Panorama de l`industrie technologique à Bruxelles
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Panorama de l`industrie technologique à Bruxelles
PANORAMA DE L'INDUSTRIE TECHNOLOGIQUE À BRUXELLES Communiqué de presse CONFÉRENCE DE PRESSE LE 21 JANVIER 2004 A cheval sur la production matérielle et les activités de services, l'industrie technologique occupe une place importante à Bruxelles tant en termes de contribution au développement économique régional qu'en termes d'emplois occupés. Mais si l'industrie technologique est présente à Bruxelles depuis longtemps, les visages qu'elle offre ont changé notamment avec le développement des services. Soucieuse d'éclairer d'un jour nouveau les différentes facettes de ces changements, Agoria Bruxelles a demandé à l'Observatoire bruxellois du Marché du Travail et des Qualifications de réaliser un bilan du secteur. Une vaste enquête a ainsi permis de brosser un large panorama de l'industrie technologique contemporaine. Au total, cent septante-quatre entreprises ont collaboré à l'enquête. Elles occupent 25.510 personnes, ce qui correspond à 66% de l'emploi technologique bruxellois. Prestation de services au sein de l'industrie technologique bruxelloise Dans un contexte urbain où la part occupée par le tertiaire est importante et toujours en croissance, l'un des objectifs de l'analyse était d'apprécier un éventuel redéploiement d'activités de production matérielle vers des activités de services. L'enquête a ainsi montré, au sein de l'industrie technologique bruxelloise, l'importance en 2002 de la prestation de services qu'ils soient informatiques, commerciaux et de support ou encore liés à la production. Alors qu'un peu plus de la moitié des entreprises interrogées étaient considérées comme prestataires de services sur la base des statistiques administratives, ils représentent après examen plus de 7 entreprises sur 10. Aujourd'hui, près d'un tiers de l'emploi lié aux technologies de l'information et de la communication du pays est exercé en Région bruxelloise tandis que plusieurs poids lourds des activités de commercialisation, d'installation et d'entretien y ont leur centre nerveux. En outre, parmi les entreprises de production, une sur cinq preste également en 2002 des services, tout comme cinq ans auparavant. Au total, seulement 23% des entreprises sont exclusivement actives dans la production. Ces dernières occupent cependant 30% des travailleurs et génèrent 47% de l'ensemble du chiffre d'affaires. L'industrie technologique bruxelloise : un acteur économique important Aujourd'hui, avec environ 36.500 salariés, l'industrie technologique bruxelloise représente près de 50% des activités ‘industrielles' de la Région. Le profil de l'emploi est cependant spécifique à cette industrie. Monde à forte dominance masculine, on y trouve également davantage de navetteurs, d'ouvriers et de peu qualifiés, contrairement aux travailleurs plus âgés qui y sont moins représentés. Le secteur important du transport et, en particulier, de l'automobile, influence toutefois les caractéristiques de l'emploi technologique bruxellois. A l'exclusion du transport, certaines conclusions s'estompent, voire s'inversent : le taux de navette passe de 75% à 67%, la part des ouvriers dans l'emploi salarié se réduit de 38% à 23% contre 19% pour la Région tandis que la représentation des diplômés de l'enseignement primaire passe nettement sous la moyenne régionale (3% contre 11%). Enfin, dernière spécificité analysée : l'emploi technologique bruxellois est moins flexible avec seulement 4% de travailleurs à temps partiel et 4% également de contrats à durée déterminée, contre 17% et 8% au niveau de l'emploi régional tous secteurs confondus. Par ailleurs, le chiffre d'affaires moyen généré par l'industrie technologique bruxelloise est élevé. Il est de 13 millions € par entreprise. Un tel montant n'est cependant pas atteint par chaque entreprise. En effet, de grandes variations ont été constatées entre celles-ci. Les entreprises d'au moins 200 salariés assument ainsi une grande partie du chiffre d'affaires du secteur tout comme les prestataires de services commerciaux et de support dont la plupart occupe un nombre important de travailleurs. Si les entreprises technologiques bruxelloises génèrent, tant en amont qu'en aval de leur activité, de l'emploi et de la création de richesses, ces variables sont difficilement chiffrables. L'étude a cependant montré que le marché bruxellois ou national occupe une place privilégiée, la majorité des entreprises interrogées y écoulant leurs produits ou y prestant leurs services. Par rapport au marché intérieur, les exportations contribuent toutefois davantage au chiffre d'affaires global de l'industrie technologique. Par ailleurs, plus de 8 entreprises sur 10 traitent avec des fournisseurs situés en Région bruxelloise. Près de 4 entreprises sur 10 déclarent même que leurs fournisseurs y sont majoritairement localisés. Enfin, la sous-traitance comme forme de flexibilité organisationnelle n'est pas négligée par l'industrie technologique puisque près de huit entreprises sur dix sous-traitent une ou plusieurs de leurs activités. Cette sous-traitance bénéficie également aux entreprises de la Région bruxelloise, certaines des activités sous-traitées leur étant généralement confiées, de manière parfois exclusive. C'est le cas notamment de l'entretien ou de la sécurité du bâtiment, des services administratifs ou encore de la restauration collective. Conditions conjoncturelles difficiles Par rapport à ces premières données socio-économiques, l'enquête a également confirmé les conditions conjoncturelles difficiles auxquelles les entreprises bruxelloises sont confrontées : tendance à la baisse tant de l'emploi (-7,4%) que du chiffre d'affaires (-8,7%) et investissements postposés, voire supprimés. Les mauvais résultats de ces trois dernières affectent donc les anticipations des entrepreneurs pour les deux prochaines années : une entreprise sur deux parle d'une relative stabilisation de son chiffre d'affaires, 20% envisagent même une diminution de celui-ci. Facteurs d'optimisme En dépit du ralentissement économique, certains éléments mis en avant par l'étude, comme les intentions d'embauche, les pratiques de formation, les activités de recherche et développement et les perspectives d'évolution anticipées, constituent des facteurs d'optimisme à l'aube de la reprise économique. Malgré les conditions conjoncturelles difficiles, une entreprise sur deux projette encore d'engager du personnel dans un avenir proche. Il est même question d'une augmentation du personnel auprès de quatre sociétés sur cinq. Les entreprises envisagent d'engager principalement des informaticiens, des ouvriers qualifiés et des fonctions techniques. Ces trois groupes de fonction ont été cependant 2 davantage cités comme source de difficultés de recrutement. Quant à déterminer pourquoi, même en période de basse conjoncture, sept entreprises sur dix expriment des difficultés à pourvoir les postes vacants, ce sont principalement des explications de nature qualitative qui ont été avancées : un niveau de formation insuffisant, des connaissances linguistiques faibles ou encore des qualifications techniques spécifiques à l'industrie technologique qui font défaut. Il faut encore ajouter qu'une entreprise sur trois a dû dans le passé renoncer à recruter, faute de candidats adéquats. Au niveau de la gestion des ressources humaines, la quasi totalité des entreprises investit dans la formation, et ceci afin de maintenir les compétences requises pour l'exercice du métier. Si les entreprises de plus petite taille sont relativement moins concernées, elles restent néanmoins majoritaires à développer des pratiques de formation. Les domaines de formation privilégiés, voire les besoins de formation relevés, sont ceux qui faisaient défaut dans le chef des candidats aux postes à pourvoir, à savoir l'informatique, les langues et les domaines techniques propres aux différents secteurs de l'industrie technologique. En matière de recherche et développement, une certaine vitalité du secteur ressort également puisque 35% des entreprises interrogées réalisent de telles activités. Cette proportion d'entreprises innovantes augmente encore lorsque l'on prend en considération les sociétés appartenant à un groupe dont la prise en charge de la recherche et développement se fait en dehors de Bruxelles. Enfin, les entreprises technologiques bruxelloises sont nombreuses à développer de nouveaux services, produits et technologies de production leur permettant de satisfaire au mieux les attentes et besoins de leur clientèle, voire de conquérir de nouveaux marchés. Au niveau des perspectives avancées pour les deux prochaines années, si le développement des services a la cote auprès d'une entreprise sur deux, les autres types d'évolution, tels que par exemple le développement de produits sur mesure ou à la demande du client, la création d'un site WEB, l'introduction de nouveaux logiciels, les contacts commerciaux avec de ‘nouveaux' pays vers qui exporter, sont également chacun cités par plus d'une entreprise sur quatre. Atouts et évaluation de la Région bruxelloise comme lieu d'implantation Au total, 9% des entreprises interrogées déclarent avoir l'intention de quitter la Région, ce qui entraînerait une perte de 3.200 emplois si ce projet se concrétisait. Cette donnée doit cependant être traitée avec prudence. En effet, l'enquête ne permet pas de connaître les entreprises décidant de venir s'implanter à Bruxelles et donc de calculer le gain ou la perte nette d'emplois. Les points négatifs relevés par les entreprises en voie de délocalisation : manque d'aides financières, taxes locales et régionales, problèmes de mobilité et de sécurité, changements organisationnels et bâtiments inadaptés. Mobilité, matière grise, raisons historiques, qualité de l'environnement…, autant de raisons qui peuvent motiver les entreprises à s'implanter en Région bruxelloise. Pour l'industrie technologique, ce sont essentiellement des raisons historiques, la clientèle et sa proximité ainsi que le lieu de domicile de l'employeur qui expliquent leur implantation à Bruxelles. Quant à l'évaluation de leur implantation bruxelloise, les entreprises ont finalement peu de griefs. Leur plus grande satisfaction s'exprime au niveau de la proximité des infrastructures de transport, des clients, du centre urbain et des grands axes routiers. L'étude peut être téléchargée à l'adresse internet suivante : www.orbem.be (sur les pages de l'Observatoire/Publications et études). 3