Arrêt sur image - Pascal Broulis

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Arrêt sur image - Pascal Broulis
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CHRONIQUES
Lundi 28 septembre 2015
Editorial
Qui est Charlie?
A l’instar
d ’ u n p a rfum, humé
au hasard
d’une rue,
d’une chanson, soudain
crachée par
Raphaël
les hautMuriset
parleurs hésiRédacteur
en
tants d’un aschef
adjoint
censeur, parfois, l’actualité a ce talent de
vous remémorer des temps
passés. Un étrange voyage en
nostalgie auquel j’ai eu le
bonheur de goûter, pas plus
tard que le week-end passé,
en tombant sur une brève,
coincée entre un article sur
les wagons de migrants et un
second sur les moteurs maquillés: après le dessinateur
Luz, l’urgentiste Patrick Pelloux quitte, à son tour, Charlie Hebdo. P…… Charlie
Hebdo! Que de souvenirs autour de ce journal satirique
aujourd’hui, hélas, oublié.
Et pourtant, je me rappelle qu’il fut un temps où
ce titre était véritablement
dans toutes les bouches,
passant, du jour au lendemain, du statut de simple
«canard» à celui d’étendard
pour la liberté d’expression.
C’était, si je me souviens
bien, après l’attentat perpétré
au sein de la rédaction parisienne qui avait fait douze
morts. Un horrible carnage.
Oui, c’est cela. Le titre se
vendait alors à des millions
d’exemplaires et, pourtant,
le tirage était encore bien insuffisant pour satisfaire tous
les «Charlie» du monde entier, rassemblés sur les places
des grandes villes, faisant
alors, tous en cœur, le serment de partir en guerre
«contre les tueurs de libertés».
Ah oui, que de souvenirs!
Mais, enfin, tout cela, c’était
le bon vieux temps... C’était,
si je ne me trompe, un matin
n
de janvier 2015.
La Région Nord vaudois
Pascal Broulis, conseiller d’Etat
Les efforts d’hier paient aujourd’hui
«Q
ui paie ses dettes
s’enrichit», dit un
adage souvent moqué pour son paradoxe et réduit à
la dimension purement morale de
la sérénité regagnée. Je crois,
pourtant, qu’en matière de finances publiques, il peut être
considéré comme s’appliquant au
pied de la lettre.
Au début des années 2000, le
Canton de Vaud se débattait, ainsi, avec une dette de près de 9
milliards de francs, qui lui a coû- été indolore, conduit sans augté jusqu’à 316 millions de francs mentation des impôts, mais en
d’intérêts en un an. Réduite à 575 exerçant une scrupuleuse surveilmillions au 31 décembre 2014, lance des charges, tout en proficette dette ne lui a plus coûté que tant de bonnes années conjonctu2 millions de
relles.
francs d’intérêts «Le Canton de Vaud devra,
On se rend
cette année-là.
compte, aului aussi, traverser
Une baisse qui
jourd’hui, à
les vagues.»
dépasse 99%.
quel point il
L’enrichissement est là. Dans était important d’effectuer ce
cette marge de manœuvre retrou- remboursement, de consolider la
vée, disponible pour des projets barque vaudoise pour les temdans tous les domaines, pour pêtes à venir. Car le gros temps
l’amélioration des prestations à la est là. Depuis février 2014 et
population. Il est d’autant plus là l’adoption de l’initiative «contre
que l’effort de remboursement a l’immigration de masse», les en-
treprises présentes en Suisse sont
moins sereines. Question récurrente: «Aurons-nous encore, à
l’avenir, la main d’œuvre dont
nous avons besoin?» L’abandon
du taux plancher du franc face à
l’euro a renforcé ces inquiétudes.
Nous étions chers sur nos marchés, nous le sommes devenus
encore plus. Voici maintenant
qu’un vent aigre souffle de Chine.
La conjoncture se retourne, les
bourses pâlissent.
Tout cela ne sera pas sans
conséquence sur les revenus des
collectivités publiques, ni sur
leurs charges. Dans bien des cantons, il est, aujourd’hui, question
de plans d’économies. Soyons-en
sûr, le grain n’épargnera pas le
Canton de Vaud, qui devra, lui
aussi, traverser les vagues. Du
moins est-il armé pour le faire,
délesté du poids de sa dette, à
même de manœuvrer pour s’en
sortir en prévoyant, par exemple,
dès maintenant, la réforme de sa
fiscalité des entreprises.
Comme dit un autre adage, «on
n
récolte ce qu’on a semé».
Arrêt sur image
Démoret, 17 juillet, 13h28. Les poneys de Monsieur Bovay.
Nadine jacquet