Le nouvel Adam et la nouvelle Eve (Montfort)

Transcription

Le nouvel Adam et la nouvelle Eve (Montfort)
Le nouvel Adam et la nouvelle Eve (Montfort)
La nouvelle Eve et le nouvel Adam, Marie et Jésus, réparent la désobéissance de la première Eve et du
nouvel Adam.
Mais il faut exprimer ce mystère en respectant le fait que Marie est relative au Christ.
L'obéissance de Marie lors de l'Annonciation est toute relative à l'obéissance de Jésus à son Père.
L'obéissance maternelle de la Nouvelle Eve, "de manière à porter Dieu en obéissant à sa parole" (cf. St
Irénée[1]), est toute relative à l'obéissance filiale du Nouvel Adam, obéissance au Père "jusqu'à la mort et la
mort de la Croix" (cf. Phil 2,8).
A la croix, dit saint Louis-Marie de Montfort, Jésus s'offre lui-même au Père, et Jésus est offert par Marie:
"immolé par son consentement au Père éternel, comme autrefois Isaac par le consentement d'Abraham à la
volonté de Dieu" (St L.-M. de Montfort, Traité § 18)
On peut rappeler ici les paroles de Vatican II:
« La Bienheureuse Vierge avança dans son pèlerinage de foi, gardant fidèlement l'union avec
son Fils jusqu'à la Croix où, non sans un dessein divin, elle était debout, souffrant cruellement
avec son Fils unique, associée d'un cœur maternel à son sacrifice, donnant à l'immolation de la
victime, née de sa chair, le consentement de son amour. »
(Vatican II, Lumen Gentium 58)
Ce texte a été longuement repris par Jean-Paul II[2] qui a aussi ressaisi l'enseignement de saint
Louis-Marie de Montfort sur la "présence mystérieuse de la Croix" au premier instant de l'Incarnation:
« C'est en ce mystère qu'il a opéré tous les mystères de sa vie qui ont suivi, par l'acceptation
qu'il en fit: Jesus ingrediens mundum dicit: Ecce venio ut faciam voluntatem tuam etc.; et par
conséquent, que ce mystère est un abrégé de tous les mystères, qui renferme la volonté et la
grâce tous.»
(Saint Louis-Marie de Montfort, Traité, § 248)
« Marie est également la Nouvelle Eve, associée au Nouvel Adam dans l'obéissance qui répare
la désobéissance originelle de l'homme et de la femme[3]. A travers cette obéissance, le Fils
de Dieu entre dans le monde. La Croix elle-même est déjà mystérieusement présente à l'instant
de l'Incarnation, au moment de la conception de Jésus dans le sein de Marie. En effet, l'ecce
venio de la Lettre aux Hébreux (cf. He 10, 5-9) est l'acte d'obéissance primordial du Fils au
Père, c'est déjà l'acceptation de son Sacrifice rédempteur lorsqu'il entre dans le monde[4]. »
(Jean Paul II, Lettre aux Familles Monfortaines § 4)
A propos de l'obéissance du Nouvel Adam et de la Nouvelle Eve, il convient de rappeler le grand principe si
bien formulé par saint Louis-Marie de Montfort:
« Ce que je dis absolument de Jésus-Christ, je le dis relativement de la Sainte Vierge.»
(Saint Louis-Marie de Montfort, Traité, § 74)
Tel est le sens de la précision apportée par Jean Paul II :
« Entre l'obéissance du Christ et l'obéissance de Marie, il existe bien sûr une asymétrie
déterminée par la différence ontologique entre la Personne divine du Fils et la personne
humaine de Marie, d'où découle également l'exclusivité de l'efficacité salvifique originelle de
l'obéissance du Christ, de laquelle la Mère elle-même a reçu la grâce de pouvoir obéir de façon
totale à Dieu et de collaborer ainsi à la mission de son Fils. »
(Jean Paul II, Lettre aux Familles Monfortaines § 6)
[1] Saint Irénée Adversus Haereses V, 19, 1.Marie est par son obéissance "cause de salut pour elle-même et
pour tout le genre humain" (Adversus Haereses III, 22, 4, texte cité par Vatican II, LG 56).
[2]Jean Paul II, Redemptoris Mater § 14. Il développe alors la comparaison entre Marie et Abraham.
[3]Cf. Saint Louis-Marie de Montfort, Traité § 53; Saint Irénée, Adversus haereses, III, 21, 10-22, 4.
[4]Cf. texte cité auparavant : saint Louis-Marie de Montfort, Traité, § 248.
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Synthèse F. Breynaert
Chapitre : Qui est Marie pour Jésus ?
Marie, Fruit excellent de la Rédemption
Jean Paul II : Marie, appelée mère de Dieu
Mère de Jésus, mère de Dieu
Marie et Joseph, éducateurs du Fils de Dieu (Jean Paul II)
Celle qui a entouré toute sa vie
Mère unie avec son Fils dans l'œuvre du salut (Vatican II)
Le Nouvel Adam et la nouvelle Eve
Marie, disciple de Jésus
Marie et les Béatitudes
Celle qui est la plus unie à lui
Marie, la Vierge qui offre (Paul VI)
Elle fondait de bonté (Péguy)
Marie associée au Rédempteur durant toute sa vie, en particulier au calvaire (Jean Paul II)
L'union de Marie à Jésus selon Erasme
Marie transmet le souvenir des premières années de Jésus (Jean Paul II)