l’office
national des forêts et la ligue de protection des animaux, vous pourrez vivre comme de vrais Robinsons.
Huttopia vous propose de dormir dans des cabanes
ou dans des roulottes en bois et comble du bonheur
vous pourrez vous baigner dans une piscine Bio au
milieu des plantes qui remplacent le chlore, grâce à
son écosystème. Fini les maillots abîmés et les cheveux teintés de cette couleur incertaine à cheval entre le bleu et le vert : couleur qui, bien sûr, n’opère
que sur nous les blondes !
www.huttopia.com
La coulée verte fait son incursion.
La terre est Bio comme une émeraude !
CIGALE JANVIER 2008 31
SECRETS DE TENDANCE
Sergio
Mister Pons
LE
DÉSHABIL
« David ponctuel »
par le sclupteur Arman
et « Dinosaure »
de Sui Jianguo.
Photos : Nicolas Schiffmacher
$ergio
Montre Rolex Oyster tout or, costume noir
trois boutons Pape, col roulé noir Smedley,
derby noir à quatre œillets Pierre Corthay.
Mister Pons
Montre Panerai Radiomir sur bracelet en tibia d’autruche vert mat, surpiqûre sellier
et doublure en veau orange. Veste Arnys en tweed irlandais chiné, chemise,
pochette et caleçon Courtot, pantalon Cifonelli, richelieu Aubercy cuir et daim contrastés.
Grégory Pons – spécialiste
de l'information horlogère,
rédacteur en chef de
Worldtempus.com et
éditeur de la newsletter
Business Montres –
et $ergio se sont croisés
entre deux accrochages
de photos à la boutique
MMC Saint-Honoré
Montres & Arts
d'Eric Hamdi.
32 CIGALE JANVIER 2008
$ergio : Mister Greg, pas un peu grosse votre montre ?
Grégory Pons : Mais $ergio, il n'y a pas de grandes ou de petites
montres ! La bonne taille, aujourd'hui, c'est quand la montre couvre
le poignet, qu’il soit masculin ou féminin ! Il se trouve que cette
Panerai Radiomir (2), montre créée en 1938 pour les plongeurs de
combat italiens, est exactement à la taille de mon poignet.
On nage en eau trouble ! Une montre de plongée en ville et
étanche à 100 mètres ?
Rien ne vaut une bonne montre de plongée pour arpenter les basfonds de nos villes... Il faut faire la différence entre les montres
en général et les montres professionnelles ! Ce qui est intéressant,
aujourd'hui, c'est de détourner les montres professionnelles dans
un cadre de vie contemporain et urbain.
Quelle montre porter en ville au travail ?
Dans la journée au boulot, ne pas se faire remarquer comme vous
$ergio par sa montre ! Porter une classique de base et plutôt mécanique,
comme une Rolex ou une TAG Heuer. Si on est banquier, une montre
moins sportive : Patek Philippe. Pour les créatifs : Fossil by Starck,
Ikepod ou une montre japonaise à diodes. Dans les métiers du luxe et
de la mode, les griffes élémentaires : Dior, Gucci, Louis Vuitton...
SECRETS DE TENDANCE
Pour le sport et les loisirs ?
Une bonne montre étanche en acier, résistante
et fiable. On a l'embarras du choix. Ce qui est
chic, c’est de mélanger les matériaux, le titane,
le caoutchouc, le carbone, la céramique, si
possible sur un joli chronomètre avec lunette
tournante et fuseaux horaires : Concord,
Hublot Big Bang, Raymond Weil…
Pour un dîner en ville ?
Entre copains ou pour le business, on se
fait plaisir avec une jolie montre vintage de
collection. Le chronographe d'aviation ne
s'impose pas en soirée !
Pourquoi pas un chrono d'aviation pour
évoluer dans les hautes sphères de la société ?
Ce serait parfois très utile en société, pour
connaître l'angle d'ascension ou de descente
d’une personne, voire pour calculer notre
propre… consommation de carburant !
Cocktail et dîner chic ?
On n'a pas le choix ! Du plat, de l'extra
plat et exclusivement du métal blanc dès le
coucher du soleil : Patek Philippe, Cartier,
Vacheron Constantin...
Ce code est contraignant, mais tellement
délicieux à transgresser…
Celui qui connait le code le transgresse, mais
c'est une faute de goût par rapport au code
du bon goût !
Et la « crème de la crème » ?
Des marques plus originales et plus personnelles, connues des seuls collectionneurs, personnalisées avec des bracelets totalement décalés.
En smoking ?
Le chic du chic : pas de montre au poignet !
Une précieuse montre de poche que l'on
glisse dans les plis soyeux de son cummerbund
(ceinture en satin).
Et pour un Safari ?
Sans hésiter, une Gefica de Gérald Genta. Le
bronze de son boîtier ne fait pas de reflets
capables d’alerter un léopard et elle est
dessinée comme un masque nègre.
Une montre à complication c’est compliqué ?
Monsieur $ergio, ce sont toutes les montres qui
donnent plus que l'heure, la minute, la seconde.
Elles peuvent indiquer le calendrier exact jusqu'à
l'an 10 000 comme la Frank Muller Aeternitas.
Une Gérald Genta Octo sonne sur quatre timbres différents chaque heure et chaque minute
d'une journée. Les doubles fuseaux horaires
sont utiles pour connaître l’heure partout dans
le monde : la nouvelle GMT de Rolex (4) est un
régal, mais certaines montres (Icelink) peuvent
afficher jusqu’à six heures locales différentes…
1
2
3
4
Et la personnalisation de sa montre ?
On peut changer de montre en changeant
simplement de bracelet et en choisissant la peau,
la couleur, la boucle, opter pour une piqûre
sellier contrasté, une doublure assortie...
Comment acheter une montre ancienne ?
Faire exclusivement confiance à des spécialistes tels que MMC ou Romain Réa.
Et en salle des ventes ?
C'est trop risqué. Tous les "experts" sont
loin d'être des experts !
Cher Guru, comment commencer ?
Il faut d’abord avoir quelques montres
modernes, à porter tous les jours, dans toutes les
circonstances (disons quatre ou cinq). Ensuite,
on peut se lancer dans la collection, avec des
montres vintage à garder plus qu’à porter, en
fonction de ses goûts ou selon certains thèmes.
Votre grain de folie ?
Ce n'est pas une collection mais un hobby : je
recherche les montres militaires qui racontent des
histoires d’hommes. Celles qui ont appartenu
à des sous-mariniers russes, des aviateurs
péruviens, des officiers de la Kriegsmarine ou
parfois même des dictateurs irakiens…
Votre mauvais goût ?
J’assume : les montres japonaises à diodes (5), sans
aiguilles et sans chiffres, donc à peu près illisibles !
Votre prochaine montre ?
Le Chronomètre Royal de Vacheron
Constantin. Et, si j’ai plus de sous, une
François-Paul Journe (1). Et vous $ergio ?
La D de Dior de Victoire de Castellane
en or jaune et diamants à cadran noir sur
croco noir pour la porter que le soir !
Horreur : or jaune et diamants le soir ! Je
vous offrirais plutôt une Piaget Altiplano
extra plate en or gris à cadran blanc...!
Votre voiture préférée ?
Un roadster Jaguar XK 120. Avec une Richard
Mille RM 016 extraplate (3) au poignet...
Horlogerie J. P. - Réparation de montres anciennes
et modernes - 95 bis, rue Chardon-Lagache - XVIe
01 40 50 39 31
Atelier du Bracelet Parisien / ABP
28, place du Marché Saint-Honoré - Ier
01 42 86 13 70
MMC - Montres Modernes
et de Collection - 9, rue Marbeuf - VIIIe
01 40 70 90 10
5
Romain Réa - 8, rue du Bac - VIIe
01 42 61 43 44
CIGALE JANVIER 2008 33
SECRETS DE TENDANCE
In and out
Nouvelles technologies
Coups de cœur
par Tony Gomez
© D.R.
IN
What else ?
La plus belle avenue du monde peut s’enorgueillir depuis
peu d’un nouveau joyau : au 119, Champs Élysées, la célèbre marque Nespresso vient d’inaugurer une somptueuse
boutique, véritable temple dédié au dieu café et à ses déesses les capsules. C’est Sharon Stone qui la première aura
poussé les portes de ce nouvel Eden. Sur deux niveaux, avec
un bel espace restauration, la boutique décline tout l’univers
Nespresso pour les inconditionnels de cette nouvelle façon
trendy et révolutionnaire d’apprécier le café…
Nespresso Boutique Bar Champs Élysées
119, avenue des Champs Élysées - VIIIe
Tél : 01 70 36 98 88
Cartouche sur scène
Les femmes sont des hommes comme les autres ! Et Cartouche en fait les frais dans ce spectacle au Théâtre du Trévise
où l’humoriste excelle. Mis en musique par Dj N’Chtein et
campant un personnage qui n’a jamais compris les femmes,
il va devoir trouver la voie du bonheur non sans quelques
égarements cocasses dont il se libérera en redécouvrant
l’enfant qu’il a été et en acceptant l’adulte qu’il est devenu.
Un spectacle drôle et juste à voir de toute urgence !
Les femmes sont des hommes comme les autres
Théâtre du Trévise - 14, rue de Trévise - IXe
Réservations au 01 48 65 97 90
Éternel joueur
Marre des jeux de sociétés où les billets de banque sont factices et les gains uniquement des jetons multicolores ? Essayez le
puzzle Eternity II et décrochez les deux millions de dollars promis
à celui qui trouvera la bonne combinaison de ces 256 pièces. Il
vous faudra former un carré bordé par les parties grises dans
lequel toutes les pièces se touchant ont les mêmes couleurs et
les mêmes motifs sur chaque côté… Toujours partant ?
Puzzle Eternity II, en vente dans les grandes surfaces
de jouets de 45 à 60 euros - www.eternityII.com
Les SMS communs
OUT
Je n’ai rien contre les délicates attentions déposées par
SMS sur mon portable, comme on pouvait le faire autrefois
à l’aide des télégrammes. Mais si mon cellulaire sature,
c’est qu’il est encombré de messages que certains envoient
à la chaîne sans prendre la peine de les personnaliser, ou
pire, de les signer ! La période des fêtes a été propice à cet
exercice sans style qui ne me donne qu’une envie : celle de
supprimer ces odieux messages de mon portable ainsi que
leurs expéditeurs de mon répertoire !
34 CIGALE JANVIER 2008
par Fabrice Collaro
spécialiste TF1 des nouvelles technologies
http://blog-collaro-tf1.lci.fr
Born to be wild
Après le couteau suisse, voici
Easy Glider, la nouvelle invention de nos amis helvètes.
Composé d’une roue motrice, d’un long guidon façon
Harley Davidson et d’un petit marchepied à roulettes, ce char des
temps modernes est idéal pour se frayer un chemin dans les embouteillages !
Selon ses créateurs, l’engin est très maniable ; il a d’ailleurs reçu de
nombreux prix, en particulier une médaille d’or au Salon International des Inventions de Genève. Parfaitement écologique avec son
moteur électrique incorporé dans la
roue avant, Easy Glider vous permettra de parcourir 10 à 20 km. Certes
c’est peu, mais rassurez-vous : les batteries se rechargent dans les descentes ! Et si malgré tout vous tombiez à
plat en milieu de parcours, un détail
pratique : l’engin est escamotable et
se range sans difficulté dans un coffre
de voiture.
Prix : 899 €
499 € pour la version enfant
Toboggans armés, oreilles débouchées
Cette innovation toute simple (mais il
fallait y penser !) règle le problème des
oreilles bouchées en avion. Avec le N300,
plus besoin de bâiller, de boire, d’avaler sa
salive, toutes ces choses qui ne marchent
qu’une fois sur deux.
Il s’agit en fait d’un égaliseur de pression qui soulage instantanément la douleur, la perte temporaire d'audition et l'inconfort provoqués par les écarts brutaux de pression.
Une fois dans l’oreille, le N300 crée une pression négative légère et contrôlée qui permet d'égaliser la pression interne avec
la pression extérieure. Les Aéroports de Paris en auraient commandé en masse.
Prix : 40 €
FOCUS
CONTRE-TENDANCE
galerie
du tout numérique
© Musée Dapper
La
NUMERISCAUSA
par Christine Simeone
La technologie avance avec ses trois déesses virtualité, interactivité, numérisation et s’insinue depuis longtemps déjà dans la
création artistique.
E
n France, la photo numérique
est fréquente dans les expositions, mais les créations interactives et œuvres sur écran numérique
sont présentées plus timidement
dans les grands rendez-vous artistiques. Il existait bien des manifestations spécifiquement dédiées à ces
œuvres et le groupe Numeriscausa
s’était donné pour mission de faire
connaître ces artistes. Seulement,
pour briser la frontière entre art et
art numérique, Numeriscausa, qui
a aujourd’hui pignon sur rue, vient
d’ouvrir une galerie où les amateurs
peuvent acquérir une œuvre. Ombre
au tableau : les prix sont plus proches
de celui d’une peinture à l’huile ou à
l’acrylique que ceux pratiqués par les
galeries « carré d’artistes » qui expo-
sent des œuvres plastiques de jeunes
talents, où là ils ne dépassent pas
des dizaines ou centaines d’euros…
Le numérique coûte plusieurs milliers d’euros mais l’originalité de ce
principe est que l’œuvre peut être
remaniée et personnalisée comme
bon vous semble. Le spectateur peut
devenir partie prenante en caressant
par exemple une plaque de verre
comme il actionnerait la souris de
l’ordinateur. Ainsi, il agit sur l’image
projetée au mur, de telle sorte qu’il
invente lui-même une histoire. Enfin, l’acheteur peut installer dans son
salon la visualisation d’une œuvre
sur laquelle les internautes interviennent. Les plus classiques s’offriront
par exemple un Monochrome de
Reynald Drouhin ; il emprunte son
Christine Simeone (06 15 17 33 55) : journaliste expérimentée, contactez-moi
si vous désirez écrire votre histoire ou pour tous travaux de réécriture.
titre au travail d’Yves Klein, mais ses
monochromes sont constitués d’une
myriade d’images miniatures capturées sur internet. Les plus aventureux se risqueront à acheter Se toucher toi qui nous montre les mains
d’une femme et d’un homme qui
se caressent de manière autonome
jusqu’à ce que le spectateur ou les internautes avec leurs propres mouvements ne viennent mettre leur grain
de sel. Grégory Chatonsky, l’auteur
de cette œuvre, présente en ce début
2008 une autre facette de son travail
« l’invention de la destruction ». À
découvrir, vite.
Galerie Numeriscausa
53, boulevard Beaumarchais - IIIe
+ 33 (0)1 42 78 24 26
Plan d'accès de la galerie
du mardi au samedi de 14h à 19h
et sur rendez-vous
CIGALE JANVIER 2008 35
ESCAPADE
Le X
e
version XXL
par Christian Rol et Sabine Corvec
De la République au Canal Saint-Martin
en passant par la rue Saint-Denis et la
Gare du Nord, le Xe est une vaste Tour
de Babel où il fait bon se perdre.
36 CIGALE JANVIER 2008
Photos : Nicolas Schiffmacher
ESCAPADE
09H30
Canal Saint-Martin
Aborder le Xe par le canal Saint-Martin présente l’immense
intérêt de s’offrir un peu de calme dans un arrondissement qui
en manque tant. Le bassin de la Villette est bordé sur ses deux
rives par vingt-quatre salles de cinéma MK2 et deux terrasses accueillantes. Pour passer d’un cinéma à un autre, un bac
est disponible. Le canal fait encore son cinéma un peu plus
bas, au n°102 du quai de Jemmapes où le mythique Hôtel du
Nord nous renvoie au film de Marcel Carné et à la gouaille
parigote de la grande Arletty. La passerelle où elle prononce
la fameuse tirade de « l’atmosphère » face à Jouvet enjambe
les générations avec la même grâce qui nous fait aimer Paris et
10H45
Pause au Chaland
Prenez le « Chaland » comme il vient
puisque le nom de ce bar restaurant est à
double sens. Juste au bord du canal, quai
de Valmy, cette escale très honnête tenue
par Caroline depuis le mois de septembre est un excellent poste d’observation.
Une clientèle de bureau en semaine et la
ceux qui l’ont si bien incarné. Bien sûr, le Paris popu que nous
aimions ici s’est incliné devant les métamorphoses du temps et
donne aux rives du canal jadis ouvrier un faux air d’Amsterdam. Quant aux Titis de la légende, ils ont disparu au profit
de la génération « bourgeoise et bohème » (notre vieille cible,
un délice de caricature) qui baptise ses enfants de prénoms de
bande dessinée (Félix, Zoé, Tartine, etc.), consomme « équitable », trie « sélectif » et vote « citoyen ». Aux premiers rayons
de soleil, des pique-niques (« durables » sans doute) prennent
place au bord de l’eau où des trentenaires ennuyeux se racontent Goa ou Buenos Aires en déplorant la présence a posteriori
des punks à chiens qui bouleversaient cette belle harmonie en
cuvant sous des tentes estampillées « Les Enfants de Don Quichotte ». Pour autant, ne vous fiez pas trop à notre mauvaise
foi et gouttez ce canal historique où même le mécanisme des
écluses (datant du XIXe siècle) est une œuvre d’art.
M° Jaurès ou Stalingrad
population du quartier le week-end se
croisent sans jamais se rencontrer. Un
joli cadre ancien pour une cuisine traditionnelle (menu 11,50 €) et de beaux
cocktails regardent la vie de ce quartier très à la mode où les Rita Mitsuko
(moins un) et Guillaume Depardieu
apparaissent parfois. À cette heure de la
journée – la meilleure puisqu’il n’y a pas
un chaland – le canal Saint-Martin est
une échappée belle.
163, Quai de Valmy (Xe)
01 40 05 18 68 - M° Gare de l’Est
CIGALE JANVIER 2008 37
ESCAPADE
11H00
Antoine & Lili :
le canal en couleurs
Impossible de rater les belles façades colorées Antoine & Lili, les vraies vedettes
du Quai de Valmy où trois boutiques (enfants, déco, vêtements) se déclinent en
couleurs. Alexandre Gattegno et Martine Sénac ont longtemps roulé leurs bosses
respectives à travers l’Amérique Latine, l’Afrique et l’Asie où ils ont glané leurs
idées du prêt-à-porter, de la décoration, des accessoires. « Nos matières premières
viennent d’Europe et la soie sauvage que nous utilisons vient d’Inde. » Premiers arrivés
sur le Canal new-look en 1999, leurs façades « hollandaises » ont fait le tour du
monde. « Le parallèle avec Amsterdam nous surprend car nous n’y avons jamais mis
les pieds. Mais ces couleurs nous ont valu des commentaires acerbes et savoureux avant,
bien sûr, que nous fassions des émules ». Dans la boutique décoration d'Antoine &
Lili, notons cette superbe table-champignon en résine et de beaux services qui
redonneront des couleurs à vos petits déjeuners.
95, Quai de Valmy - M° Gare de l’Est - Boutique : 01 40 37 41 55
Enfant : 01 40 37 58 14 - Déco : 01 40 37 34 86 6 - www.antoineetlili.com
11H30
Le Cri de la Girafe
Des jouets, des bijoux fantaisies, des mobiles et des objets hétéroclites s’entassent
dans la boutique minuscule de la rue des
Vinaigriers où trois mères de famille – dont
une créatrice – ne songent pas à peigner
la girafe. « Chez nous, les enfants de sept à
soixante-dix-sept ans sont gâtés. Anne-Marie,
notre créatrice, dessine et conçoit des déguisements, des costumes. Y compris à la demande.
Elle a notamment habillé tout le personnel du
Grand Stade sur le thème de Ben Hur. Mais
notre spécialité est de penser des costumes exclusifs pour les enfants. » Robin des Bois et
Peter Pan se font ici une nouvelle jeunesse.
49, rue des Vinaigriers - 01 53 26 09 86
www.lecridelagirafe.com - M° Gare de l’Est
38 CIGALE JANVIER 2008
ESCAPADE
13H00
Les « pipoles » et pipelettes
de la Place Frantz Liszt
12H00
Au fil du vin
À 25 ans, Romain Esnault a déjà un beau
parcours dans l’œnologie car il a été, entre
autres, sommelier au sein du prestigieux restaurant « Chez Laurent ». D’autres étapes illustres suivront avant que ce jeune homme en
vienne à poser ses pénates au bord du Canal.
« Au fil du Vin » se présente comme un bar à
vins et table d’hôtes qui fait la part belle aux
vins italiens et à la charcuterie de nos terroirs.
Quatre-vingts références en vin garnissent ces
murs témoins de belles soirées. « Le quartier,
nous explique Romain, est résolument bobo, et
même « biobio », mais il se trouve que cette population aime le vin comme en témoigne le pullulement de bars à vin dans le quartier. Chez
nous il y a 70 % de vins bio. Majoritairement
des vins du Rhône, mon préféré. Mais il y a aussi des vins de Loire et d’ailleurs. J’avoue négliger
le Bordelais même si j’ai de bonnes bouteilles. »
Des prix raisonnables pour de beaux millésimes dans un cadre chaleureux participent au
succès tranquille de cet établissement au fil de
l’eau ouvert en septembre dernier.
145, quai de Valmy (Xe) - 01 46 07 28 36
Si le cœur vous en dit, redescendez la rue La Fayette (l’une des plus
longues et des plus sinistres de Paris) en passant par la Gare du Nord
rénovée et le boulevard Magenta (flanqué d’une piste cyclable sur des
trottoirs désormais périlleux) jusqu’à la belle place Franz Liszt ouverte
sur des jardins en escaliers que surplombe l’église Saint-Vincent-de-Paul
visible depuis l’appartement où vit l’écrivain breton (quoique très parisien) et Prix Goncourt Yann Queffelec. L’auteur de ces lignes le précéda
vingt ans durant dans ce même appartement (au troisième étage du 107,
rue La Fayette) mais avec, pour l’heure, beaucoup moins de succès…
M° Poissonnière
CIGALE JANVIER 2008 39
ESCAPADE
13H15
Rue du Faubourg Saint-Denis, 13H45
Restaurant Pooja
la mosaïque tranquille
De cette rue – rapidement accessible par la rue de Paradis –, soumise
à toutes les immigrations, la communauté turque parle de « Little
Istanbul » alors que les Indiens évoquent « Little India ». Sans parler
des coiffeurs Africains qui signalent
Bamako sur Seine. Nicolas Julhès
se contente, lui, d’évoquer une rue
vivante et passionnante où toutes
les communautés se respectent sans
alimenter la page des faits divers et
des préjugés désastreux. Ce jeune
homme est à la tête de la Maison
de Gastronomie, une belle affaire
de famille qui s’étend, avec les
autres boutiques du clan, sur près
de deux mille mètres carrés. Trois
mille références en fromage et une
cave où l’on trouvera un Cognac à
douze mille euros constituent le navire amiral de cette flotte immobile.
« Au départ, je voulais travailler dans
le sport automobile mais quand ma
famille m’a proposé de m’occuper de
l’établissement je n’ai pas hésité longtemps, assure-t-il enthousiaste, entre
plusieurs activités au sein du même
métier. Je me démultiplie malgré nos
trente-cinq salariés. Je fais des livraisons, du conseil auprès de LVMH, de
la vente et de l’affinage ». Sans parler
40 CIGALE JANVIER 2008
du marché de Rungis où il se rend
chaque matin pour se fournir auprès
des meilleurs producteurs. « J’ai
commencé il y a une dizaine d’années
et je dois dire que je n’ai jamais connu
cette insécurité qui a fait la mauvaise
réputation du quartier. Il n’y a plus
de cars de CRS en permanence et la
prostitution se situe bien plus bas dans
le quartier (elle est d’ailleurs anecdotique). Et puis, là où il y a du commerce, il n’y a pas de problèmes. Personne
n’y a intérêt. Enfin, les communautés
se mélangent bien ici, contrairement
au quartier Tamoul derrière la Gare
du Nord. » Des produits haut de
gamme – mais abordables – correspondent à la nouvelle sociologie de
cette rue où le prix du mètre carré
a chassé une population au profit
d’une autre beaucoup, beaucoup
plus argentée qui dispose là d’une
réserve fromagère (et d’un caviste)
sans concurrence où l’on prend très
au sérieux l’Appellation d’Origine
Contrôlée (AOC), l’affinage et la
fermentation chères à nos papilles
éprises d’authenticité.
54, rue du faubourg St-Denis (Xe)
01 44 83 96 30
[email protected]
M° Château d’eau
« Pooja » est la Tour d’Argent des restaurants indiens. Pas en terme de tarifs (ni
de cadre, hélas !) mais d’un point de vue
culinaire. Tout au bout du Passage Brady
où nombre de guides gastronomiques se
pressent régulièrement, cet établissement,
guère différent de ses concurrents, est incontournable. Le traditionnel apéritif est
suivi des meilleurs samosas de la capitale, et
de viandes et poissons épicés et à la vapeur
qui vous donnent des envies de mettre les
voiles du côté de l’Océan indien.
91, passage Brady (Xe) - 01 48 24 00 83
Menu : 12 à 26 € - Carte : 11 à 13 €
ESCAPADE
14H30
Fina Collection
À l’angle de la rue du faubourg St-Denis et celle
de Paradis, une vitrine exhibe strass et robes de
soie dignes, sinon des mille et une nuits, du
moins de Delhi d’où est originaire Fina bien
que née à l’Île Maurice. « Je me suis installée ici,
dans le quartier indien, il y a un an et demi après
des années à travailler dans une agence de voyage,
nous explique cette charmante jeune femme
disposée à faire des allers et retours incessants
entre l’Inde et la France pour des clients majoritairement français et (ou) d’origine maghrébine. La plupart de mes modèles sont sur mesure
et donc uniques que les jeunes filles ou les dames
portent à l’occasion de fêtes et de mariages. » Des
robes étincelantes, des saris à longues traînes et
des tuniques brodées nécessitent, au bas mot,
trois mois de travail faits sur place. « Je fais tout
faire en Inde car les meilleurs tissus sont là-bas et
le savoir-faire est incomparable. Et je dois dire que
la mode des films de Bollywood contribue au succès
de ma boutique. L’Inde est à la mode et nos vêtements plaisent de plus en plus aux Européennes car
les couleurs sont gaies et les tissus nobles. » Sans
parler du prix (modique) du sur-mesure pratiqué ici qui se situe entre 390 et 1 000 € pour
des satins et soies brodés à la main.
1, rue de Paradis (Xe) - 01 40 22 02 31 - [email protected] - M° Gare de l’Est
15H00
Passage Brady : voyage à Bradywood
En 1827, Le promoteur Brady avait
imaginé son Passage, surmonté d’une
belle verrière et pavé de céramiques,
pour que celui-ci devienne la plus longue rue commerçante de Paris. Cent
treize magasins avec logements à l’étage
devaient relier la rue du faubourg SaintDenis au boulevard de Strasbourg. Hélas, le pauvre boyau ne connut jamais les
fastes promis et, dès 1834, un certain
Amédée de Kermel en déplorait déjà
« la misère et la malpropreté » régnantes.
Aujourd’hui, le Passage Brady est une
sorte de souk indo-pakistanais encombré de ballots et ponctué de coiffeurs
qui, moyennant 6 Euros, commettront
sur vous des expériences capillaires
parfois traumatisantes (mais pas plus
qu’ailleurs pour le triple du prix). Cela
n’est rien quand le « méfait » est accompli avec amabilité et un sourire omniprésent au sein de la population locale
accourue de Pondichéry vers 1973. Un
récent incendie prouve assez bien combien ce beau témoignage du XIXe siècle
est délaissé – comme tant d’autres – au
profit de priorités plus douteuses. Malgré cet abandon de la part des autorités
compétentes, il règne dans ce corridor
made in Bombay une atmosphère bon
enfant – à condition de ne pas y vivre,
gage de lassitude – bercée par les fragrances d’épices et d’encens. « Le Passage
Brady n’est peut-être pas la rue Saint-Honoré mais c’est quand même mieux que les
faubourgs de Calcutta » nous confie un
riverain épanoui…
43, rue du Faubourg St-Denis
M° Château d’eau
CIGALE JANVIER 2008 41
ESCAPADE
15H40
L’Afrique coupe les cheveux asiatiques
en quatre au magasin Cécilia
Changement de continent à quelques
mètres de là où officient les Africains
spécialisés dans les produits de beauté
et la coiffure afro. Presque en face de
la très belle façade du théâtre Antoine,
l’établissement Cécilia consacré à l’esthétique des femmes noires est – selon
une logique propre au monde des affaires – géré par Monsieur Kim, un SudCoréen bon teint. « Je suis arrivé sur le
marché des extensions capillaires depuis
un certain nombre d’années et des amis
m’ont conseillé de le développer auprès
des Africains. Je ne regrette pas ce choix et
ce quartier. Il y a sept ans, quand je suis
arrivé, il y avait beaucoup de problèmes
(drogue, bagarres, etc.) mais aujourd’hui
c’est très calme. » En marge de ce constat,
nous apprenons que de vrais cheveux
sont à vendre dans ce genre d’entrepri-
se. « Il y a des cheveux synthétiques mais
nous vendons des vrais cheveux asiatiques,
majoritairement en provenance de Chine
où nous nous fournissons ». La morale
de cet aspect de la mondialisation tient
sans doute dans cette simple formule :
Quand la Chine s’éveille, les Africains se
font des cheveux…
7, boulevard de Strasbourg
M° Château d’eau
17H15
La Maison de la Porcelaine
La rue de Paradis est le bastion historique des cristalleries et
autres Baccarat. « La Maison de la Porcelaine » y a trouvé sa
juste place et offre une très large collection d’objets en porcelaine blanche conçus dans l’usine d’Aixe sur Vienne dans
le Limousin. « La rue de Paradis est une vieille dame qui se
meurt, déplore Madame Bouquet qui préside à la destinée
de cette entreprise créée en 1956. La cause principale en est
la circulation désastreuse depuis que les travaux de la gare du
Nord ont été entrepris. La rue a été fermée pendant un an
ce qui a découragé nos acheteurs potentiels. Aujourd’hui, ceux
qui ne connaissent pas la rue de Paradis ne pourront jamais y
tomber par hasard. Et venir chez nous. D’ailleurs, nous faisons
l’essentiel de notre chiffre d’affaires grâce à internet. Quant à
notre clientèle, elle est majoritairement sur l’Ile-de-France. »
Le « plus » de cette honorable maison réside dans sa faculté
à personnaliser cette céramique immaculée sur commande.
À moins d’être un éléphant, n’hésitez pas à entrer dans ce
magasin de porcelaine.
21, rue de Paradis (Xe) - 01 47 70 22 80 - M° Gare de l’Est
www.maisonporcelaine.com
42 CIGALE JANVIER 2008
ESCAPADE
18H00
Parfum vanille
En passant sous la très belle porte Saint-Denis
(sorte d’Arc de Triomphe miniature) on prolonge la visite du Xe par le XXL. Voire le X. En
d’autres termes, le sexe et la confection cohabitent notoirement le long de la rue Saint-Denis pour le meilleur et, souvent, le pire. Pour
autant, on ne boudera pas le folklore qui s’y
maintient grâce aux jeunes (et moins jeunes)
femmes qui tiennent le mur ; grâce aussi aux
cohortes d’Indiens et de Pakistanais en train de
pousser des chargements de fripes de mauvais
goût qui finiront dans des vitrines clinquantes
tenues par de grosses filles peroxydées, tannées
à l’UV et chaussées de bottes mexicaines. Ce
déguisement n’est certes pas celui de Marlène
qui gère la boutique « Des filles à la vanille »,
rue d’Alexandre, où une gamme originale de
parfums exclusifs à la vanille (mais aussi au
patchouli…) saura redonner à nos compagnes
un goût de bonbon.
2, rue d’Alexandrie
M° Strasbourg-Saint-Denis
19H00
Et plus si affinités…
Le Xe regorge de restaurants, de boîtes et de théâtres, de spectacles en
tout genre – y compris en mauvais genre – mais, pour ceux qui prisent
l’encanaillement et « l’exotisme » intra muros, le spectacle de ses rues est
une manière de dépaysement qu’on cultivera sans modération…
CIGALE JANVIER 2008 43
ESCAPADE
FOCUS
star
du
canal Saint-Martin
La
par Christian Rol
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R
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L
A
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IS
R
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Au bord du canal Saint-Martin remodelé, l’atelier de Cristallerie
Schweitzer est le seul îlot rescapé du XIXe siècle industrieux,
prolongement du génie français. Les grandes et petites fortunes
y viennent confier leurs verres ébréchés ou commander des
folies onéreuses.
U
n beau soleil bas d’hiver
traverse la verrière pour
inonder un atelier à la Dickens baignant encore dans son jus
au point qu’on croirait une reconstitution. Des poulies accrochées au
plafond ocre commandent dans
un fracas tolérable des meules à
polir le cristal ; d’antiques établis
accueillent des verres, des plafonniers, des photophores, fioles et
tant d’autres vestiges s’échelonnant
44 CIGALE JANVIER 2008
depuis le XVIIe siècle jusqu’au XVIe
arrondissement. Le seul critère pour
bénéficier des soins miraculeux dispensés par Brunella et Angeline :
que les sujets soient en cristal. Et
pour cause puisque nous sommes
ici à la Cristallerie Schweitzer, la référence mondiale qui traite encore
aujourd’hui d’égal à égal avec les
prestigieuses maisons Baccarat, Lalique, ou Cartier. Cela n’exclut pas
le particulier – vous et moi – qui,
moyennant 10  pourra espérer
récupérer une flûte à champagne
bêtement gâtée par un passage au
lave-vaisselle, un antique encrier ou
tel bouchon des années trente endommagé dans leur état d’origine.
Les doigts de fée des deux jeunes
femmes accomplissent des miracles
insoupçonnés sous la protection
débonnaire et paternaliste de René
Agogué, le conservateur et gestionnaire de ce lieu où s’entassent les
FOCUS
souvenirs. « Nous refaisons à l’identique à partir d’ébauches conçues par
des souffleurs que nous sélectionnons.
90 % de notre clientèle est composée
de particuliers. L’avenue Foch, des
antiquaires de New York, des têtes
couronnées et quelques stars nous
confient leurs trésors. Mais j’ai une
grande tendresse pour ces gens modestes qui, au soir de leur vie, veulent
laisser à leur descendance ces objets
qu’ils ont connus en bon état. Il y a
beaucoup d’affectif dans ces murs et il
n’est pas rare que des petites gens laissent échapper une larme quand elles
récupèrent leurs biens restaurés. L’aspect matériel vient bien loin après les
souvenirs d’une vie… ». La famille
Nicolas (le célèbre caviste) a racheté cette cristallerie dans les années
ESCAPADE
30 pour la confier au gendre Albert
Schweitzer (l’homonyme du bon
Docteur) tailleur sur cristal qui,
à sa mort il y a une quarantaine
d’années, verra la maison reprise
par ses deux plus anciens compagnons. René Agogué est là depuis
trois ans (« je suis un usurpateur »,
confie-t-il amusé) qui redonne une
impulsion à cette vieille maison et
un rayonnement mondial et profite
au quartier du canal Saint-Martin
voué à une triste branchitude.
L’enthousiasme, la bonne humeur
et le talent de ses vestales achèvent
de perpétuer l’esprit français dans
ce qu’il a de plus noble.
84, Quai de Jemmapes (Xe)
M° République - Tél : 01 42 39 61 63
CIGALE JANVIER 2008 45
ABONNEMENT
MAI 2006
MARS 2006
DÉCEMBRE 2006
OCTOBRE/NOVEMBRE 2006
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
AU PARISIEN
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
AU PARISIEN
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
AU PARISIEN
S’ÉCHAPPER EN FAMILLE
Annabelle Milot chez
FRANÇOIS-XAVIER
DEMAISON
ART ET CULTURE
Bons plans
théâtre
FLORENCE FORESTI
PARIS GALÈRE
Circulation
et pétitions
SANTÉ BIEN-ÊTRE
Le pain, indispensable
à notre équilibre
SECRETS DE TENDANCE
L’hiver en noir
Américains
Bastille
ESCAPADE
Le temps des jacqueries
Hélène
ANNABELLE MILOT CHEZ
LE PARIS SECRET DE
de
L’Île
Saint-Louis
ANNABELLE MILOT S’INCRUSTE DANS LA PROMO DE
Fougerolles
"RUNO3OLO
OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER
OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER
OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER
HISTOIRE DE PAIN
ANNABELLE MILOT DANS L’INTIMITÉ DE
!LEXANDRA,AMY
Clovis Cornillac
ESCAPADE
Promenade en Flandre
côté peinture
ESCAPADE
À VOLONTÉ
à Belleville
KARL ZÉRO
PARIS AILLEURS
BONS PLANS
le regard
L’INVITÉ DE TONY GOMEZ
PARIS ENQUÊTE
Noël en vitrine
Quand le chocolat
tient Salon
PARIS PLAISIR
PARIS NOCTURNE
des
SECRETS DE TENDANCES
Anne en minéral
PARIS NOCTURNE
Rencontre
avec
François Marcantoni
Le pain au Moyen Âge
PARIS PLAISIR
BAINS DE MINUIT
PARIS GALÈRE
HISTOIRE DU PAIN
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
AU PARISIEN
L’INVITÉ DE TONY GOMEZ
LE PUY DU FOU
OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER
MAI-JUIN 2007 N°12
FÉVRIER 2007
N°9
MARS 2007
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
AU PARISIEN
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
AU PARISIEN
Les
SECRETS DE CUISINE
font de la
dizaines
résistance
bons plans
d’invitations
Entrez
PARIS ENQUÊTE
La Saint-Valentin
pour tous
petits théâtres
SPÉCIAL WEEK-END
("(/&;
L’IVRESSE
DU POUVOIR
8&&,&/%4
SECRETS DE VIGNES
ESCAPADE
dans le
LE BILLET ÉCOLO
D’ANTOINE WAECHTER
Où passer
week-end
de mai ?
Marais
SPORT
&/"-4"$&
LA SÉRÉNITÉ
DU MAÎTRE SHAOLIN
L’orgasme au chocolat
L’HYMNE au PAIN
de Jean-Patrick CAPDEVIELLE
SECRETS DE NATURE
Les conseils
de la
Fondation Brigitte Bardot
TVS
BMTBDF[WPVTDPN
ANNABELLE MILOT
À L’AVANT-PREMIÈRE DU FILM JEAN DE LA FONTAINE, LE DÉFI
AVEC
ANNABELLE MILOT : INCRUSTE LORS D’UN DÉJEUNER AVEC
3ARA&ORESTIER 6INCENT0EREZ
DE
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1BSJTf"MTBDFIFO5(7
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OFFERT PAR VOTRE ARTISAN BOULANGER
&/"-4"$&
Elisa Tovati
TVS
-EDEIROS
!NTOINEDE#AUNES
L’INVITÉE DE TONY GOMEZ
BMTBDF[WPVTDPN
ANNABELLE MILOT : UNE JOURNÉE SHOPPING AVEC
-ARIA
ANNABELLE MILOT S’INCRUSTE AU 10e FESTIVAL
DE COMÉDIE DE L’ALPE D’HUEZ PRÉSIDÉ PAR
PARIS-AILLEURS
Découvrez le Gers,
patrie de d’Artagnan
("(/&;
8&&,&/%4
SECRETS DE CUISINE
SPÉCIAL ALSACE
Votez pour la planète
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N°17
LE MAGAZINEE
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N°15
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BOUL ANGE
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5 rue du Moulin - 08000 CHARLEVILLE-MEZIERES - Tél : 03 24 32 21 48
E-mail : [email protected]
N°11
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
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SPÉCIAL ART & CULTURE
S’ÉCHAPPER À PARIS
l’art du gout
AVRIL 2007
PARIS ENQUÊTE
UN TRAMWAY NOMMÉ PLAISIR
Ardennes de France
N°10
LE MAGAZINE
DE L’ART DE VIVRE
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ESCAPADE
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JANVIER 2008
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* pour 10 numéros, soit uniquement les frais d'affranchissement
Nom : ....................................................................................... Prénom : ...............................................................................................
Adresse : .....................................................................................................................................................................................................
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■ 1 an (10 numéros, soit 15 )
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Informatique et libertés : le droit d'accès et de rectification des données concernant les abonnés peut s'exercer auprès du Service abonnements.
SECRETS DE CUISINE
La
recette de
© G. Bedeau
Carine Teyssandier
Animatrice
de l'émission
Fiches Cuisines
Millefeuille
bio
de
tofu
mariné
( © recette Laurence Salomon)
au carvi et tombée d'épinard
POUR 4 PERSONNES
RÉALISATION : 20 MN
CUISSON : 10 MIN
>>> 600 g d'épinard • 1 poignée de jeunes pousses d'épinard • 1 kg de tofou en bloc (Tossolia) • 100 g de quinoa rouge
• 100 g de quinoa blanc • 1 c. à soupe de grains de carvi • 1 c. à soupe arômates (estragon, basilique, orthie, origan,
sariette) • 1 bouquet de persil plat • ½ bouquet de coriandre • 2 gousses d'ail • 2 citrons pressés • 2 oranges • 10 grains de
cardamone • 1 c. à soupe de purée de sésame blanche (hervé) • 2 c. à soupe de graines de sésame non décortiquées (bio)
• huile d'olive • shoyu bio (lima) • sel gris (TRÈS IMPORTANT)
>> Millefeuille
> Laver 600 g d’épinards, ne pas les essorer et les cuire 10 mn à
couvert. Lorsqu’ils sont encore un peu croquants, les égoutter
en les pressant, les émincer et les saler.
> Dans un bloc de tofou nature couper avec un emporte-pièce
de 7 cm de diamètre 2 cylindres. Puis couper 12 fines tranches
rondes de tofou (environ 2 mm d’épaisseur).
d’eau. Mixer afin d’obtenir une crème onctueuse et rectifier
l’assaisonnement.
>> Émulsion d’orange à la cardamome
> Peler 1 orange à vif et la couper en morceaux.
> Dans un blender, mettre les morceaux d'oranges, 2 c à s d’huile
d’olive, les grains de cardamome et quelques pincées de sel.
Mixer afin d’obtenir une émulsion qui nappe la cuillère.
> Disposer 4 tranches dans un plat. Répandre un filet de shoyu et >> Jeunes pousses d’épinards
d’huile d’olive et parsemer de quelques grains de carvi.
> Répartir une fine couche d’épinards sur les tranches de tofou > Peler 1 orange à vif en coupant de fins quartiers.
et les recouvrir de 2 autres tranches. Verser de nouveau un filet > Laver délicatement 2 poignées de jeunes pousses d’épinards
de shoyu et d’huile d’olive et saupoudrer d’aromates.
> Renouveller l'opération épinards/tofou/gouttes de shoyu et
d’huile d’olive et parsemer de grains de carvi.
>> Duo de quinoa rouge et blanc
> Laver 100 g de quinoa rouge et 100 g de quinoa blanc.
> Les placer dans une cocotte avec 1 fois ½ leur volume d’eau
salée. Cuire à petit feu à couvert pendant 15 mn.
>> Crème de tofou aux herbes
> Hâcher la coriandre grossièrement, couper en morceau l'ail
dans un robot, mettre les chutes de tofou, le persil plat
et la coriandre, l’ail, 1 citron pressé, un filet de shoyu et
et réserver.
>> Crème de sésame acidulée
> Dans un récipient creux mélanger 1 c. à soupe de purée de
sésame blanche avec 1 c. à café de shoyu, un filet de jus de
citron et ce qu’il faut d’eau afin d’obtenir une crème qui nappe
la cuillère.
>> Gomasio
> Dans une poêle à sec torréfier à feu doux 2 c à soupe de
graines de sésame non décortiquées avec ¼ de c à café de sel.
Ecraser dans un mortier afin d’obtenir le gomasio.
> Chauffer les millefeuilles 10 mn à 170° C four non ventilé.
CIGALE JANVIER 2008 47
HISTOIRE DU PAIN
La reine
des
boulangeries
par Arsène Corvec
OIS
LA GALETTE DES R
© N. Schiffmacher
Si le 6 Janvier
est la fête des
rois, cette date
est également la
fête des pâtissiers
qui chaque année
nous régalent
de galettes
truffées de fèves.
48 CIGALE JANVIER 2008
A
vant que de devenir l’épiphanie chrétienne, la manifestation de la reconnaissance du
Christ par le monde, la fête des
rois fut, dans l’Antiquité romaine
et polythéiste, le jour des Saturnales célébrées en l’honneur du dieu
Saturne.
Des Saturnales
aux Rois Mages
Le principe générait des fêtes beaucoup moins austères que celles prô-
nées par le christianisme puisque,
durant cette période, les maîtres
laissaient aux esclaves toute latitude
pour s’amuser au cours d’orgies
dont Horace et Virgile relateront le
caractère résolument paillard pour
ne pas dire païen, à faire rougir le
Marquis de Sade. En ces temps
heureux, les notions de Bien et de
Mal n’existaient pas encore alors
même que la fève était déjà présente aux cours de ces ripailles où celui
– ou celle – qui avait tiré la figurine
s’assurait la place de roi ou de reine
d’un soir. De là à parler de la Fève
du Samedi soir il n’y a qu’un pas
que l’Église triomphante se fera fort
de ne pas franchir en gommant de
son calendrier l’événement au profit de la solennelle visite dominicale
à l’enfant Jésus de Balthazar, Melchior et Gaspard, les Rois mages.
Naissance
d'une tradition
Exit donc les bacchanales et la fête
des sens ; bonjour, repas de famille
et couronnes en carton. Heureusement, les galettes succulentes demeurent, et les fèves en porcelaine
(ou plastique) ont succédé dès 1870
au symbolique haricot. De cette galette, chaque année meilleure si l’on
sait où la prendre, la chronique nous
assure que sa recette actuelle serait
née à Besançon où l’on se contentait
d’une pâte feuilletée recouverte de
sucre et de beurre. Heureusement, la
formule a évolué vers des sommets
savoureux (la crème d’amande n’y
est pas étrangère) dont chaque pâtissier garde jalousement le secret.
HISTOIRE DU BOULANGER
Lauréats
de la meilleure
galette 2008
1 Thierry LEPINEUX
2 Philippe GOULEY
3 Pascal FLANDRIN
4 Stéphane LELAN
5 Paul BABOIN
6 Jacky RENOUF
7 Claude BESNIER
8 Guillaume JULIEN
9 Stéphane LOUVARD
10 Catherine ALUNNO
(78100)
(78100)
(94220)
(92100)
(92400)
(93400)
(75007)
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Jacky Milcent
est le Lauréat
de la Galette
des rois 2006,
milles saveurs
de Jacky Milcent
© N. Schiffmacher
Les
par Arsène Corvec
D
ans le quartier des ministères,
il en est un plus important
que les autres : le ministère
des bonnes choses où Jacky Milcent se penche chaque nuit sur
des dossiers cuisants que ses clients
plébiscitent depuis des décennies.
Car, outre ses pains, cet artisan
boulanger de grand talent est un
spécialiste des pâtisseries et le créateur d’un nougat succulent. Sans
parler (ou plutôt si, parlons-en !)
de ses Galettes des rois. « La recette
est relativement simple. Ce qui fait la
différence, c’est le dosage et le choix
des produits. L’équilibre repose sur le
feuilletage et une bonne frangipane.
Moi, il me faut trois ou quatre jours
pour faire un bon feuilletage, pas trop
gonflé. Après il y a les proportions à
respecter entre la crème d’amande
et la crème pâtissière. » Ce respect
scrupuleux des proportions, et le
choix des produits (des amandes de
Californie dans son cas) ont valu à
Monsieur Milcent les honneurs de
ses pairs, du public et des grands
médias. « Cela faisait quelques années que j’étais dans les quatre ou cinq
premiers et j’ai été très flatté d’emporter le concours ». Quant aux répercussions, elles sont incommensurables. « Passer deux ou trois minutes
au journal de Jean-Pierre Pernod a
un impact extravagant. Désormais, à
ma clientèle déjà très nombreuse, s’en
une distinction
au service de
la tradition qui
consacre le goût
du métier et le
savoir-faire.
est greffée une autre venue de banlieue et d’autres quartiers. » Et une
réputation flatteuse a parcouru le
monde ; jusqu’au Japon et en Australie. Les ministères alentour, eux,
consacrent leurs « petits déjeuners »
(l’essentiel de l’activité de nos chers
gouvernants) aux viennoiseries de
Jacky Milcent qui s’honore surtout
de la présence fidèle depuis des années d’une foule nombreuse qui
prise autant ses pains que sa pâte
à choux et ses clafoutis. L’accueil
toujours radieux du personnel est
une valeur ajoutée qui à elle seule
mériterait un autre prix…
52, rue du Bac (VIIe)
Tél : 01 45 48 98 23
CIGALE JANVIER 2008 49
SECRETS DE CHEF
Chaque mois, un artisan boulanger-pâtissier
vous propose ses recettes gourmandes.
recette
de Christian Vabret
© N. Schiffmacher
La
Meilleur Ouvrier de France
Les Palmiers bio
POUR 25 GRANDS PALMIERS
TEMPS TOTAL DE PRÉPARATION : 60 MIN
TEMPS DE CUISSON : 20 MIN
>>> 1 kg de farine T55 • 20 g de sel • 500 g d’eau
• 100 g de beurre fondu • 500 g de beurre • 150 g de sucre
>> Feuilletage
> Pétrir la pâte avec la farine, le sel, l’eau et 100 g de beurre
fondu.
> Laisser reposer la pâte ¼ d’heure sous un plastique pour éviter
qu’elle ne craque.
> Ajouter ensuite les 500 g de beurre au milieu de la pâte.
> Plier la pâte en quatre parts égales, puis en trois.
> Incorporer le sucre semoule à chaque fois que l’on plie la pâte.
> Remettre la pâte ¼ d’heure au réfrigérateur.
> Recommencer toutes ces étapes en rajoutant le reste des 150 g
> Remettre tout à plat à 3 mm d’épaisseur.
> Replier en quatre et couper en tranche épaisse de 2,5 cm.
>> Cuisson
> Faire chauffer le four à 220°.
> Poser les palmiers à plats sur du papier de cuisson.
> Bien accentuer la caramélisation du sucre afin d’obtenir une
couleur ambrée.
50 CIGALE JANVIER 2008
© N. Schiffmacher
de sucre.