EP139-ESC Pau_EP139-ESC Pau
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espace ■ La rentrée de l’ESC Pau… LA GRANDE ÉCOLE QUI A SURPRIS ! À l’heure où les analystes planchent sur les tableaux, examinent les chiffres et croisent les données pour dresser le bilan de la rentrée 2011, un seul constat semble s’imposer : partout elle a été difficile. Moins de préparationnaires inscrits aux concours et plus de places ouvertes qu’en 2010, le résultat de l’équation est sans appel pour de nombreuses écoles. Dans ce contexte, comment aurions-nous pu prévoir que, en 2011, l’ESC Pau intègrerait 19 % d’étudiants de plus que l’an passé ? ela vous surprend peut-être, d’apprendre qu’une école que vous avez souvent du mal à situer sur la carte de France et dont certains annonçaient le déclin se révèle moins « petite » qu’il n’y paraît ! La « Little Big School », telle qu’elle se définissait dans le paysage depuis quelques années, laisse aujourd’hui place à une Grande École qui signe « Act business, think human ». Doiton y lire un désaveu de ce que l’ESC Pau a toujours affirmé être? Cela ne nous semble pas être le cas. Elle continue à « penser humain » et son directeur, Jean-Pierre C ■ Espace Prépas n° 139 Lahille, rappelle avec fierté qu’il est à la tête d’une École « à taille humaine » (lire l’interview page suivante). Il faut plutôt comprendre que l’ESC Pau cesse de revendiquer ce qu’elle est pour montrer ce qu’elle fait… Le cœur du projet Vos aînés ayant passé les concours l’an dernier ont été les premiers à bénéficier d’une action inédite lancée par l’ESC Pau quelques semaines avant la période des oraux: « Le projet de ma vie ». Tous les candidats qui le souhaitaient pouvaient s’adresser à la business school paloise pour préparer au mieux leurs oraux. « Nous sommes intervenus auprès d’une centaine de préparationnaires de toute la France, indique Quentin Gall, responsable de la communication de l’École dédiée aux classes préparatoires. Des rencontres individuelles ont été organisées et certains professeurs ont fait appel à l’ESC Pau pour une intervention devant des classes entières. » Objectif de ces échanges : définir, à l’aide d’un guide méthodologique, le projet que chaque candidat est allé défendre face aux jurys des différentes écoles. L’occasion aussi pour l’ESC Pau de présenter en quoi ce projet pouvait être compatible avec les spécificités de l’École. « Cette démarche, que nous reconduirons en 2012, est à visée clairement pédagogique et méthodologique. Il ne s’agit pas d’un pré-recrutement. Mais, si le projet d’un candidat trouvait de quoi s’épanouir à l’ESC Pau, quelles raisons aurions-nous eu à le taire ! » Aujourd’hui, 56 ils sont une vingtaine parmi ceux impliqués dans « Le projet de ma vie » à avoir intégré l’ESC Pau. Et dans l’ensemble, tous ont affiché de bons résultats aux oraux. La business school ne s’est pas arrêtée là. Dès la rentrée, le département Développement Personnel et Professionnel (DPP) a pris le relais auprès des étudiants. « En 2010, la création du DPP est venue formaliser l’une des principales caractéristiques de l’ESC Pau : sa grande proximité avec les étudiants et son travail d’accompagnement personnalisé, rappelle Stephen Platt, le directeur des programmes. Cette année, nous avons fait du DPP le cœur de l’École. » Écoute et transparence Une cinquantaine d’intervenants, animés par une équipe de deux professeurs, ont été formés à l’accompagnement personnalisé au sein du département. Des responsables de l’APEC interviennent régulièrement et la vie de l’École est rythmée par les manifestations organisées par le DPP : forums « Emploi », forums « Métiers », journées de préparation aux entretiens, aide à la rédaction de C.V., etc. Les projets associatifs sont eux-mêmes soutenus par le DPP. « Nous sommes à un tournant dans la manière d’aborder l’accompagnement des étudiants, confie Stephen Platt. Nous continuons d’attribuer un tuteur à chaque nouvel étudiant en début de 1re année. Ce dernier le suivra jusqu’à l’obtention de son premier emploi en s’assurant que tous espace Le mot du directeur Espace Prépas. Que répondez-vous à ceux qui doutaient de la capacité de l’ESC Pau à rebondir après une rentrée 2010 difficile ? Jean-Pierre Lahille. Je leur dis qu’il y avait matière à douter ! Nous avons traversé une période de turbulences il y a quelques mois qui s’est traduite par une chute du nombre de préparationnaires intégrés en 2010. Et cette année, la rentrée a été plus tendue que jamais pour un certain nombre d’écoles figurant bien plus haut que l’ESC Pau dans le tableau. Mais nous sommes pourtant l’une des seules à intégrer plus d’étudiants que l’an passé. Nous ne remplissons pas, certes, mais 82 anciens préparationnaires ont fait leur rentrée à l’ESC Pau. Et 76 d’entre eux l’ont désignée avant toutes les autres en la cochant comme « premier choix ». E.P. Comment expliquez-vous cela ? J.-P.L. Ces étudiants ont décidé de se déplacer à l’ESC Pau pour leurs oraux. Certains nous connaissaient pour avoir bénéficié de l’aide méthodologique du « Projet de ma vie ». La plupart ont découvert l’École, son campus, ses Jean-Pierre Lahille étudiants, ses professeurs. Nous avons beaucoup échangé avec eux. Sur place, ils ont mieux saisi la nature de l’expérience que leur réservait l’ESC Pau et ils ont aussi pu constater que nous sommes entrés dans une nouvelle période de l’histoire de l’École. E.P. Faîtes-vous allusion à la restructuration de la direction de l’École ? J.-P.L. Pas seulement. J’ai pris la direction du groupe ESC Pau il y a 18 mois maintenant. Stephen Platt est en charge des programmes et Patrice Cailleba pilote la Recherche et le corps professoral, qui s’est d’ailleurs étoffé cette année. Aujourd’hui, 65 % de nos professeurs sont titulaires d’un doctorat. Nous avons en effet restructuré cet aspect de l’École. Mais je faisais surtout référence aux projets qui se déploient en ce moment : le séminaire « Humanités », le rapprochement avec l’école d’ingénieurs EISTI, notre voisine, pour une spécialisation commune (et peut-être plus…) et l’installation d’un futur campus à Biarritz, à quelques mètres de l’Océan. E.P. Espace Prépas annonçait cette ouverture il y a quelques semaines. Où en est le projet aujourd’hui ? Et que représente-t-il pour l’ESC Pau ? J.-P.L. Je vous le disais, nous sommes au franchissement d’une étape. Le campus de Biarritz cristallise ce passage à une autre dimension pour l’ESC Pau. Il y a un véritable sens à créer une business school fortement ancrée sur son territoire du sud Aquitaine : à la fois aux pieds des Pyrénées et au bord de l’Océan, à dix minutes de la frontière espagnole. Nous serons dans un bâtiment flambant neuf à Biarritz. Ce dernier sera prêt pour la rentrée 2014, à moins que nous ayons une bonne nouvelle à annoncer pour septembre 2013… Nous y travaillons ardemment. Sans compter que la renommée de Biarritz viendra compenser le déficit d’image dont souffre injustement la ville de Pau. E.P. Nous voilà mieux éclairés sur le changement d’identité visuelle récemment opéré par l’ESC Pau… J.-P.L. Notre changement de logo n’est pas anodin. Il n’est pas anodin non plus que notre baseline soit devenue « Act business, think human ». Nous nous sommes affirmés pendant longtemps comme la « Little Big School ». Ce que nous sommes toujours ! Nous le savons, le marché le sait. Il est désormais temps que l’on se fasse une idée de l’ESC Pau autrement que par sa taille. Je continuerai bien entendu à défendre la « taille humaine » de cette École, même si j’ai le sentiment que tout se joue sur l’effet de masse. En suivant les cohortes de leurs camarades qui intègrent les plus « grosses » business schools par centaines, les candidats s’épargnent la peine de chercher à savoir ce que sont vraiment les écoles et en quoi elles répondent à leur projet de vie… C’est pour cela que nous avons tenu à introduire le mot « human » dans la nouvelle signature de l’ESC Pau. Il me semble plus facile d’enseigner l’importance de cette notion d’« humanité » dans le business au sein d’une école qui conserve sa taille humaine. E.P. Vous répondez ainsi à ceux qui anticipent une éventuelle alliance de l’ESC Pau avec une autre institution… J.-P.L. Je ne sais pas. La volonté de conserver une taille humaine n’est pas contradictoire avec notre souci de sécuriser la présence d’une Grande Ecole sur cette région. Et une alliance, qui n’est pas encore à l’ordre du jour, ne nous ferait pas obligatoirement perdre cette identité. Cela dit, je suis convaincu que nous allons assister à un mouvement de concentration sur ce marché de l’enseignement supérieur au management ; et je pense même que le concours 2011 va accélérer ce processus. Pour notre part, nous restons attentifs à ce qui se passe et prêts à initier des rapprochements dès lors qu’ils feraient sens pour nous. E.P. En attendant, nous allons retrouver l’ESC Pau dans le prochain classement de L’Étudiant. Vous en étiez absents depuis trois ans. Pourquoi ce retour ? J.-P.L. Nous avions fait le choix de ne pas répondre au questionnaire car les critères mis en avant ne nous semblaient pas retranscrire avec suffisamment de vérité les qualités de l’ESC Pau, tout comme celles des autres écoles d’ailleurs. Seulement, cette démarche a souffert d’une mauvaise interprétation et conduisait à penser que l’ESC Pau avait disparu du paysage. Or, il est légitime que les étudiants aient des nouvelles de l’École ! Dans un souci de transparence, nous avons donc décidé de répondre au questionnaire adressé par L’Étudiant. Quel sera notre rang ? Là n’est pas l’essentiel. Le placement de nos diplômés reste notre principale préoccupation. En 2010, ils étaient 82 % à avoir décroché un emploi de cadre moins de sept semaines après avoir quitté l’École… Je crois que ça vaut tous les classements ! 57 les choix qu’il fera (spécialisation, pays d’expatriation, stage, etc.) iront dans le sens de la réalisation de son projet. C’est une règle à laquelle nous ne dérogerons pas. Mais nous nous en imposons une seconde : la transparence. » Pendant toute la durée de la session 2011 des concours, l’ESC Pau a tenu à répondre sans ambiguïté à toutes les questions des candidats. « Cela aurait pu les décevoir d’apprendre que nous sommes toujours en cours de discussion pour finaliser des accords d’échange avec un établissement australien. Ils nous ont au contraire remerciés pour notre transparence. Cela les rassure », raconte Stephen Platt qui rencontre à plusieurs reprises dans l’année les étudiants délégués du programme Grande École pour leur exposer les nouveautés envisagées et recueillir leurs impressions. Ils ont ainsi été les premiers à soutenir la création du séminaire « Humanités » qui concerne tous les étudiants de 2e année, mobilisés juste après leur retour de six mois à l’étranger. Il s’agit de leur faire prendre du recul via une série de cours d’ouverture à la culture générale. Nous en reparlerons en détail dans le prochain numéro d’Espace Prépas. Ce sont les étudiants qui ont également exprimé le besoin d’avoir plus de cours sur la gestion des web communities. Résultat: l’ESC Pau ouvre une spécialisation dédiée au management du web. Elle s’est également rapprochée de l’EISTI (École internationale des sciences du traitement de l’information) pour proposer une spécialisation en management des systèmes d’information. Les cours seront conjointement assurés par des professeurs de la business school et de l’école d’ingénieurs et la salle de classe sera également mixte. Dans l’interview qu’il a accordée à Espace Prépas, Jean-Pierre Lahille, le directeur de la business school paloise, confie d’autres nouveautés. Vous pourriez être surpris même si, comme nous, vous n’avez pas été étonnés de voir l’ESC Pau progresser autant en cette rentrée! = Octobre 2011 ■