17 ANIVERSARIO y demás artículos ampliada _francés
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17 ANIVERSARIO y demás artículos ampliada _francés
Entre 26 et 28 d´octobre, l'ANDCM a tenu différents actes décentralisés dans 4 points du pays: à Tanger, au nord, à Rabat (centre), Safi, au sud et Bouarfa à l'est. Le 26 octobre, ont eu lieu des meetings dans les quatre villes. À Tanger, avec l'assistance d´une centaine de personnes, des sections locales de l'ANDCM d'Alhucemas, Ait Bouayach, Imzouren, Tétouan, Larache et Tanger, a eu lieu un meeting avec participation d'un représentant de la CGT de l'Espagne, de l'Association Joudour, d'Attac Maroc et Attac Tanger, du Comité de Tanger contre la hausse des prix, de l'UNEM, de la Voie Démocratique et de VD Baasiste. La pancarte qui présidait l´acte, reflétait le contenu de cet anniversaire: «Il n'y a pas de véritable changement sans la participation des diplômés chômeurs». Le 27 octobre, il y a eu des assemblées de l'association pour débattre et préparer le prochain congrès, en cherchant la participation et l'implication de toutes les sections locales de l'association. Enfin, le 28 octobre, l'ANDCM est sortie finalement à la rue, en exigeant sa légalisation, avec une manifestation massive en Bouarfa qui a parcouru les rues de la ville. À Rabat, Safi et Tanger ont eu lieu des sit-in qui, pendant deux heures, se sont criées les consignes de l'ANDCM, sans que des incidents se produisent avec la policier. Moutamid 1 Dix ports commerciaux, dont les syndicats sont membres à part entière de la Coordination nationale des syndicats des ports d’Algérie (CNSPA), connaîtront un arrêt total de leurs activités le 12 novembre prochain. La décision a été prise avant-hier par la CNSPA à l’issue d’une réunion qui s’est tenue les lundi 3 et mardi 4 novembre courant à Alger. A l’origine de cette montée au créneau des représentants des 14 000 dockers, plusieurs revendications et aussi la décision prise par les pouvoirs publics d’engager un projet de partenariat entre les ports d’Alger et de Djendjen avec le groupe émirati DP. World Dubaï. La Coordination nationale des syndicats des ports dénonce et rejette le projet soumis au conseil d’administration de l’EPAL (Entreprise portuaire d’Alger) du 27 octobre 2008 . Sur un autre plan, les représentants des dockers ont dénonçé le mépris affiché envers les représentants légaux des travailleurs des ports» et plaidé pour «la résolution définitive du problème des travailleurs journaliers et la mise en place dans les plus brefs délais du dispositif de négociation de la convention de branches, arrivée à terme en octobre 2008. La Coordination rejette, par ailleurs, dans le fond et dans la forme toutes les dispositions prises dans le cadre de la convention STH (gestion des ports pétroliers) . Pour rappel, le dossier STH est relatif à une filiale de Sonatrach, créée en partenariat avec EP Arzew (20%), EP Skikda (15%) et EP Béjaïa (5%). «La Coordination nationale des syndicats des ports, exprime son mécontentement de l’évolution de ce dossier, dénonce la démarche unilatérale des pouvoirs publics (ministère des Transports, Sogeports, ministère de l’Energie et les P-dg des entreprises) et constate une nouvelle fois que le partenaire social n’a pas été associé aux différentes réunions tenues en plusieurs séances, en l’absence des représentants syndicaux.. La CNSPA a également fait part de son inquiétude quant à la privatisation et aux projets de partenariat dans la gestion des ports. La CNSPA s’insurge contre l’évolution du dossier lié à la gestion par le groupe émirati DP. World Dubaï des terminaux à conteneurs d’Alger et Jijel. Les dockers demandent le gel ou carrément la suppression du décret exécutif portant séparation de certaines activités portuaires. Selon eux, la modernisation du port n’est pas tributaire de sa privatisation. «Nous avons réalisé une meilleure performance jusque-là. Si les autorités veulent moderniser nos ports, elles n’ont qu’à mettre à notre disposition les moyens nécessaires», ont-ils affirmé. 2 ORGANISATIONS PRÉSENTES: CGT-e (Espagne) CNT (France) SOLIDAIRES (France) ANDCM (Maroc) OBSERVATEURS: ODT (Maroc) CGTT (Túnisie) Pateras de la Vida (Maroc) Conseil des Migrants Subsahariens au Maroc. La commission syndicale de Voie Démocratique (Maroc) a annoncé qu’elle ne participait pas à la réunion. LUTTE CONTRE LA PRÉCARITÉ ET LE CHÔMAGE L’ANDCM (Maroc) adresse un dossier sur la répression dont elle est victime, qui servira de base pour une campagne de solidarité internationale, pour sa légalisation, la garantie de son droit d’expression et d’organisation, et la vérité sur les assassinats de ses militants. capitalisme; ce texte sera diffusé massivement aux travailleurs/ses des différents pays. Le rassemblement organisé par la CGT-e le 3 décembre, à Madrid, auquel les organisations membres de la coordination sont invitées, sera l’occasion de faire le point sur le lancement de cette campagne. Nous utiliserons les dates des réunions ministérielles organisées dans le cadre de l’Union Pour la Méditerranée, pour des mobilisations sur des thèmes liés (emploi, économie, éducation, transports, …), en mettant en avant des sujets précis (par exemple, mobilisation contrer le chômage et soutien à l’ANDCM lors de réunions des ministres de l’emploi, soutien à l’ODR lors de réunions des ministres des transports, etc.). Il a été aussi demandé d’organiser des solidarités syndicales internationalistes, à l’occasion de dates comme le 8 mars ou le 1er mai. Les organisations membres de la coordination: * sont invitées à participer au congrès de l’ANDCM, qui se tiendra au Maroc, fin décembre 2008, notamment pour prendre part à un atelier «luttes communes». * se sont engagées à mener une campagne internationale de soutien à l’ANDCM, dans leurs pays respectifs: signatures d’organisations syndicales, d’associations de défense des droits de l’homme. Celles-ci seront remises le 16 mai (date anniversaire de l’assassinat de Mustapha Hamzaoui, militant de l’ANDCM), lors de manifestations devant les ambassades et consulat du Maroc. * enverront des délégations, le 16 mai, à Khenifra. CRISE DU CAPITALISME, CAMPAGNE CONTRE LES POLITIQUES DE L’UNION EUROPÉENNE Sur la base des idées du texte proposé par la CGT (Espagne), il a été décidé de rédiger un texte court, signé par un maximum d’organisations syndicales qui refusent le syndicalisme d’accompagnement du système actuel, et au contraire pensent que « la crise » doit nous amener à poser encore plus clairement la question de la rupture avec le MIGRATIONS La coordination affirme le droit à la liberté de circulation et d’installation, appelle les travailleurs migrants à renforcer les syndicats, et ceux-ci à intégrer les droits des migrants dans leurs revendications et actions syndicales, sur les deux rives de la Méditerranée. SOLIDARITÉ AVEC LES OUVRIERS LICENCIÉS DE TECTRA-SUNABEL Les organisations membres de la coordination après avoir entendu deux représentants des ouvriers licenciés par leurs activités syndicales, ont déclaré leur entier soutien au personnel de Tectra-Sunabel, en lutte depuis plus d’un an contre la répression antisyndicale. La prochaine réunion sera organisée par l’Union syndicale Solidaires (France), soit à Paris, soit à Marseille. La date envisagée est le 20 juin. Sont invitées pour cette réunion, les organisations qui ont signé le manifeste. Si des organisations signataires souhaitent inviter d’autres organisations, il est nécessaire de faire la proposition avant, et d’avoir l’accord de tous. 3 Le bassin minier de Gafsa connaît depuis le 5 janvier un mouvement social d'une rare ampleur ; la population de cette région souffre d’un chômage endémique, de grande pauvreté, des inégalités et des effets dévastateurs de la corruption du pouvoir local. Face aux manifestations pacifiques quotidiennes mobilisant toutes les catégories de la population, les autorités tunisiennes ont préféré la politique du pire, celle de la répression tous azimuts. La population du bassin minier de Gafsa subisse, depuis le 5 janvier 2008, les pires atrocités qu'un régime despotique puisse infliger à « sa » population : encerclement permanent par l'armée, décès de quatre citoyens victimes de la répression, torture, traitements inhumains et dégradants, emprisonnements arbitraires consécutifs à des procès iniques, partiaux et inéquitables qui ont vu, entre autres, une enseignante (Mme Zakia DHIFAOUI) écoper d'une condamnation (en appel) de 4 mois de prison ferme pour avoir… participé à une manifestation pacifique organisée par les femmes de la région «sinistrée» de Gafsa! . Le pouvoir tunisien a emprisonné plus de 150 personnes du bassin de Gafsa: jeunes, femmes, chômeurs, syndicalistes, étudiants, enseignants... Après la criminalisation «locale» de la contestation pacifique dans le Bassin Minier de Gafsa (sud ouest de la Tunisie), avec son cortège de procès iniques et de condamnations arbitraires, voici que le régime despotique tunisien s'attaque à présent à la solidarité des tunisiens de l'étranger, avec les déshérités de Gafsa. Après Essghayer BELKHIRI (29 ans, résident à Nantes) qui a subi des traitements inhumains et dégradant durant plus d'un mois, avant d'être remis en liberté, c'est le tour de Monsieur Mouhieddine CHERBIB, Président de la Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), association de droit français régie par la loi de 1901 (créée depuis 1974 !), d'être inculpé par le parquet de Gafsa pour "appartenance à une bande, participation à une entente établie dans le but de préparer ou de commettre un attentat contre des personnes ou des biens" et "distribution, mise en vente, exposition au regard du public, détention en vue de la distribution, de la vente, de l'exposition dans un but de propagande de tracts et de bulletins de nature à nuire à l'ordre public". M. CHERBIB n'a commis d'autre «crime» que celui d'avoir exprimé sa solidarité avec ses concitoyens. DÉCLARATION DU COMITÉ DE SOUTIEN AUX HABITANTS DU BASSIN MINIER DE GAFSA (PARIS) • Il exprime, tout d'abord, son soutien inconditionnel et indéfectible à M. Mouhieddine CHERBIB • Il considère qu'à travers l'accusation abjecte proférée à l'encontre du Président de la FTCR, ce sont tous les 4 tunisiens résidents à l'étranger qui se trouvent gravement menacés dans leurs libertés confisquées en Tunisie et garanties par les pays d'accueil • Il somme les autorités tunisiennes d'abandonner, sans délai, ladite accusation outrancière, ainsi que les 51 autres accusations non moins infondées lancées contre Adnane HAJJI et ses camaradas • Appelle toutes les organisations de défense des droits humains, partis politiques, et l'ensembles des citoyens, notamment tunisiens en France, à exprimer leur solidarité avec M. CHERBIB et toutes les victimes de la répression policière, car c'est de notre liberté à tous dont il est question! POUR QUE MOUHIEDDINE CHERBIB PRÉSERVE SA LIBERTÉ POUR LA LIBÉRATION DE TOUS LES PRISONNIERS DU MOUVEMENT DU BASSIN MINIER POUR L'ABANDON IMMÉDIAT DES POURSUITES ENGAGÉES CONTRE TOUTES CELLES ET TOUS CEUX QUI SONT EN ATTENTE D'ÊTRE «JUGÉS» POUR L'ABROGATION DE TOUTES LES LOIS (TUNISIENNES) SCÉLÉRATES ET INCONSTITUTIONNELLE S QUI CRIMINALISENT LA SOLIDARITÉ ET L'EXERCICE DES LIBERTÉS PUBLIQUES ÉLÉMENTAIRES La liste des 38 personnes inculpées: 01- Fayçal Ben Omar 02 - Haftaoui Ben Toman 03 - Ali Jedidi 04 - Thameur Maghzaoui 05 - Ridha Ezzeddine 06 - Issam Fajraoui 07 - Mouadh Ahmadi 08 - Abdessalam Helali 09 - Mahmoud Raddadi 10 - Hedi Bouslahi 11 - Abdallah Fajraoui 12 - Mohamed El Balde 13 - Tarek H' limi 14 - Bechir Laabidi 15 - Adel Jayar 16 - Isamel El Jawhari 17 - Lazhar Ben Abdelmalek 18 - Mdhaffar Labidi 19 - Haroun Hlimi 20 - Taieb Ben Toman 21 - Boubaker Ban Boubaker 22 - Radhouane Bouzayane 23 - Makram Mejdi 24 - Adnane Ají 25 - Sami Ben Ahmed (Amaydi) 26 - Othamn Ben Othamn 27 - Ghanem Chriti 28 - Mahmoud Helali 29 - Boujemaa Chriti 30 - Abid Khélaifi 31 - Habib Khédhir 32 - Rachid Abdaoui 33 - Hassen Ben Abadía 34 - Mohsen Amidi 35 - Maher Fajraoui 36 - Ridha Amidi 37 - Elfahem Boukadous y 38 - Mouhieddine Cherbib 5 Au cours des derniers mois, le terme le plus répété est celui de crise. Mais la question que nous devons nous poser est: de quelle crise parlons-nous? Le modèle de croissance de cette décennie a suivi les consignes de la mondialisation économique et a approfondi le fossé entre les pays du Nord et du Sud, en soumettant ces derniers aux diktats du FMI, de la BM et de l'OMC. Ce modèle s’est fondé essentiellement sur la spéculation financière, l’exploitation de l’immigration, la déprédation de l’environnement, la flexibilité des conditions de travail et le démantèlement des services publics. Ces caractéristiques sautent aux yeux dans les secteurs considérés comme les plus dynamiques: le secteur immobilier et principalement le secteur financier, fondé sur la spéculation, celui de l’énergie, de l’alimentation, des matières premières, de l’armement… et le mouvement virtuel des capitaux. C’est cette situation qu’ils appelaient «croissance, prospérité, miracle, etc.», alors que la réalité était déjà celle d’une authentique crise pour une grande partie de la société européenne et mondiale, mais spécialement dans les pays du sud où la pénurie quotidienne, la destruction des droits syndicaux déjà faibles et des services publics, l'abandon de nombreuses zones marginales, (dans le cas du Nord de l'Afrique, spécialement des zones des imazighem) frappent depuis longtemps la vie de vastes couches de la population En ce moment, nous devons être conscients que le CHÔMAGE et la PRÉCARITÉ ne cessent d’augmenter, que les POLITIQUES FISCALES ne bénéficient qu’au capital, que les PRIVATISATIONS des entreprises rentables et des SERVICES PUBLICS se multiplient en même temps qu’on nationalise les banques en faillite. Comme depuis des années, ON PRIVATISE LES BÉNÉFICES ET ON SOCIALISE LES PERTES. Dans l´espace de l´U.E., le capital, les gouvernements, le patronat et le syndicalisme d´acompagnement prétendent que «leur crise» soit payée encore une fois par les mêmes: les travailleurs et les travailleuses escroqués au travail et socialement par les «réformes du travail» et les politiques de consommation insoutenable qui ont fait disparaître tout ce qui est collectif et public et qui garantissait les droits sociaux pour toutes et tous. Ce processus mondial de retour en arrière, dans l'Union Européenne, est démontré avec clarté dans le processus profondément antidémocratique d'imposition parlementaire d'un traité/constitution rejeté plusieurs fois par des référendums. Cette imposition s’accompagne d’autres mesures et directives qui, jointes à l’autonomie accordée à la Banque Centrale Européenne, constituent le 6 germe d’une authentique dictature économique. Nous voulons parler du Traité de Lisbonne cautionné par le syndicalisme majoritaire pour imposer la flexibilité du travail et la totale liberté de licenciement. De la directive Bolkenstein qui nous impose le démantèlement des services publics. De la directive de la honte, directive sur le retour des immigré-e-s, qui restreint les mouvements et les droits des personnes migrantes. Et de la dernière en date, la directive des 65 heures sur la durée du travail qui prolonge le temps de travail et élimine la vie sociale personnelle. Mais c’est dans l’arrière-cour de l'Union européenne, les pays du Nord de l'Afrique, que ce processus révèle ses aspects les plus criminels. D'une part, on renforce l'appui de l'UE aux régimes dictatoriaux de la zone, qui jouent le rôle des gendarmes de l'Europe forteresse et qui sont payés avec de l´argent et avec le renforcement de leur appareil répressif; et d’autre part on développe la pénétration économique, en cherchant le contrôle du marché énergétique des pays maghrébins, (grands producteurs d'hydrocarbures, électricité et phosphates), du secteur touristique et immobilier, la pénétration de l'agrobusiness, la création de zones franches qui vont devenir les “maquiladoras” de l'Europe, (en profitant de la main d'œuvre bon marché et sans droits, des exonérations fiscales et des terrains bon marché). Le statut avancé pour le Maroc, signé par l'UE en octobre, et les différents accords avec l'Algérie, la Tunisie et la Libye, renforcent ce rôle du Maghreb comme arrière-cour de l'UE. Et ce qui est plus grave: ils supposent un appauvrissement accéléré de vastes couches de la population de ces pays, l'expulsion de centaines de milliers de paysans de leurs terres, l'imposition de conditions de travail proches à l'esclavage dans les usines, le renforcement des appareils répressifs, la perte de droits et la saignée continue de l'émigration qui continue à fournir l'UE en main d'oeuvre bon marché et sans droit, sur les deux rives de la Méditerranée. Face à cette réalité, nous avons besoin d’une culture de la résistance contre le consumérisme, contre la croissance pour la croissance sans buts collectifs. Nous avons besoin d'une culture de la solidarité et de l´appui mutuel entre des pays où nous partageons des espaces communs, géographiques et historiques. Nous avons besoin de descendre dans la rue pour arrêter cette machine à désordre, à injustices et à inégalités appelée économie de marché ou capitalisme, et de construire, au travers de la coopération et de la solidarité, une société qui respecte l’environnement, le travail digne, l´égalité entre les peuples, le temps de vie collective des personnes, le tout lié à la production de biens sociaux suffisants pour tous et toutes. Il nous faut nous mobiliser dans notre quotidien. Riposter de manière active dans nos pays, et avancer toutes et tous ensemble vers une GRANDE MOBILISATION UNITAIRE CONTRE LES POLITI-QUES DE L'UNION EUROPÉENNE de toutes les organisations oppo-sées à la logique néolibérale. Cette mobilisation doit servir à apporter une réponse active et visible à la crise du capital. 7 En France, les questions migratoires sont au cœur de l’actualité politique et sociale depuis plusieurs décennies, et ont toujours servi à alimenter les fantasmes dont le capitalisme a besoin. Mise à part la brève et imparfaite période de l’après élection présidentielle de 1981, les lois sur l’entrée et le séjour des étrangers n’ont eu de cesse d’aller plus avant dans la précarisation du «statut» d’étranger. La dernière réforme du Ceseda (Code de l’entrée, du séjour des étrangers et des demandeurs d’asile) en 2007 est un des textes les plus discriminant et répressif depuis les lois Pasqua de 1986 qui a mis des milliers de personnes en situation irrégulière. Outre sa philosophie coercitive, il a vocation à trier les étrangers selon les besoins de l’économie nationale, et à produire des travailleurs malléables, tant leur statut reste précaire. La circulaire du 22 août 2007 relative aux autorisations de travail met en place un système qui laisse supposer de potentielles régularisations liées au travail salarié, sans les garantir. Est prévu un arsenal restrictif concernant l’emploi des migrants en dépit des principes de non-discrimination, affirmés jusqu’alors par la Constitution. Les critères recensés par cette circulaire restent totalement à l’appréciation des préfectures. Un arrêté ministériel du 18 janvier 2008 fixe une liste exhaustive des métiers ouverts à l’immigration de travail dans un cadre réglementaire très limitatif, sans oublier les accords bilatéraux passés avec les pays de depart (à titre d’exemple, la France a signé une convention avec le Sénégal, dans laquelle il est prévu d’ouvrir 108 métiers pour 1000 titres de séjour à des Sénégalais). Dans la même logique, l’Union européenne a pour objectif de contrôler totalement les entrées et sorties des migrants, comme le montre la nouvelle directive votée par le Parlement européen, instituant une durée de rétention pouvant aller jusqu’à dix-huit mois. Quels que soient les textes votés, ils ont le même objectif: tri, contrôle, répression. Les moyens judiciaires pour contrecarrer ces dispositions, bien qu’elles se situent hors de tout respect des droits humains, se réduisent à peau de chagrin: raccourcissement des délais et restriction des modalités de recours, usage abusif du pouvoir discrétionnaire de l’administration, facilitation des arrestations, complexification des procédures de renouvellement des titres de séjour, etc. À part lutter, que reste-t-il aux sans-papiers, travailleurs ou non, pour défendre leurs intérêts ? LES GREVES Depuis avril 2008, une grève de travailleurs sans papiers a été lancée à Paris et en région parisienne. Elle concerne plus de 1 500 salariés qui réclament leur régularisation, notamment dans les secteurs de la restauration, du bâtiment, du nettoyage et des emplois à domicile. Même si cette 8 lutte consiste parfois à négocier au cas par cas avec les préfectures, alors que la CNT prône la régularisation de tous les sans-papiers, salariés ou non, nous avons tout de même choisi d’y participer afin d’obtenir des papiers pour nos camarades. Voici deux témoignages sur les deux grèves lancées par la CNT-région parisienne. s’installe pour rester. Les camarades, ne travaillant pas dans ce restaurant mais dans d’autres cuisines de la même chaîne, ont décidé de l’occuper sans le bloquer. On se fait une place dans un coin bien voyant à l’entrée, celui où se trouvent les canapés, quelques tables et des fauteuils. LE CHARLIE BIRDY OU COMMENT METTRE L'AMBIANCE DANS UNE BOITE DE NUIT Pour le ravitaillement, les gens qui passent achètent des bricoles pour dépanner, et quelques camarades font des grosses courses qui permettent de tenir plusieurs jours. Dimanche 20 avril, des militants de la CNT se retrouvent, avec banderoles, drapeaux, autocollants, affiches et du ravitaillement. L’objectif: occuper la boîte de nuit-bar Charlie Birdy, à deux pas des Champs-Élysées, la «plus belle avenue du monde» pour nombre de Parisiens. On rejoint sur la route nos cinq camarades sans-papiers qui vont demander leur régularisation par cette action. Pour l’occupation, c’est plus dur. Le bar ferme à 5 heures du matin toutes les nuits. Les plus fatigués descendent dormir dans une pièce au sous-sol que nous nous sommes réservée. Pendant ce temps, il faut que des camaradas occupent le haut, avec la musique de merde à fond, la clientèle qui découvre la grève et les alcooliques à éloigner de nos canapés. Après 5 heures, ce sont le nettoyage et les livraisons. C’est épuisant. Sur place, les grévistes s’installent au comptoir et dans des fauteuils avec des militants, pendant que les autres inondent les alentours de propagande CNT: «Français, immigrés, même patron, même combat», «Les travailleurs n’ont pas de patrie, solidarité internationale !» Le gérant, affolé, commence à arracher tout ce qui passe sous sa main, mais notre menace de fermer son restaurant le calme, et le vrai patron ne tarde pas, dûment accompagné par ses amis de la police. Déçus qu’on ne soit pas des pilleurs, les policiers ne peuvent intervenir dans ce conflit du travail. Le patron, bien que dégoûté, accepte d’emmener les cinq dossiers à la préfecture du 92. Nous, on Aujourd’hui, la grève est levée. Après quarante-sept jours d’occupation, Moussa, Souleymane et Madikoulé ont obtenu leurs papiers. Reste Hadji et Simbala, que la préfecture n’a pas voulu régulariser. La lutte continue ! LE PASTAPAPA, UN RESTAURANT AUTOGERE SUR LES CHAMPS ELYSEES Le 20 mai, une nouvelle vague de grèves et d’occupations déferlait sur l’Île-deFrance. Huit cuisiniers sans papiers, soutenus par Solidaires et la CNT, occupaient le restaurant du fondateur de la chaîne qui les emploie depuis de nombreuses années: PastaPapá, situé près des Champs-Élysées, à quelques 9 centaines de mètres du Market, du Charlie Birdy, du Quick ou du Bistro romain, eux aussi occupés. Le début de l’occupation a été difficile. Le patron s’est emporté, a hurlé, bousculé des camarades, brisé des chaises, cherché à intimider les grévistes. Le lendemain, changement de tactique: le taulier décidait de pratiquer un lock-out. En quelques heures, il a vidé le restaurant, bloqué l’accès aux toilettes, coupé l’électricité, et est parti… Débarrassés de lui, nous nous sommes organisés. Ménage, courses, cuisine, les grévistes planifient les tâches quotidiennes. Les journées étaient rythmées par l’AG du soir, où grévistes, syndicats et soutiens s’échangeaient les infos, décidaient des actions des jours suivants, tant sur le plan juridique (suivi des dossiers) que sur l’alimentation de la caisse de grève (concerts, manifestations de soutien). Des collectes de nourriture dans les quartiers plus populaires ont bien fonctionné, et les grévistes ont préparé les repas pour les occupants et les camarades du Charlie Birdy. Après trois semaines, une décision de justice nous a contraints à signer un protocole d’occupation moins favorable. Le patron a rouvert son restaurant, mais à chaque service, des camarades sont aux côtés des grévistes. Au bout de quatre semaines de lutte, quatre grévistes ont obtenu un récépissé de trois mois assorti d’une autorisation de travailler. Un premier pas. Finalement suivi d’une victoire: les huit camarades en grève ont tous réussi à obtenir leur titre de séjour d’un an en août. Il est trop tôt pour tirer un bilan de cette lutte, mais les grévistes du Charlie Birdy et du PastaPapá nous ont montré un bel exemple de détermination, de solidarité en étant acteurs de leur lutte. C’est encourageant, car la lutte va continuer: une fois le sésame de la carte de séjour obtenu, il s’agit de s’intéresser aux conditions de travail des camarades. Certains patrons n’ont pas fini d’entendre parler des chats noirs ! Nil pour le Secrétariat Internacional et Jessie et Brice pour la Commission Travailleurs Migrants de la CNT France. 10