Vivre une vocation d`entrepreneur - Les Entrepreneurs et Dirigeants

Transcription

Vivre une vocation d`entrepreneur - Les Entrepreneurs et Dirigeants
les EDC aux 88èmes SSF
St-Vincent-de-Paul
Vivre une vocation
d’entrepreneur
De la modernité
d’Ozanam
CLAUDE TRUONG-NGOC
Les Conférences Saint-Vincent-de-Paul (fondées à Paris en 1833) ont proposé à l’occasion de ce 180ème anniversaire une conférence à Strasbourg de l’écrivain et journaliste bordelais Bernard Cattaneo consacrée
à la « modernité » de Frédéric Ozanam né il y
a 200 ans. Le fondateur de la première conférence de charité a été béatifié en 1997.
E
ntreprendre, diriger,
croire et agir en
conséquence,
tel
pourrait être le credo des
Entrepreneurs et Dirigeants
Chrétiens. Présent dans
toute la France, le mouvement compte plus de 2 000
dirigeants catholiques et
protestants et fonctionne
sous forme d‘« équipes » de
10 à 15 personnes.
« Ni le Rotary,
ni un syndicat »
Bernard Cattaneo est l’auteur de diverses biographies
de chrétiens engagés. Il dirige également le groupe de
presse hebdomadaire du Courrier Français qui rayonne
dans tout le sud-ouest de la France.
« J’aurais voulu m’établir marchand de bonheur » est une
citation qui pourrait résumer la vie et l’oeuvre de Frédéric
Ozanam. On pourrait lui ajouter celle-ci : « le propre de la
charité c’est de toujours regarder devant elle, car le nombre de ses bienfaits passés reste tout petit, malgré tout, à
côté des misères présentes comme envers celles du
futur », tant le fondateur de la première conférence de charité voulait toujours aller de l’avant.
Fini la parlote
Journaliste bordelais, Bernard Cattaneo lui avait consacré
un livre en 1997, l’année de sa béatification, et n’a pas
changé d’avis sur le personnage. « Tout en lui demeure
d’une modernité incontestable » a-t-il souligné d’entrée.
Esprit brillant et précoce, travailleur, le fils d’un médecin
établi quelques années à Milan, a grandi à Lyon à partir de
l’âge de trois ans. Influencé par l’abbé Noirot, levant des
mois de doutes sur sa foi, puis par André-Marie Ampère et
Pierre-Simon Ballanche, Frédéric Ozanam a fait des études
de droit à Paris et veut écrire un « grand livre ». Très vite, il
se pose aussi la question « comment agir ? ». Habité de
l’idée que l’évangile appliqué est le remède aux maux de
la société, il n’accorde pas d’importance d’abord à la forme
de gouvernement, mais reste intransigeant sur l’intégrité.
Pour Ozanam, il n’y a pas de question politique mais une
question sociale qui se résout par la foi. Membre d’un
groupe vouant un culte à Chateaubriand, il est le précurseur de deux concepts : la démocratie chrétienne et le catholicisme social, et dénonce tant le libéralisme que le socialisme qui aboutissent tous les deux, par des voies diverses, au matérialisme. Au début des années 1830, il juge
qu’il est temps d’arrêter la parlote et les joutes oratoires.
Le groupe auquel appartient Ozanam se tourne vers sœur
Rosalie. En 1833, le plan est arrêté. Ils iront visiter les pauvres chez eux, ou dans la rue, et leur porteront secours en
nature. Contre conversion car Ozanam et les autres sont
évangélisateurs avant tout. « Il faut s’imaginer Paris un peu
comme le 93 (le département des Hauts de Seine) aujourd’hui » glisse Bernard Cattaneo au sujet de ces débuts
de la charité.
Mort à 40 ans
Infatigable, Ozanam poursuivra son œuvre de charité à
côté de son enseignement et malgré la maladie. Il mourra
jeune, à l’âge de 40 ans, à Marseille après un déplacement
en Italie. « Ozanam n’a pas été le père de la Société de
Saint-Vincent-de-Paul, il a été l’âme de la première conférence. Il a joué un rôle prépondérant comme le disait Auguste Le Taillandier, son condisciple. C’était avant tout un
homme d‘action » résume Bernard Cattanéo. En 10 ans, la
Société Saint-Vincent-de-Paul connaîtra un important développement, jusqu’à l’international. En 1853, elle est déjà
présente dans 29 pays et dans plus de 900 localités en
France. Cette conférence-anniversaire se voulait un hommage à un précurseur dont la modernité reste malheureusement d’une triste actualité.
Joël Hoffstetter
8 - l’ami hebdo
Le regard chrétien sur l’entreprise intéresse. Mouvement en retrait des projecteurs, les
Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC) sont de plus en plus présents dans les
débats sociaux et économiques. A l’image de leur participation au volet strasbourgeois
des Semaines Sociales de France qui auront lieu ces 22, 23 et 24 novembre.
Bertrand Collomb, ancien
PDG de Lafarge, et l’ancien
entrepreneur et auteur d’un
ouvrage remarqué sur Thomas Moore, Jacques Mulliez, en étaient membre et
l’actuel président national
est Robert Leblanc, le président directeur général d’Aon
France. Les origines des EDC
remontent à 1926, année
de création de la Confédération Française des Professions (CFP) qui regroupe
des syndicats d’employeurs
chrétiens. En 1948, le Centre Français du Patronat
Chrétien (CFPC) remplace
la CFP et est associé au
CNPF à titre consultatif. En
2000, le CFPC devient les
Entrepreneurs et Dirigeants
Chrétiens (les EDC). En Alsace, le mouvement compte
environ 200 membres répartis dans huit équipes.
Aux quatre équipes de
Strasbourg et à celles de
Mulhouse, Haguenau et
Colmar, s’est ajoutée celle
de Saverne récemment,
sous l‘impulsion notamment de l‘entrepreneur Philippe Roser. « Ce n’est ni le
Rotary, ni un syndicat, ce
n’est pas un simple réseau
non plus mais un lieu
d‘échange et de discernement. On croise la foi avec
l’exercice de responsabilités
et on se demande comment on la met en œuvre,
profondément », explique
François Bouchard, directeur
général des services à la Région Alsace et pilier des EDC
dans la région. « On se pose
plus de questions qu’on n’a
de réponses » ajoute JeanClaude Girardin, le président
des EDC en Alsace. Président de la Fondation Protestante Sonnenhof, il a été
directeur industriel, notamment chez De Dietrich Thermique et INA Roulements.
Autrefois appelées « sections », les groupes fonctionnent avec un président
et deux conseillers spirituels
(un prêtre et un pasteur).
Chaque mois, on se rencontre pour une soirée, à tour
de rôle chez un des membres, le plus fréquemment
dans son entreprise. Après
un « moment de convivialité » (souvent le dîner ),
une heure est consacrée à
l’actualité puis deux heures
à un thème préparé par les
autres membres. Exemple
de sujets abordés par l‘assemblée, uniquement composée des membres en Alsace (dans d’autres régions,
cela se fait avec les
conjoints) : la place des
femmes, comment gérer
l’islam en entreprise ou l’effet de serre.
Une 9e équipe
en projet
« A Haguenau, l’équipe
compte un tiers d’entrepreneurs, un tiers de dirigeants
d’entreprises et un tiers de
dirigeants autres » précise
le président Jean-Claude Girardin. Mouvement relativement discret, les EDC font
parler d’eux au moment de
leurs assises régionales et
nationales. « Ce sont des
moments forts et sont régionales une année puis nationales l’année d’après »
ajoute François Bouchard.
En 2012, les Assises nationales se sont tenues à Lyon
sur le thème « Entreprendre
en Espérance », réunissant
plus de 2 000 chefs d’entreprise en présence notamment de Mgr Barbarin, Mgr
Peter Turkson, Bruno Bon-
nell et René Ricol. Les Entrepreneurs et Dirigeants
Chrétiens diffusent également une revue bimes-
Fin novembre, Strasbourg sera l’un des trois
sites d’accueil des 88èmes Semaines Sociales de
France. Organisée localement par le CEAS d’Alsace et les mouvements chrétiens de notre région, en partenariat avec L’Ami hebdo, cette rencontre multimédia sera un moment privilégié de
la réflexion sociale autour du thème: «Réinventer le travail ». Une première série de trois articles rappelle le déroulement des deux dernières
sessions alsaciennes en 1946 et 1962.
trielle, Dirigeants Chrétiens,
qui apporte un éclairage
spirituel sur les grands
thèmes de l'économie et du
management. Les EDC participent aussi de plus en
plus souvent aux débats sur
la place publique. Fin 2011
a été publié un « manifeste
pour la première embauche » et le mouvement
invite les employeurs à y
souscrire, eu égard à la situation préoccupante de
l’emploi des jeunes en
France. En Alsace, le mouvement a lancé des matinales, une série de rencon-
tres - débats thématiques
organisée dans des lieux publics et ouverts. « Il y a de
plus en plus de gens
concernés. Ce que disent les
EDC intéresse et notre regard humain est jugé de
plus en plus important »
souligne François Bouchard qui interviendra lors
des Semaines Sociales de
France en cette fin de semaine à Strasbourg. Signe
de l’intérêt croissant de la
part des entrepreneurs, une
9e équipe est en projet
dans le Sud de l’Alsace.
Joël Hoffstetter
Vous souhaitez améliorer votre retraite ?
La vente en VIAGER est
pour vous la solution idéale
Tout en restant chez vous, vous profitez
d’un capital immédiat
et d’une rente mensuelle A VIE !
ETUDE GRATUITE
66, rue du Marché Gare
67200 STRASBOURG
Tél. 06 07 41 38 65
site : www.ba-immo.fr
24 novembre 2013

Documents pareils