1. Etats-Unis – La demande domestique prend le relais

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1. Etats-Unis – La demande domestique prend le relais
Février 2013
Chaque mois, SYZ Asset Management publie dans « 1 mois en 10 images » un survol de l’activité économique
dans le monde. Une image valant parfois plus qu’un long discours, nous choisissons chaque mois 10
graphiques montrant les données-clés qui ont marqué l’actualité économique et financière du mois écoulé,
avec un bref argumentaire décodant leur signification.
Publication du team Recherche & Analyse – SYZ Asset Management - Tel. +41 (0)58 799 10 00 - [email protected]
Auteur: Adrien Pichoud
Ce document se base sur des graphiques dont les données ont été récoltées au cours du mois de janvier 2013.
Index
1.
Etats-Unis – La demande domestique prend le relais
2.
Etats-Unis – Les taux immobiliers au plus bas
3.
Etats-Unis – Une baisse du PIB en trompe l’œil
4.
Zone euro – Le sentiment des ménages a aussi touché le fond
5.
Allemagne – 2013, reprise en vue
6.
Japon – La Banque du Japon « prudemment agressive »
7.
Japon – Des répercussions de la baisse du yen
8.
Chine – Après le « soft landing », la « soft recovery »
9.
Changes – Le franc suisse sous (dé)pression
10.
Obligations – Le taux à 10 ans de la zone euro au plus bas historique
1. Etats-Unis – La demande domestique prend le relais
•
•
•
L’économie américaine a finalement évité le
fameux « mur fiscal ». A la faveur d’un accord
de dernière minute sur le volet « impôts » et
du volet « baisse des dépenses », le
durcissement brutal de la politique budgétaire
tant redouté a laissé place à un resserrement
plus modéré, qui met le déficit public sur la
voie de la réduction sans pour autant briser
une dynamique de croissance encore fragile.
Ainsi, la tendance favorable apparue à l’été
2012 semble devoir perdurer : celle du
raffermissement de la demande domestique et
en particulier de la consommation privée, qui
prend
graduellement
le
relai
de
l’investissement et des exportations comme
moteur de la croissance.
Le recul du taux de chômage depuis l’été, des
prix de l’immobilier enfin en hausse, des
conditions de financement historiquement
avantageuses et le net recul des prix de
l’essence ont soutenu la consommation et le
secteur des services. A l’inverse, l’activité
dans
l’industrie,
plus
dépendante
des
exportations et de l’investissement, a marqué
le pas. Cette transition est importante pour
assurer une croissance durable de l’économie,
qui est peut-être sortie en 2012 d’une longue
phase de « reprise » initiée fin 2009.
INDICES D’ACTIVITE DANS LES SERVICES ET DANS
L’INDUSTRIE
65
60
55
50
45
40
35
00
01
02
03
04
US ISM NO N MANUF ACT URING
US ISM MANUFACTURING
05
06
07
08
09
10
11
12
Source: T homson Reuters Datastream
Le présent document est exclusivement réalisé à titre d’information et ne constitue donc ni une incitation à investir, ni une offre d’achat ou de
vente de titres, ni un document contractuel. Les opinions émises reflètent notre jugement au jour de sa rédaction et sont donc susceptibles
d’être modifiées à tout moment sans préavis. Nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes engendrées par
l’utilisation des informations fournies dans le présent document.
Février 2013
2. Etats-Unis – Les taux immobiliers au plus bas
•
•
•
La grande opération de reflation de l’économie
américaine entreprise par la Fed après
l’explosion de la bulle immobilière parait enfin
porter
ses
fruits.
Trois
opérations
d’assouplissement
quantitatif
successives
(dont une partie de la dernière portant
directement sur les titres finançant les prêts
immobiliers)
ont
poussé
les
taux
hypothécaires à des plus bas historiques
(autour de 3.5% à 30 ans).
Première conséquence de cette baisse des
taux,
les
refinancements
de
crédits
hypothécaires ont augmenté, permettant aux
ménages de réduire leurs charges financières.
Avec le retour de la hausse des prix des
maisons, cette tendance a accélérée en 2012.
Le mix « repli du chômage/taux bas/prix en
hausse » est même en train de provoquer un
embryon de reprise des demandes de crédit
pour l’achat d’une maison. Cinq ans après
l’explosion de la bulle, le marché immobilier
semble enfin revenir progressivement à la vie.
DEMANDES DE CREDITS HYPOTHECAIRES (REFINANCEMENTS ET
ACHATS) ET TAUX MOYEN A 30 ANS (INVERSE)
3
900
800
4
700
5
600
500
6
400
7
300
200
8
100
9
0
00
01
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US W EEKLY MO RT G AG E APPLI CAT I O NS - REF I NANCING (52 W EEKS AVERAG E)
US W EEKLY MO RT G AG E APPLI CAT I O NS - PURCHASES (52 W EEKS AVERAG E)
US F REDDI E MAC 30 YEAR F IXED RAT E(R. H. SCALE)
Source: T homson Reut ers Dat ast ream
3. Etats-Unis – Une baisse du PIB en trompe l’œil
•
•
•
La première estimation du PIB américain pour
le 4ème trimestre 2012 a en apparence
constitué une bien mauvaise surprise : pour la
première fois depuis le printemps 2009,
l’économie américaine a affiché un taux de
croissance négatif (-0.1%).
La dynamique de croissance a pourtant été
bien meilleure que ce que ce chiffre peut
laisser croire : la consommation des ménages
s’est
raffermi
(+2.2%
au
4T12),
la
construction résidentielle a encore accéléré
(+15.3%) et l’investissement des entreprises
a rebondi (+8.4%) après le trou d’air de l’été.
La demande domestique privée a donc en
réalité nettement accéléré au 4ème trimestre !
Ce sont en fait un important mouvement de
déstockage des entreprises (qui sera favorable
à la production au début 2013) et la chute des
dépenses publiques dans le secteur de la
défense qui sont responsables de cette baisse
du PIB, avec un impact combiné de -2.6%.
VARIATION TRIMESTRIELLE DU PIB ET DE LA DEMANDE PRIVEE
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
2009
2010
2011
US - REAL G DP Q oQ %
US - F I NAL PRI VAT E CO NSUMPT IO N & I NVEST MENT Q oQ %
2012
Source: T homson Reut ers Dat ast ream
4. Zone euro – Le sentiment des ménages a aussi touché le fond
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•
•
Depuis l’été dernier, le sentiment des marchés
et plus généralement des entreprises s’est
amélioré en zone euro.
Mais les ménages, peu sensibles aux mesures
répondant au volet financier de la crise, ont
vu leur situation continuer à se dégrader.
L’indice de confiance des consommateurs a
ainsi encore reculé pour atteindre, en
novembre, un plus bas depuis mai 2009.
Toutefois, ce même indice a depuis rebondi,
suggérant que, même du côté des ménages,
le sentiment a peut-être touché le fond. On
est toutefois encore loin de pouvoir anticiper
une reprise imminente de la consommation !
Le resserrement généralisé des politiques
fiscales et des taux de chômage record vont
continuer à peser sur les dépenses.
Mais, après l’apparition d’une tendance
semblable du côté des entreprises, il semble
que la situation ait également arrêté de se
détériorer du côté des ménages.
CONFIANCE DES CONSOMMATEURS, VENTES AU DETAIL ET PIB
6
5
0
4
-5
2
-10
0
-15
-20
-2
-25
-4
-30
-35
96
97
98
99
00
01
02
03
RET AIL SALES - 3MMA YoY %(R. H. SCALE)
EURO AREA - G DP YoY %(R. H. SCALE)
EURO AREA - CO NSUMER CO NF I DENCE
-6
04
05
06
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Source: T homson Reut ers Dat ast ream
Le présent document est exclusivement réalisé à titre d’information et ne constitue donc ni une incitation à investir, ni une offre d’achat ou de
vente de titres, ni un document contractuel. Les opinions émises reflètent notre jugement au jour de sa rédaction et sont donc susceptibles
d’être modifiées à tout moment sans préavis. Nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes engendrées par
l’utilisation des informations fournies dans le présent document.
Février 2013
5. Allemagne – 2013, reprise en vue
•
•
•
Selon le FMI, la croissance du PIB allemand
ne devrait pas dépasser, en 2013, celle de
2012 : +0.9% dans les deux cas. Toutefois, la
dynamique semble être plus encourageante
pour cette nouvelle année qu’elle ne l’était
l’année passée.
En 2012, l’aggravation de la crise en zone
euro et le ralentissement de la croissance
dans le monde émergent avaient lourdement
pesé
sur
l’industrie
allemande,
très
dépendante de ses exportations. Cette
faiblesse avait fini par se propager aux
secteurs plus tournés vers la demande
domestique, provoquant même une (légère)
remontée du chômage. Ainsi, le rythme de
croissance trimestrielle n’avait cessé de
diminuer en 2012.
Toutefois, le net redressement des indices
d’activité, en particulier dans les services, et
la hausse des anticipations des entrepreneurs
encore observés en janvier semblent signaler
que la tendance s’est inversée pour 2013.
INDICES D’ACTIVITE DANS L’INDUSTRIE ET LES SERVICES ET
ANTICIPATIONS D’ACTIVITE DES CHEFS D’ENTREPRISE
65
120
60
110
55
100
50
90
45
80
40
70
35
30
2005
60
2006
2007
2008
2009
PMI m anufacturing
IFO business ex pectations
2010
2011
2012
2013
PMI serv ices
So urc e: SYZ A M , B lo o m berg
6. Japon – La Banque du Japon « prudemment agressive »
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•
•
Pour sa première réunion de l’année 2013, la
Banque du Japon a annoncé des mesures
substantielles même si en partie moins
agressives que ce qui avait pu être anticipé.
L’objectif est désormais clairement de sortir
de la déflation dans laquelle l’économie est
plongée depuis presque vingt ans. Pour ce
faire, la BoJ a fixé une cible d’inflation à 2% et
entend assouplir sa politique monétaire
jusqu’à ce que cette cible soit atteinte.
En plus de maintenir les taux d’intérêt proche
de 0% (ce qui est le cas depuis 1995), la BoJ
procèdera à des injections massives de
liquidité (Quantitative Easing) : JPY 13 trillions
par mois (≈USD 140 mds) soit, sur une
année, l’équivalent de 30% du PIB japonais!
Mais tout cela ne commencera pas avant
janvier 2014… D’ici là, c’est le programme
actuel de JPY 3 trillion par mois qui sera
maintenu.
Un
assouplissement
déjà
conséquent (comparable à ce que fait
actuellement la Fed) mais jusque là insuffisant
pour sortir l’Archipel de la déflation.
BILAN DE LA BOJ (% DU PIB) ET TAUX ANNUEL D’INFLATION
36%
0.8%
34%
0.6%
32%
0.4%
30%
28%
0.2%
26%
0.0%
24%
-0.2%
22%
-0.4%
20%
18%
2005
-0.6%
2007
2009
2011
BoJ balance sheet (% of GDP)
Inflation rate (YoY %)
2013
So urce: SYZ A M , B lo o m berg, D atastream
7. Japon – Des répercussions de la baisse du yen
•
•
•
Depuis le séisme de mars 2011, la balance
commerciale nippone est devenue déficitaire.
La faute à la hausse des importations
d’énergie, quand les exportations reculaient
sous l’effet du tassement de la croissance
mondiale, de la perte de compétitivité de
l’Archipel et des tensions avec la Chine.
La récente baisse du yen ne sera cependant
pas nécessairement bénéfique à l’évolution du
solde extérieur : si elle devrait favoriser une
reprise des exportations, elle aura également
pour conséquence de gonfler la valeur des
importations. La fameuse courbe en J…
Il ne faut donc sans doute pas s’attendre à un
retour imminent d’un excédent commercial au
Japon. En revanche, une activité en hausse
dans l’industrie et des importations plus
chères vont dans le sens de l’objectif de la
Bank of Japan, la sortie de déflation…
BALANCE COMMERCIALE, EXPORTATIONS ET IMPORTATIONS
000'S
15
75
60
10
40
5
20
0
0
-20
-5
-40
-10
90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00
JAP T rade Balance (sum 12 m, bn yen)
JAP Exports (3m MAV YoY %)(R. H. SCALE)
JAP I mports (3m MAV YoY %)(R. H. SCALE)
-50
01
02
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Source: T homson Reut ers Dat ast ream
Le présent document est exclusivement réalisé à titre d’information et ne constitue donc ni une incitation à investir, ni une offre d’achat ou de
vente de titres, ni un document contractuel. Les opinions émises reflètent notre jugement au jour de sa rédaction et sont donc susceptibles
d’être modifiées à tout moment sans préavis. Nous déclinons toute responsabilité en cas de pertes directes ou indirectes engendrées par
l’utilisation des informations fournies dans le présent document.
Février 2013
8. Chine – Après le « soft landing », la « soft recovery »
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•
•
La crainte d’un ralentissement prononcé de
l’économie
chinoise
avait
hanté
les
investisseurs en 2012. La plupart des indices
d’activité se sont toutefois stabilisé durant
l’automne, donnant corps à l’atterrissage en
douceur de la croissance sur un rythme moins
soutenu mais supposé soutenable.
Le rebond de la croissance annuelle du PIB à
7.8% au 4ème trimestre (après 7.4% au
trimestre précédent) ne fait que confirmer la
fin apparente du ralentissement quasi
ininterrompu observé depuis 2010.
Mais il ne faut pas pour autant s’attendre à un
rebond
prononcé
de
l’activité.
Une
stabilisation de la croissance du PIB autour de
8% semble être le mieux que l’on puisse
attendre en Chine, à condition que les
exportations continuent de progresser. Et, si
la
tendance
est
aujourd’hui
moins
préoccupante, les risques liés au nécessaire
rééquilibrage
vers
la
consommation
domestique n’ont pas disparus pour autant…
VARIATION ANNUELLE DU PIB ET DES EXPORTATIONS
100
15
14
80
13
60
12
11
40
10
20
9
0
8
7
-20
6
-30
00
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03
04
05
06
CHI NA - G DP (YoY %)
CHI NA - EXPO RT S (YoY % 3M MAV)(R. H. SCALE)
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Source: T homson Reut ers Dat ast ream
9. Changes – Le franc suisse sous (dé)pression
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Et si la Banque Nationale Suisse avait pris
quelques coups d’avance dans la « guerre des
monnaies » que semblent se livrer les
banques
centrales
des
économies
développées ?
En accumulant d’importantes réserves de
change dans la défense du seuil de 1.20
contre euro pour le franc suisse, la BNS a
gonflé son bilan jusqu’à ce qu’il dépasse 80%
du PIB national helvète. Soit une création de
liquidité bien plus rapide que n’importe quelle
autre banque centrale de la planète !
Aujourd’hui, la pression haussière sur le franc
a diminué avec la baisse des tensions dans la
zone euro, ce qui a permis à la BNS de cesser
d’intervenir sur le marché des changes.
L’ampleur des liquidités créées depuis l’été
2011 fait désormais peser la menace d’une
correction baissière de la devise helvète,
contre l’euro comme contre le dollar.
DOLLAR CONTRE FRANC SUISSE ET EVOLUTION RELATIVE DES
BILANS DE LA BNS ET DE LA FED
1.9
5
1.8
1.7
4.5
1.6
1.5
4
1.4
1.3
3.5
1.2
1.1
3
1
0.9
2.5
0.8
0.7
0.6
2000
2
2002
US D /C HF
2004
2006
S NB /FED
2008
2010
2012
So urc e: SYZ A M , B lo o m berg, D atas tream
10. Obligations – Le taux à 10 ans de la zone euro au plus bas historique
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•
Au printemps 2012, le taux à 10 ans du
gouvernement allemand avait atteint un plus
bas historique, Mais c’était en réaction à la
hausse des taux dans les pays d’Europe
périphérique, sur fond de craintes de
dislocation de l’union monétaire.
Depuis lors, les taux allemands, malgré
quelques signes de tensions depuis le début
d’année, sont restés extrêmement bas tandis
qu’avait lieu un spectaculaire mouvement de
détente sur les taux espagnols ou italiens.
En conséquence, le taux gouvernemental
moyen de la zone euro, autrement dit le taux
de financement moyen des gouvernements
(pondéré par la taille des économies) a reculé
à son plus bas depuis la création de l’union
monétaire au tournant de 2012 et de 2013, en
dessous de 3%. Une illustration du mix
« récession / absence d’inflation / politique
monétaire très accommodante de la BCE »
même si, contrairement aux Etats-Unis, ce
taux reste encore supérieur à l’inflation.
TAUX A 10 ANS GOUVERNEMENTAL MOYEN (PONDERE PAR LES
PIB) DE LA ZONE EURO ET BUND ALLEMAND
6.0
5.5
5.0
4.5
4.0
3.5
3.0
2.5
2.0
1.5
1.0
2000
2002
EMU 10y ra te
2004
2006
G ER 10y ra te
2008
2010
2012
So urc e: SYZ A M , B lo o m berg, IM F
Le présent document est exclusivement réalisé à titre d’information et ne constitue donc ni une incitation à investir, ni une offre d’achat ou de
vente de titres, ni un document contractuel. Les opinions émises reflètent notre jugement au jour de sa rédaction et sont donc susceptibles
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l’utilisation des informations fournies dans le présent document.