Baselworld 2015 - Journal du Jura
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Baselworld 2015 - Journal du Jura
MARDI 24 MARS 2015 LE JOURNAL DU JURA BASELWORLD 2015 5 LA MONTRE HERMÈS Avec Slim, la maison de Brügg devient manufacture «C’est un moment historique!» tites tailles – 32 et 25 mm – dotées de mouvements à quartz. Des diamètres destinés principalement à la clientèle asiatique – Japon et Chine en tête, «mais la montre de 25 mm a aussi reçu un très bon accueil en France», relève Philippe Dehotal. Il note au passage qu’avec son diamètre de 39,5 mm, le modèle mécanique peut aussi très bien être porté par des femmes. Et d’ajouter qu’avec Slim, c’est la première fois que La Montre Hermès arrive sur le marché en proposant une ligne complète: «Jusqu’ici, nous démarrions avec un ou deux modèles, que nous complétions les années suivantes. C’est donc un moment historique!» BÂLE PHILIPPE OUDOT Elégante, épurée, minimaliste, extra-plate: la nouvelle collection que dévoile La Montre Hermès cette année à Bâle marque une nouvelle étape dans l’évolution horlogère de la société qui a pignon sur rue à Brügg. Comme l’explique Philippe Dehotal, directeur de la création et du développement, le projet a démarré il y a trois ans, lorsque Vaucher Manufacture a créé un nouveau calibre extra-plat automatique de 2,6 mm d’épaisseur doté d’un microrotor en guise de masse oscillante. Hermès, qui détient 25% du capital de Vaucher Manufacture, décide alors de lancer une nouvelle collection sur la base de ce calibre. «Nous avons pu dessiner un produit horloger aux lignes fluides, tout en finesse et en élégance, une montre au style à la fois classique et contemporain. Pour cette création, nous avons choisi de travailler cette fois avec Philippe Apeloig, un graphiste parisien totalement étranger au monde de l’horlogerie», explique Philippe Dehotal. Sa mission: trouver une typographie originale pour marquer les heures en offrant une cohérence parfaite entre la grande ouverture du cadran et le boîtier. «Il a apporté un regard neuf, une créativité nouvelle. Le résultat va presque au-delà de nos espérances! Mais attention, il ne s’agit pas du délire d’un dessinateur, mais du fruit d’une rencontre entre lui et notre propre équipe de créateurs.» Une nouvelle étape Cette nouvelle création est dotée d’un boîtier de 39,5 mm de diamètre aux proportions parfaitement équilibrées. Le fond saphir permet d’admirer la finesse du mouvement et des ponts anglés à la main. Comme le souligne Philippe Dehotal, Slim vient compléter la collec- Hommage aux artisans créateurs D’une extrême simplicité, entre rigueur et équilibre, la nouvelle ligne Slim se distingue par sa typographie originale qui marque les heures. LDD tion actuelle de La Montre Hermès, à côté des Arceau, Clipper, Dressage et autre Cape Cod. «C’est un produit entièrement maison puisqu’aussi bien le calibre (Vaucher Manufacture) que le boîtier (Joseph Erard), le cadran (Natéber) et le bracelet sont fabriqués chez nous ou dans des sociétés qui nous appartiennent entièrement ou partiellement. Nous avons donc franchi un pas de plus dans notre stratégie de maîtrise des savoir-faire horlogers.» Le domaine de l’horlogerie devient ainsi un produit entièrement intégré chez Hermès, au même titre que les métiers du cuir et de la soie. Cela montre l’intérêt que la Maison du Faubourg Saint-Honoré porte à ses activités horlogères, souligne-t-il. En parallèle, la société basée à Brügg décline Slim sous forme de complication horlogère «une complication utile ou sympathique, comme toujours chez Hermès», à savoir un quantième perpétuel avec double fuseau horaire. Il s’agit d’un module additionnel créé par l’atelier d’horlogerie genevois Agenhor, celuilà même qui avait déjà conçu et réalisé le module additionnel pour le garde-temps «Le Temps suspendu», complication horlogère dévoilée en 2011. Aussi au féminin La nouvelle collection se décline également au féminin, avec deux exécutions de plus pe- Comme chaque année, Hermès rend aussi hommage à des artisans créateurs en leur confiant des pièces exceptionnelles. Cette année, on découvre des peintures miniatures sur porcelaine. Lors d’un voyage au Japon, Philippe Dehotal a en effet rencontré l’artisan Buzan Fukushima. Agé de 70 ans, il est l’un des derniers maîtres du pinceau à maîtriser la technique traditionnelle de l’Aka-é, qui connut son âge d’or au 19e siècle. Il s’agit d’un camaïeu de rouge ocre obtenu en mélangeant du verre pilé et de la rouille. «Le courant a bien passé entre nous, et je lui ai proposé de peindre pour nous les cadrans d’une série spéciale et limitée de la collection Slim.» Comme l’explique Philippe Dehotal, Hermès lui a donc confié la réalisation de deux séries de 12 cadrans sur porcelaine de Sèvres de 0,7 mm d’épaisseur. Sur le cadran de la Slim Koma Kurabé, Buzan Fukushima a reproduit une scène de la course hippique organisée une fois par an dans le temple Kamigamo de Kyoto. La seconde série est une interprétation libre du carré Hermès «La femme aux semelles de vent». CENTURY Des boîtiers en saphir aux mille et une facettes Inrayable, le saphir est un matériau quasiment aussi dur que le diamant. A part dans le segment d’entrée de gamme, tous les horlogers ou presque l’utilisent pour leurs verres de montre, ou comme fond, ce qui permet d’admirer le mouvement. En revanche, Century est la seule maison horlogère à tailler ce noble matériau pour en faire des boîtiers. Cette année à Bâle, la maison de Nidau présente toute une série de nouveautés. A commencer par une nouvelle version de l’Affinity, montre de référence dans sa collection de premier prix Contemporary Timepiece. Cette année, les designers ont revu les élégantes attaches d’acier qui enserrent le boîtier de saphir, en les sertissant de quelque 54 diamants. Les 36 facettes taillées et polies à la main renforcent l’éclat des diamants et de la nacre du cadran. Dites-le avec des fleurs Toujours dans la collection Contemporary Timepiece, Couture se distingue par son look résolument moderne, son cadran de palladium orné de fleurs sculptées dans la matière. Des fleurs qu’on retrouve également gravées au laser sur le bracelet d’acier à mailles milanaises. Pour célébrer les 25 ans de la collection Prime Time, montre iconique de Century à 12 facettes, la maison de Nidau a décidé d’en proposer une version plus sportive, avec index plus marqués et bracelet de caoutchouc satiné. Une pièce qui se décline en trois couleurs – noir, gris, blanc – au masculin, en 38,5 mm de diamètre, avec mouvement mécanique ou à quartz, ou au féminin, en 24 mm. Chez Century, on note que les femmes apprécient aussi le modèle blanc de grande taille. Century dévoile également Allegria, nouvelle venue dans la collection Precious Elegance. Cette montre-bijou ronde de 24 mm de diamètre à 48 facettes La Leela Blossom, une fleur de saphir rouge et de diamants. LDD se distingue par ses attaches asymétriques serties de diamants, pierres qui ornent également l’anneau qui entoure le cadran et qui servent d’index sur le cadran. Le bracelet en or, réalisé selon la technique de la maille milanaise, est travaillé de telle manière qu’il prend l’aspect d’un tissu. Nouveauté encore avec une nouvelle version de la Prima Donna dont le saphir est taillé en forme marquise, à 52 facettes. Une forme qui, à en croire la légende, est née à la cour de Versailles: Louis XV aurait en effet fait tailler une pierre précieuse ressemblant à la bouche de sa maîtresse, la marquise de Pompadour… C’est une pièce en or blanc ou or rouge sertie de 121 diamants et dont le bracelet à mailles milanaises est bordé de mailles de type cordelettes. Enfin, avec la Leela Blossom, Century célèbre l’amour passion avec une pièce en forme de fleur à 12 pétales rouges rubis. La première corolle est en or gris, sertie de 84 diamants, tandis que la seconde, qui fait la part belle au saphir rouge taillé à 48 facettes, est enserrée dans une enveloppe d’or gris également, sertie de 168 diamants taille brillant. PHO BREGUET Pour la marque de prestige du Swatch Group, rien n’est jamais trop compliqué Un fabuleux garde-temps qui permet de magnifier le son S’il est un horloger qui a marqué l’histoire de son nom, c’est bien LouisAbraham Breguet: le pare-chute, la courbe de spiral qui porte son nom, ou encore le tourbillon, c’est lui. Ce génial horloger né en 1747 a toujours cherché à repousser les limites dans l’art de la mesure du temps. Fidèle à cet esprit de pionnier, la Maison Breguet perpétue cette tradition. Pour célébrer les dix ans de sa collection Tradition, elle propose plusieurs nouveaux modèles. Notamment le Chronographe Indépendant 7077, qui a la particularité d’avoir deux rouages totalement indépendants. Pourquoi? Parce que l’enclenchement de la fonction chrono peut perturber la bonne marche des rouages principaux. Avec ce système innovant, le premier rouage est dédié au décompte des heures et des minutes, alors que le second est lié à la fonction chronographe. Mais les horlogers ont poussé le raffinement plus loin: pour donner l’énergie nécessaire au second rouage, il faut normalement aussi un second barillet. Dans ce modèle, ils ont utilisé un nouveau type de ressort pour donner l’énergie au chronographe. Celle-ci est restituée lors de la fonction remise à zéro et est stockée dans la lame ressort qui assure l’énergie nécessaire au fonctionnement du chrono. Un son exceptionnel Toujours dans la collection Tradition, Breguet dévoile à Bâle sa Répétition Minutes Tourbillon 7087, qui combine deux des plus grandes complications horlogères. Fruit de nombreuses recherches, elle rassemble en son cœur les dernières innovations technologiques. Ainsi, pour obtenir la meilleure sonorité, les horlogers et ingénieurs de Breguet ont entièrement repensé les méthodes traditionnelles en inversant Une pure merveille que cette Répétition la démarche et ont conçu le garde- Minutes Tourbillon. LDD temps autour du son… Concrètement, ils ont synthétisé une centaine de mil- construit le garde-temps en veillant à liers de sons qu’ils ont classés selon des restituer de manière optimale la transcritères psycho-acoustiques. cription mécanique du son désiré. AinAprès avoir sélectionné ceux offrant si, les ressorts-timbres – composants les meilleures tonalités, ils ont ensuite essentiels à la répétition minutes – sont fixés à la lunette, afin d’avoir le meilleur effet vibratoire. Et pour améliorer le rayonnement sonore, les marteaux viennent frapper les timbres de manière verticale, depuis le mouvement vers la lunette, alors qu’en principe, ils se déplacent parallèlement au mouvement. Enfin, une membrane disposée au fond du boîtier et liée à la lunette permet d’augmenter le niveau sonore de la répétition. Une somme d’innovations et de raffinement qui a son prix: pour s’offrir la Répétition Minutes Tourbillon 7087, il vous en coûtera 450 000 fr… De vrais joyaux Si la Maison Breguet maîtrise toutes les subtilités de la haute horlogerie, elle est aussi passée maître dans l’art de la joaillerie. Elle enrichit cette année sa collection Plumes, inspirée de l’histoire de la reine Marie-Antoinette, qui fut une véritable ambassadrice de la Maison Breguet pour les montres féminines joaillières. Baptisée Rêve de Plume, ce garde-temps en or rose ou en or blanc arbore sur le côté gauche de la lunette une sculpture en forme de plume dont chacune des parties est sertie de diamants de différentes tailles. Le cadran est doté d’un fond de nacre guilloché sous lequel bat un mouvement à remontage automatique. Mais la pièce la plus folle présentée à Baselworld est assurément la Breguet B Crazy Haute Joaillerie, véritable fleur de diamants qui démontre tout le savoir-faire et la maîtrise et des artisans dans l’art du sertissage. De forme ovoïde, cette pièce au design contemporain est en effet ornée de plus de 70 carats de diamants! Grâce à une méthode de sertissage spéciale mise au point par Breguet, plus de mille diamants mobiles de taille baguette, arrangés en rangs asymétriques, sont en effet sertis sur la carrure, rayonnant comme les pétales d’une fleur et bougeant au gré des mouvementsdecellequiportecebijou.Leréhaut, le cadran et le bracelet sont eux aussi pavés de diamants. Quant au prix de cette B Crazy, il est lui aussi crazy: 1,75 million de francs… PHO