noyau dur de la pauvrete au senegal

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noyau dur de la pauvrete au senegal
NOYAU DUR DE LA PAUVRETE AU
SENEGAL
Par
Oumar Diop DIAGNE
Salimata FAYE
Ousmane FAYE
INTRODUCTION
Questions pratiques pour lutter contre la pauvreté
qui est pauvre ?
de quoi il est pauvre ?
Différence des approches pour identifier les pauvres
Divergence des profils de pauvreté
Problèmes aux décideurs politiques
INTRODUCTION
Approches:
- Approche 1 : procéder à un classement des différentes mesures et d’en
choisir la plus pertinente
Limites :
- le critere qui precede un tel classement
- demarche très restrictive
- Approche 2 : combiner plusieurs mesures de pauvreté afin de capturer le
phénomène dans toutes ses dimensions.
INTRODUCTION
Indicateurs du PNUD
Ce caractère multidimensionnel de la pauvrete a ete pris en compte à
travers ses indicateurs Phares : IDH et IPH
Faiblesses : Difficilement comparables pour par exemple les pays
d’Afrique subsaharienne
CONTEXTE DU SENEGAL
Petit pays sahélien
PNB/tête de 500 US$
155ème classement Banque Mondiale (2000)
Réforme économique
⇒ croissance de 5% en moyenne durant une décennie sans recul
significatif de la pauvreté.
⇒ DSRP pour réduire la pauvreté de moitié en 2015.
PROBLÉMATIQUE
- Cerner le phénomène de la pauvreté sous toutes les dimensions
- Identifier les plus démunis
- Fournir à la politique économique des informations rigoureuses pouvant
permettre une intervention en vue de lutter efficacement contre la
pauvreté.
Revue des travaux sur la pauvreté au
Sénégal
ESP (1991)
- MEF (1993)
- Banque mondiale (1995)
ESAM I (1994-1995)
- Ndiaye (1999)
- DSRP (2001)
- Daffé et al (2001)
- Cissé (2003a)
Revue des travaux sur la pauvreté au
Sénégal
Ces travaux ont certes beaucoup contribué à mieux
connaître le phénomène de la pauvreté.
Limite: ils ont tous adopté une approche essentiellement monétaire
présentant quelques limites d’ordre méthodologique.
Revue des travaux sur la
pauvreté au Sénégal
Approches alternatives
- MEF (2000)
- Ki et al (2000)
Faiblesse :
- les inégalités entre les ménages ignorées
- le choix de ligne de pauvreté
- KI et al (2004) ont tenté de dépasser cette limite mais ont exclu de
l’indice composite de richesse les actifs agropastoraux minorant ainsi les
actifs des ménages ruraux.
La méthode de l’ICP suivi dans celui-ci fait face à une multiplicité de ligne
de pauvreté.
Le noyau dur de la de pauvreté
Définition : le noyau dur (ND) est l’ensemble des individus ou ménages qui
cumulent les différentes formes de pauvreté
Identification de ce noyau dur : Intersection de N ensemble de pauvreté
Graphiquement il correspond au chevauchement entre les différents
Indicateurs de pauvreté.
Le noyau dur de la de pauvreté
NOYAU DUR
APPROCHE MONETAIRE
APPROCHE DE PATRIMOINE
APPROCHE MULTIDIMENSIONNELLE
Le noyau dur de la pauvrete
Propriétés du Noyau dur
- Il est robuste et pertinent
- Il intègre une quantité importante d’informations permettant de
cerner la pauvreté dans toute sa complexité.
- Il peut être utilisé pour des comparaisons intertemporelles et
régionales.
METHODOLOGIE
Deux contraintes pour le choix des indicateurs
- Disponibilité des données
- Nécessité de limiter le nombre d’indicateurs
Trois indicateurs retenus
- Indicateurs de pauvreté monétaire
Ravallion (1994), MEF (2004)
- Indicateur de privation relative
Townsend (1979)
- Indicateur composite de patrimoine
RESULTATS
Les différentes mesures de pauvreté englobent-elles les mêmes
individus ou recouvrent des groupes distincts ?
Les pauvres cumulent-ils les mêmes symptômes ?
Pour répondre à cette question, nous avons procédé à une analyse
comparative des différents profils de pauvreté issus des
indicateurs retenus. Ensuite, nous avons examiné les aires de
convergence entre ces trois profils.
RESULTATS
1. Profils des ménages pauvres selon l’un des indicateurs.
Le niveau de pauvreté varie selon les mesures.
Indicateurs
Dakar
ACU
Rural
Pauvreté
monétaire
36,3%
49,2%
62,5%
66%
66%
46,2%
36,5%
44,3%
47,5%
Pauvreté de
patrimoine
Pauvreté
relative
RESULTATS
2. Profils des ménages pauvres selon au moins deux indicateurs.
Dakar
ACU
Rural
Pauvreté monétaire et
privation relative
40%
47%
46%
Pauvreté relative et
pauvreté de patrimoine
47,4%
51%
23%
Pauvreté monétaire et
pauvreté de patrimoine
44,4%
60%
36%
RESULTATS
3. Pauvres sous toutes les mesures : le noyau dur de la
pauvreté
. Noyau dur et disparités régionales
Le profil suivant le milieu de résidence présente une prévalence
plus élevée dans les villes de province et à Dakar (16,9%) que
dans le Monde rural.
Les principales poches de noyau dur de la pauvreté en zone
urbaine se trouvent:
. Dans la partie sud du pays: Kolda (35%), Ziguinchor(30%)
. Dans les axes: Fatick (32%)-Kaolack(29,7%) et
Thiès(23%)- Diourbel (24%).
RESULTATS
3. Pauvres sous toutes les mesures : le noyau dur de la pauvreté
. Noyau dur et disparités régionales
Ces résultats sont surprenants au regards des profils de pauvreté jusqu’ici
Établis (Cissé, 2003; MEF,2004)
Cette relative importance du noyau dur urbain tient son origine au fait que:
. les standards de vie dans ce milieu sont plus élevés que ceux en
milieu rural,
. les inégalités y sont plus élevées,
. Le transfert de pauvreté dû l’exode rural.
RESULTATS
3. Pauvres sous toutes les mesures : le noyau dur de la pauvreté
. Aspects sociologiques du noyau dur
Quand on considère les caractéristiques du chef de ménage selon l’ESAM2,
il apparaît que:
. les ménages dirigés par les femmes sont plus pauvres
. Les jeunes de moins de 30 ans chef de ménage dans les autres
centres urbains et en milieu rural sont plus touchés par la pauvreté,
contrairement à ce qui est observé à Dakar.
. Les célibataires dirigeant un ménage sont moins touchés par l’extrème
pauvreté décrite par le noyau dur.
RESULTATS
. Pauvres sous toutes les mesures : le noyau dur de la pauvreté
. Noyau dur et taille du ménage
Le portrait du noyau dur suivant la taille du ménage dégage une influence
singulière de la démographie sur le bien être.
Dans le milieu urbain, les taux d’incidence sont croissants avec la taille du
ménage.
La situation est totalement différente dans le monde rural. Ce profil est
fortement influencé par le fait que ce sont les petits ménages qui manque
le plus d’avoirs dans cette zone.
RESULTATS
3. Pauvres sous toutes les mesures : le noyau dur de la pauvreté
. Noyau dur , niveau d’instruction et maché du travail
Le noyau dur est circonscrit aux ménages dirigés par des personnes non
instruites ou faiblement instruites.
L’extrême pauvreté est absente chez les chefs de ménage ayant fait des
études secondaires ou supérieures.
L’impact positif de l’enseignement primaire qui apparaît clairement sur les
données du milieu urbain l’est moins en zone rurale.
RESULTATS
3. Pauvres sous toutes les mesures : le noyau dur de la pauvreté
. Noyau dur , niveau d’instruction et maché du travail
La diffusion des effets de l’instruction sur le bien être semble passer par le
marché du travail.
. A Dakar une proportion élevée des ménages dirigés par des
chômeurs, inactifs, agriculteurs, ouvriers, les indépendants agricoles et
non agricoles appartient au noyau dur.
. Les proportions sont encore plus fortes lorsque l’on considère la
situation prévalant dans les autres centres urbains.
. La configuration change quelque peu lorsqu’il s’agit du milieu rural.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
La présente étude a tenté d’introduire, pour le Sénégal, le concept de
noyau dur qui permet de contourner les problèmes d’inclusion et
d’exclusion posés pas les indicateurs traditionnels.
Malgré des difficultés méthodologiques, l’étude s’est appuyée sur la
combinaison de trois indicateurs de pauvreté, pour faire apparaître
d’autres facettes de la pauvreté vécue au Sénégal.
La mise au point de ces indicateurs par zone de résidence a mis en
lumière la nécessité de distinguer la pauvreté rurale de la pauvreté dans la
capitale et les autres centres urbains.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
L’analyse du noyau dur montre que 1 ménage sur 7 soit 1 individu sur 8
manque de revenu pouvant lui permettre de faire face à ses besoins
immédiats, éprouve des difficultés à accéder à la modernité et pire, a des
perspectives sombres du fait d’une absence de qualification.
Elle montre que l’extrême pauvreté n’est pas seulement un défaut de
ressources monétaires mais qu’elle est avant tout un manque de capacités
et d’opportunités de se mettre en valeur.
Les populations vivant dans le dénuement total, bien qu’étant réparties sur
tout le territoire sont particulièrement fréquentes en villes.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Les principales caractéristiques des ménages constituant le noyau dur
sont le manque de qualification et par conséquent d’emploi stable et
socialement valorisant.
Du point de vue statut matrimonial, les veufs et divorcés constituent des
groupes particulièrement à risque.
La répartition géographique montre que l’extrême pauvreté est plutôt
répandue en milieu urbain des régions du sud et du centre. Ce qui
constitue un paradoxe dans la mesure cette partie du pays présente les
meilleures agro écologies.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Mais cette situation semble découler du niveau faible des infrastructures
pouvant permettre la mise en valeur des potentialités que renferment ces
zone.
Les résultats établis par l’étude apportent des riches renseignement pour
la politique économique notamment pour la mise en oeuvre de la stratégie
de lutte contre la pauvreté.
Les évolutions récentes notées dans l’ensemble sur les indicateurs de
pauvreté, en particulier sur celui du noyau dur laisse transparaître que la
croissance est une arme majeure dans le combat contre l’extrême
pauvreté. Mais c’est une condition suffisante pour l’éradiquer.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Des stratégies spécifiques ciblant les groupes vulnérables devraient être
d’un apport important
Les stratégies devraient englober un renforcement des capacités des
populations et établir, à travers une meilleure répartition des
infrastructures, les conditions permissives de la mise en valeurs des
potentialités et donc de la création de richesse.
Dans cette perspective, il conviendrait de discriminer entre la moitié nord
et la moitié sud.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
En plus de la politique de développement des investissements publics, une
plus grande sécurité (dans la Casamance) apparaît comme impératif à un
meilleur épanouissement des populations.
La prise en compte dans l’élaboration et la mise en oeuvre des
programmes de spécificités culturelles semble nécessaire pour garantir
un meilleur succès des stratégies.
…………FIN
& Merci de votre attention