Cours de minéralogie : (Histoire naturelle) / par A. Leymerie

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Cours de minéralogie : (Histoire naturelle) / par A. Leymerie
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COURS
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COURS
DE
MINÉRALOGIE
(HISTOIRE NATURELLE)
DE
PAR
A. IJiVMKHIE,
Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse.
DEUXIÈME ÉDITION.
DEUXIÈME PARTIE.
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PARIS,
l\IINÉRALOGIE
VICTOR MASSON et FILS,
Place de l'Ecole de Médecine, 17.
BIBLIOTECA UCM
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5302354623
(HISTOIRE NATURELLE)
TOULOUSE,
EDOUARD PRIVAT,
Rue des Tourneurs, 45.
1867
PAR
Generated for member (University of Arizona) on 2013-05-08 22:58 GMT / http://hdl.handle.net/2027/ucm.5302354623
Public Domain, Google-digitized / http://www.hathitrust.org/access_use#pd-google
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Professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse.
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TOULOUSE,
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412 COURS DE MINÉRALOGIE.
cristaux cubiques disséminés dans une roche quartzeuse. On peut citer
encore, pour cette espèce, les mines de Saxe et celles de la Norwége
COURS DE MINÉRALOGIE.
cristaux cubiques disséminés dans une roche quartzeuse. On peut citer
encore, pour cette espèce, les mines de Saxe et celles de
la Norwége
et de la Sibérie, et même en France le gîte de Sainte-Marie-aux-llines
et de la Sibérie, et même en France le gîte de Sainte-Marie-aux-Mines
(Haut-Rhin).
Bromite {bromargyre). — M. Haidinger a donné ce nom au bromure
d'argent naturel.
Cette espèce, dont on doit l'établissement à M. Berthier, serait, dans
son état normal, un bibromure d'argent de même formule que le
( Haut-Rhin).
Bromite ( bromargyre ) . - M. Haidinger a· donné ce nom au bromure
d'argent naturel.
Cette espèce, dont on doit l'établissement à M.
Berthier , serait,
dans
kérargyre; mais elle est presque toujours mélangée de chlorure et consti-
tue ainsi un chloro-bromure (embolite) dont les propriétés sont presque
identiques à celtes du kérargyre. — Sa forme notamment est la même;
elle se laisse également couper au couteau; mais sa couleur est essentiel-
lement le vert, et la teinte verte que ce minéral communique au minerai
dans lequel il entre comme matière mélangée, a fait donner à ce dernier,
par les mineurs de Zacatecas, au Mexique , le nom de plata verde, qui
signifie argent vert. — La bromite diffère encore du kérargyre par une
moindre densité; le chiffre qui mesure ce caractère ne s'élève pas
au-dessus de 4,5, dans les morceaux qui ne sont pas trop mélangés de
chlorure.
La bromite se présente en masses translucides vertes malléables ou en
cristaux qui offrent la forme du cube simple ou modifié.
son état normal ,
un
bibromure d'argent
de même
formule que
le
kérargyre ; mais elle est presque toujours mélangée dr. chlorure et consti­
tue ainsi un chlora-bromure (embolite) dont les propriétés sont presque
identiques à celres du kérargyre. - Sa forme notamment est la même ;
elle se laisse également couper au couteau; mais sa couleur est essentiel­
lement le vert, et la teinte verte que ce min�ral communique au minerai
dans lequel il entre comme matière mélangée, a fait donner à ce dernier,
par les mineurs de Zacatecas, au !lexique , le nom de plata verde,
signifie argent vert. - La bromite diffère encore du
qui
kérargyre par une
Elle se trouve dans plusieurs mines du Pérou et du Chili. Elle joue
même un rôle, par son association avec le kérargyre, dans la richesse
des minerais de Plataros non loin de Zacatecas, et dans les paeos de Cha-
narcillo au Chili. A. Huelgoët, où nous avons déjà cité des cubes de ké-
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rargyre, on trouve aussi la bromite cristallisée.
Jodite {iodargyre). — Cette espèce a pour substance un iodure d'ar-
gent de même formule que le kérargyre et la bromite. D'après cela , on
pourrait s'attendre à trouver ici encore une cristallisation ayant pour
type le cube ; mais l'observation ne semble pas confirmer cette prévision.
En effet, le clivage des petites masses lamelleuses de cette espèce con-
duit à des lamelles hexagonales dont les modifications indiquent le sous-
système rhomboédrique. L'iodite ressemble d'ailleurs beaucoup aux deux
espèces précédentes ; cependant elle diffère plus de chacune d'elles que
moindre densité;
le chiffre qui mesure
ce caractère ne s'élève
pas
au-dessus de 4,5, dans les morceaux qui ne sont pas trop m élangés de
chlorure.
La bromite se présente en masses translucides vertes malléables ou en
cristaux qui offrent la forme du cube simple ou modifié.
Elle se trouve dans plusieurs mines du Pérou et du Chili. Elle joue
même un rôle, par son association avec le kérarg-yre,
dans la richesse
des minerais de Plataros non loin de Zacatecas, et dans les pacos de Cha­
narcillo au Chili. A. Huelgoët , où nous avons déjà cité des cubes de ké­
celles-ci ne diffèrent entre elles. La principale différence consiste dans
l'absence de ductilité et dans la couleur, qui est ici le jaune citron passant
quelquefois au verdâtre, couleur qui est beaucoup moins altérable que
celle des deux minéraux analogues que nous venons de décrire. —
L'iodite a un éclat très-vif et en même temps résinoïde.—Densité : 5,9.—
Fusible à la simple flamme d'une bougie. Au chalumeau, elle fond en une
rargyre, on trouve aussi la bromite cristallisée.
Jodite ( iodargyre). -
Cette espèce a pour substance un iodure d •ar­
gent de même forn1ule que le kérargyre et la bromite. D'après cela, on
pourrait s\lttendre à trouver ici encore une cristallisation ayant pour
boule grise ou d'un jaune pâle , et se réduit, sur le charbon, en argent
métallique. — Décomposée par l'acide nitrique bouillant, et mieux encore
type le cube; mais l'observation ne semble pa� confir1ner cette prévision.
En effet, le clivage des petites masses lamelleuses de cette espèce con­
duit à des lamelles hexagonales dont les modifications indiquent le sous­
système rhomboédrique. L'iodite ressemble d'ailleurs beaucoup aux deux
espèces précédentes; cependant elle diffère plus de chacune d'elles que
celles-ci ne diffèrent entre elles. La principale différence consiste dans
rabsence de ductilité et dans la couleur, qui est ici le jaune citron passant
quelquefois au verdâtre, couleur qui est beaucoup moins altérable que
celle des
deux. minéraux analogues que nous
venons de décrire. -
L'iodite a un éclat très-vif et en même temps résinoïde.-Densité: 5,9.­
Fusible à la simple flamme d'une bougie. Au chalumeau, elle food en une
boule grise ou d'un jaune pâle , et se réduit, sur le charbon, en argent
métallique. -Décomposée par l'acide nitrique bouillant, et mieux encore
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MltTAUX.
par l'acide sulfurique , avec dégagement de vapeurs d'iode et de gaz
ESPÈCES. — MÉTAUX. 413
nitreux. Presque insoluble dans l'ammoniaque.
par l'acide sulfurique, avec dégagement de vapeurs d'iode et de gaz
nitreux. Presque insoluble dans l'ammoniaque.
Ce minéral a été signalé, pour la première fois, à Zacatecas au Mexi-
que , par Vauquelin. M. Domeyko l'a retrouvé récemment dans la mine
de Chanarcillo au Chili, où il accompagne les deux espèces précédentes.
On l'a aussi signalé à Guadalajara en Espagne. Il se présente souvent,
dans ces gîtes , en lames minces flexibles et molles susceptibles d'être
subdivisées parallèlement aux grandes faces.
Mines; traitement; usages. — On pourrait distinguer dans les mines
Ce minéral a été signalé, pour la première fois, à Zacatecas au Mexi­
que , par Vauquelin. M. Domeyko l'a retrou�é récemment dans la mine
de Chanarcillo au Chili, où il accompagne les deux espèces précédentes.
On l'a aussi signalé à Guadalajara en Espagne. Il se présente souvent,
dans ces gltes , en lames minces flexibles et molles susceptibles d'être
iubdivisées parallèlement aux grandes faces.
d'argent deux catégories. Dans la première on placerait les minerais d'ar-
gent proprement dits, ceux dans lesquels ce métal joue un rôle principal.
L'autre catégorie se composerait des minerais appartenant à des genres
Mines; traitement; usages.
-
On pourrait distinguer dans les mines
d'argent deux catégories. Dans la première on placerait les minerais d'ar­
métalliques où l'argent n'entre que d'une manière accessoire.
Les minerais de la première sorte se trouvent tous parmi les espèces
que nous venons d'étudier. Leur nombre n'est pas très-grand, si l'on se
borne à considérer ceux qui ont une certaine importance. C'est d'abord
l'argyrose et l'argent rouge (pyrargyrite et proustite), et ensuite l'argent
natif et le kérargyre bvomifère; encore ce dernier n'est-il exploité que
dans certaines mines d'Amérique.
gent proprement dits, ceux dans lesque'ls ce métal joue un rôle principal.
L'autre catégorie se composerait des minerais appartenant à des genres
métalliques où l'argent n'entre que d'une manière accessoire.
Les minerais de la première sorte se trouvent tous parmi les espèces
que nous venons d'étudier. Leur nombre n'est pas très-grand, si l'on se
C'est presque exclusivement dans l'Amérique méridionale, sur les pen-
tes des Cordillières (Mexique, Pérou, Chili), que les minerais d'argent
proprement dits existent en assez grande abondance pour être avanta-
borne à considérer ceux qui ont une certaine importance. C'est d'abord
l'argyrose et l'argent rouge ( pyrargyrite et proustite), et ensuite l'argent
geusement exploités. Ils gisent là dans de nombreux filons qui traversent
des calcaires appartenant à une époque secondaire récente. La puissance
ordinaire de ces filons varie de quelques décimètres à deux mètres; mais,
Generated for member (University of Arizona) on 2013-05-08 23:00 GMT / http://hdl.handle.net/2027/ucm.5302354623
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dans certains cas, elle atteint un chiffre beaucoup plus élevé. Nous cite-
rons pour exemple le célèbre filon de Guanaxuato au Mexique (veta madre),
dont l'épaisseur s'élève, en quelques points, jusqu'à 60 mètres, et qui est
exploité sur une longueur de trois lieues, et celui de Zacatecas (veta
natif et le kérargyre bromifère; encore ce dernier n'est-il exploité que
dans certaines mines d'Amérique.
C'est presque exclusivement dans l'Amérique méridionale, sur les pen­
tes des Cordillières ( Hexique, Pérou, Chili) , que les minerais d'argent
proprement dits existent en assez grande abondance pour être avanta­
grande), qui a 22 mètres de puissance. Ces filons sont d'ailleurs fort riches,
et le premier même n'a pas de rival dans le monde entier. Parmi les
filons du Pérou, nous pourrions en citer également de très-remarquables,
geusement exploités. Ils gisent là dans de nombreux filons qui traversent
des calcaires appartenant à une époque secondaire récente. La puissance
notamment ceux de Pasco et de Potosi (Bolivie). Ces derniers, qui ont le
plus contribué à faire considérer le Pérou comme un type de richesse
métallique, se sont beaucoup appauvri depuis quelque temps. Toutefois
ils n'en restent pas moins une des principales mines d'argent du monde.
Dans la plupart de ces gîtes, on rencontre quelquefois de belles masses
d'argent natif; mais ce métal se trouve aussi, dans les mêmes régions de
l'Amérique méridionale, disséminé en grains indiscernables au sein d'une
gangue terreuse et ferrugineuse qu'on appelle colorados au Mexique et
paeos au Chili. On retire l'argent de ces dernières mines par une prépa-
ration mécanique et par l'amalgamation.
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ordinaire de ces filons varie de quelques décimètres à deux mètres; mais,
dans certains cas, elle atteint un chiffre beaucoup plus élevé. Nous cite­
rons pour exemple le célèbre filon de Guanaxuato au Mexique
(veta madre),
dont l'épaisseur s'élève, en quelques points, jusqu'à 60 mètres, et qui est
exploité sur une longueur de trois lieues , et celui de Zacatecas
(veta
grande), qui a 22 mètres de puissance. Ces filons sont d'ailleurs fort riches,
et le premier même n'a pas de rival dans le monde entier. Parmi les
filons du Pérou, nous pourrions en citer également de très-remarquables,
notamment ceux de Pasco et de Potosi (Bolivie) . Ces derniers, qui ont le
plus contribué à faire considérer le Pérou comme un type de richesse
métallique, se sont beaucoup appauvri depuis quelque temps. Toutefois
ils n'en restent pas moins une des principales mines d'argent du monde.
Dans la plupart de ces gîtes, on rencontre quelquefois de belles masses
d'argent natif; mais ce métal se trouve aussi, dans les mêmes régions de
l'Amérique méridionale, disséminé en grains indiscernables au sein d'une
gangue terreuse et ferrugineuse qu'on appelle colorados au Mexique et
pacos
au Chili. On retire l'argent de ces dernières mines par une prépa­
ration mécanique et par l'amalgamation.
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