Docteurs Yves Ilvoas et Marie

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Docteurs Yves Ilvoas et Marie
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Le 09 novembre 2005,
ACTION DE DILUTIONS HOMEOPATHIQUES DE PEXID, UNE APPROCHE ORIGINALE DE LA
DEMONSTRATION DE L’ACTION DU PRINCIPE D’HOMEOPATHISATION, OU COMMENT
L’HOMEOPATHIE PERMET DE REMONTER AU MECANISME D’ACTION ALLOPATHIQUE
Le Dr Julian a étudié l’action du Pexid® ou maléate de perhexiline en dilutions homopathiques (Dictionnaire de
matière médicale homéopathique, ouvrage réédité récemment). Il s’agissait d’un traitement très utilisé en
cardiologie dans les années 70 puis supprimé au début des années 80 en raison de trop nombreux effets
secondaires. Le Pexid® augmentait les performances myocardiques diminuées chez les sujets atteints
d’insuffisance coronarienne sans être un traitement des crises d’angine de poitrine. La biologie moléculaire étant
une science plus récente, le mécanisme intime cellulaire de ce médicament n’était pas connu, tant concernant les
effets thérapeutiques que les effets secondaires.
Outre les effets secondaires allopathiques, une étude des effets de dilutions homéopathiques, observés sur des
volontaires, a constitué la pathogénésie étudiée par le Dr Julian. Il a retrouvé les mêmes symptômes que ceux
relevant de la toxicité allopathique avec, en plus, des manifestations ostéo-articulaires et musculaires
(symptômes vertébraux en particulier). Ces effets pathogènes induits, observés chez certains sujets sains, sont, à
l’inverse, traités chez des sujets présentant les mêmes manifestations, par les mêmes dilutions. C’est le paradoxe
de l’homéopathie.
La toxicité du Pexid® touche l’état général, la sphère neuro-psychologique, la sphère endocrinienne et
métabolique, la sphère hépatique et digestive, le nez, les yeux, l’excrétion urinaire, la peau (surtout
manifestations allergiques), la sphère musculaire (conduction EMG plus lente), la sphère cardiaque ( ECG
surtout ondes T trapézoïdales, présence d’une onde U).
Deux cas particuliers ont été traités par le docteur Ilvoas (Douarnenez, France), à savoir une patiente atteinte de
syringomyélie (troubles neurologiques progressifs avec élargissement acquis évolutif du canal épendymaire) et
un patient atteint d’herpès récidivant sur terrain génétique de syndrome du QT long (allongement de l’espace QT
à l’électrocardiogramme s’accompagnant de risque de malaises ou de mort subite, génétiquement transmis,
correspondant à une anomalie moléculaire d’une protéine constituant le canal potassique présent sur les fibres
musculaires cardiaques). Ce second cas permet d’envisager un mécanisme moléculaire particulier. Dans les deux
cas, il y a eu réparation des anomalies tandis que ces deux maladies orphelines sont officiellement sans ressource
thérapeutique.
Premier cas:
En 1996, le Dr Ilvoas traite un cas de syringomyélie ( perte de neurones au niveau de la décussation postérieure),
reconnue en 1990, lors de l’exploration d’une tumeur du plancher du sinus maxillaire gauche et recontrôlée
identique en 1991. La symptomatologie consistait en tableau douloureux pseudo-arthrosique des membres
supérieurs. Cette affection est relativement rare et ne répond à aucune solution allopathique. Son mécanisme
reste mystérieux. Le traitement par homéopathie de Pexid® fut entrepris en 1995 et une exploration en résonance
magnétique pratiquée en mars 1996, soit environ après un an de ce traitement, montrait une réduction de la
lacune épendymaire dans sa partie médullaire distale. S’y associait une disparition des douleurs, amélioration qui
persiste toujours depuis, donc imputable au traitement. L’IRM de contrôle de septembre 2000 montrait une
progression de la réduction de cette lacune médullaire. Le dernier contrôle IRM de septembre 2004 montrait une
simple lacune de la moelle cervicale avec des remaniements du tissu nerveux au voisinage. Au total, les données
en imagerie, de ce cas princeps, avant et après traitement par dilution de perhexilline, montre une résorption des
lacunes le long du canal épendymaire débutant après quelques mois de ce traitement et progressant toujours
après plus de 9 ans. Il est possible de dire que ce traitement homéopathique a entraîné un effet anatomiquement
évident dans une affection sans traitement allopathique connu. Cela prouve l’action des dilutions
homéopathiques.
Deuxième cas:
Le Dr Ilvoas prescrivit la dilution de Pexid®, pour de l’Herpès simplex récidivant, chez un jeune homme, dont le
diagnostic de syndrome du QT long génétique fut posé et traité classiquement en cardiologie par un bêtabloquant depuis l’âge de 9 ans. L’action de ce type de traitement ne modifie pas l’aspect électrocardiographique
d’allongement du QT mais diminue le risque de mort subite. Outre l’action recherchée initialement, à savoir arrêt
de la réactivation herpétique, il y a eu correction de l’anomalie électrique cardiaque. Au cours de l’activation
électrique du myocarde, élément permettant la systole ou contraction, se produit une dépolarisation de la
membrane cellulaire par entrée d’ions calcium, suivie d’une repolarisation par ouverture de canaux potassiques
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qui permettent la sortie d’ions positifs. Cette étape précède la diastole. Dans ce syndrome, les canaux potassiques
anormaux entraînent un retard à l’éjection d’ions K+, d’où le retard à la repolarisation, d’où la traduction
électrique, l’allongement du QT sur l’électrocardiogramme. L’affection génétique prédispose à des décès subits.
Les décès subits doivent donc survenir en phase de dépolarisation, donc de systole. Or, le traitement par maléate
de perhexilline dilué dynamisé a entraîné une disparition de l’allongement du QT. Il y a donc action sur la
qualité fonctionnelle des canaux potassiques qui redevient normale. Aucun traitement allopathique n’entraîne cet
effet. Cela permet de dire que le traitement homéopathique a, lui, agit.
De plus, il est possible d’aller plus loin. En effet, cette affection génétique est transmissible, dominante dans
90% des cas (récessive dans 10% avec, alors, une surdité congénitale, ce qui n’est pas le cas ici). Les patients
fonctionnent avec la moitié des canaux potassiques normaux et la moitié des canaux anormaux. L’allongement
du QT à l’ECG relève d’un retard à la repolarisation, en lien avec une moitié des canaux potassiques efficaces.
L’action de la dilution homéopathique de perhexilline permet de penser que le patient a retrouvé un nombre de
canaux potassiques membranaires efficaces. Il s’agit donc d’une action typiquement située au niveau du corpsmachine.
Reste à déterminer le mécanisme moléculaire responsable de cette amélioration électrocardiographique
génétique. S’agit-il d’une amélioration de la fonction des canaux potassiques anormaux par action directe sur
l’amélioration de l’ouverture ? S’agit-il d’une augmentation du nombre de canaux potassiques normaux en
surface des myocytes ?
Dans cette dernière éventualité, s’agit-il d’une réduction de la dégradation de ces canaux ? d’une augmentation
de la production ? Dans ce dernier cas, où se situe l’action de l’homéopathie : au niveau des gènes ? au niveau de
la transcription ? au niveau de la traduction ?
Des thérapeutiques anti-ischémiques allopathiques possèdent une action agoniste sur ces canaux potassiques.
Mais aucun traitement n’est capable de réduire l’espace QT de sujets porteurs de cette anomalie génétique.
Revenons à la syringomyélie, affection avec apoptose de neurones au voisinage du canal épendymaire. Les
cellules épendymaires comportent des cellules souches nécessaires au renouvellement des cellules du système
nerveux central. Ces cellules souches dépendent de la voie moléculaire Sonic Hedgehog-patched. Ce système est
lui-même sous le contrôle d’un système inhibiteur fonctionnant grâce à un canal potassique. Il est donc possible
que la dilution homéopathique de maléate de perhexilline agisse en levant cette inhibition.
Le couplage de traitements homéopathiques et d’affections dont le mécanisme moléculaire est connu, en
particulier d’affections génétiques, devrait permettre d’aborder le fonctionnement biologique de l’homéopathie
sous un autre angle. Cela permettrait d’aborder le corps-machine sous un autre angle : les particularités de la
biologie moléculaire congénitale ou acquise pourraient réaliser des types-sensibles.
Seraient particulièrement intéressantes des anomalies des différentes étapes cellulaires: fonctionnement des
gènes, transcription en ARN, traduction en protéines, machineries liées à la membrane, système du protéasome.
Il est possible que le phénomène du « type sensible homéopathique » recouvre en partie des anomalies
moléculaires infra-cliniques.
La principale pierre d’achoppement des expériences en homéopathie menées à la manière allopathique réside
dans l’existence d’un type sensible. Seuls les sujets présentant une particularité moléculaire correspondant à
l’action du remède vont répondre à ce type de traitement qui va corriger cette particularité. L’étude classique
statistique « cas-témoins » ne correspond pas à ce type de modalité d’action thérapeutique.
D’un ensemble de couples « anomalie moléculaire-remède homéopathique » pourrait sortir des connaissances
inattendues.
Cela est surtout possible dans le cas d’une substance pure ayant un ou des sites précis d’action
allopathique, ici une substance médicamenteuse.
Dans le cas présent, l’action de la dilution homéopathique permet d’aborder la connaissance du
mécanisme d’action moléculaire du remède allopathique dont elle dérive. Quelle belle preuve de l’action
de l’homéopathie !
Docteurs Yves Ilvoas et Marie-Hélène Groussac