Programme des Kabarets Politik - Université Populaire de Bordeaux
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Programme des Kabarets Politik - Université Populaire de Bordeaux
Kabarets Politiks 2013/2014 Voici la présentation des Kabarets politiks de l’année 2013/2014. D’abord le texte de présentation générique et ensuite les différents textes en fonction des thématiques sachant qu’on a commencé à mettre des thématiques à partir du numéro 3. Il y a eu en tout huit Kabarets dans l’année, un par mois, le dernier mercredi de chaque mois, au Chicho, bar latino près du marché des capucins. Vous ne supportez plus l’événementiel bobobordelais ? Ces happenings creux, vernissages chiants, amplifiés à grand coup de com’ et de réseaux sociaux, ces rendez-vous artistico éthyliques, où il est de bon ton de faire de la figuration, ces places to be où il faut afficher sa p’tite gueule, mais où il ne se passe rien ou si peu. Ces conférences magistrales où les sommités de la pensée contemporaine son autorisées à divulguer leurs lumières à une assistance docile et en extase devant tant d’érudition en attendant les 5 dernières minutes pour pouvoir poser une question. Ces spectacles vivants où la petite bourgeoisie se lamente sur les conditions de vie des damnés de la terre, mais au combien inspirantes et leur fournissant le matériau pour avoir le statut de précaire de la société du spectacle. Si vous n’en pouvez plus, c’est que vous ne supportez plus la politique culturelle bordelaise subventionnée avec nos tunes. Nous non plus. Alors quoi ? On s’expatrie ? on pose des bombes dans les galeries ? On kidnappe Ducassou ? Ben non, on lance le « KaBaReT PoLiTiK », ouais, comme ça, sans pitié, comme à la Belle Époque, puisque nous vivons une époque formidable. Où ? Dans un bar, El Chicho, du surnom du président chilien socialiste élu au suffrage universel, mais dont le projet ne sera pas du goût de la CIA qui coupera court à cette escapade égalitaire en fomentant et finançant un coup d’état sanglant et en instaurant le néo-libéralisme à coup de mitraillette. El Chicho donc, où l’on mange des spécialités d’Amérique Latine, et on y boit, seulement de la bière et du vin depuis que la mairie de Bordeaux à retiré la licence IV après l’avoir donné... Voilà pour le décor. Quand ? Une fois par mois, le dernier mercredi de 21h à 1h30. Quoi ? Une Revue, avec des conférences gesticulées, des débats mouvants, des gesticulations collectives, de l’inter-action avec de l’éducation populaire authentique garantie sans additifs, de la chanson, textes maux-dits. Une Revue métisse, où s’entremêleront des productions professionnelles et amateur, un tissage fait de soie et barbelés, pour un tapis voulant se barrer. L’idée étant de mettre à disposition, un espace-temps où ceux et celles qui veulent s’afficher, incarner, s’essayer à l’expression et partage d’expériences le fassent dans un environnement propice, et bienveillant, où personne ne sera traité de has been s’il parle de lutte des classes, de patriarcat ou d’émancipation, vous savez ces mots détenus disparus depuis la dictature de la novlangue. Qui ? Une meneuse de revue, l’Université Populaire de Bordeaux, qui sans montrer ses seins mais en se mettant à nu, orchestre ce labo d’expérimentations et d’expressions socio-politicoprolo-artistique. Kabaret Politik n°3 : La colère Ce mois-ci, on parle de la COLÈRE !!!!! On nous rabâche les oreilles avec le mieux vivre, le bien être, le zen, la communication non-violente, le bonheur, les arcs en ciels et blablabla et blablabla... Et bien c’est terminé. La colère a du bon, elle permet de mobiliser. Le conflit est utile, il permet de conscientiser les rapports de force. Nous pratiquerons ce soir là, débats mouvants et autres dévidoirs. Donc préparez ce qui vous ennui, ce qui vous énerve, ce qui vous fait chier, ce qui vous emmerde, on en fera un énorme feu de joie. Appel à contribution ! Cette fois-ci, et pour les fois à venir, on fixe à l’avance une thématique pour chacun des Kabarets. Comme ça vous pouvez réfléchir et préparer de possibles contributions. C’est ce qui nous intéresse le plus concernant ce Kabaret, ce coté scène ouverte, participation de tous, même les timides. Kabaret Politik n°4 : L’école et l’éducation « Le système scolaire français a vocation à instruire tous les enfants sans distinction. Elle doit permettre à chacun d’eux d’accéder à l’ensemble des diplômes possibles. » (site du ministère de l’éducation nationale) Dans les faits, elle est aussi créatrice d’élites, de différences sociales et de genre... L’école attend des élèves un certain rapport au savoir plus qu’elle ne les aide à y accéder. C’est à partir de là que les inégalités se créées. Elles nous ont fait mal et personne n’en parle. Alors ce soir, on va se lâcher sur l’éducation reçue, non-reçue, donnée, inventée, réinventée ou oubliée. Mon éducation, la tienne, la notre, la votre, la leur... Dans la même lignée que le dernier KaBaRet PoLiTik, on attend vos contributions quels que soient vos mécontentements ou vos envies. A base de débats mouvants et autres dévidoirs, prévoyez vos coups de gueule ou vos coups de joies. Vous avez l’autorisation d’oublier trousses et cahier, pas d’évaluation ce soir ! Kabaret Politik n°5 : La liberté d’expression Oyez, Oyez ! Le Kabaret Politik #5 est arrivé, et il aurait pu s’appeler "quand les esprits libres se rencontrent" puisque nous accueillons avec grande joie l’équipe d’Effort2Conscience pour causer Liberté d’Expression ! On va se gêner. En ces temps tumultueux, où ministres et directeurs d’associations bafouent de manière éhontée l’Article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » Il nous apparaît plus que nécessaire dès lors de la ramener. Alors on vous attend avec les vôtres, bouches, oreilles et cerveaux qui font cet effort de conscience douloureux, mais salutaire et surtout indispensable pour tous ceux et celles qui ont emprunté les sentiers de l’émancipation, avec l’indéfectible espoir que les autres en fassent de même. Yeah ! Kabaret politik n°6 : Engagements et résistances à Bordeaux « Sommes-nous condamnés dans une ville de droite? » Bordeaux, belle endormie puis ville mannequin, tu étais de droite et tu le restes, vieille bourgeoise. Je ne t'en veux pas vraiment. Tu n'es pas de cette droite dure de l'est, tu restes toujours dans cette modération typique de la bourgeoisie terrienne. Un proverbe paysan avec un collier de perle, voilà ce que tu es. Même ton vin, dont tu te gargarises, n'arrive plus à me saouler. Tes étiquettes de château aux lettres dorées, je ne les supporte plus. Plutôt mourir que finir d'une cyrose Bordelaise. Ma jaunisse aurait bon goût. Vieille bourgeoise. Tu es une ville de notable et tu veux être dirigée par l'un deux. A chaque fois que le pouvoir vacillait à Paris, tu te retrouvais capitale provisoire. D'où tes rêves de grandeur, peut-être ? Tu en as même copié les atouts. Ô les beaux immeubles du triangle d'or, ce n'est pas du Hausmann mais c'est tout comme! Vieille bourgeoise. Tes citoyens et citoyennes ont réélu le même magistrat. Qui en aurait douté ? Là est le problème. Bordeaux est une ville conservatrice. Ce n'est pas un jugement de valeur. Elle reste rétive au changement. On dit qu'il n'existe pas en France de courant politique conservateur. Si, si, si, il est ici ! La gauche a encore fait chou blanc lors de ces élections. V'là la déculotté. Tarte dans sa gueule, gardez la monnaie, allez les enfants, quelques euros pour vous acheter des billes, laisser les grands gérer la cité. Et moi qu'ai-je fait pour empêcher ce camouflé ? Ah aux nationales, je me rassure. Bordeaux vote socialo, allo, halo, à l'eau. Mais la commune, merde ! C'est la cellule politique originelle. Une dimension où la distance entre la décision politique et la réalisation leur permet encore de se regarder en face. M'as tu donc menti ? La démocratie est constituée autour de cette idée d'alternance. La potentialité que par une bataille politique pacifiée, la minorité devienne la majorité. Non, non,non, deux maires et demi depuis 1947 et du même bord. Mais bordel, qu'avons-nous fait pour mériter ça ? Moi, j'ai rien fait. Je me sens coupable, mais non responsable. Évidemment, je n'ai pas voté. Cela aurait été trop facile. Oh je sais, il y aussi la démocratie du quotidien. Les conseils de quartier, les forums sociaux, les participiales. Je n'y vais pas non plus. Je n'y crois. Fantasme de démocratie directe, la servitude volontaire façon gospel. Que faire ? Comme disait l'autre, un peu plus à l'est. Déjà nous pouvons nous rassembler dans un lieu agréable, où l'on peut parler fort, boire et manger, puis parler encore plus fort. Mais aussi s'écouter. C'est important l'écoute. Il y aura des gens de l'Université Populaire de Bordeaux qui seront là pour animer tout ça et séparer ceux et celles qui ont parlé un peu trop fort. Kabaret politik n°7 : L’autonomie « Toute démarche qui construit de l’autonomie est insurrectionnelle ». Pierre Rabhi « L’autonomie c’est la culture du résultat » Valérie Pecresse « Il y a autant d’autonomies que d’omelettes et de morales : omelette aux confitures, morale religieuse ; omelette aux fines herbes, morale aristocratique ; omelette au lard, morale commerciale ; omelette soufflée, morale radicale ou indépendante, etc. L’Autonomie, pas plus que la Liberté, la Justice, n’est un principe éternel, toujours identique à lui-même ; mais un phénomène historique variable suivant les milieux où il se manifeste » Paul Lafargue (auteur marxiste du 19 ème siècle, auteur de l’éloge de la paresse). Qui est contre l’autonomie ? A priori personne. Qui est pour l’autonomie ? De la Banque Mondiale à Jack Lang en passant par le Medef et Pierre Rabhi, il est facile de trouver des partisans de l’autonomie. Alors pour faire le point sur tout ça, on s'est dit qu'un KaBaReT PoLiTiK était opportun. Vous êtes chaleureusement invité à venir partager avec nous lors de cette soirée pas tout à fait comme les autres puisqu'on a convié quelques copains pour parler de ce qui se passe localement. On finira la soirée en musique avec un concert rock servi par l'Orchestre Poétique d'Avantguerre. Vos envies, textes, interventions seront plus que bienvenues. Pour les plus timides, on mettra en place des crieurs, vous pouvez donc nous les faire passer par mail. Kabaret politik n°8 : Les frontières Venez dépasser les bornes des limites ! Un jeune palestinien rencontré à Jérusalem m'expliquait qu'il n'avait pas de nationalité : l'Etat palestinien n'existe pas entant que tel et ne peut lui fournir une nationalité ; l'Etat israélien ne le reconnaît pas comme citoyen ; et il n'est pas non plus Jordanien, bien qu'il en ait le passeport. Sans nationalité ? Je lui fais part de ma difficulté à concevoir ce que peut impliquer pour un individu l'absence de nationalité. Il me répond que pour sa part, il ne peut concevoir pouvoir traverser les frontières aussi aisément que nous pouvons le faire en Europe : sans avoir à justifier de son identité, sans avoir à subir l'humiliation des questions, des fouilles, de l'attente aux checkpoints, sous couvert de sécurité... Le parallèle qu'il fait entre nationalité et frontières m'interroge : l'absence de la première restreindrait le passage des secondes ? Faut-il nécessairement la reconnaissance de frontières pour que puisse exister le droit à une nationalité ? Et si on était tous sans nationalités ? S'il n'y avait plus de frontières ? (y'aurait plus de coupe du monde de foot non plus ?!) Cette rencontre m'a touchée et je réalise quel privilège j'ai de ne jamais avoir eu à faire ce parallèle entre nationalité et liberté de circulation. Je suis le produit de l'Europe et de son espace Schengen. Je suis blanche. C'est ça mon passeport, mon laisser-passer. Pas beaucoup de mérite à cela, je suis juste née du bon côté de la ligne. Et je fais quoi maintenant ? Ben déjà, je me saisis de ce qu'est le KaBaReT PoLiTiK pour écouter ce que chacun a à dire sur les frontières, qu'elles soient géopolitiques, naturelles, personnelles. C'est le dernier de la saison, avec une nouvelle équipe d'organisation qui vous attend nombreux et forts de propositions pour les thèmes de l'année prochaine.