Les comportements adoptés par la direction
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Les comportements adoptés par la direction
LIVRE BLANC Les comportements adoptés par la direction influent sur les résultats des programmes de mieux-être au travail Le modèle ILHD Shivani Parihar et Michael J. Rouse École de gestion Ivey Université Western London, Ontario, Canada Copyright ©Ivey Business School. 2014 RÉSUMÉ Nous passons en revue et synthétisons la littérature publiée sur les facteurs déterminants de l’efficacité des programmes de mieux-être au travail et nous proposons le Modèle d’implication et de leadership de la haute direction (ILHD). Ce modèle montre les éléments constituants de l’implication exigée des gestionnaires du niveau supérieur lorsqu’on établit les bases du mieux-être dans une organisation. Il montre en outre les comportements idéaux et les priorités auxquels doivent aspirer ces dirigeants lorsqu’ils mobilisent les employés en faveur de ce type d’initiatives liées à la santé. Nous pensons que ce modèle met en lumière les comportements que doit adopter la haute direction pour assurer le succès d’un programme de mieux-être au travail et qu’il pose les fondements de la recherche future dans ce domaine. CONTEXTE Le bien-être et la productivité des employés sont essentiels à la prospérité d’une organisation. Un nombre plus élevé de comportements qui sont à risque pour la santé des employés peut se traduire par des coûts importants de soins de santé et des niveaux de productivité moindres en raison de l’absentéisme et du présentéisme ( Cancelliere et collègues, 2011; Parks et Steelman, 2008). Des études laissent entendre que 50 % de l’état de santé d’une personne résultent de comportements et que 75 % des coûts liés aux soins de santé peuvent être réduits en modifiant les comportements se rapportant au style de vie (Rosen et Spaulding, 2009). Par conséquent, pour diminuer les frais médicaux qui sont liés aux habitudes de vie malsaines des employés et pour accroître la productivité, un nombre grandissant d’organisations encouragent leurs employés à adopter des comportements plus sains en instaurant des programmes de mieux-être (Rosen et Spaulding, 2009). Une analyse des programmes de mieux-être a permis aux chercheurs de constater que les entreprises qui mettent en place ce type de programmes enregistrent un rendement de leur investissement représentant 3,27 $ par dollar investi. En outre, l’absentéisme baisse et génère déjà un rendement du capital investi (RCI) de l’ordre de 2,73 $ par dollar quelques années à peine après la mise en place du programme ( Baicker, Culter et Song, 2010). D’autres études montrent que le RCI peut atteindre jusqu’à 6 $ par dollar investi dans le cas des programmes de mieux-être complets et bien gérés (Baun, Berry et Mirabito, 2010). Les programmes de mieux-être au travail prévoient un éventail de modifications de comportements et d’initiatives de formation visant à aider les employés, et souvent même leurs personnes à charge, à adopter un style de vie plus sain. Parmi les activités prévues par les programmes de mieux-être, se trouvent des groupes de soutien, des séances d’exercice physique, des consultations sur les habitudes alimentaires saines et des examens physiques annuels (Weiner, Lewis et Linnan, 2008). En 2010, un sondage mené aux États-Unis auprès d’employeurs a permis d’établir que 74 % des entreprises qui ont un programme de frais médicaux à l’intention de leur personnel ont également mis en place au moins un programme de mieux-être au travail (Lerner et coll., 2013). Pour que ces programmes de mieux-être aient un effet sur les mesures de résultat en matière de santé de tous leurs employés, les entreprises doivent mettre au point leur stratégie santé pour qu’elle touche le plus grand nombre d’employés possible, y compris ceux atteints de maladies chroniques ou de problèmes de santé graves -- ou ceux qui ne souffrent ni de l’un ni de l’autre de manière à pouvoir prévenir l’apparition de tout risque pour la santé. La haute direction joue un rôle important dans le programme de promotion de la santé de l’organisation, et nous pensons que son implication est nécessaire à la réussite de ces programmes. Dans le présent document, nous examinons la littérature publiée sur l’influence des hauts dirigeants au sein de l’organisation et leur comportement à l’égard de la mise en place d’un programme efficace de mieux-être au travail à l’intention des employés. Forts de nos constatations, nous créons le Modèle d’implication et de leadership de la haute direction (ILHD) qui analyse les responsabilités des hauts dirigeants à l’égard de l’établissement d’un programme réussi de mieux-être dans leur organisation, y compris l’instauration d’activités et de valeurs particulières. Enfin, nous partons du postulat que des recherches importantes seront faites dans l’avenir pour perfectionner notre modèle. La mobilisation des dirigeants, condition du succès La faible participation des employés aux activités prévues empêche parfois de récolter les avantages des programmes de mieux-être au travail. La participation des employés s’entend des employés qui s’engagent activement et délibérément dans un programme de promotion de la santé proposé par leur employeur (Linnan et coll., 2001). Souvent, les participants d’un programme de mieux-être sont des personnes qui ont déjà des habitudes de vie saines, tandis que les employés qui en tireraient le plus de profit prétendent qu’ils n’ont pas le temps d’y participer et n’en comprennent pas le but (Zoller, 2004; Chapman, 2006). De plus, ces employés affirment souvent qu’ils ne sont pas au courant des activités proposées au titre du programme de mieux-être ou que la santé ne fait pas partie intégrante de la stratégie de l’organisation ni de son infrastructure. D’autres obstacles nuisent à la participation des employés, notamment le manque d’intérêt à modifier leurs comportements, la difficulté de maintenir les nouveaux comportements à long terme et l’absence de mesures d’incitation officielles proposées par l’employeur (Schult et coll., 2006). La faiblesse de la participation peut donc nuire à la réalisation des avantages des programmes de mieux-être au travail et faire en sorte que ces programmes soient jugés inefficaces (Linnan et coll., 2001; Schult et coll., 2006). On peut soutenir qu’il incombe à la haute direction d’influencer l’opinion des employés qui ne prennent pas part aux activités de mieux-être et de créer une atmosphère qui incite les employés à améliorer leurs comportements en matière de santé. Les dirigeants des organisations influencent plusieurs des résultats traditionnels des organisations, notamment l’attitude des employés et leur engagement, de même que la performance sur les plans organisationnel et économique (Barling, Christie et Hoption, 2011). Dans cet ordre d’idée, la littérature permet de conclure que le succès des programmes de mieux-être au travail est lié à l’implication des cadres supérieurs, cela en raison de leur poste, de leur standing et de leur pouvoir (Brown, Trevino et Harrison, 2005). Un leadership bien exercé aura une influence sur l’atteinte des objectifs des personnes, des équipes et de l’organisation dans son ensemble. Souvent, la haute direction peut inspirer et motiver les employés à adhérer à la mission de l’organisation et les aider à composer avec les changements. En outre, la présence de hauts dirigeants qui prennent position en faveur des initiatives de mieux-être de l’organisation contribue à la crédibilité du programme aux yeux des employés. Ces derniers sont plus enclins à participer aux programmes de mieux-être lorsqu’ils ont confiance qu’un leadership véritable existe pour guider l’organisation ( Linnan et coll., 2001). Par exemple, dans un autre contexte, une étude qui s’interrogeait sur la manière dont les dirigeants pouvaient influencer le «virage vert» d’une organisation en modifiant les comportements des employés a conclu qu’un leadership transformationnel exercé en tenant compte de l’environnement était l’approche la plus efficace (Barling et Robertson, 2013). Ce style de leadership transformationnel implique de convaincre et d’inspirer les employés à s’engager moralement à penser non seulement à ce qui est le meilleur pour eux en particulier, mais à des comportements bénéfiques pour l’environnement naturel qu’ils peuvent embrasser. Barling et Robertson (2013) indiquent que cette approche du leadership par la direction permet d’établir des liens significatifs avec les employés pour qu’ils puissent transférer leurs valeurs concernant l’environnement, discuter des préoccupations en ce qui touche les priorités environnementales et -- sans doute est-ce le comportement le plus influent -- donner eux-mêmes l’exemple par leurs propres comportements environnementaux. Goldstein, Griskevicius et Cialdini (2007) ont constaté qu’en faisant en sorte que les employés puissent suivre l’exemple d’un dirigeant, on leur permet de faire l’économie d’efforts qu’exigeraient les processus décisionnels cognitifs et, au bout du compte, d’adopter plus rapidement le comportement voulu. Le leadership transformationnel vise à influencer certains comportements qui permettent aux employés de comprendre mieux les valeurs de leurs dirigeants et de leur organisation et, finalement, à donner une idée claire de leur rôle et à les sensibiliser davantage (Beehr et Glaser, 2005; Arnold et coll., 2007; Nielsen et coll., 2008). Cette forme d’implication par un dirigeant dans un domaine particulier est dite «leadership transformationnel spécialisé» ou «leadership transformationnel spécifique d’un domaine» (Barling, Loughlin et Kelloway, 2002; Judge et Piccolo, 2004). Suite à cette étude, on a examiné la possibilité d’appliquer ce comportement spécialisé des dirigeants au leadership transformationnel spécifique du domaine de la santé. On a peu étudié le leadership propre au domaine de la santé, mais les théoriciens de la promotion de la santé mentionnent souvent que l’engagement manifeste d’un dirigeant à l’égard du mieux-être de ses employés est essentiel au succès des programmes de promotion de la santé de l’organisation (Zimolong et Elke, 2006). Une étude réalisée en Suède à propos d’un organisme de services sociaux a révélé l’importance d’une préoccupation visible de la direction à l’égard de la santé de ses employés (Dellve, Skagert et Vihelmsson, 2007). Une métaanalyse vient confirmer cette constatation et valide ces découvertes en montrant la corrélation positive entre le leadership transformationnel et le bien-être au travail (Kuoppala et coll., 2008) que l’on explique par le fait que le leadership transformationnel spécifique à la santé englobe des comportements, notamment accepter la responsabilité du bien-être des employés, traiter de questions concernant le bienêtre, choisir la stratégie de promotion du mieux-être au travail et encourager les employés à participer aux activités. De plus, non seulement cette attitude des dirigeants est nécessaire à l’efficacité des initiatives de mieux-être, mais la constance à long terme de cette implication des dirigeants est tout aussi cruciale (Mullen, Kelloway et Teed, 2011). Ainsi que le démontrent les constatations ci-dessus, essentiellement, le niveau de mobilisation et d’implication des dirigeants est un indice révélateur de l’efficacité des programmes de mieux-être au travail mis en place dans une organisation. LE MODÈLE D’IMPLICATION ET DE LEADERSHIP DE LA HAUTE DIRECTION (ILHD) Ainsi que nous l’avons indiqué précédemment, on s’est interrogé sur le rôle nécessaire de l’implication des hauts dirigeants et de leur engagement à l’égard des programmes de mieux-être au travail, en s’intéressant plus particulièrement à leur effet sur la structure organisationnelle d’une entreprise et les comportements des dirigeants. Dans la présente revue, nous travaillons à élaborer un modèle que les cadres de la haute direction pourront utiliser et appliquer dans leur organisation pour mettre en place des programmes de mieux-être au travail qui connaîtront du succès. Les cinq éléments de l’implication qui sont exigés de la haute direction pour qu’un programme de mieux-être au travail soit efficace sont l’harmonisation et le soutien organisationnels, la communication appropriée, la participation personnelle, l’engagement des ressources et la délégation appropriée des responsabilités (Figure 1). P1a. Harmonisation et soutien organisationnels P1e. Délégation des responsabilités P1b. Communication Implication de la haute direction P1d. Engagement des ressources P1c. Participation FIGURE 1. Modèle ILHD proposé. Pour qu’un programme de mieux-être au travail soit efficace, il faut prendre en considération les comportements et les actions de la direction qui influencent la participation des employés aux initiatives en matière de santé. Harmonisation et soutien stratégiques : Le rôle de la haute direction Harmonisation de la stratégie de l’organisation Les hauts dirigeants sont responsables de l’élaboration de la stratégie de l’organisation. Des études indiquent que, pour qu’un programme de mieux-être au travail connaisse du succès, les cadres du niveau supérieur doivent s’engager à consacrer le temps et les efforts nécessaires pour que ce programme fasse partie intégrante de la stratégie de l’organisation (Ginn et Jean, 2003; Della et coll., 2010; Allen, 2002). Des études montrent également la nécessité de réaliser l’harmonisation stratégique des objectifs de promotion de la santé et des processus fondamentaux de l’entreprise si l’on veut atteindre de bons résultats en matière de participation et de santé (Zoller, 2004; Arozullah et Heller, 2001). Schult et collègues (2006) donnent appui à ce point de vue et établissent que, dans la culture d’une organisation saine, l’environnement de travail a un effet positif sur la santé individuelle et la valeur de l’entreprise. De ce fait, la direction devrait mettre en place des objectifs et des plans qui s’harmonisent avec la stratégie de l’organisation. Elle devrait également faire campagne en faveur de l’amélioration de la santé des employés et fixer des objectifs annuels pour favoriser leur bien-être (Della et coll., 2008). En outre, Hopkins et collègues (2012) révèlent qu’il incombe à la direction d’assurer que les initiatives en matière de mieuxêtre demeurent une préoccupation centrale continuelle de l’organisation, parce que l’on constate que les programmes de mieux-être qui remportent moins de succès bénéficient moins du soutien constant des dirigeants, particulièrement lorsque se posent les défis de la mise en oeuvre. Environnement facilitant Il faut des niveaux importants de soutien de la part des dirigeants à l’égard des programmes liés à la santé qui influent sur les activités de l’organisation à long terme et sur ses politiques et ses méthodes (Della et coll., 2008; Chu et Dwyer, 2002; Taitel et coll., 2008; Preece et coll., 2012). Rhoades et Eisenberger (2002) ont passé en revue 70 études pour examiner la question du soutien organisationnel perçu par les employés et ont constaté que les employés se sentaient tenus d’aider l’organisation à mener à bien ses projets et à atteindre ses objectifs lorsqu’ils percevaient le soutien organisationnel. Middlestadt et collègues (2011) donnent appui à cette constatation dans une étude portant sur des travailleurs de services auxiliaires qui bénéficieraient grandement de participer à un programme de mieux-être au travail, en faisant valoir que, pour accroître la mobilisation des employés à l’égard du programme, la direction doit s’assurer que le soutien des superviseurs peut être constaté de manière évidente par les employés. On peut penser, de ce fait, que le soutien perçu des superviseurs et la participation aux programmes de promotion de la santé au travail sont corrélés (Bono et coll., 2007; Kowlessar et coll., 2010; Seaverson et coll., 2009; Rhoades, 2002). Par exemple, Glasgow, Hollis, Ary et Lando (1990) ont découvert que des caractéristiques précises du milieu de travail, notamment le soutien perçu de la part de la direction, permettaient de prévoir la participation des employés à un programme de cessation du tabagisme offert au travail. On trouve d’autres informations pertinentes appuyant cette corrélation dans une étude de cas portant sur quatre organisations qu’ont menée Cole et collègues (2009). Ces derniers ont constaté que le soutien de la direction était élevé au moment où les programmes de mieux-être avaient été mis en place mais qu’il avait diminué au fil du temps, ce qui avait nui à leur performance. Le niveau d’intérêt et d’implication des dirigeants a baissé et ceux-ci ont commencé à exprimer leurs doutes quant à la faisabilité des activités du programme. Les employés ont eu l’impression que le programme n’avait plus l’appui des dirigeants et, de ce fait, ils ont réduit à leur tour leur implication et leur participation (Cole et coll., 2009). La direction peut manifester son soutien à l’égard d’un programme en disant que le niveau de bien-être des employés est un indicateur important du succès de l’organisation et en investissant dans le capital humain par le biais d’initiatives de promotion de la santé (Della et coll., 2008). Della et collègues (2008) expliquent que ce soutien de la direction peut être manifesté en mettant en place des mesures incitatives à l’intention des employés pour les encourager à rester en santé et à réduire tout comportement à risque élevé, ou en intégrant des couvertures de frais médicaux et des programmes d’assurance qui appuient la prévention et la santé, ou encore en créant des comités qui procurent du soutien aux employés participant aux programmes de mieux-être. En outre, selon Allen (2002), le soutien de la direction pourrait aussi être offert sous la forme de récompenses pour l’amélioration de la santé ou de formations à l’égard de certaines activités visant le mieux-être, et il est essentiel que celles-ci soient adaptées de façon que les employés puissent être soutenus de manière constante et motivés à adopter des comportements plus sains (Allen, 2002). Culture organisationnelle Les valeurs et les perspectives de la haute direction à l’égard des programmes de mieux-être au travail aident à mettre en place une culture d’organisation qui encourage les employés à participer activement aux initiatives de l’entreprise se rapportant à la santé (Baun, Berry et Mirabito, 2010; Green et Lovato, 1990). Plusieurs études viennent appuyer l’idée que la principale tâche du dirigeant d’une organisation consiste à créer une culture organisationnelle qui fait la promotion de l’amélioration de la santé des employés et de l’organisation et se traduit par l’adhésion des employés à des nouvelles politiques et méthodes en matière de mieux-être (Chu et Dwyer, 2002; Chu, Breucker et Harris, 2000). Baun, Berry et Mirabito (2010) ont indiqué qu’en façonnant de plus petites cultures dans le milieu de travail, les cadres intermédiaires peuvent soutenir les efforts liés au mieux-être. Pour que la direction puisse adapter avec succès la culture d’une organisation, Chu et Dwyer (2002) proposent que les dirigeants se montrent proactifs et avantgardistes dans leur projet de façonner une culture du mieux-être dès le départ et d’établir un environnement favorisant la participation des employés. Confirmant ce point de vue, Baun, Berry et Mirabito (2010) ont constaté que la détermination du chef de la direction de la société Healthwise, Don Kemper, à intégrer le mieux-être dans la culture de l’organisation dès le départ en organisant fréquemment des réunions de personnel portant sur des activités de promotion de la santé, en tenant une journée annuelle du mieux-être et en présentant des conférenciers et des activités, lui a permis d’obtenir des résultats en matière de mieux-être qui ont tous été positifs. Yukl (2006) fait valoir que la direction doit procurer du soutien aux employés, puis se pencher par la suite sur l’élaboration d’objectifs de travail et le perfectionnement des compétences personnelles des employés, tout en mettant en évidence clairement les liens entre le travail de l’employé et les missions supérieures de l’organisation. Politiques et méthodes Bien que certains objectifs des programmes de mieux-être diffèrent en raison des besoins particuliers de chaque organisation, les chercheurs ont découvert que la mise en application par la direction de nouvelles politiques et méthodes organisationnelles en matière de mieux-être était l’un des secrets de l’efficacité des programmes de mieux-être (Henley, Herget et Stokes, 2006; Chu et Dwyer, 2002; Allen, 2002). Henley, Herget et Stokes (2006) ont constaté que, lorsque les chefs de la direction mettent en oeuvre des modifications apportées aux politiques et méthodes et créent des environnements de travail particuliers pour soutenir la stratégie de mieux-être de l’organisation, ils aident les employés à devenir plus actifs, à faire des choix alimentaires plus sains, à renoncer au tabac et à gérer le stress. On a établi que lorsque la direction donne activement accès aux ressources et aux activités de promotion de la santé pendant les heures de travail rémunérées des employés, la participation aux activités visant l’atténuation des risques pour la santé s’accroît (Hopkins et coll., 2012). Selon une autre étude donnant appui à cette affirmation, les employés sont moins gênés de prendre une pause-exercice et plus susceptibles de s’entraîner, si, par exemple, le chef de la direction adopte une politique visant à accorder du temps à cet effet pendant la semaine de travail (Baun, Berry et Mirabito, 2010). Une étude réalisée par Taitel et collègues (2008) confirme les constatations qui précèdent. Cette étude a permis de découvrir qu’après les mesures d’incitation, l’engagement à l’échelle de l’organisation constitue l’indicateur le plus robuste du taux de succès des bilans de santé et de productivité. Les recherches laissent entendre que l’engagement organisationnel à long terme compte pour une large part dans la culture du milieu de travail et l’environnement facilitant qui influencent fortement l’implication des employés (Taitel et coll., 2008). Le leadership exercé pour surveiller la stratégie globale et la mission de l’organisation, modifier les politiques concernant le milieu de travail et les méthodes de gestion et établir la culture organisationnelle représente un rôle crucial des cadres supérieurs. La revue de la littérature dont il a été question précédemment nous amène à formuler la proposition suivante : Proposition 1a. Les programmes de mieux-être au travail efficaces sont harmonisés avec la stratégie de l’organisation et soutenus par la haute direction à long terme. Des communications claires et fréquentes Lorsque les cadres supérieurs ne communiquent pas avec eux de manière suivie, les employés peuvent avoir de la difficulté à comprendre les priorités de l’organisation et peuvent donc être peu conscients de ce qui est important (Birken et Linnan, 2006). De nombreuses organisations affirment qu’elles accordent beaucoup d’importance aux programmes de mieux-être au travail, mais il arrive qu’au fond la haute direction ne réussisse pas à communiquer l’importance des initiatives de promotion de la santé, ce qui entraîne l’insuccès des programmes (Taitel et coll., 2008). Par contre, les chefs de la direction qui livrent régulièrement et efficacement des communications sur les programmes de mieux-être au travail ont tendance à obtenir de meilleurs résultats (Seaverson et coll., 2009; Langille et coll., 2011). Des études font état de méthodes de communication efficaces pour la direction, notamment les messages écrits publiés dans les bulletins d’information, de même que les annonces publiques et les réunions avec les employés ou les rencontres d’information sur la santé (Arozullah et Heller, 2001; Laing et coll., 2012). Les chefs de la direction qui mettent au point des stratégies de communication efficaces sur le bien-être des employés obtiennent de meilleurs résultats relativement à leurs programmes de mieux-être au travail. (Arozullah et Heller 2001; Langille et coll., 2011). De plus, Arozullah et Heller (2001) ont constaté qu’il était possible de mettre en place un système permettant un dialogue ouvert entre les employés de tous les échelons et la haute direction pour que soit abordée toute préoccupation ou réserve exprimée et soient maintenus le soutien aux employés et les missions en matière de mieux-être au travail. En complément de cette information, notons qu’une étude dont ont discuté Baun, Berry et Mirabito (2010) a révélé que lorsque la haute direction de Nelnet, une société de services de prêts, avait exigé sans avertissement ni autre communication préalable, que les employés se soumettent à des dépistages médicaux dans le but de renseigner les travailleurs sur leurs facteurs de risque pour la santé, la majorité des employés s’étaient montrés mal disposés à coopérer et ne comprenaient pas ce qui motivait la société. Cette dernière avait alors fait appel à des experts du mieux-être qui avaient mis l’accent sur la nécessité de communiquer rapidement et d’expliquer clairement la stratégie globale de mieux-être à long terme de l’organisation pour donner aux employés le temps de poser des questions et de se préparer aux changements. Les employés ont par la suite adhéré aux initiatives de mieux-être de Nelnet. En tant qu’éléments constituants du plan stratégique global de l’entreprise, les activités de communication concernant le programme de mieux-être au travail sont un facteur déterminant du soutien et de la participation des employés (Taitel et coll., 2008). Donnant appui à cette constatation, une étude menée par Laing et collègues (2012), qui ont évalué 23 petits milieux de travail dans une communauté rurale affichant des comportements à risque pour la santé, a permis d’établir que l’amélioration des connaissances des employés en matière de santé au moyen de communications utiles concernant les initiatives de mieux-être au travail contribuait de manière importante au succès des programmes. À la lumière de ce qui précède, nous formulons la proposition suivante : Proposition 1b. Il existe une corrélation entre des communications claires et constantes de la part de la haute direction et des programmes de mieux-être au travail efficaces. Une participation visible de la direction Pour être efficace, toute initiative de changement de l’organisation doit avoir un champion (Rosen et Spaulding, 2009). Lorsque les chefs de la direction accordent de la valeur à un mode de vie sain et affichent aux yeux des employés de bonnes habitudes en matière de santé, notamment en prenant part aux évaluations des risques pour la santé, en faisant des bilans de santé, en participant régulièrement aux activités de mieux-être offertes par l’entreprise ou en se joignant à des activités de mieux-être communautaires, la majorité des organisations suivront vraisemblablement leur exemple (Rosen et Spaulding, 2009). Au fond, pour que leurs efforts de promotion du mieux-être auprès des employés soient vus comme étant légitimes, les cadres supérieurs doivent faire de la santé une priorité personnelle. En agissant de la sorte, ils montrent qu’ils accordent de la valeur à la santé et qu’ils prennent des mesures pour protéger la leur. Whiteman, Snyder et Ragland (2001) ont réalisé une étude sur la consommation de tabac et d’alcool dans les forces armées et déclaré que l’efficacité du programme de mieux-être à l’égard de l’abandon de l’usage de ces deux substances et la participation au programme des hauts dirigeants étaient fortement corrélés. Lorsque les officiers supérieurs exerçant le commandement ont cessé de fumer, l’usage de la cigarette a par la suite diminué parmi leurs subordonnés (Elke, Gurt et Schwennen, 2011). Les études montrent que le succès des initiatives de promotion de la santé en milieu de travail dépend de divers comportements des dirigeants, et particulièrement de leur participation personnelle aux programmes en compagnie des employés (Elke, Gurt et Schwennen, 2011; Taitel et coll., 2008; Hopkins et coll., 2012). Ces constatations donnent appui à notre prochaine proposition. Proposition 1c. La participation des hauts dirigeants aux côtés des employés contribue au succès des programmes de mieux-être au travail. L’affectation des ressources aux initiatives de mieux-être Les études sur l’établissement des programmes de mieux-être montrent clairement que l’efficacité des initiatives en cette matière exige des investissements permettant d’améliorer la santé des employés et de réaliser des économies au chapitre des coûts liés aux soins de santé (Wells et coll., 2000; Merrill, Anderson et Thygerson, 2011). Il incombe à la direction de décider de l’affectation des ressources dans l’organisation. Les recherches menées par Crump et collègues (1996) ont permis d’établir que des facteurs relatifs au milieu de travail, et particulièrement les ressources organisationnelles, influencent avec force la participation des employés aux programmes de mieux-être au travail. Lorsque des champions ou des cadres supérieurs travaillent de manière remarquable à dégager des ressources pour des initiatives de mieux-être, les employés ont en général de meilleures possibilités d’améliorer leur santé au sein de l’organisation (Page et coll., 2009). Les domaines auxquels la direction doit affecter des ressources sont notamment la dotation en personnel, les activités des programmes et le temps, cela pour assurer que l’on offre un éventail de programmes qui plairont à l’ensemble du personnel (Taitel et coll., 2008). On peut penser également à la lumière de certaines constatations que le capital humain doit être affecté de manière stratégique et que la désignation d’un membre du personnel ou d’un comité chargé de la promotion du programme est un indice important de la présence d’un programme de mieux-être de grande envergure (Birken et Linnan, 2006). Dans d’autres études, Morrison et MacKinnon (2008) ont découvert qu’en disposant de ressources suffisantes attribuées par le chef de la direction, les cadres intermédiaires sont en mesure de consacrer le budget et toute ressource additionnelle exigée pour aider les employés à atteindre leurs objectifs de mieux-être. Proposition 1d. Les cadres de l’échelon supérieur doivent procéder à l’affectation de ressources pour assurer l’efficacité d’un programme de mieux-être au travail. La délégation des responsabilités Souvent le modèle hiérarchique régissant la mise en oeuvre du changement (à partir de l’échelon des cadres supérieurs) n’est pas la méthode la plus efficace de promotion du changement au sein de l’organisation (Handy, 1997). En général, le changement s’opère mieux si on en délègue la responsabilité à différentes personnes à travers l’organisation, et cela est extrêmement important dans le cas des initiatives de mieux-être. Plus on compte de personnes auxquelles on a confié des responsabilités officielles à l’égard du programme de mieux-être de l’organisation, plus le programme a des chances de connaître du succès avec le temps et plus il a des chances de faire partie intégrante de la culture de l’organisation (Birken et Linnan, 2006). Ce type de délégation peut prendre une variété de formes. L’adoption volontaire par les dirigeants du rôle de promoteurs du mieux-être est l’une des formes les plus efficaces (Taitel et coll., 2008). Dans une étude sur la chaîne de supermarchés HEB Grocery Stores, qui regroupe plus de 70 000 employés et environ 350 magasins, il a été établi que l’entreprise comptait plus de 500 champions du mieux-être dont chacun était attaché à un établissement particulier et 9, dont chacun était attaché à un district. Ces dirigeants participaient à des conférences téléphoniques mensuelles, à des webinaires de formation, de même qu’à un centre de ressources relatives au mieux-être en ligne (Baun, Berry et Mirabito, 2010). Les champions sont connus pour leur talent et leur habileté à influencer les comportements de leurs pairs et de leurs employés et à soutenir un objectif (Ergi et Frost, 1990). Par conséquent, ils sont capables de guider les employés pour qu’ils s’impliquent dans les programmes de mieux-être au travail (Della et coll., 2010). Les comités consultatifs des employés et les comités sur le mieux-être des employés – des groupes de porte-parole qui exercent une influence sur la promotion, la planification et l’élaboration des programmes de mieux-être au travail -- représentent une autre formule efficace de délégation des responsabilités (Taitel et coll., 2008; Sorensen et coll., 1992). On trouve d’autres informations pertinentes qui suggèrent que la seule présence d’un membre du personnel, qui serait par exemple gestionnaire du mieux-être à temps plein à l’échelle d’un service de l’organisation et serait engagé dans la planification de la promotion de la santé, est révélateur d’un milieu de travail qui s’est doté d’un programme efficace de mieux-être en milieu de travail (Birken et Linnan, 2006; Arozullah et Heller, 2001). Dans l’étude de Baun, Berry et Mirabito (2010) on peut voir que chaque organisation disposait d’un gestionnaire du mieux-être qui voyait à l’organisation et à l’administration d’un programme détaillé de mieux-être et qui en assurait la promotion avec succès à la grandeur de l’entreprise ainsi que la consignation des mesures de résultat permettant d’évaluer la performance du programme. Les gestionnaires les plus efficaces étaient avisés et avertis et prenaient soin de lier toutes leurs actions à la stratégie et à la culture de l’entreprise. D’autres études laissent entendre qu’un chef de la direction peut nommer une équipe composée de cadres supérieurs faisant partie du conseil (Preece et coll., 2012). On peut soutenir que ceux-ci réussissent souvent mieux parce que les décideurs sont alors directement intéressés au mieux-être et investissent davantage de temps, de ressources te d’efforts dans le programme. Proposition 1e. Les cadres de l’échelon supérieur doivent déléguer les responsabilités à l’égard du mieux-être au travail pour que le programme connaisse du succès. LES INCIDENCES SUR LA PRATIQUE Les constatations des recherches que nous avons passées en revue ici montrent les comportements idéaux en matière de leadership que doivent adopter les dirigeants pour influencer la participation aux programmes de mieux-être au travail avec l’objectif ultime d’améliorer la santé et le bien-être des employés de l’organisation. Même en l’absence de leadership de la part des dirigeants à l’égard du mieuxêtre, il y a toujours un certain degré de participation de la part de certains employés dans les programmes de mieux-être, mais il s’agit souvent de personnes qui affichent déjà des comportements sains. Il incombe aux dirigeants de mettre en place des programmes de mieux-être pour influencer et encourager les employés dont les comportements sont très à risque pour la santé et qui pourraient tirer grand profit de participer activement aux initiatives de mieux-être – et de mettre en place ces programmes spécialement pour ces employés. Les valeurs de la direction et son engagement à endosser et à soutenir les initiatives de mieux-être auront une incidence sur la mobilisation des employés et leur enthousiasme à s’impliquer, ce qui assurera l’efficacité du programme de mieux-être. La défense du programme par la direction doit cependant être sincère, cohérente, continuelle et visible. Une constatation importante, qui revient sans cesse dans les recherches, réside dans le fait que le comportement des hauts dirigeants, précisément parce que ceux-ci tiennent un rôle de pouvoir dans l’organisation, est un bon indice des résultats des initiatives de mieux-être. Ainsi que le montre notre modèle ILHD, les hauts dirigeants ont la responsabilité d’harmoniser les programmes de mieux-être pour qu’ils fassent partie intégrante de l’identité et de la culture des organisations. La responsabilité la plus importante des cadres de l’échelon supérieur consiste à exercer un contrôle sur la stratégie de l’organisation et, de ce fait, à modifier les politiques organisationnelles ainsi que leur style de direction pour mettre au point une culture facilitante qui fait la promotion du bien-être des employés. Non seulement il s’agit de la bonne mesure à prendre, mais il paraît de plus en plus évident qu’il s’agit d’un élément déterminant du succès de l’entreprise. La haute direction doit être consciente également du fait que la durabilité des programmes de mieux-être repose sur le soutien démontré et continu des dirigeants à l’égard du bien-être des employés. La recherche a établi que si l’engagement et les priorités de la direction changent une fois mis en place le programme de mieux-être, la possibilité d’édifier une culture de santé peut s’envoler, ce qui mènera à sa perte tout le programme de mieux-être. En conséquence, la haute direction doit – si elle compte profiter des avantages des programmes de mieux-être – s’engager à long terme à l’égard du mieux-être. CONCLUSION Le modèle ILHD proposé dans la présente revue a été mis au point à partir de revues et de synthèses de la littérature pertinente que nous avons réalisées. Il n’est pas étonnant de constater que, comme pour tout ce qui importe à une organisation, le succès dépend de l’engagement de la haute direction et des comportements des dirigeants que les employés voient comme des modèles de rôle. Nous répéterons ici que ce n’est pas uniquement ce que les dirigeants disent qui permet le changement, mais également ce qu’ils font réellement. Le modèle ILHD (voir Figure 1) montre que les hauts dirigeants doivent soutenir les programmes de mieux-être sur les plans suivants : 1) harmonisation et soutien, 2) communication, 3) participation, 4) ressources, 5) délégation. Comme pour la plupart des initiatives de changement dans l’organisation, rien n’est facile, mais lorsqu’il en va de la santé des employés et de l’organisation, le mieux-être vaut les efforts fournis. BIBLIOGRAPHIE ALLEN, J.D. «Building supportive cultural environments», dans M. O’Donnell, éd., Health promotion in the workplace, Albany (NY), Delmar, 2002, pp. 202-217. ARNOLD, K.A., N. 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