Monsieur le Président Podesta, Distingués membres de la
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Monsieur le Président Podesta, Distingués membres de la
Monsieur le Président Podesta, Distingués membres de la Délégation pour les relations avec l’Afghanistan Je suis très honoré de me trouver pour la première fois devant la Délégation pour l’Afghanistan du Parlement Européen, la plus grande institution démocratique au monde. Pour moi c’est une importante occasion de parler de la situation actuelle en Afghanistan. Avant de présenter brièvement la situation en Afghanistan, je voudrais vous rappeler que les contacts entre le Parlement afghan et la Délégation ont été fructueux pour la jeune démocratie afghane. A la fin de l’année dernière, une délégation du Parlement afghan présidée par le vice-président Monsieur Noorzai a effectué une très importante visite à Bruxelles sur votre invitation. La Déclaration finale issue de cette visite a une valeur capitale puisqu’elle mentionne certains aspects de l’assistance internationale pour l’Afghanistan jamais publiés auparavant, mais aussi parce qu’elle propose la création d’un mécanisme pour la supervision de l’aide européen pour Afghanistan. Egalement, la visite des membres de la Délégation présidée par Monsieur Morillon cette année en Afghanistan a été très importante. Cette délégation a pu constater sur le terrain les succès et les défis que l’Afghanistan rencontre. Le rapport résultant de cette visite est un instrument très utile aux autorités afghanes dans leurs efforts pour la reconstruction établissant la sécurité du pays. Il est important de signaler que depuis 7 ans Afghanistan a fait beaucoup de progrès mais il doit faire face aux importants défis. Je vais parler d’abord à propos des succès accomplis au cours de ces dernières années. Il y a sept ans l’Afghanistan était un pays détruit par la guerre, l’interférence, l’occupation. Le pays était isolé et sous l’autorité d’un régime despotique, antidémocratique, cruel et intolérant. Les femmes afghanes n’avaient pas accès à l’éducation, pas de droit de travailler, pas d’accès à la santé publique. Ecouter la musique, regarder la télévision et la plupart des sports étaient interdits. Le pays était devenu un refuge pour les terroristes internationaux. 1 Après sept ans d’efforts conjoints de la communauté internationale et l’Afghanistan, la situation est beaucoup changée. Nous étions une nation opprimée et qui ne pouvait pas s’exprimer, nous sommes aujourd’hui une société libre et démocratique. L’Afghanistan a la constitution la plus libérale de la région, qui assure une pleine protection des droits fondamentaux pour tous les afghans, ainsi que l’égalité des droits pour les femmes. L’Afghanistan a organisé avec succès les élections présidentielles en octobre 2004 et les élections parlementaires en septembre 2005. 68 femmes ont été élues sur 249 membres de la Chambre basse du Parlement. Les afghans jouissent aujourd’hui davantage de droits politiques et sociaux que jamais au cours de l’histoire du pays. La liberté de la presse est en plein essor, des dizaines de chaines télévisées et stations de radio et centaines de journaux et autres publications ont été lancés depuis sept ans. La Suprême Court, et une part importante de l’autorité judiciaire, a été mise en place. L’époque des lapidations publiques et des violences en public contre les femmes est terminée. Actuellement plus de six millions de filles et garçons vont à l’école, soit six fois plus depuis 2001. Environ le tiers des ces enfants sont des filles. Des milliers d’écoles, des centaines de cliniques et des dizaines d’universités ont été construites ou rénovées. Les soins médicaux de base sont étendus de 7 à 80%. Sur le plan de la reconstruction également on constate d’importants progrès. Plusieurs milliers de kilomètres de route ont été construits. L’Afghanistan est sur le point de finir la construction de la grande route circulaire qui fait le tour du pays et qui constituera un important pont économique entre le sud, le centre et l’ouest d’Asie. Le système de télécommunication est aussi étendu, aujourd’hui plus de quatre millions afghans possède un téléphone. La croissance économique a été supérieure à 10% tous les ans depuis la chute des Taliban, ce qui a permis de doubler le revenu par tête habitant et donc d’améliorer leurs conditions de vie. Pour la première fois dans notre histoire les programmes de développement ont effectivement eu un impact positif au niveau de vie au village. Le programme de solidarité nationale géré en partie par la base a pu mettre en place des équipements souhaités et nécessaires aux communautés locales dans deux tiers des villages du pays. 2 L’Afghanistan a accueilli plus de 5 millions d’afghans qui avaient quitté le pays, une des plus grandes vagues de retour de refugiés de l’histoire de l’humanité. Tous ces progrès ont été possibles parce que la communauté internationale a généreusement aidé l’Afghanistan. Dernièrement la Conférence de Paris a été un grand succès et la communauté internationale a redoublé d’effort en vue d’aider l’Afghanistan. Au nom du peuple et du gouvernement afghan, je tiens à exprimer ma reconnaissance à la communauté internationale pour son engagement politique et financier, spécialement à l’Union Européenne et à ses membres. Monsieur le Président, En sept ans, l’Afghanistan a réussi à progresser, mais il nous reste encore beaucoup à faire, il nous reste des défis à relever. Les plus grandes menaces qui pèsent sur l’Afghanistan sont le terrorisme, la culture et le trafic de la drogue et la corruption ; elles sont toutes reliées l’une à l’autre et la cause de toutes est en grande partie la sécurité précaire. Le problème du terrorisme en Afghanistan est plus grave que jamais auparavant. Nous affrontons un ennemi à la composition transnationale et avec objectifs au niveau mondial qui est soutenu et protégé à l’étranger. Lutter contre le terrorisme à l’intérieur de l’Afghanistan n’aura qu’une portée limitée. Il y a plus de taliban et de combattants étrangers en Afghanistan aujourd’hui qu’à n’importe quel moment au cours de ces dernières années. Ces terroristes viennent généralement à travers nos frontières poreuses, surtout de l’est et sud. Nos voisins sont soit incapables ou ils ne veulent pas empêcher ces activités et ces mouvements. Comme vous le savez, malheureusement le nombre de victimes du terrorisme en 2007 (8700) et plus de trois fois celui de 2005 (2600). En 2008, nous constatons jusqu’à présent la poursuite de cette tendance destructive. Malheureusement on prévoit que 2008 sera la plus sanglante de ces dernières années. Le nombre des soldats de l’OTAN et la coalition tués depuis 2001 dépasse 1000 morts. 3 Je saisis cette occasion pour exprimer ma gratitude et reconnaissance au nom du peuple et au gouvernement afghan pour le dévouement et le sacrifice des hommes et des femmes de la communauté internationale dans la guerre contre le terrorisme en Afghanistan. Nous avons la preuve de la présence de combattants étrangers en Afghanistan et dans la région frontalière entre l’Afghanistan et la Pakistan : des arabes, des Pakistanais, des Ouzbeks, des Tchétchènes et autres ; également beaucoup de combattants originaires du Cachemire ont été envoyés pour se battre en Afghanistan. Al-Qaida et les autres terroristes, en raison de succès de la coalition en Irak, sont venus en Afghanistan afin de poursuivre leurs buts terroristes. Récemment, certains groupes terroristes ont eu recours à des interprètes pour communiquer avec les afghans. La zone frontalière du coté pakistanais a été et continue d’être un refuge et un sanctuaire pour les terroristes. Nous constatons beaucoup de progrès chez l’ennemi, c'est-à-dire les terroristes : une meilleure formation, beaucoup de ressources et équipement, de nouvelles tactiques (par ex. les attentat-suicides, explosions au longue de la route, amélioration de commandement et coordination, tous ces signes montrent le danger de ce fléau pour l’Afghanistan, pour la région et pour le monde. L’Afghanistan se trouve en 1ère ligne de ce combat et malheureusement première victime. Les activités terroristes ont aussi d’autres conséquences néfastes pour le pays : l’augmentation de la culture du pavot, la corruption et l’endommage de la restauration de la démocratie et la reconstruction du pays. 4 Monsieur le Président L’Afghanistan, malgré certains progrès cette année en diminuant la production reste le premier producteur d’opium dans le monde. Le problème de la drogue est fortement lié aux activités terroristes et à l’insécurité. Actuellement la quasi-totalité de la production d’opium est effectuée à une superficie limitée, c’est à dire 98% des cultures du pavot à opium se trouvent dans les 7 provinces de Sud-ouest, tandis que les 27 autres provinces produisent que 2% du totale de la récolte. Les trois provinces les plus troublées et qui arrivent en tête pour la production d’opium sont l’Helmand, Kandahar et Uruzgan. La province de Helmand, qui à elle seule produit 2/3 de la culture du pavot en Afghanistan, est aussi le territoire le plus affecté par l’insécurité. Nous connaissons la forte connexion entre les terroristes, les criminels et les trafiquants de drogue, qui, à la faveur d’un environement marqué par l’instabilité, agissent en toute impunité. Les activités terroristes constituent le principal facteur qui facilite la production de la drogue en Afghanistan et les terroristes restent également aussi les plus importants bénéficiaires de cette culture. Cette année on a constaté une diminution de la culture du pavot en Afghanistan de 19%, et on voit que cette baisse a eu lieu surtout au Nord, à l’Est et au centre. Au contraire, on constate une augmentation au Sud-ouest. Le nombre des provinces sans pavot a augmenté de 13 à 18 par rapport à 2007, c'est-à-dire aujourd’hui, dans la majorité des 34 provinces d’Afghanistan on ne cultive plus d’opium. Une autre conséquence négative de l’instabilité est la corruption. Le gouvernement d’Afghanistan a introduit des mesures afin de combattre ce fléau. La conférence de Paris cette année a été l’occasion pour le gouvernement afghan de prendre l’engagement de lutter contre la corruption en introduisant des mesures fermes de contrôle. La loi anti-corruption est adoptée et l’organisme destiné à contrôler ce phénomène sera mis en place. L’objectif est d’éliminer la corruption dans le secteur public et privé afin d’améliorer l’efficacité et la transparence et de créer un environnement propre à l’investissement qui est nécessaire à la croissance économique et la réduction de la pauvreté. 5 Monsieur le Président, Au nom du gouvernement afghan, je voudrais remercier l’Union Européenne pour son assistance afin d’atteindre la stabilisation et le développement en Afghanistan. Tout soutien qu’on nous offre et qu’on espère voir se développer permettra à mon pays de retrouver plus vite le chemin de la stabilité et la paix. Il est important de souligner que la stabilité et la sécurité en Afghanistan sont importantes pour la région et aussi pour le monde. Je vous remercie. 6 D’abord je voudrais exprimer ma gratitude pour votre geste de sympathie, ce matin, d’observer une minute de silence pour rendre hommage à la mémoire du Commandant Ahmad Shah Massoud. En effet, aujourd’hui le 9 septembre c’est la 7ème anniversaire de l’assassinat d’Ahmad Shah Massoud, le chef de la résistance contre le pouvoir despotique des Taliban et contre le terrorisme international dirigé par alQaida. Il a été assassiné deux jours avant le 11 septembre 2001. Il était le plus grand obstacle aux activités du principal groupe de terroristes internationaux, à savoir l’al-Qaida. 7