17 ANIVERSARIO y demás artículos ampliada _francés

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17 ANIVERSARIO y demás artículos ampliada _francés
Entre
26 et 28 d´octobre,
l'ANDCM a tenu différents
actes décentralisés dans 4
points du pays: à Tanger, au
nord, à Rabat (centre), Safi, au
sud et Bouarfa à l'est.
Le 26 octobre, ont eu lieu des meetings
dans les quatre villes. À Tanger, avec
l'assistance
d´une
centaine
de
personnes, des sections locales de
l'ANDCM d'Alhucemas, Ait Bouayach,
Imzouren, Tétouan, Larache et Tanger,
a eu lieu un meeting avec participation
d'un représentant de la CGT de
l'Espagne, de l'Association Joudour,
d'Attac Maroc et Attac Tanger, du
Comité de Tanger contre la hausse des
prix,
de
l'UNEM,
de
la
Voie
Démocratique et de VD Baasiste. La
pancarte qui présidait l´acte, reflétait
le contenu de cet anniversaire: «Il n'y a
pas de véritable changement sans la
participation des diplômés chômeurs».
Le 27 octobre, il y a eu des assemblées
de l'association pour débattre et
préparer le prochain congrès, en
cherchant
la
participation
et
l'implication de toutes les sections
locales de l'association.
Enfin, le 28 octobre, l'ANDCM est
sortie finalement à la rue, en exigeant
sa légalisation, avec une manifestation
massive en Bouarfa qui a parcouru les
rues de la ville. À Rabat, Safi et Tanger
ont eu lieu des sit-in qui, pendant deux
heures, se sont criées les consignes de
l'ANDCM, sans que des incidents se
produisent avec la policier.
Moutamid
1
Dix ports commerciaux, dont les
syndicats sont membres à part
entière
de
la
Coordination
nationale des syndicats des
ports
d’Algérie
(CNSPA),
connaîtront un arrêt total de
leurs activités le 12 novembre
prochain. La décision a été prise
avant-hier par la CNSPA à
l’issue d’une réunion qui s’est
tenue les lundi 3 et mardi 4
novembre courant à Alger.
A l’origine de cette montée au créneau
des représentants des 14 000 dockers,
plusieurs revendications et aussi la
décision prise par les pouvoirs publics
d’engager un projet de partenariat entre
les ports d’Alger et de Djendjen avec le
groupe émirati DP. World Dubaï. La
Coordination nationale des syndicats des
ports dénonce et rejette le projet
soumis au conseil d’administration de
l’EPAL (Entreprise portuaire d’Alger) du
27 octobre 2008 .
Sur un autre plan, les représentants
des dockers ont dénonçé le mépris
affiché envers les représentants légaux
des travailleurs des ports» et plaidé
pour «la résolution définitive du
problème des travailleurs journaliers et
la mise en place dans les plus brefs
délais du dispositif de négociation de la
convention de branches, arrivée à terme
en octobre 2008. La Coordination
rejette, par ailleurs, dans le fond et
dans la forme toutes les dispositions
prises dans le cadre de la convention
STH (gestion des ports pétroliers) .
Pour rappel, le dossier STH est relatif à
une filiale de Sonatrach, créée en
partenariat avec EP Arzew (20%), EP
Skikda (15%) et EP Béjaïa (5%). «La
Coordination nationale des syndicats des
ports, exprime son mécontentement de
l’évolution de ce dossier, dénonce la
démarche unilatérale des pouvoirs
publics (ministère des Transports,
Sogeports, ministère de l’Energie et les
P-dg des entreprises) et constate une
nouvelle fois que le partenaire social n’a
pas été associé aux différentes réunions
tenues en plusieurs séances, en l’absence
des représentants syndicaux..
La CNSPA a également fait part de son
inquiétude quant à la privatisation et aux
projets de partenariat dans la gestion
des ports. La CNSPA s’insurge contre
l’évolution du dossier lié à la gestion par
le groupe émirati DP. World Dubaï des
terminaux à conteneurs d’Alger et Jijel.
Les dockers demandent le gel ou
carrément la suppression du décret
exécutif
portant
séparation
de
certaines activités portuaires. Selon
eux, la modernisation du port n’est pas
tributaire de sa privatisation. «Nous
avons réalisé une meilleure performance
jusque-là. Si les autorités veulent
moderniser nos ports, elles n’ont qu’à
mettre à notre disposition les moyens
nécessaires», ont-ils affirmé.
2
ORGANISATIONS PRÉSENTES:
CGT-e (Espagne)
CNT (France)
SOLIDAIRES (France)
ANDCM (Maroc)
OBSERVATEURS:
ODT (Maroc)
CGTT (Túnisie)
Pateras de la Vida (Maroc)
Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc.
La commission syndicale de Voie Démocratique (Maroc)
a annoncé qu’elle ne participait pas à la réunion.
LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ ET LE CHÔMAGE
L’ANDCM (Maroc) adresse un dossier sur la
répression dont elle est victime, qui servira de
base pour une campagne de solidarité
internationale, pour sa légalisation, la garantie de
son droit d’expression et d’organisation, et la
vérité sur les assassinats de ses militants.
capitalisme; ce texte sera diffusé massivement
aux travailleurs/ses des différents pays.
Le rassemblement organisé par la CGT-e le 3
décembre, à Madrid, auquel les organisations
membres de la coordination sont invitées, sera
l’occasion de faire le point sur le lancement de
cette campagne.
Nous utiliserons les dates des réunions
ministérielles organisées dans le cadre de
l’Union Pour la Méditerranée, pour des
mobilisations sur des thèmes liés (emploi,
économie, éducation, transports, …), en mettant
en avant des sujets précis (par exemple,
mobilisation contrer le chômage et soutien à
l’ANDCM lors de réunions des ministres de
l’emploi, soutien à l’ODR lors de réunions des
ministres des transports, etc.).
Il a été aussi demandé d’organiser des solidarités
syndicales internationalistes, à l’occasion de
dates comme le 8 mars ou le 1er mai.
Les organisations membres de la coordination:
* sont invitées à participer au congrès de
l’ANDCM, qui se tiendra au Maroc, fin décembre
2008, notamment pour prendre part à un atelier
«luttes communes».
* se sont engagées à mener une campagne internationale de soutien à l’ANDCM, dans leurs pays
respectifs: signatures d’organisations syndicales,
d’associations de défense des droits de l’homme.
Celles-ci seront remises le 16 mai (date anniversaire de l’assassinat de Mustapha Hamzaoui,
militant de l’ANDCM), lors de manifestations
devant les ambassades et consulat du Maroc.
* enverront des délégations, le 16 mai, à
Khenifra.
CRISE DU CAPITALISME, CAMPAGNE CONTRE
LES POLITIQUES DE L’UNION EUROPÉENNE
Sur la base des idées du texte proposé par la
CGT (Espagne), il a été décidé
de rédiger un
texte
court,
signé
par
un
maximum
d’organisations syndicales qui refusent le
syndicalisme d’accompagnement du système
actuel, et au contraire pensent que « la crise
» doit nous amener à poser encore plus
clairement la question de la rupture avec le
MIGRATIONS
La coordination affirme le droit à la liberté de
circulation
et
d’installation,
appelle
les
travailleurs migrants à renforcer les syndicats,
et ceux-ci à intégrer les droits des migrants dans
leurs revendications et actions syndicales, sur les
deux rives de la Méditerranée.
SOLIDARITÉ AVEC LES OUVRIERS LICENCIÉS
DE TECTRA-SUNABEL
Les organisations membres de la coordination
après avoir entendu deux représentants des
ouvriers licenciés par leurs activités syndicales,
ont déclaré leur entier soutien au personnel de
Tectra-Sunabel, en lutte depuis plus d’un an
contre la répression antisyndicale.
La prochaine réunion sera organisée par l’Union
syndicale Solidaires (France), soit à Paris, soit
à Marseille. La date envisagée est le 20 juin.
Sont invitées pour cette réunion, les
organisations qui ont signé le manifeste.
Si des organisations signataires souhaitent
inviter d’autres organisations, il est nécessaire de
faire la proposition avant, et d’avoir l’accord de
tous.
3
Le bassin minier de Gafsa connaît
depuis le 5 janvier un mouvement
social d'une rare ampleur ; la
population de cette région souffre
d’un chômage endémique, de grande
pauvreté, des inégalités et des
effets
dévastateurs
de
la
corruption du pouvoir local. Face
aux
manifestations
pacifiques
quotidiennes mobilisant toutes les
catégories de la population, les
autorités tunisiennes ont préféré la
politique du pire, celle de la
répression tous azimuts.
La population du bassin minier de Gafsa
subisse, depuis le 5 janvier 2008, les
pires atrocités qu'un régime despotique
puisse infliger à « sa » population :
encerclement permanent par l'armée,
décès de quatre citoyens victimes de la
répression, torture, traitements inhumains et dégradants, emprisonnements
arbitraires consécutifs à des procès
iniques, partiaux et inéquitables qui ont
vu, entre autres, une enseignante (Mme
Zakia
DHIFAOUI)
écoper
d'une
condamnation (en appel) de 4 mois de
prison ferme pour avoir… participé à une
manifestation pacifique organisée par
les femmes de la région «sinistrée» de
Gafsa! . Le pouvoir tunisien a emprisonné
plus de 150 personnes du bassin de
Gafsa: jeunes, femmes, chômeurs,
syndicalistes, étudiants, enseignants...
Après la criminalisation «locale» de la
contestation pacifique dans le Bassin
Minier de Gafsa (sud ouest de la
Tunisie), avec son cortège de procès
iniques et de condamnations arbitraires,
voici que le régime despotique tunisien
s'attaque à présent à la solidarité des
tunisiens de l'étranger, avec les
déshérités de Gafsa.
Après Essghayer BELKHIRI (29 ans,
résident à Nantes) qui a subi des
traitements inhumains et dégradant
durant plus d'un mois, avant d'être
remis en liberté, c'est le tour de
Monsieur
Mouhieddine
CHERBIB,
Président de la Fédération des Tunisiens
pour une Citoyenneté des deux Rives
(FTCR), association de droit français
régie par la loi de 1901 (créée depuis
1974 !), d'être inculpé par le parquet de
Gafsa pour "appartenance à une bande,
participation à une entente établie dans
le but de préparer ou de commettre un
attentat contre des personnes ou des
biens" et "distribution, mise en vente,
exposition au regard du public,
détention en vue de la distribution, de la
vente, de l'exposition dans un but de
propagande de tracts et de bulletins de
nature à nuire à l'ordre public". M.
CHERBIB n'a commis d'autre «crime»
que celui d'avoir exprimé sa solidarité
avec ses concitoyens.
DÉCLARATION DU COMITÉ DE SOUTIEN
AUX HABITANTS DU BASSIN MINIER
DE GAFSA (PARIS)
• Il exprime, tout d'abord, son soutien
inconditionnel et indéfectible à M.
Mouhieddine CHERBIB
• Il considère qu'à travers l'accusation
abjecte proférée à l'encontre du
Président de la FTCR, ce sont tous les
4
tunisiens résidents à l'étranger qui se
trouvent gravement menacés dans leurs
libertés confisquées en Tunisie et
garanties par les pays d'accueil
• Il somme les autorités tunisiennes
d'abandonner,
sans
délai,
ladite
accusation outrancière, ainsi que les 51
autres accusations non moins infondées
lancées contre Adnane HAJJI et ses
camaradas
• Appelle toutes les organisations de
défense des droits humains, partis
politiques, et l'ensembles des citoyens,
notamment tunisiens en France, à
exprimer leur solidarité avec M.
CHERBIB et toutes les victimes de la
répression policière, car c'est de notre
liberté à tous dont il est question!
POUR QUE MOUHIEDDINE CHERBIB
PRÉSERVE SA LIBERTÉ
POUR LA LIBÉRATION DE TOUS LES
PRISONNIERS DU MOUVEMENT DU
BASSIN MINIER
POUR L'ABANDON IMMÉDIAT DES
POURSUITES ENGAGÉES CONTRE
TOUTES CELLES ET TOUS CEUX
QUI SONT EN ATTENTE D'ÊTRE
«JUGÉS»
POUR L'ABROGATION DE TOUTES
LES LOIS (TUNISIENNES)
SCÉLÉRATES ET
INCONSTITUTIONNELLE S QUI
CRIMINALISENT LA SOLIDARITÉ
ET L'EXERCICE DES LIBERTÉS
PUBLIQUES ÉLÉMENTAIRES
La liste des 38 personnes inculpées:
01- Fayçal Ben Omar
02 - Haftaoui Ben Toman
03 - Ali Jedidi
04 - Thameur Maghzaoui
05 - Ridha Ezzeddine
06 - Issam Fajraoui
07 - Mouadh Ahmadi
08 - Abdessalam Helali
09 - Mahmoud Raddadi
10 - Hedi Bouslahi
11 - Abdallah Fajraoui
12 - Mohamed El Balde
13 - Tarek H' limi
14 - Bechir Laabidi
15 - Adel Jayar
16 - Isamel El Jawhari
17 - Lazhar Ben Abdelmalek
18 - Mdhaffar Labidi
19 - Haroun Hlimi
20 - Taieb Ben Toman
21 - Boubaker Ban Boubaker
22 - Radhouane Bouzayane
23 - Makram Mejdi
24 - Adnane Ají
25 - Sami Ben Ahmed (Amaydi)
26 - Othamn Ben Othamn
27 - Ghanem Chriti
28 - Mahmoud Helali
29 - Boujemaa Chriti
30 - Abid Khélaifi
31 - Habib Khédhir
32 - Rachid Abdaoui
33 - Hassen Ben Abadía
34 - Mohsen Amidi
35 - Maher Fajraoui
36 - Ridha Amidi
37 - Elfahem Boukadous
y 38 - Mouhieddine Cherbib
5
Au cours des derniers mois, le
terme le plus répété est celui de
crise. Mais la question que nous
devons nous poser est: de quelle
crise parlons-nous?
Le modèle de croissance de cette
décennie a suivi les consignes de la
mondialisation économique et a approfondi le fossé entre les pays du Nord et
du Sud, en soumettant ces derniers aux
diktats du FMI, de la BM et de l'OMC.
Ce modèle s’est fondé essentiellement
sur
la
spéculation
financière,
l’exploitation de l’immigration,
la
déprédation de l’environnement, la
flexibilité des conditions de travail et
le démantèlement des services publics.
Ces caractéristiques sautent aux yeux
dans les secteurs considérés comme les
plus dynamiques: le secteur immobilier
et principalement le secteur financier,
fondé sur la spéculation, celui de
l’énergie, de l’alimentation, des matières
premières, de l’armement… et le
mouvement virtuel des capitaux.
C’est cette situation qu’ils appelaient
«croissance, prospérité, miracle, etc.»,
alors que la réalité était déjà celle
d’une authentique crise pour une
grande partie de la société européenne
et mondiale, mais spécialement dans les
pays du sud où la pénurie quotidienne, la
destruction des droits syndicaux déjà
faibles et des services publics, l'abandon de nombreuses zones marginales,
(dans le cas du Nord de l'Afrique,
spécialement des zones des imazighem)
frappent depuis longtemps la vie de
vastes couches de la population
En ce moment, nous devons être
conscients que le CHÔMAGE et la
PRÉCARITÉ ne cessent d’augmenter,
que les POLITIQUES FISCALES ne
bénéficient qu’au capital, que les
PRIVATISATIONS des entreprises
rentables et des SERVICES PUBLICS
se multiplient en même temps qu’on
nationalise les banques en faillite.
Comme depuis des années, ON
PRIVATISE LES BÉNÉFICES ET ON
SOCIALISE LES PERTES.
Dans l´espace de l´U.E., le capital,
les gouvernements, le patronat et le
syndicalisme d´acompagnement prétendent que «leur crise» soit payée
encore une fois par les mêmes: les
travailleurs et les travailleuses escroqués au travail et socialement par les
«réformes du travail» et les politiques
de consommation insoutenable qui ont
fait disparaître tout ce qui est
collectif et public et qui garantissait
les droits sociaux pour toutes et tous.
Ce processus mondial de retour en
arrière, dans l'Union Européenne, est
démontré avec clarté dans le processus
profondément antidémocratique d'imposition parlementaire d'un traité/constitution rejeté plusieurs fois par des
référendums.
Cette imposition s’accompagne d’autres
mesures et directives qui, jointes à
l’autonomie accordée à la Banque
Centrale Européenne, constituent le
6
germe d’une authentique dictature
économique. Nous voulons parler du
Traité de Lisbonne cautionné par le
syndicalisme majoritaire pour imposer la
flexibilité du travail et la totale liberté
de licenciement. De la directive
Bolkenstein
qui
nous
impose
le
démantèlement des services publics. De
la directive de la honte, directive sur le
retour des immigré-e-s, qui restreint les
mouvements et les droits des personnes
migrantes. Et de la dernière en date, la
directive des 65 heures sur la durée du
travail qui prolonge le temps de travail
et élimine la vie sociale personnelle.
Mais c’est dans l’arrière-cour de l'Union
européenne, les pays du Nord de
l'Afrique, que ce processus révèle ses
aspects les plus criminels. D'une part, on
renforce l'appui de l'UE aux régimes
dictatoriaux de la zone, qui jouent le
rôle
des gendarmes de l'Europe
forteresse et qui sont payés avec de
l´argent et avec le renforcement de leur
appareil répressif; et d’autre part on
développe la pénétration économique, en
cherchant le contrôle du marché
énergétique des pays maghrébins,
(grands producteurs d'hydrocarbures,
électricité et phosphates), du secteur
touristique et immobilier, la pénétration
de l'agrobusiness, la création de zones
franches
qui
vont
devenir
les
“maquiladoras” de l'Europe, (en profitant de la main d'œuvre bon marché et
sans droits, des exonérations fiscales et
des terrains bon marché).
Le statut avancé pour le Maroc, signé
par l'UE en octobre, et les différents
accords avec l'Algérie, la Tunisie et la
Libye, renforcent ce rôle du Maghreb
comme arrière-cour de l'UE. Et ce qui
est plus grave: ils supposent un
appauvrissement accéléré de vastes
couches de la population de ces pays,
l'expulsion de centaines de milliers de
paysans de leurs terres, l'imposition de
conditions de travail proches à l'esclavage dans les usines, le renforcement des
appareils répressifs, la perte de droits
et la saignée continue de l'émigration qui
continue à fournir l'UE en main d'oeuvre
bon marché et sans droit, sur les deux
rives de la Méditerranée.
Face à cette réalité, nous avons besoin
d’une culture de la résistance contre le
consumérisme, contre la croissance pour
la croissance sans buts collectifs. Nous
avons besoin d'une culture de la
solidarité et de l´appui mutuel entre des
pays où nous partageons des espaces
communs, géographiques et historiques.
Nous avons besoin de descendre dans la
rue pour arrêter cette machine à
désordre, à injustices et à inégalités
appelée économie de marché ou
capitalisme, et de construire, au travers
de la coopération et de la solidarité, une
société qui respecte l’environnement, le
travail digne, l´égalité entre les peuples,
le temps de vie collective des personnes,
le tout lié à la production de biens
sociaux suffisants pour tous et toutes.
Il nous faut nous mobiliser dans notre
quotidien. Riposter de manière active
dans nos pays, et avancer toutes et
tous ensemble vers une GRANDE
MOBILISATION UNITAIRE CONTRE
LES POLITI-QUES DE L'UNION
EUROPÉENNE
de
toutes
les
organisations oppo-sées à la logique
néolibérale. Cette mobilisation doit
servir à apporter une réponse active
et visible à la crise du capital.
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En France, les questions migratoires sont au cœur de l’actualité
politique et sociale depuis plusieurs
décennies, et ont toujours servi à
alimenter les fantasmes dont le
capitalisme a besoin.
Mise à part la brève et imparfaite
période de l’après élection présidentielle
de 1981, les lois sur l’entrée et le séjour
des étrangers n’ont eu de cesse d’aller
plus avant dans la précarisation du
«statut» d’étranger.
La dernière réforme du Ceseda (Code de
l’entrée, du séjour des étrangers et des
demandeurs d’asile) en 2007 est un des
textes les plus discriminant et répressif
depuis les lois Pasqua de 1986 qui a mis
des milliers de personnes en situation
irrégulière.
Outre sa philosophie coercitive, il a
vocation à trier les étrangers selon les
besoins de l’économie nationale, et à
produire des travailleurs malléables,
tant leur statut reste précaire.
La circulaire du 22 août 2007 relative
aux autorisations de travail met en place
un système qui laisse supposer de
potentielles régularisations liées au
travail salarié, sans les garantir. Est
prévu un arsenal restrictif concernant
l’emploi des migrants en dépit des
principes
de
non-discrimination,
affirmés jusqu’alors par la Constitution.
Les critères recensés par cette
circulaire
restent
totalement
à
l’appréciation des préfectures.
Un arrêté ministériel du 18 janvier 2008
fixe une liste exhaustive des métiers
ouverts à l’immigration de travail dans
un cadre réglementaire très limitatif,
sans oublier les accords bilatéraux
passés avec les pays de depart (à titre
d’exemple, la France a signé une
convention avec le Sénégal, dans laquelle
il est prévu d’ouvrir 108 métiers pour
1000 titres de séjour à des Sénégalais).
Dans la même logique, l’Union européenne
a pour objectif de contrôler totalement
les entrées et sorties des migrants,
comme le montre la nouvelle directive
votée par le Parlement européen,
instituant une durée de rétention
pouvant aller jusqu’à dix-huit mois.
Quels que soient les textes votés, ils
ont le même objectif: tri, contrôle,
répression. Les moyens judiciaires pour
contrecarrer ces dispositions, bien
qu’elles se situent hors de tout respect
des droits humains, se réduisent à peau
de chagrin: raccourcissement des délais
et restriction des modalités de
recours, usage abusif du pouvoir
discrétionnaire de l’administration,
facilitation des arrestations, complexification des procédures de renouvellement des titres de séjour, etc.
À part lutter, que reste-t-il aux
sans-papiers, travailleurs ou non, pour
défendre leurs intérêts ?
LES GREVES
Depuis avril 2008, une grève de
travailleurs sans papiers a été lancée à
Paris et en région parisienne. Elle
concerne plus de 1 500 salariés qui
réclament
leur
régularisation,
notamment dans les secteurs de la
restauration, du bâtiment, du nettoyage
et des emplois à domicile. Même si cette
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lutte consiste parfois à négocier au cas
par cas avec les préfectures, alors que
la CNT prône la régularisation de tous
les sans-papiers, salariés ou non, nous
avons tout de même choisi d’y participer
afin d’obtenir des papiers pour nos
camarades.
Voici deux témoignages sur les deux
grèves lancées par la CNT-région
parisienne.
s’installe pour rester. Les camarades, ne
travaillant pas dans ce restaurant mais
dans d’autres cuisines de la même
chaîne, ont décidé de l’occuper sans le
bloquer. On se fait une place dans un
coin bien voyant à l’entrée, celui où se
trouvent les canapés, quelques tables et
des fauteuils.
LE CHARLIE BIRDY
OU COMMENT METTRE L'AMBIANCE
DANS UNE BOITE DE NUIT
Pour le ravitaillement, les gens qui
passent achètent des bricoles pour
dépanner, et quelques camarades font
des grosses courses qui permettent de
tenir plusieurs jours.
Dimanche 20 avril, des militants de la
CNT se retrouvent, avec banderoles,
drapeaux, autocollants, affiches et du
ravitaillement. L’objectif: occuper la
boîte de nuit-bar Charlie Birdy, à deux
pas des Champs-Élysées, la «plus belle
avenue du monde» pour nombre de
Parisiens. On rejoint sur la route nos
cinq camarades sans-papiers qui vont
demander leur régularisation par cette
action.
Pour l’occupation, c’est plus dur. Le bar
ferme à 5 heures du matin toutes les
nuits. Les plus fatigués descendent
dormir dans une pièce au sous-sol que
nous nous sommes réservée. Pendant ce
temps, il faut que des camaradas
occupent le haut, avec la musique de
merde à fond, la clientèle qui découvre
la grève et les alcooliques à éloigner de
nos canapés. Après 5 heures, ce sont le
nettoyage et les livraisons. C’est
épuisant.
Sur place, les grévistes s’installent au
comptoir et dans des fauteuils avec des
militants, pendant que les autres
inondent les alentours de propagande
CNT: «Français, immigrés, même
patron,
même
combat»,
«Les
travailleurs n’ont pas de patrie,
solidarité internationale !» Le gérant,
affolé, commence à arracher tout ce qui
passe sous sa main, mais notre menace
de fermer son restaurant le calme, et le
vrai patron ne tarde pas, dûment
accompagné par ses amis de la police.
Déçus qu’on ne soit pas des pilleurs, les
policiers ne peuvent intervenir dans ce
conflit du travail. Le patron, bien que
dégoûté, accepte d’emmener les cinq
dossiers à la préfecture du 92. Nous, on
Aujourd’hui, la grève est levée. Après
quarante-sept
jours
d’occupation,
Moussa, Souleymane et Madikoulé ont
obtenu leurs papiers. Reste Hadji et
Simbala, que la préfecture n’a pas voulu
régulariser. La lutte continue !
LE PASTAPAPA,
UN RESTAURANT AUTOGERE
SUR LES CHAMPS ELYSEES
Le 20 mai, une nouvelle vague de grèves
et d’occupations déferlait sur l’Île-deFrance. Huit cuisiniers sans papiers,
soutenus par Solidaires et la CNT,
occupaient le restaurant du fondateur
de la chaîne qui les emploie depuis de
nombreuses années: PastaPapá, situé
près des Champs-Élysées, à quelques
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centaines de mètres du Market, du
Charlie Birdy, du Quick ou du Bistro
romain, eux aussi occupés.
Le début de l’occupation a été difficile.
Le patron s’est emporté, a hurlé, bousculé des camarades, brisé des chaises,
cherché à intimider les grévistes. Le
lendemain, changement de tactique: le
taulier décidait de pratiquer un lock-out.
En quelques heures, il a vidé le
restaurant, bloqué l’accès aux toilettes,
coupé l’électricité, et est parti…
Débarrassés de lui, nous nous sommes
organisés. Ménage, courses, cuisine, les
grévistes
planifient
les
tâches
quotidiennes. Les journées étaient
rythmées par l’AG du soir, où grévistes,
syndicats et soutiens s’échangeaient les
infos, décidaient des actions des jours
suivants, tant sur le plan juridique (suivi
des dossiers) que sur l’alimentation de la
caisse
de
grève
(concerts,
manifestations
de
soutien).
Des
collectes de nourriture dans les
quartiers plus populaires ont bien
fonctionné, et les grévistes ont préparé
les repas pour les occupants et les
camarades du Charlie Birdy.
Après trois semaines, une décision de
justice nous a contraints à signer un
protocole d’occupation moins favorable.
Le patron a rouvert son restaurant, mais
à chaque service, des camarades sont
aux côtés des grévistes.
Au bout de quatre semaines de lutte,
quatre grévistes ont obtenu un
récépissé de trois mois assorti d’une
autorisation de travailler.
Un premier pas. Finalement suivi d’une
victoire: les huit camarades en grève
ont tous réussi à obtenir leur titre de
séjour d’un an en août.
Il est trop tôt pour tirer un bilan de
cette lutte, mais les grévistes du Charlie
Birdy et du PastaPapá nous ont montré
un bel exemple de détermination, de
solidarité en étant acteurs de leur lutte.
C’est encourageant, car la lutte va
continuer: une fois le sésame de la carte
de séjour obtenu, il s’agit de
s’intéresser aux conditions de travail
des camarades. Certains patrons n’ont
pas fini d’entendre parler des chats
noirs !
Nil pour le Secrétariat Internacional
et Jessie et Brice pour la Commission Travailleurs
Migrants de la CNT France.
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