Projet 2.6.1 - the ECML | Bienvenue au CELV
Transcription
Projet 2.6.1 - the ECML | Bienvenue au CELV
DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 RAPPORT ATELIER NO. 7/2000 Projet 2.6.1: DEVELOPPEMENT DE CURRICULA ET DE METHODOLOGIE POUR LES COURS DE TRADUCTION ET D’INTERPRETATION Graz, Autriche, 29 août – 2 septembre 2000 Coordonnatrices: Anna Butašova Ekaterina Draganova Co-animateurs: Zdenka Gadušová Eckhart Hötzel Ursula Stachl-Peier © Novembre 2000 3 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Table des matières Synthèse de l’atelier 7/2000: Développement de curricula et de méthodologie pour les cours de traduction et d’interprétation....................................... 5 Annexes....................................................................................................... 17 Annexe 1: Programme de l’atelier 7/2000 ................................. 19 Annexe 2: Liste des participants de l’atelier 7/2000 .................. 21 Annexe 3: Aspects académiques et aspects professionnels de la traduction, traduction pédagogique et traduction professionnelle à l’Université Ekaterina Draganova ................................................ 25 Bibliographie succincte Ekaterina Draganova ................................................ 31 Annexe 4: Synopsis de l’exposé: « Comment monter une formation en traduction et interprétation? » Eckhart Hötzel .......................................................... 33 Annexe 5 : Groupes de travail à l’issue de l’atelier 7/2000 ........ 41 Annexe 6: Proposition de bibliographie complémentaire .......... 45 5 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Synthèse de l’atelier 7/2000: Développement de curricula et de méthodologie pour les cours de traduction et d’interprétation (Graz, Autriche, 29 août – 2 septembre 2000) Coordonnatrices: Ekaterina Draganova, (Ecole supérieure de Traduction et Interprétation, Université de Sofia « Saint Kliment Ohridski », Bulgarie) et Anna Butašová (Université Comenius , Bratislava, Chaire UNESCO en Traduction et Département d'Etudes romanes, République slovaque). Co-animateurs: Eckhart Hötzel (ITI-RI, Université Marc Bloch, Strasbourg, France), Ursula Stachl-Peier (Institut de Traduction et d'Interprétation, Université de Graz, Autriche) et Zdenka Gadušová (Constantin the Philosopher University, Nitra, République slovaque). Le caractère un peu exceptionnel de cet atelier et de l'ensemble du programme sur la Traduction et l’Interprétation (T&I) va entraîner aussi une présentation un peu particulière du déroulement et des résultats de l'atelier. Nous présenterons plus bas une sorte de synthèse de ce qui a été dit pendant les cinq journées de travail, mais cela peut difficilement être considéré comme un article, étant donné la grande diversité des problèmes qui ont été abordés, le diapason très grand des visées des recommandations – politiques, stratégiques, professionnelles, formelles, pragmatiques, méthodiques, pédagogiques. Le domaine de la T&I, même s'il semble assez bien circonscrit, que ce soit dans la formation spécialisée ou dans la pratique avec des professions très ciblées, propose aujourd'hui de nouvelles inconnues qui apparaissent dans notre monde en perpétuel changement. Même si nous nous limitons à l'Europe, et en ne prenant comme exemple que le prochain passage de l’Union européenne (UE) de 11 langues officielles à 25 langues officielles, cela suppose un important bouleversement dans la formation et la pratique, dans le mode de vie et les mentalités. En y ajoutant les nouvelles technologies de communication qui évoluent à une vitesse incroyable, il n'est pas exclu que le métier du traducteur et celui de l'interprète subissent de profonds changements, comme le travail à distance, l'exigence de nouvelles aptitudes chez les traducteurs et interprètes comme le conseil linguistique, le résumé, la révision, le travail en vidéoconférence et par téléphone, etc. Voilà pourquoi nous avons préféré vous présenter les débats avec toutes les questions restées sans réponse, avec les points de vue particuliers, mais aussi vous faire partager le climat très positif de ce forum, son caractère essentiellement interactif, les positions sans « censure », l'ouverture et la volonté de faire partager avec les autres tout son savoir et savoir-faire. 6 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 La présente synthèse devrait remplir un certain nombre d’objectifs complémentaires, mais aussi, par moments, divergents. Nous aimerions, tout d’abord, rappeler la genèse d'un projet ciblé sur la traduction et l’interprétation (T&I), sur la formation des formateurs des traducteurs et des interprètes, sur des curricula innovants et pragmatiques et trouver les raisons pour lesquelles il a été approuvé dans le programme à moyen terme du Centre Européen pour les Langues Vivantes (CELV) de Graz. Ensuite, il nous semble que cet exposé devrait permettre aux habitués du CELV et aux internautes qui viendraient se brancher sur le site du Centre d'obtenir une information tant sur le déroulement des travaux de l’atelier 7/2000 que sur les perspectives de ce projet et sur ses prolongements pendant les trois prochaines années de son déroulement. Enfin, les participants à l’atelier et les éventuels futurs partenaires dans ce projet devraient retrouver les lignes générales des idées, les ouvertures nouvelles qui ont pu s'esquisser pendant les journées de travail, les tâches qu’il nous faut tous remplir d’ici la publication finale dans laquelle nous essaierons de réunir les acquis et les opinions exprimées, mais aussi les orientations stratégiques, voire politiques, sans oublier les recommandations méthodologiques ou pédagogiques. Donc, en abordant le thème sur le rôle de la traduction et de l’interprétation, respectivement sur le statut et la formation des traducteurs et des interprètes dans les universités, nous sommes conscients que les enjeux sont importants et les défis stimulants. Ce projet est né de deux propositions, survenues indépendamment l’une de l’autre en 1999, lors de l’appel d’offres du CELV pour les activités triannuelles. Deux équipes – l’une des universités de Bratislava et de Nitra en République slovaque, l’autre de l’Université de Sofia « Saint Kliment Ohridski » de Bulgarie – ont envoyé au CELV des propositions pour l'intégration des formations spécialisées des traducteurs et des interprètes dans les universités des PECO, problème qui nous avait semblé d’actualité au moment où les Etats des deux « vagues » venaient de commencer les négociations pour l’adhésion à l’UE. Les auteurs des projets – Mme Butašová, Mme Gadušová, Mme Draganova et Mme Guenova – savaient qu’elles s’engageaient dans une voie nouvelle pour leur pays et dans une voie que nombre d'Etats de l’UE avaient parcourue depuis quelque temps, et qu’elles abordaient une nouvelle thématique pour le CELV. Allait-on pouvoir concilier tout cela? Grâce à la « curiosité bienveillante » du CELV ou plutôt à la décision stratégique et politique des responsables du Centre, ce projet a vu le jour, même s’il ne s’inscrit pas automatiquement dans les visées et la politique de la pédagogie des langues vivantes. Le Directeur exécutif, M. Michel Lefranc, et le Directeur exécutif adjoint, M. Josef Huber, ont expliqué au moment de l’ouverture de l’atelier en août 2000, les raisons de leur décision: répondre à une demande, à une attente d’un grand nombre d’Etats signataires de l’Accord partiel et leur permettre d’entrer en contact avec les autres pour un échange d’expérience concret. Aussi bien les responsables du CELV que l’équipe d’animation de l’atelier et du projet en général – coordinatrices: Ekaterina Draganova (Ecole supérieure de traduction et interprétation, Université de 7 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Sofia « Saint Kliment Ohridski », Bulgarie) et Anna Butašová (Université Comenius de Bratislava, Chaire Unesco en traduction et Département d'études romanes, République slovaque); co-animateurs: Eckhart Hötzel (ITI-RI, Université Marc Bloch, Strasbourg, France), Ursula Stachl-Peier (Institut de traduction et d'interprétation, Université de Graz, Autriche), Zdenka Gadušová (Université Constantin le Philosophe, Nitra, République slovaque) – ont relevé les multiples facettes de ce projet et sa portée dans l’Europe plurilingue, multiculturelle et commune à nous tous. De même, l’ensemble des participants impliqués dans le projet ont-ils perçu sa spécificité et le fait qu’il devait répondre à des besoins concrets tant au niveau pragmatique de la formation des formateurs de traducteurs et interprètes qu’au niveau de l’affirmation des métiers de traducteur et d’interprète, voire de la reconnaissance du statut de ces professionnels dans un certain nombre de pays. On peut dire que le mot d’ordre du Centre de Graz relatif aux objectifs des projets – SMART – spécifique, mesurable, adaptable, réaliste et tenant compte du temps et du calendrier – concilie fort bien les différents aspects et préoccupations des participants. Par ailleurs, les animateurs et les participants ont dès les premiers instants apprécié le climat convivial et de partenariat qui s'est établi. Toute l'équipe du CELV s'est dévouée et a fait tout son possible pour proposer d'excellentes conditions de travail, même si l'atelier s'est tenu à la veille du déménagement du Centre dans de nouveaux locaux. L'Institut de traduction et d'interprétation de l'Université de Graz a mis à notre disposition son infrastructure et notre co-animatrice, Mme StachlPeier nous a beaucoup aidés à ce faire. Les participants ont également salué la possibilité de pouvoir travailler dans la sérénité, sans précipitation et dans une atmosphère de tolérance, où chacun pouvait intervenir sans contrainte aucune. Cela n'est pas toujours le cas pour d'autres réunions ailleurs où le plus souvent le temps de travail est seulement de quelques heures. D'autre part, tous les collègues ont fait preuve d'une grande disponibilité et à aucun moment, l'interactivité des travaux n'a paru forcée ou artificielle. Enfin, l'interprétation simultanée entre le français et l'anglais pendant les séances pléniaires a permis une totale compréhension et communication de tous les participants. La première impulsion aux travaux de l'atelier a été imprimée par l'exposé de M. Eckhart Hötzel « Comment monter une formation en traduction et interprétation? » qui a proposé une sorte de cadre global dans lequel se sont dessinées peu à peu les orientations prioritaires et les perspectives pour le futur. Les animateurs se sont posé la question de savoir s’il fallait prévoir une introduction à l’atelier de ce type, que d’aucuns auraient pu considérer comme fort générale. Cette question est revenue quelques jours avant le début de l’atelier lorsque la liste des participants nous est parvenue et lorsque nous avons vu que le public dans sa grande majorité était très averti. Nous avons vu aussi que les représentants des services d'interprétation du Parlement européen, M. Patrick Twidle, et du Conseil de l'Europe, M. Roland Herrmann, ainsi que le VicePrésident de l'AIIC, M. Michel Lesseigne, avaient accepté l'invitation pour prendre part à l'atelier. Il a fallu donc repenser notre stratégie à la veille de l'atelier. Cependant, nous avons eu raison de garder les deux premiers thèmes de l’ordre du jour. Les débats qui ont suivi l'exposé d'Eckhart Hötzel (cf. en annexe 4, le synopsis de son exposé) ont permis de voir que d’une part, les représentants de la Roumanie, la Slovénie, la Bulgarie, la République tchèque, la République slovaque, la Hongrie, 8 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et de Chypre ont saisi l’occasion pour présenter la situation dans leurs universités et dans leurs pays. Les débats ont débouché tout naturellement sur des études de cas qui ont fait rebondir les discussions. Que faire lorsqu'il y a une prolifération de centres de formation de traducteurs et interprètes (Espagne, Pologne)? Une solution a été proposée par la Roumanie et la République slovaque: les collègues nous ont décrit les consortiums de formations complémentaires qu'ils ont constitués dans leurs pays. Comment surmonter le clivage entre une formation initiale de traducteurs et d'interprètes de trois ans et des examens d'un niveau professionnel élevé où les échecs atteignent 90%, situation de la Norvège? Que privilégier – les formations longues, commençant aussitôt après le bac ou les formations postgraduées avec des candidats plus mûrs? Des problèmes de plus en plus concrets se sont dessinés – comment adapter les cursus aux législations nationales, comment trouver des enseignants qui sont aussi des professionnels, comment trouver des financements. Les préoccupations étaient tant pédagogiques – langues actives et langues passives, statut des langues à petite diffusion, formation mixte pour la traduction et l'interprétation, que des préoccupations d'ordre plus administratif – quels diplômes et comment les faire reconnaître sur le marché, contraintes de l'offre et de la demande dans les différents pays, marchés gris par endroits, former pour les besoins nationaux ou pour les organisations européennes et internationales, possibilités et nécessités de stages... Des prises de parties parfois « révolutionnaires » ont également alimenté les débats: traduction éclatée et comment envisager ses nouveaux rôles: adaptation dans la langue cible, proposition de conseils linguistiques au lieu de la traduction traditionnelle, médiation linguistique et communication culturelle. En un mot, dans quelle mesure répondre aux attentes, parfois non conventionnelles, voire capricieuses du client et faire correctement le métier de traducteur? Faut-il toujours cultiver le perfectionnisme? Comment innover dans la formation face aux nouvelles exigences envers les traducteurs et les interprètes, telles que les vidéoconférences, l'interprétation simultanée au téléphone, la familiarisation avec des nouveaux logiciels et moyens de communication. Une préoccupation s'est dessinée – faut-il considérer la traduction et l'interprétation comme un service lors de son exercice? Et la formation des traducteurs et interprètes – sera-t-elle purement professionnelle ou académique, ou les deux? Ainsi, tout naturellement, les travaux ont insensiblement débouché sur le second thème que les animateurs avaient envisagé dans le programme initial. Ekaterina Draganova est revenue sur le couple aspects pédagogiques et aspects académiques dans la traduction et l'interprétation dans l'espoir de provoquer des réactions diverses. Bien entendu, en évoquant ce couple dans la traduction et par rapport à la traduction, on peut aborder aussi bien différents problèmes que le même problème, mais de points de vue différents (cf. en annexe 3, un résumé de cette intervention). Cela recouvre aussi bien les côtés techniques que pédagogiques mais ni l’intervenante, ni le public n’ont cherché l’exhaustivité au cours de ce premier atelier. Les oppositions évoquées « académique (universitaire) ≠ professionnel (pragmatique) » ont rappelé, dans un premier temps, le clivage qui existait il y a quelques années encore en Occident, et aujourd’hui, parfois, dans les PECO, entre l’Université, en tant que structure académique, souvent conservatrice et visant une formation universaliste et les écoles spécialisées en T&I, voulant former des traducteurs et des interprètes, prêts à se lancer sur le marché. Les structures de formation des traducteurs et des interprètes et celles de formation des pédagogues, des enseignants, des professeurs, des chercheurs étaient, elles aussi, des deux côtés d’une frontière, sans correspondance entre elles. Elles étaient 9 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 étanches l’une à l’autre, sans passerelle possible. Cette opposition était visible aussi au niveau même de la formation pédagogique: linguistes, philologues, spécialistes en lettres, d’une part, et traducteurs et interprètes, d’autre part, avec beaucoup de modalités différentes pour les deux options: recrutement des étudiants – avec ou sans concours d’entrée, évaluation finale – purement académique ou devant un jury mixte formé d’enseignants universitaires et de professionnels, voire formation sur le « tas » par le passé. Cette séparation pourtant s’est atténuée avec le temps, car aujourd’hui les bonnes écoles de T&I sont intégrées dans les universités – comme par exemple Genève, Strasbourg, l’ESIT, Mons, etc. Heureusement, cette tendance commence à s’affirmer aussi dans les PECO, même si cela ne se passe pas toujours sans heurts. Une autre constatation – les écoles de T&I ont su garder une relative autonomie et ont été les premières et les plus actives à participer aux programmes européens pour l’enseignement supérieur – Tempus, réseaux thématiques et mobilité des étudiants et enseignants dans Socrates, etc. Les écoles de T&I ont également d’autres atouts – leurs contacts étroits avec le monde des affaires, les milieux professionnels – tant en ce qui concerne les enseignants, dans leur grande majorité professionnels de la traduction et de l’interprétation, qu’en ce qui concerne les étudiants qui suivent des stages pendant leurs études et qui souvent gardent le contact avec leur établissement, même lorsqu’ils entrent dans la vie active. D’autres oppositions du couple académique/professionnel ont été suggérées: quelle doit être la formation en sciences du langage (au sens large) des traducteurs et des interprètes, d'une part, et celle des philologues, des étudiants en lettres, d'autre part? Y a-t-il une différence? Si Ekaterina Draganova a apporté une réponse positive, le débat reste toujours ouvert. Ou alors, toujours sur le plan pédagogique, comment bien séparer dans la formation les compétences des performances chez les traducteurs et les interprètes. Bien entendu, il a aussi été question du dilemme récurrent de la différence que l’on peut et doit établir entre la traduction pédagogique et la traduction professionnelle. C'est une question qui a préoccupé les traductologues et qui préoccupe tous ceux qui enseignent la traduction. Du moment que nous nous trouvons en classe, fût-ce, dans une école de T&I à visée strictement professionnelle, nous sommes dans un entourage pédagogique, dans un milieu qui est, quoique l'on fasse, un cocon pour le futur professionnel. Même l'examen final ne peut garantir à l'étudiant d'être plongé dans la réalité. On peut, de manière intuitive, saisir les différences entre la traduction pédagogique et la traduction professionnelle, il faut cependant essayer d’établir une distinction plus pertinente. Ce type de questionnement a été accueilli avec davantage d’intérêt par les collègues des PECO, de sorte qu’il reviendra à l’ordre du jour dans les travaux des événements régionaux. A Graz, on a plutôt essayé de donner une réponse à la question « qu’est-ce que la traduction professionnalisante? ». Des éléments de réponse ont été apportés dans l’exposé et pendant les débats: cela peut être la traduction spécialisée – technique, juridique, etc. On peut proposer une méthode plus globale pour l’appréhension du texte technique en général, mais on peut aussi aborder des domaines spécialisés concrets, les uns après les autres. Certains auteurs donnent l’avantage au principe fonctionnel de la traduction (Ecole russe et slave), d’autres s’appuient sur l’approche impressionniste et l’inspiration. Enfin, des exemples de simulation et des exercices sur le « terrain » ont été présentés où l’on concilie très bien l’approche pédagogique et les réalités de la profession (Programme 10 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Tradutech, travail en cabine muette, introduction aux instruments de la profession – législation, statut du traducteur, etc.). La dernière opposition académique/professionnel en interprétation qui a été abordée n'est pas réellement une opposition car l’interprétation ne fait pas partie des cursus traditionnels de lettres et linguistiques. Cependant, la discussion qu’elle a provoquée – l’interprétation comme un « appât » dans certains curricula, l’interprétation enseignée comme un exercice de langue et alimentant le « marché gris » avec des gens peu formés, a permis de passer en douceur au grand débat sur l’Interprétation; sujet sur lequel nous avons invité nos experts des organisations internationales à intervenir. Les différents points de vue des experts et professionnels étaient particulièrement attendus par tous les représentants des écoles de T&I. Ceux des PECO voulaient savoir comment former des traducteurs et interprètes pour la période de préadhésion et pour le temps où leurs pays deviendraient membres de l’UE. Les responsables des écoles de l’UE voulaient également obtenir des informations sur le futur de l’interprétation lorsque les langues passeraient de 11 à 25. De sorte que le débat était attendu et effectivement, un grand nombre de problèmes ont été éclaircis. Les intérêts de l’AIIC, exprimés par Michel Lesseigne, étaient bien entendu professionnels. Trois critères ont été formulés pour pouvoir juger des aptitudes des futurs interprètes: aptitude à la communication, aptitude à communiquer le message, aptitude à communiquer le message dans une langue cible – maternelle ou de culture = excellente. Par ailleurs, M. Lesseigne a présenté certaines nouvelles préoccupations de l’AIIC liées au dimensions nouvelles du multilinguisme comme l’aide qu’elle peut apporter aux instituts de formation et les nouveaux contacts qu’elle compte établir avec les associations des interprètes dans les PECO. La présentation de Roland Herrmann, interprète et maître de stage au Conseil de l'Europe, a abordé l'interprétation d'un point de vue différent. L’intervenant a mis l'accent sur la sélection à l’entrée de l’école qui doit être très rigoureuse et sévère, car il devient de plus en plus difficile de trouver des postes de travail. Voilà pourquoi ce sont des interprètes de qualité qui devraient sortir sur le marché. Comment procéder au test initial? Il faut tester la rapidité intellectuelle, il faut poser beaucoup de questions aux candidats, voir comment ils réagissent et surtout, juger si le candidat est apte à apprendre. Une fois la sélection effectuée, il faut procéder avec compétence et bienveillance tout au long de la formation: faire un choix de textes où la gradation soit perceptible, sélectionner et coordonner entre enseignants des thèmes à aborder, demander aux étudiants de faire des exposés, en langue A comme également en langue B, leur apprendre le travail en équipe – tant au niveau de la préparation qu'en cabine. Il est vrai que l'interprétation simultanée est une voie royale, mais y arriver demande une très grande responsabilité chez les formateurs et chez les apprenants. M. Herrmann a présenté son expérience très intéressante en tant que « maître de stage » et interprète au Conseil de l'Europe, mais aussi les conclusions qu'il a pu tirer en enseignant l'interprétation à l'ITI-RI de Strasbourg. Ainsi, si le diplôme d'interprète est une sorte de « permis de conduire », il faut tout faire pour que ce permis soit fiable. 11 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 L'entraînement des futurs interprètes en cabine muette est donc indispensable et là, le rôle du maître de stage est primordial. Cet « exercice » ne poursuit pas seulement un but didactique, il a aussi un rôle éthique, déontologique, car il ne faut pas oublier qu'il peut y avoir des conflits d'intérêts entre enseignants freelance et futurs « concurrents ». Lorsque le contact est établi entre « anciens » et futurs interprètes « sur le terrain », les deux parties commencent à se connaître et en sortent rassurées. Un autre problème stratégique est: comment encourager les futurs interprètes à envisager des combinaisons linguistiques moins saturées. Plus facile à dire qu'à faire. Et là encore, tous les participants ont convenu que le dilemme est difficile. Le marché est sursaturé pour des langues comme l'anglais, le français, l’allemand, l'espagnol. En même temps, l'anglais devient incontournable et là, les collègues des PECO ont relevé le fait que la domination de l'anglais sur leurs marchés nationaux rend encore plus difficile la formation multilingue. Patrick Twidle est intervenu au nom de la Direction de l'interprétation du Parlement européen, mais il a également évoqué le fonctionnement du SCIC qu'il connaît bien par le biais de la coopération dans le cadre du projet pour le développement d'un 'Masters' en interprétation de conférence. Il a fourni des informations précises sur l'interprétation dans les institutions européennes, dont certaines ont paru révolutionnaires à l'assistance. Ainsi, certains problèmes cruciaux de l'interprétation de conférence, ayant fait l'objet de longues discussions au cours des dix dernières années, à savoir le « retour » et le recours au « pivot », ont-il reçu un éclairage nouveau et fort rationnel. La nature particulière d'une institution comme le Parlement européen, où il faut promouvoir toutes les langues nationales, où chaque député doit pouvoir s'exprimer dans sa langue maternelle, exige des solutions appropriées. Si aujourd'hui, le Parlement doit résoudre les difficultés avec 110 combinaisons linguistiques, quelle solution trouver lorsque les dix nouvelles langues imposeront 462 combinaisons? Les services du Parlement ont tranché en faveur de l'interprétation mixte – l'interprétation uniquement vers la langue maternelle pour 10 des 11 langues de l'actuelle UE, et le recours à l'interprétation 'aller-retour' (modèle déjà adopté pour le finnois) pour les nouvelles langues, le passage entre les langues se faisant par le truchement de l'une ou l'autre langue pivot dans les cas où l'interprète ne peut pas traduire en direct. Cela semble une solution satisfaisante pour les cinq à dix années à venir. Cette précision est aujourd'hui capitale pour ceux qui sont responsables de la formation des futurs interprètes. M. Twidle a pu donner aussi des informations précieuses au sujet de la pratique de la traduction dans les organisations européennes, puisqu'il s'agit d'un million de pages à traduire par an, ne serait-ce qu'au Parlement européen! Là encore, l'intégration des deux systèmes apparaît comme une solution pour le moment. Les débats ont relevé plusieurs facettes de l'exposé très pertinent de Patrick Twidle. La nouvelle stratégie des institutions européennes permet de mieux concilier la formation des interprètes et des traducteurs dans les PECO, tant pour les marchés locaux que pour le marché européen – libre et institutionnel. Si l'on peut envisager qu'à moyen terme, les besoins en interprètes et en traducteurs vont s'accroître, à court terme, la formation en T&I devrait permettre aux diplômés soit de mener deux carrières parallèles (traducteurs et interprètes, enseignants et traducteurs ou interprètes, employés dans les relations publiques, agents dans les cellules d'intégration des PECO avec l'UE, etc.). Or, cette formation est très chère. Une fois de plus, nous avons été témoins qu'il est pratiquement impossible de dissocier les problèmes stratégiques et formels – débouchés, besoins, 12 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 organisation – et les problèmes pédagogiques, tels que le nombre des langues, l’apprentissage et surtout l’entraînement dans une seule langue B qui deviendrait une langue de culture d'un niveau excellent, les méthodes et la pégagogie spécialisées ciblées sur l'apprentissage de la langue C où l'accent serait mis sur la « réception » et la compréhension et non sur le côté communicatif qui est poursuivi dans la didactique des langues vivantes. Mme Ursula Stachl-Peier a ensuite fourni un bref aperçu de l'historique du projet de Master Européen tout en soulignant les objectifs initiaux du programme et les idéesclés sur lesquelles il se base, c'est-à-dire entre autre réunir un groupe d'instituts de T&I afin de rassembler les experts, développer un curriculum commun de base, optimiser l'utilisation des ressources et définir les critères permettant d'appliquer des standards identiques à la fois lors du recrutement des étudiants et lors des examens intermédiaires et finaux afin de répondre aux besoins des institutions européennes et internationales. Un des objectifs principaux du programme était d'atteindre la plus haute compatibilité possible; néanmoins, il n'était pas dans l'intention de celui-ci d'imposer une structure uniforme. Le format précis de ce cours, le diplôme délivré et son statut varient donc de pays en pays en raison de la prise en compte de contraintes juridiques spécifiques. Un des problèmes qui a été mentionné est le fait que toutes les institutions membres ne sont pas forcément en mesure de proposer le programme tous les ans en raison d'un manque de candidats suffisamment qualifiés. Un autre problème est le fait que les échanges d'étudiants qui avaient été initialement envisagés dans le cadre de SOCRATES sont en fait impossibles à organiser en raison du fait que les étudiants effectuant des cours intensifs sur un an ne peuvent pas vraiment travailler dans d'autres institutions pour trois mois (ce qui est la période minimum). La question de la place à donner à la recherche reste également à traiter. Pour cette raison, certaines des institutions désireuses d'adopter le Master's programme préfèrent attendre ( Sofia). Le nombre des participants à l'atelier (25 personnes y compris les invités) s'est avéré être un nombre optimal en plénière non seulement pour la présentation des exposés, mais aussi pour les débats. Cependant, dans de tels forums, le travail en groupe est le lieu où de véritables recommandations peuvent être formulées, de même que l'endroit où l'on peut vraiment présenter son institution et ses intérêts pour la T&I. Deux groupes organisés et animés par Mme Anna Butašová (langue de travail: français) et Mme Zdenka Gadušová (anglais) ont essayé d'approfondir et de concrétiser certains aspects: nécessité de procéder à l'analyse des besoins dans les différents pays. Concernant la mise en place d'une formation en T&I, les participants ont souligné la institutions avant et après l'élargissement de l'UE. Les questions du statut des traducteurs et des interprètes, des conditions de mise en place et de fonctionnement de formations en T&I, des équivalences des diplômes à l'étranger et de leur reconnaissance nationale, du statut et de la rémunération des formateurs dans les instituts, comparaison faite avec les enseignants dans l'université d'accueil, ont été discutés en toute sincérité. Il 13 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 s'est avéré que bon nombre de problèmes existent de la même manière dans l'UE et dans les PECO et des recommandations globales ont été formulées par les participants. Les questions des curricula et de l'évaluation – initiale, intermédiaire et finale – ont été jugées très importantes et après un premier échange d'expérience, les participants ont décidé que ces débats se poursuivront dans les réseaux de coopération et les événements régionaux. Les travaux de groupes ont consacré beaucoup de temps à la traduction et l'interprétation vers la langue étrangère et au statut des langues moins répandues. Ces aspects ont reçu un nouvel éclairage à la lumière des décisions des institutions européennes concernant les régimes linguistiques. Tous ont souligné la nécessité de redéfinir le niveau de la langue B, la langue étrangère, dans la formation des traducteurs et des interprètes, surtout dans les instituts de T&I des PECO. Il est vrai que dans les pays d'Europe centrale et orientale, il y a toujours eu une bonne tradition pour la traduction et l'interprétation vers la langue étrangère, mais les représentants de la région ont été invités à revoir les critères et à les harmoniser avec ceux des autres Instituts spécialisés, avec ceux de l'AIIC, ceux des institutions. Une fois de plus, il a été constaté que l'anglais occupe une place grandissante sur le marché et des idées devraient être formulées sur les moyens de promouvoir le multilinguisme. Ainsi, une sorte de cercle vicieux peut-il être observé car le choix de la langue étrangère qui sera la langue de retour et la langue pivot est un choix non seulement limité, mais pratiquement fixé d'avance – anglais, français, allemand... Patrick Twidle a donné des statistiques intéressantes sur l'évolution du nombre d'interprètes dans les différentes langues et sur la situation particulière du finnois pour lequel le retour a toujours été pratiqué. D'ailleurs, l'expérience de la Finlande dans la formation des traducteurs et des interprètes a été très intéressante pour plusieurs représentants des PECO. Ont été évoqués, notamment par Yves Gambier de l'Université de Turku, les différents types d'interprétation – l'interprétation de liaison avec ses limites, l'interprétation consécutive qu'il ne faut surtout pas sous-estimer, l'interprétation simultanée en cabine, vidéoconférence, téléphone, l'interprétation dite « de confort » dans la perspective de sa pratique en langue B et les impératifs de la qualité de cette dernière (niveau, registre, prise en compte du public, le « relais » et ses contraintes). Les recommandations des groupes de travail ont repris ces points et y ont ajouté la nécessité de bien travailler la langue A (maternelle ou de culture), qui est souvent et trop facilement considérée comme acquise, de prévoir dans les programmes de formation au moins un semestre de séjour à l'étranger, de prévoir des méthodologies spécifiques pour la langue C, de promouvoir l'autonomie des apprenants, de bien sensibiliser les futurs professionnels aux moyens techniques. Last but not least, dans les travaux des groupes, a été posé le problème de la formation des formateurs qui a permis aux participants de faire aussi le bilan de l'ensemble de la discussion, les formateurs de qualité étant la conditio sine qua non de tout le processus. Les contributions d'Eckhart Hötzel, de Doris Schmidt Fourmont de l'Ecole de Genève, le débat sur les résultats de quelques projets Tempus et bilatéraux sur la formation des formateurs ont permis une première synthèse sur ce qui a été déjà fait, tout en esquissant des ouvertures sur la nécessité de systématiser les outils pour la formation des formateurs, d'envisager une analyse de l'expérience de Strasbourg et de Genève en la matière, de favoriser un échange d'expérience plus serré entre formateurs, via Internet et un site web spécialisé, de promouvoir la formation continue et à distance. Une fois de plus, des recommandations précieuses ont été formulées par les groupes – afin de profiter de ce qui a été déjà fait dans les réseaux thématiques (cf. page 15), d'échanger des enseignants pour les jury d'examens, de faire des études de marché, de recourir davantage aux nouvelles technologies de communication. Des préoccupations 14 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 ont été rappelées: la crainte que le cursus initial long passe de quatre à trois années universitaires (décisions de Bologne, réglements intérieurs dans certains pays), le fait que les enseignants dans les instituts de T&I sont moins bien payés que les autres professeurs à l'université, la nécessité enfin de faire comprendre aux autorités universitaires que la formation des traducteurs et celle des interprètes sont deux formations différentes, aboutissant à deux métiers différents, même si l'on peut envisager les deux simultanément ou l’une à la suite de l’autre. Enfin, la question du « marché gris » dans les différents pays a été posée à plusieurs reprises. Les formateurs devraient faire comprendre à leurs étudiants que transgresser les normes de la déontologie et de l'éthique professionnelle peut ruiner leur carrière avant même qu'elle ne soit commencée et qu'une fois entré dans l'engrenage du marché gris, on est perdu pour la profession. Contrairement à d'autres forums, la dernière séance plénière a servi non seulement à faire le résumé et un bilan provisoire, mais à approuver les perspectives dans le programme proposé par les animateurs et le CELV pour les deux années et demie à venir. Des groupes de travail (cf. en annexe 5) sur les réseaux ont été formés autour des quatre grands thèmes de l'atelier – Formation de formateurs pour la traduction, Formation de formateurs pour l'interprétation, Constitution d'une bourse d'échange de curricula, Montage d'une filière en T&I. Par ailleurs, la proposition de notre collègue James Hartzell sur une étude et une analyse des marchés de chaque pays a été retenue. Elle fera l'objet d'un recensement de tous les cas particuliers en vue de débattre, en perspective, sur le statut des traducteurs et des interprètes. Enfin, des propositions concrètes ont été formulées pour les recommandations, dont voici la liste, et nous comptons sur le concours du CELV, des autorités des pays signataires de l'Accord partiel, sur notre énergie à nous tous pour qu'elles soient prises en compte par les responsables respectifs. 15 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Recommandations 1. Introduire dans le référentiel des métiers la profession du traducteur et la profession de l'interprète et sensibiliser les administrations nationales au statut des traducteurs et des interprètes, là où cela n'a pas été fait. 2. Encourager et favoriser la professionnalisation des formations en traduction et en interprétation dans des structures spécialisées autonomes au sein des universités. 3. Ne pas réduire les périodes de formations des traducteurs et d'interprètes, notamment en formation initiale (pas moins de bac+4), en Master, DESS, postgradué (deux à trois semestres) et introduire obligatoirement un examen d'entrée. Cette préoccupation est née à la suite des décisions de Bologne sur un raccourcissement des périodes d'études. 4. Encourager les initiatives interdisciplinaires pour l'enseignement d'une seconde et d'une troisième langue étrangère dans la filière professionnalisante et pour ce faire, profiter d'initiatives conjointes consacrées à l'Année européenne des langues (2001) ou inscrites dans le programme « Langues vivantes » du Conseil de l'Europe sur la promotion de la langue du voisin. 5. Recommander aux gouvernements, respectivement aux ministères de tutelle, lors de l'envoi de lecteurs dans des villes où il y a des instituts renommés de T&I, de privilégier le recrutement de personnes disposant de compétences dans le domaine de la traduction et/ou de l'interprétation. 16 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 En conclusion, nous aimerions remercier tous ceux qui ont contribué à l'adoption du projet triannuel et au déroulement de l'atelier d'août-septembre 2000. D'abord les responsables – le Directeur exécutif, M. Michel Lefranc, le Directeur exécutif adjoint, M. Josef Huber, et l'équipe du CELV qui nous proposent pour l'avenir une place sur le site du CELV pour nos échanges de vue, notre travail en groupes sur le réseau et notre synthèse, y compris les annexes. Il nous a semblé qu’ils ont également apprécié les efforts de nous tous. Nous voulons exprimer notre gratitude aux collègues de l'AIIC, du Conseil de l'Europe et du Parlement européen qui nous ont non seulement informés des dernières évolutions de la profession dans les institutions, mais nous ont montré que nous pourrions faire ensemble l'Europe grâce à l'excellente qualité de nos futurs traducteurs et interprètes. Nous, l'équipe des animateurs, tenons à remercier très sincèrement tous les participants qui ont fait preuve d'une totale disponibilité, d'une immense volonté de coopérer et d'une bienveillance tout au long des travaux de la semaine. Nous comptons sur eux pour poursuivre ce projet qui est aussi bien le nôtre que le leur. Nous ne voulons pas oublier non plus nos collègues interprètes de la cabine, qui nous ont permis de communiquer sans peine, mais aussi se sont joints à nous dans les groupes de travail. Remercions aussi l'Institut des traducteurs et interprètes de Graz qui nous a accueillis dans ses locaux. Nous comptons sur tous les participants, mais aussi sur ceux qui, après avoir pris connaissance de notre projet, seraient intéressés par nos activités, pour mener à bien tous les objectifs que nous avons évoqués. Et peut-être un jour, pourrons-nous, comme l'a suggéré Michel Lefranc, promouvoir la création d'un Diplôme européen de traduction et/ou d'interprétation, pour montrer que là aussi, l'Europe est à l'avant-garde. 17 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Annexes Annexe 1: Programme de l’atelier 7/2000 Annexe 2: Liste des participants de l’atelier 7/2000 Annexe 3: Aspects académiques et aspects professionnels de la traduction, traduction pédagogique et traduction professionnelle à l’Université Bibliographie succincte Ekaterina Draganova Annexe 4: Synopsis de l’exposé « Comment monter une formation en traduction et interprétation? » Eckhart Hötzel Annexe 5: Groupes de travail à l’issue de l’atelier 7/2000 Annexe 6 : Proposition de bibliographie complémentaire 19 DGIV/ECU/GRAZ (2000) Atelier 7 Annexe 1 Programme de l’atelier 7/2000 Dimanche, 27 août 2000 Arrivée des coordinateurs Lundi, 28 août 2000 Réunion préparatoire des coordinateurs Arrivée des participants Mardi, 29 août 2000 9.00 10.00 11.00 11.30 Accueil et enregistrement Ouverture officielle – Responsables du CELV Pause café Séance plénière Présentation du projet et de ses objectifs Tour de table 13.00 Déjeuner 14.30 Séance plénière: Comment monter une formation en traduction et en interprétation? Débat 16.00 Pause 16.30 Séance plénière: études de cas, présentation par les participants et débat 18.00 Fin des travaux Mercredi, 30 août 2000 9.00 10.30 11.00 11.30 13.00 Séance plénière: Qu'est-ce que la traduction / l'interprétation? Aspects académiques et professionnels. Débat Pause Séance plénière: constitution des groupes de travail (2 groupes: français et anglais) Travaux en groupes: Mise en place d'une formation en traduction et en interprétation Déjeuner 14.30 Travaux en groupes: Formations en T&I: état des lieux au niveau national, analyse des besoins en vue de la mise en place d'une formation 16.00 Pause 16.30 Rapports et débat 19.30 Réception à la Mairie de Graz 20 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Jeudi, 31 août 2000 9.00 Séance plénière consacrée à l'interprétation Interventions d'experts externes (institutions européennes) Présentation du master européen Débat 10.30 Pause 11.00 Suite 13.00 Déjeuner 14.00 Visite guidée de Graz Vendredi, 1er septembre 2000 9.00 « Formation de formateurs »: Introduction et travaux en groupes 12.00 Rapports des groupes de travail 13.00 Déjeuner 14.30 Introduction des sujets: « Traduction et interprétation vers la langue étrangère »: travaux en groupes 15.30 Pause 16.00 « Statut des langues moins répandues »: travaux en groupes 17.00 Rapports et débat 18.00 Fin des travaux Samedi, 2 septembre 2000 9h00 Présentation des initiatives prévues dans le programme à moyen terme et des moyens pour assurer le suivi du programme: Mise en place des réseaux de coopération Débat 10h00 Bilan et évaluation de l'atelier 11h30 Pause 12h00 Clôture officielle de l’atelier par les Responsables du CELV 13.00 Déjeuner 14.30 Réunion des coordinateurs et de rapporteurs 21 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Annexe 2 Liste des participants de l’atelier 7/2000 Austria / Autriche Ms Ursula Stachl-Peier Institut für Dolmetscherausbildung, Karl-Franzens Universität Graz E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Belgium / Belgique Mr Patrick Twidle Directorate for Interpretation, ASP 3 G 340, European Parliament E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Bulgaria / Bulgarie Mme Ekaterina Draganova Ecole de traduction et d’interprétation, Université de Sofia « St. Kliment Otridski » E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Cyprus / Chypre Mr Pavlos Pavlou University of Cyprus, Department of Foreign Languages and Literature E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Czech Republic / République tchèque Ms Zuzana Jettmarová Institute of Translation Studies, Charles University, ÚTRL FF UK E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Estonia / Estonie Ms Raili Poldsaar University of Tartu, Department of English E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais 22 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Finland / Finlande M. Yves Gambier Turun Yliopisto, Kääntämisen ja Tulkkauksen Keskus E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français France M. Roland Herrmann Division de l’Interprétation, Conseil de l’Europe E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français M. Eckhart Hötzel Institut de traducteurs, d’interprètes et de relations internationales, Université March Bloch de Strasbourg E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Germany / Allemagne Ms Sylvia Kalina Fachhochschule Köln, Fachbereich Sprachen E-mail: [email protected] / [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Hungary / Hongrie Mme Éva Kelemen Département de langues latines, Formation de traducteurs/interprètes internationaux, Université technique de Budapest E-mail: [email protected] / [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Iceland / Islande Mr Pétur Knútsson English Department, University of Iceland E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Latvia / Lettonie Mme Anita Vaišle L’Académie de Culture de la Lettonie E-mail: [email protected] / [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français 23 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Lithuania / Lituanie Rimantas Remeika Vilnius University, Department of Translation Studies E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Norway / Norvège Mme Sunniva Whittaker Norwegian School of Economics and Business Administration E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Poland / Pologne Mr James Hartzell University of Łodź, Centre for Translation and Interpretation Studies E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Romania / Roumanie Mme Rodica Baconsky Département des langues modernes appliquées, Faculté des lettres, Université « Babes – Bolyai » E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Slovak Republic / République slovaque Mme Anna Butašová Département de langues romanes, Faculté de pédagogie, Université Comenius E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Mr Štefan Franko Filozofická fakulta, Prešovská univerzita, Katedra anglistiky a amerikanistik E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Ms Zdenka Gadušová Faculty of Humanities, Constantine the Philosopher University, Department of English and American Studies E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais 24 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Slovenia / Slovénie Mr Robert Campa Faculty of Arts Ljubljana, Department for translation and interpreting E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Ms Helena Kuster E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: English / Anglais Spain / Espagne M. Manuel Ramiro Facultad de traducción e interpretación, Université de Valladolid E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Switzerland / Suisse M. Michel Lesseigne AIIC (Association internationale des interprètes de conférence) E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français Mme Doris Schmidt Fourmont Ecole de traduction et d’interprétation, Université de Genève E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français « The former Yugoslav Republic of Macedonia » / « L’ex-République yougoslave de Macédoine » Mme Mirjana Aleksoska Čkatroska French Department, Faculty of Philology « Blaze Koneski », University of « Saints Cyrillius and Methodius » E-mail: [email protected] Working language / Langue de travail: French / Français 25 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Annexe 3 Aspects académiques et aspects professionnels de la traduction, traduction pédagogique et traduction professionnelle à l’Université Ekaterina Draganova, Université de Sofia « Saint Kliment Ohridski » Nous avons essayé d’évoquer quelques couples possibles de l’opposition académique (universitaire) / professionnel en parlant de la traduction à l’Université et pour être plus précis, en parlant d’enseignement de la traduction à l’Université. Sans aborder les problèmes théoriques de fond, nous traiterons par moments du processus de traduction, du mécanisme de passage d’une langue à une autre langue, voilà pourquoi en parlant de traduction, il sera question occasionnellement des deux aspects – oral et écrit, de la traduction et de l’interprétation, d’autant plus que dans plusieurs langues, notamment les langues slaves, un seul mot illustre les deux types d’activité. Il y a quelques années encore, il y avait un fossé entre la formation des traducteurs, à plus forte raison des interprètes, et l’enseignement des langues vivantes, de la linguistique appliquée et des sciences humaines. Plusieurs raisons – le mépris hautain que pouvaient éprouver des universitaires ou des universités envers une activité professionnalisante et les professionnels – artisans de la traduction et de l’interprétation. Mépris et snobisme aussi, en sens inverse, les traducteurs professionnels et les interprètes affirmant qu’ils étaient mieux formés sur le tas, à la rigueur dans des écoles strictement professionnelles et ajoutant que les universitaires et les formations universitaires n’avaient aucune idée des réalités et des besoins sur le terrain. Un autre élément, et non des moindres, l’argent que les professionnels gagnent « vite » et soit disant « facilement », mais avec tous les aéatoires du métier, de l’offre, du statut de « profession libérale » que les universitaires « mal, mais régulièrement payés » ne connaissent pas, attitude que nous rencontrons encore dans les PECO et que Daniel Gile rappelle dans son livre Regards sur la recherche en interprétation de conférence. Cette esquisse peut sembler un peu carricaturale, mais aujourd’hui encore, il faut compter, avec ces idées toutes faites lorsqu’on met en place de nouvelles structures de formation de T&I. Les unités de formation des traducteurs et des interprètes et celles de formation des pédagogues, des enseignants, des professeurs, des chercheurs étaient, elles aussi, des deux côtés d’une frontière, sans correspondance entre elles. Elles étaient étanches l’une pour l’autre, sans passerelle possible. Depuis une dizaine d’années, les choses ont beaucoup changé dans l’UE et commencent à bouger dans les PECO. D’abord au niveau des structures – les bonnes écoles de traduction et d’interprétation se sont retrouvées au sein des universités, ce qui ne s’est pas toujours passé sans heurts, notamment quant à la formation des formateurs, 26 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 aux curricula, à la sélection et à l’évaluation des étudiants, futurs traducteurs et interprètes professionnels. Si l’intégration au sein des universités a été accompagnée de certaines difficultés pour les écoles en T&I, comme par exemple le statut dit académique des enseignants, ce phénomène a eu plusieurs influences positives. Dans la plupart des cas, ces écoles ont gardé une relative autonomie en ce qui concerne leur orientation professionnelle, ouverte sur la vie active. Les écoles participent activement aux programmes européens pour l’enseignement supérieur – Tempus, Socrates, etc. Les écoles en T&I ont également d’autres atoûts – leurs contacts étroits avec le monde des affaires, des milieux professionnels – tant en ce qui concerne les enseignants, dans leur grande majorité professionnels de la traduction et de l’interprétation, qu’en ce qui concerne les étudiants qui suivent des stages pendant leurs études et qui souvent gardent le contact avec leur établissement, même lorsqu’ils entrent dans la vie active. Une autre opposition du couple académique/professionnel peut être exprimée dans la question: « Quelle doit être la formation en sciences du langage des traducteurs et des interprètes, d'une part, et celle des philologues, des étudiants en lettres, d'autre part? Y a-t-il une différence? Il est clair aujourd’hui qu’un bon traducteur ou interprète doit avoir une bonne formation en sciences humaines, en sciences du langage. Le paradoxe apparaît dans le fait qu’un linguiste n'a souvent aucune notion de ce qu’est le processus, l’activité de la traduction. Même ceux qui connaissent bien une ou plusieurs langues étrangères et qui s’occupent de linguistique contrastive ou comparée, ignorent souvent la traduction comme domaine possible d’investigation pour eux. Evitons tout malentendu – nous n'attendons pas d'eux qu’ils traduisent, mais qu’ils comprennent que la traduction n'est pas seulement un métier ou une activité, mais qu'elle est quelque chose de beaucoup plus important. Les recherches théoriques sur la traduction et l'interprétation alimentent des disciplines comme la théorie de la traduction et la traductologie qui, par définition ne sont réservées qu'aux formations professionnalisantes. Une seule illustration de ce paradoxe – rappelons qu’un ouvrage de référence en linguistique – le Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage d’Oswald Ducrot et de Tzvetan Todorov ne mentionne à aucun moment le domaine de la traduction. Le terme même est absent. Et pourtant, ce dictionnaire peut être un instrument utile dans la formation des futurs traducteurs. Faut-il cependant prévoir la même formation en sciences du langage pour les traducteurs et pour les étudiants en lettres et langues vivantes? Les sciences du langage sont nombreuses et peuvent être envisagées dans la perspective de différentes écoles. Il n’est pas rare qu’une université ait pu réunir des spécialistes de très haut niveau dans telle ou telle science humaine, savants qui font école, forment de jeunes chercheurs et publient des ouvrages fondamentaux. De très grands efforts par exemple sont faits pour la sémiologie à tel endroit, pour la sémantique à tel autre et souvent, cela se fait au détriment d’autres sciences humaines. C'est logique – aucune institution universitaire, fût-elle la plus importante, ne peut proposer une qualité et un choix égaux pour toutes les disciplines dans un domaine donné. Sur le plan pédagogique, une telle situation n’est pas dramatique pour les étudiants en langues – grâce au centre d’excellence dans une discipline, la sémiologie, par exemple, ils peuvent acquérir les instruments généraux, les méthodes, les approches qu’ils peuvent utiliser, ultérieurement et ailleurs, pour pénétrer dans les subtilités d’une autre science comme la pragmatique, par exemple. Pour étudier 27 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 sur le plan théorique un nouveau domaine, il faut posséder la clé d’entrée – la méthode d'approche, beaucoup de temps et une grande disponibilité d'esprit. Pour pratiquer une profession, celle du traducteur en l’occurrence, il faut posséder plusieurs clés. Et l'on n'a pas toujours le temps, la disponibilité et le loisir de rêvasser sur une nouvelle approche théorique. Voilà pourquoi, je vois la formation des futurs traducteurs en sciences du langage d’une manière très différente de celle des linguistes. Le traducteur a besoin d’avoir une base solide dans plusieurs sciences humaines, mais des connaissances non pas en mosaïque, des morceaux rangés les uns à côté des autres dans des tiroirs. L'étudiant en traduction a besoin d’une présentation globale, concrète, de synthèse par groupes de sciences apparentées – on peut imaginer ainsi les sciences autour de la géolinguistique portant sur l'idiolecte, la langue nationale, le mélange des langues, le multilinguisme – auquel domaine on ajoutera aussi l’enseignement spécialisé et ciblé sur la traduction – sur les langues déjà connues par le traducteur, leur catégorisation et définition en fonction de leur niveau de connaissance – langue A et langues B et C. Un deuxième groupe pourrait englober l’essentiel, mais aussi la synthèse des sciences autour de la sociolinguistique – l'ethnologie, l'anthropologie linguistique, la connaissance de la mentalité européenne et aussi des pays dont le traducteur pratique les langues. Là encore, le bloc des sciences humaines aura une assise pragmatique et un éclairage dans la perspective des besoins du futur traducteur, voire interprète. D’autres exemples, de manière très schématique – le groupement autour de la rhétorique, stylistique, linguistique fonctionnelle, grammaire des textes, pragmatique, ou alors le cercle de disciplines autour de la psychologie qui comprend la médiation, la grammaire générative, la linguistique comparée, la linguistique contrastive. Bien entendu, on peut choisir un mode différent de sélection des sciences, un autre point de vue, etc. L’essentiel, c’est d’introduire ces disciplines de manière compétente, d’apporter un certain nombre de donnes qui pourraient être illustrées dans la pratique de la traduction, tout en motivant les étudiants à approfondir tel ou tel aspect le jour où une traduction spécialisée exigera d’eux de prêter davantage attention à l’aspect psychologique, à l’aspect archaïque ou argotique d’un texte, etc. Cet enseignement devrait provoquer l’acquisition et la manifestation des performances des traducteurs, leur désir d’aller au fond des textes ou messages à traduire, leur curiosité à rechercher des documents, des archives, des terminologies, leur aspiration à une qualité et à l’excellence de leur travail. En évoquant la possibilité de grouper différemment les sciences du langage, je pense notamment à des modalités de groupements plus vastes de sciences humaines, c'est-à-dire envisager de pair les disciplines linguistiques et extralinguistiques, ce qui fournira une orientation plus pratique à l'enseignement et sera nettement différent de ce que l'on fait dans les filières en lettres pures et dures. Enfin, un troisième exemple pourrait la différence que l’on peut et que l’on doit établir entre la traduction pédagogique et la traduction professionnelle. C'est une question qui a préoccupé les traductologues et qui préoccupe tous ceux qui enseignent la traduction. Du moment que nous nous trouvons en classe, fût-ce, dans une école de T&I à visée strictement professionnelle, nous sommes dans un entourage pédagogique, dans un milieu qui est, quoique l'on fasse, un cocon pour le futur 28 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 professionnel. Nous pouvons, de manière intuitive, saisir les différences entre la traduction pédagogique et la traduction professionnelle, mais il faut pourtant essayer d’établir une distinction plus pertinente et certains auteurs s’y sont essayés. Pour certains, la différence est purement « méthodologique »: c’est la différenciation la plus facile. Lorsque la traduction est un exercice d’apprentissage linguistique à tous les niveaux – des débutants aux apprenants avancés, pour le lexique, la grammaire, la syntaxe ou l’acquisition d’élements culturels, il s’agit évidemment d’une traduction pédagogique. Voilà pourquoi, ce cas de figure, tout en étant courant dans de nombreux établissements et méthodes de langues vivantes, ne nous intéresse pas vraiment. Ce sont plutôt les cas mixtes, c’est-à-dire lorsqu’il y a possible confusion entre la traduction pédagogique et la traduction professionnelle, qui peuvent poser de problèmes. C’est la raison pour laquelle différents auteurs évoquent cette éventualité dans leurs écrits, alors que nous y sommes confrontés tous les jours dans notre enseignement. Jean Delisle parle de traduction pédagogique et de pédagogie de la traduction, pour opposer les deux approches, mais aussi pour nous mettre en garde contre la confusion des deux. J.R. Ladmiral aussi introduit sa propre terminologie et déclare que la traduction est un terme ambigu et il distingue la traduction comme exercice pédagogique et la traduction traductionnelle. Pour sa part, Marianne Lederer, désigne pour ces mêmes réalités, la traduction linguistique – à savoir, pédagogique, et la traduction interprétative, donc professionnelle, dans son livre La traduction aujourd’hui où elle essaie d’appliquer à la pédagogie de la traduction l’approche pratiquée en interprétation. D’ailleurs, elle ne rejette pas l’idée que la traduction linguistique peut être un apprentissage pour les étudiants avant qu’ils n’entreprennent des cursus de traducteurs. Nous voyons donc que le problème est loin d’être élucidé. Donc, qu’est-ce que la traduction professionnalisante? Tous ceux qui se penchent sur cette question apportent leurs propres réponses. Certaines écoles préconisent un apprentissage qui prête une attention particulière à la traduction spécialisée – technique, juridique – donc, à la préparation du traducteur au niveau du fond du message. Des manuels sont faits dans cette perspective et pour certains textes très particuliers, très pointus, comme les modes d’emploi ou les descriptions techniques, cela peut être utile. Mais pouvons-nous couvrir, voire imaginer tous les domaines techniques, économiques, scientifiques qui se développeront à l’avenir? Pour d’autres auteurs, une analyse stylistique ou textuelle préalable, poussée, une sorte de décortication du texte est indispensable avant d’aborder la traduction du texte. Ici je verrai un certain nombre de chercheurs russes comme Komissarov. Cette tendance apparaît aussi chez les chercheurs qui essaient de systématiser les textes, d’en faire des classifications – technique, sociopolitique, littéraire, avec plus ou moins de succès et de profondeur. Quelques auteurs: Fiodorov et une partie de l’Ecole bulgare sous forte influence russe, Ivanka Vasseva et Iliana Vladova, peuvent illustrer ces recherches. Cette orientation débouche sur le principe fonctionnel de la traduction où l’attention porte sur l’examen du genre du texte source; sur les moyens mis en oeuvre, les objectifs et le texte cible dans la perspective de l’équivalence de la fonction entre langue source et langue cible. 29 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Un troisième groupe, et non des moindres, s’appuie sur l’approche impressionniste et l’inspiration et déclare qu’une fois commencée la traduction, si quelque chose vient perturber le traducteur, il est possible que celui-ci « perde le fil » et « la muse », et ne puisse plus se replonger dans le même climat. Effectivement, la formation des traducteurs professionnels doit englober tous ces aspects. Mais également bien d’autres facettes. Les apprentis traducteurs doivent apprendre à faire une analyse préalable du texte. Si on peut leur demander pendant les cours de s’étendre sur les questions linguistiques et extralinguistiques, sur la terminologie, sur la définition des genres, sur le style et la tonalité des textes – en long et en large, cela ne veut pas dire que l’on les a sensibilisés à ce besoin. Souvent, en classe on insiste trop sur des détails, on prend son temps, on se laisse influencer par ses préférences, et à la première confrontation du jeune traducteur avec la réalité, celui-ci est débordé par d’autres contraintes et, souvent, n’a pas vraiment le temps physique de faire ce travail préparatoire. Donc, l’enseignement doit tenir compte des réalités et insuffler le sens des responsabilités. Une solution, une parmi d’autres, serait de bien distinguer dans la pédagogie de la traduction, quelles devraient être les compétences et quelles devraient être les performances des jeunes traducteurs, acquises en fin de cursus. En milieu universitaire et même dans les écoles professionnelles, la simulation de la réalité est difficile mais pas impossible. Des exemples existent, telle l’initiative Tradutech où les étudiants doivent réaliser une traduction professionnelle en temps réel. Par conséquent, parallèlement à la nécessité d’approfondir en pédagogie de la traduction les aspects linguistiques et extralinguistiques, les visées pragmatiques, les problèmes de la compréhension et de la reformulation du texte source vers le texte cible, il faut renouveler les méthodes d’approches globales pour aboutir à une synthèse de tous les éléments que doit prendre en compte le traducteur et ne pas segmenter l’apprentissage en partie préparatoire, linguistique, stylistique, traduction à proprement parler, révision, etc. Cela peut se faire si tout au long de la formation à l’école, nous utilisons une méthode interactive, un échange continuel de réflexions sur les traductions des étudiants. Traductions qu’il faut préparer, qu’il faut demander aux étudiants de faire avec un maximum d’autonomie et de précision. Une fois que la copie aura été remise, nous verrons avec les étudiants non seulement les erreurs, les meilleurs versions et les côtés théoriques. Nous nous livrerons à une première évaluation globale du travail et essayerons de monter ce qui est du domaine des compétences, des acquis « passifs » qui pourraient être réveillés lorsque le besoin s’en ressentira. Bien entendu, cela portera en grande partie sur la langue-source, la langue de départ. Ces compétences doivent illustrer le savoir bien au-delà des acquis linguistiques. Les compétences doivent recouvrir toutes les connaissances culturelles, spécialisées, pragmatiques. Le fait de voir que le style dans le texte source est familier n’est pas encore une compétence. Ce sera une compétence, lorsque le traducteur aura compris que le niveau familier dans la langue française est plutôt une langue de communication pratiquée très largement et que dans la langue cible, il devra choisir, par exemple, un niveau plus neutre pour ne pas retomber dans le vulgaire: ce sera le cas dans une traduction vers le bulgare. 30 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 D’autre part, l’analyse de la traduction permet de dégager ce qui devrait être approfondi au niveau des performances du traducteur, de la qualité de travail à atteindre, du résultat à obtenir et de la réception du travail qu’on peut espérer. De cette manière, on dépasse de loin la recherche du simple équivalent fonctionnel entre langue source et langue cible ou l’équivalence stylistique et générique. Ici l’attention sera plutôt du côté de la langue cible – langue maternelle ou de culture. Ce ne sont probablement pas de choses nouvelles, mais si l’on essaie d’améliorer les performances de chaque étudiant, on pourra avoir une approche différenciée, on pourra mieux saisir les lacunes de chacun. Une pédagogie ciblée sur la formation pragmatique, sur la promotion des performances des étudiants en traduction et en interprétation et sur la sensibilisation des futurs traducteurs et interprètes à l’importance des compétences, compétences à enrichir continuellement dans la formation et tout au long de l’exercice de la profession, permettra, me semble-t-il d’apporter des éléments nouveaux à l’enseignement de la traduction et de l’interprétation dans des structures spécialisées des universités. Bien entendu, dans le domaine de la pédagogie, le champ est toujours ouvert pour de nouvelles idées, de nouvelles recherches. 31 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Bibliographie succincte Oswald Ducrot, Tzvetan Todorov, Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Seuil, Paris, 1972. Daniel Gile, Regards sur la recherche en interprétation de conférence, PUL, Lille, 1995. Une critique et évaluation des recherches dans le domaine de l’interprétation et la présentation de vues personnelles de l’auteur: Modèles d’efforts, Disponibilité linguistique et Modèle gravitationnel. Daniel Gile, Basic Concepts and Models for Interpreter and Translator Training, Benjamins, Amsterdam/Philadelphia, 1995. Des réflexions sur différents aspects de la formation de traducteurs et interprètes. J.-R. Ladmiral, Traduire: théorèmes pour la traduction, PBP, Payot, Paris, 1979. Traducteur littéraire qui nous donne ses vues sur les aspects pratiques et théoriques de la traduction. Marianne Lederer, La traduction aujourd’hui, Le modèle interprétatif, Hachette, 1994. «La théorie interprétative, …, a établi que le processus consistait à comprendre le texte original, à déverbaliser sa forme linguistique et à exprimer dans une autre langue des idées comprises et les sentiments ressentis. Ce constat, initialement fait sur la traduction orale, ou interprétation de conférence, s’applique aussi à la traduction écrite. » P. 11. Danica Selescovitch, Marianne Lederer: Interpréter pour traduire, Didier érudition, Paris, 1993, 3e édition. Contrairement à notre idée de profiter de toutes les sciences du langage en extrayant ce qui pourrait être utile au traducteur, elles (p. 265 ss) décrivent une discipline, « la traductologie », en dehors de la linguistique et des autres sciences du langage, se basant sur la manière de délimiter l’unité de sens. J.P. Vinay, J. Darbelnet: Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1977. « Une méthode à traduire » que se proposent de nous présenter les auteurs. Ouvrage parfois considéré comme une comparaison des deux langues, mais toujours utile. La traduction et la coopération culturelle internationale, Colloque – UNESCO, FIT, Sofia, 1979. Vues impressionnistes sur la traduction. 32 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Васева Иванка, Стилистика на превода, София, 1989г. Stylistique de la traduction – l’auteur se réfère aux théories fonctionnelles et étudie la spécificité de la traduction en fonction des différents types et genres de textes. Владова Илиaнa, Превод и време, София, 1988г. La traduction de textes littéraires et ses rapports avec le temps qui passe, la traduction vieillit-elle, etc. Р.К. Миньяр-Белоручев, Общая теория на перевода и устный перевод, Москва, Военниздат, 1980г. Théorie générale de la traduction et interprétation. Un ouvrage de référence qui a toujours été cité dans les cours de formation avant 1990 et qu’il faut connaître. ЛЛ.Нелюбин, Перевод и прикладная лингвистика, Москва, 1983г. Traduction et linguistique appliquée. Une voie qui est suivie par quelques unités de formation de traducteurs en Bulgarie. А.Ф.Ширяев, Пособие по синхронному переводу, Французский язык, Москва, 1982г. Manuel en interprétation, ayant pour exemple le russe et le français. 33 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Annexe 4 Synopsis de l’exposé : « Comment monter une formation en traduction et interprétation? » Eckhart Hötzel, Université Marc Bloch de Strasbourg – Institut de Traducteurs, d'Interprètes et de Relations internationales 1. Définition générale des objectifs et contenus de la formation − − − − − objectifs pédagogique et professionnel durée du cursus niveau et critères d'admission choix des langues contenus (cadre général) 2. Définition du cadre pédagogique et administratif de la formation − − − − − − intitulé des cours et volumes horaires choix des enseignants: profil et compétences requises participation des différents départements besoins en formation de formateurs diplôme et reconnaissance académique de la formation domiciliation de la formation 3. Définition du contenu des cours − − − cours de traduction et d'interprétation matières d'application spécialisations *** 34 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 1. General definition of course objectives and content − − − − − teaching and professional objectives course duration entrance level and criteria language choice content (general framework) 2. Definition of teaching and administrative framework − − − − − − course titles and number of hours choice of teachers: profile and skills participation of different departments teachers training needs diploma and academic recognition where should the course be located? 3. Definition of course content − − − translation and interpreting courses applied courses specialisation 35 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Présentation détaillée 1. Définition générale des objectifs et contenus de la formation – objectifs pédagogiques et professionnels – durée du cursus – niveau et critères d'admission – choix des langues – contenus (cadre général) * la formation poursuit-elle (exclusivement?) des objectifs professionnels? lesquels? marchés: local et régional / national / européen/institutionnel employeurs: entreprises / administrations statuts: salariés – indépendants / conditions d'exercice du métier / étude du marché * objectif pédagogique (dépendant de l'objectif professionnel!): dans quel contexte s'insère la formation s'agit-il d'une formation autonome (donc à objectif professionnel) ou d'une formation complémentaire à des études existantes (doctorat?) insertion administrative de la formation dans le cadre universitaire -> cf. point 2 traduction et/ou interprétation? * durée de la formation: formation longue: 4 ou 5 années modèle en « Y » ou cursus unique place de l'apprentissage linguistique (langues aquises ou de niveau débutant) double qualification (prof et traducteur/interprète)? formation courte et postgraduée: 1 ou 2 années? quelle est la formation en amont de l'année postgraduée? organisation des études: en années ou semestres? modes de sélection * stage(s): obligatoire? durée? quel type de stage? sanction (rapport de stage)? * quels enseignants? enseignants sur poste: mode de recrutement enseignants professionnels: mode de recrutement et de paiement qui recrute (université – responsable de la formation)? qui fixe les contenus (ministère – université – responsable de la formation)? 36 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 * niveau d'admission dans le cas d'études postgraduées: post-maîtrise? niveaux/diplômes équivalents? qui établit l'équivalence? * admission au titre de la formation continue? modalités de validation? qui valide les aquis professionnels? * admission d'étudiants étrangers ou ayant des diplômes étrangers niveau exigé dans la langue du pays – cours de perfectionnement proposés? *critères d'admission diplôme – examen d'admission? quels types d'épreuves? traduction + xxx? jury d'admission – qui le désigne? * choix des langues: LM + LE1 + LE2 + ... importance de la langue maternelle deux langues étrangères traduction/interprétation de/vers la LM (implications pédagogiques!) * contenus: traduction seule ou perfectionnement linguistique? * part de l'enseignement pratique/théorique * matières d'application * mémoire * accès à l'outil informatique? traitement de texte Internet, banques de données logiciels de traduction assistée par ordinateur, de gestion terminologique 37 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 2. Définition du cadre pédagogique et administratif de la formation – intitulé des cours et volumes horaires – choix des enseignants: profil et compétences requises – participation des différents départements – besoins en formation de formateurs – diplôme et reconnaissance académique de la formation – domiciliation de la formation * liste des cours et volumes horaires (« curriculum ») * choix des enseignants: profil et compétences requises ; participation des différents départements; besoins en formation de formateurs (enseignants de langues?) * choix d'un(e) responsable de la formation: profil et compétences pédagogue gestionnaire traducteur/traductrice * modalités de contrôle et d'examen contrôle continu examen final jurys d'examen/commission pédagogique * reconnaissance par l'université? par le ministère? quel diplôme? qui le délivre (Etat, université, faculté)? flexibilité et souplesse pour modifications éventuelles * domiciliation de la formation formation spécifique à l'université/la faculté formation unique avec participation d'autres partenaires/universités formation de type « distribuée » au sein d'une association de centres de formation 38 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 3. Définition du contenu des cours: formation postgraduée ou 2ème cycle (« Y ») – cours de traduction et d'interprétation – matières d'application – spécialisations * cours de traduction et d'interprétation: apprentissage de la T&I: la traduction: une pratique que l'on croit acquise – quelques fausses certitudes l'interprétation: une approche difficile – quelques problèmes de jugement passage de la traduction « pédagogique » à la traduction « professionnelle » cours introductifs cours pratiques: expérience et entraînement, transmission de savoir-faire cours périphériques: réflexion sur la pratique traduisante et connaissances spécifiques types de textes: textes authentiques textes journalistiques textes spécialisés textes littéraires textes techniques sources: textes tirés d'une publication, textes déjà traduits par le traducteurenseignant enseignements par thèmes/domaines traduction technique traduction juridique traduction économique traduction scientifique traduction médicale traduction littéraire ..... ou enseignement par domaines de compétence (intervenants professionnels) introduction à l'interprétation interprétation de liaison techniques de prise de notes interprétation consécutive interprétation simultanée 39 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 * matières d'application (« Sachfach ») matières obligatoires pour tous ou spécialisations possibles domaines: linguistique – « traductologie/translatologie » histoire et théorie de la traduction technique droit économie institutions/civilisation/administration outils de la traduction: informatique .... avec quels enseignants? spécialistes internes/externes au département enseignants en place place des matières d'application dans le cursus peut-on échouer en raison de mauvaises notes dans les matières d'application? * séquences de cours selon le choix de l'enseignant priorités/domaines devant être couverts * modalités de contrôle et d'examen contrôle continu contrôle final coefficients types d'épreuves (« sur table », « en temps libre ») problèmes d'évaluation mémoire jury d'examen en interprétation * quelques remarques sur le parcours: le traducteur: l'apprentissage permanent en groupe travail solitaire, mais esprit de groupe: l'importance du réseau un prestataire de services grâce aux moyens techniques modernes l'interprète: formation en groupe restreint: comment éviter le psychodrame permanent ? l'examen final, un obstacle majeur: être prêt le jour X 40 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 41 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Annexe 5 : Groupes de travail à l’issue de l’atelier 7/2000 Anna Butašova, Ekaterina Draganova Zdenka Gadušová, Eckhart Hötzel, Ursula Stachl-Peier Des groupes de travail ont été constitués et, au cours de la réunion de clôture, cinq thèmes de travail et de recherche ont été dégagés: I. FORMATION DE FORMATEURS POUR L’ENSEIGNEMENT DE LA TRADUCTION 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. Eckhart Hötzel (France) – ITI-RI Raili Poldsaar (Estonie) Anita Vaišle (Lettonie) Doris Schmidt-Fourmont (Suisse) Éva Kelemen (Hongrie) James Hartzell (Pologne) Štefan Franko (République slovaque) Zuzana Jettmarová (République tchèque) Sunniva Whittaker (Norvège) Pétur Knútsson (Islande) … Responsables: Eckhart Hötzel et Doris Schmidt-Fourmont II. FORMATION DE FORMATEURS POUR L’ENSEIGNEMENT DE L’INTERPRETATION 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Anita Vaišle (Lettonie) Éva Kelemen (Hongrie) Roland Herrmann (France) Zuzana Jettmarová (République tchèque) Rimantas Remeika (Lituanie) Sylvia Kalina (Allemagne) Ekaterina Draganova (Bulgarie) … Responsables: Sylvia Kalina (Allemagne) et Ekaterina Draganova (Bulgarie) 42 III. DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 CURRICULA – BOURSE D’ECHANGES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. Robert Campa (Slovénie) Mirjana Aleksoska-Čkatroska (« L’ex-République yougoslave de Macédoine ») Zuzana Jettmarová (République tchèque) Rimantas Remeika (Lituanie) Sylvia Kalina (Allemagne) Pétur Knútsson (Islande) Raili Poldsaar (Estonie) Ursula Stachl-Peier Zdenka Gadušová … Responsables: Ursula Stachl-Peier, Zdenka Gadušová et Zuzana Jettmarová IV. DEBATS SUR LE STATUT DES LANGUES A, B, C 1. 2. 3. 4. 5. 6. Mirjana Aleksoska-Čkatroska (« L’ex-République yougoslave de Macédoine ») Doris Schmidt-Fourmont (Suisse) Rodica Bakonsky (Roumanie) Ursula Stachl-Peier Ekaterina Draganova … Responsables: Ursula Stachl-Peier, Ekaterina Draganova V. MONTAGE D’UNE FILIERE EN T&I 1. 2. 3. 4. Rodica Baconsky (Roumanie) Pavlou Pavlos (Chypre) Anna Butašová …... Responsable: Anna Butašová 43 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 L’initiative de James Hartzell quant à la réunion d’un éventail d’études des marchés des pays représentés a été accueillie avec approbation et c’est à James que sera envoyée la documentation s’y référant, afin qu’il en fasse éventuellement un tableau comparatif. Bien entendu, tous les participants sont sollicités pour lui adresser des résultats d’enquêtes dans leurs pays et toute aide qui pourra être apportée à James sera la bienvenue. Un certain nombre de collègues ont contacté les animateurs et le CELV pour demander à se joindre au projet, notamment des représentants des pays qui n’avaient pas pu envoyer des participants, comme Simos Grammenidis de Grèce. Les groupes de travail restent ouverts et c’est avec reconnaissance que nous accueillerons toute contribution. De même, notre collègue Yves Gambier qui a été très actif pendant l’atelier, participera probablement à plusieurs groupes de travail, comme plusieurs de nos collègues. Dès la sortie de la documentation de l’atelier 7/2000 de Graz, les animateurs et les coordonnatrices prendront contact avec les différents groupes pour l’organisation des travaux. L’information sera actualisée régulièrement. Nous rappelons aussi que tous sont sollicités à enrichir notre bourse des curricula, afin que le groupe de travail puisse étudier les matériaux et tirer les conclusions qui s’imposent. 45 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 Appendix 6 / Annexe 6: Further recommended reading / Proposition de bibliographie complémentaire BIBLIOGRAPHY / BIBLIOGRAPHIE BALLARD M., De Cicéron à Benjamin (Traducteurs, traductions, réflexions), P.U. Lille, 1992. BASNET S./LEFEVERE A., Translation, History and Culture, London, Pinter, 1990. BERMAN A., L'épreuve de l'étranger, Gallimard, 1984. CARY E., Les Grands traducteurs français, Genève, Librairie de l'Université, 1963. DELISLE J./WOODSWORTH J., Les traducteurs dans l'histoire, Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1995. D'HULST L., Cent ans de théorie française de la traduction (de Batteux à Littré), P.U. Lille, 1990. FOZ C., L'Ecole des traducteurs de Tolède au 12e et au 13e siècle, thèse de doctorat, ronéotypée. KELLY L. G., The True interpreter, Oxford, Basil Blackwell, 1979. LARBAUD V., Sous l'invocation de Saint Jérome, Gallimard, 1946. MOUNIN G., Les belles infidèles, P.U. Lille, 1994. SALAMA-CARR M., La traduction à l'époque abbasside, Didier Erudition "Traductologie" n° 6, 1990. VAN HOOF H., Histoire de la traduction en Occident, Duculot, 1991. ZUBER R., Les "Belles infidèles" et la formation du goût classique, A. Colin, 1968. 46 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 CHUQUET H./PAILLARD M., Approche linguistique des problèmes de traduction, Ophrys, 1987. DELISLE J., La traduction raisonnée, Les Presses de l'Université d'Ottawa, 1993. DEMANUELLI J., Lire et traduire. Anglais-français, Masson, 1991. VAN HOOF H., Traduire l'anglais, Duculot, 1989. VINAY J.P./DARBELNET J., Stylistique comparée du français et de l'anglais, Didier, 1977. BALLARD M. (éd.), La traduction plurielle, Presses Universitaires de Lille, 1990. BELL R., Translation and Translating: Theory and Practice, Londres, Longman, 1991. CATFORD J.C., A Linguistic Theory of Translation, Londres, Oxford University Press, 1965. COSERIU E., "Kontrastive linguistik und Übersetzungstheorie: Ihr Verhältnis zueinander", in Kontrastive Linguistik Übersetzungswissenschaft, Munich, Wilhelm Fink, 1981. DANCETTE J., Parcours de traduction, P.U. Lille, 1994. DURIEUX C., Fondement didactique de la traduction technique, Didier Erudition, "Traductologie" n° 3, 1988. DELISLE J., L'analyse du discours comme méthode de traduction, Presses de l'Université d'Ottawa, 1984. GAMBIER Y. (éd.), Les transferts linguistiques dans les médias audiovisuels, P.U. du Septentrion, 1996. GAMBIER Y., Communication audiovisuelle et transferts linguistiques, Fédération Internationale des Traducteurs, 1995. HURTADO ALBIR Amparo, La notion de fidélité en traduction, Didier Erudition, "Traductologie" n° 5, 1990. KOLLER W., Einführung in die Übersetzungswissenschaft, Heidelberg, Quelle und Meyer, 1979. 47 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 KRINGS H.P., Was in den Köpfen von Übersetzern vorgeht, Gunter Narr TBL, Tübingen, 1986. LADMIRAL J.-R., Traduire : théorèmes pour la traduction, "Tel" /Gallimard, 1993. LAPLACE C., Théorie du langage et théorie de la traduction, Didier, "Traductologie",8, 1994. LAPORTE D. (éd.), Traduction et didactique, Porto, Editions ASA, 1990. LAROSE R., Théories contemporaines de la traduction, Les Presses de l'Université du Québec, 1989. LEDERER M., La traduction aujourd'hui, Hachette, 1994. MOUNIN G., Les problèmes théoriques de la traduction, "Tel"/Gallimard, 1990. NEWMARK P., Approaches to Translation, Oxford, Pergamon Press, 1982. NIDA E., The Theory and Practice of Translation, Leyde, Brill, 1974. NORD C., Einführung in das funktionale Übersetzen, UTB 1743, Francke, 1993 (ISBN 3-8252-1734-5). PERGNIER M., Les fondements sociolinguistiques de la traduction, P.U. Lille, 1993. SELESKOVITCH D/LEDERER M., Interpréter pour traduire, Didier Erudition "Traductologie" n° 1, 1996. SNELL-HORNBY M., Übersetzungswissenschaft. Eine Neuorientierung, UTB 1415, Francke, 1994 (ISBN 3-8252-1415-X). STEINER G., Après Babel, A. Michel, 1978. STOLZE R., Übersetzungstheorien. Eine Einführung, Gunter Narr Verlag, 1994 (ISBN 3-8233-4956-2). STOLZE R., Hermeneutisches Übersetzen. Linguistische Kategorien des Verstehens und Formulierens beim Übersetzen, Gunter Narr Verlag, Tübingen 1992 (Tübinger Beiträge zur Lingusitik 368, ISBN 3-8233-4223-1). VERMEER H., Aufsätze zur Translationstheorie, Heidelberg, 1983. WANDRUSZKA M., Interlinguistik, Umrisse einer Neuen Sprachwissenschaft, München, Piper, 1971. WILSS W. (éd.), Semiotik und Übersetzen, Tübingen, Gunter Narr Verlag, 1980. WILSS W., Übersetzungswissenschaft. Probleme und Methoden, Stuttgart, Ernst Klett Verlag, 1977. 48 DGIV/EDU/GRAZ (2000) Atelier 7 CABRE M. Teresa, La terminología. Teoría, metodología, aplicaciones, Editorial Antártida/Empúries, Barcelona, 1993. FLUCK, Hans-Rüdiger, Fachsprachen, UTB 483, Francke, 1985 (ISBN 3-7720-12949). GOUADEC Daniel, Terminologie et terminotique. Outils, modèles et méthodes, La Maison du dictionnaire, 1992. HAGEGE Claude, L' homme de paroles, Fayard. INFOTERM (éd), Terminologie und benachbarte Gebiete, Wien, Böhlan, 1985. KERBRAT-ORECCHIONI, La connotation, Presses universitaires de Lyon. OSRODEK BADAN I STUDIOW PRZEKLADOWYCH, Uniwersytetu Lodzkiego, Ocena tlumaczenia ustnego, Materialny Konferencji Naukowej OBiSP, Lodz 89.IVI.1996 (ISBN 83-902839-0-5).