Les consonnes

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Les consonnes
ARABE MAROCAIN I (Grammaire)
Année L1, semestre S1
Enseignant : Christophe PEREIRA
Il y a en arabe marocain plusieurs voyelles : a, i, u, o, e.
Les voyelles longues sont notées avec un macron. Elles ont des équivalents courts : les
voyelles courtes.
ā
ī
ū (ou)
ē (é)
ō
a
i
u
e
o
ә (schwa)
ә : schwa (voyelle neutre qui n’est ni « a », ni « u », ni « i »).
On utilisera dans ce cours les voyelles suivantes (celles qui seront notées) : ā, ī, ū, u, ә.
Les consonnes
La hamza (‫ )ء‬est très peu utilisée en dialecte. On la note de trois façons : ’ ʔ ‫ء‬
’a
’i  εā’ila (famille)
b-әl-’āqәll (au moins)
Le b et le ḅ ‫ ب‬bāb (porte)
ḥәbb (il a aimé)
ṛәbba (il a élevé, il a éduqué)
ḅāḅa (papa)
ḅōla (ampoule)
« ḅāḅa » et « bāba » sont différents car les phonèmes ne sont pas les mêmes.
Le ḅ est un b emphatique.
bāba = sa maison (masc.) (en Libye). Le a est ici un pronom affixe. Au Maroc : bāb-u.
ḅāḅa = papa
On note entre crochets le mot en phonétique, c'est-à-dire la façon dont on le prononce.
On note entre barres obliques le mot en phonologie, qui est une transcription abstraite.
Exemple : /ḅāḅa/ : /bāba/
[ḅå:ḅå]
[bɐ:bɐ]  ici, on prononce « bēbe ».
Les deux points indiquent la longueur.
Le t ‫ ﺕ‬tūt (mûres, plur.)
tūta (mûre, sing.)
kәttәr (il a augmenté)
Le ‫ ث‬noté ŧ ou ṯ est presque toujours prononcé t. Il existe dans :
ŧūma (ail)  au Maroc : tūma
ŧlāŧa (trois)  au Maroc : tlāta
ŧәlž (neige)  au Maroc : tәlž
Le ‫ ج‬est transcrit ž quand il est prononcé j, et ǧ quand il est prononcé dj.
žbәl (ǧbәl) = montagne
nәžžāṛ (nәǧǧāṛ) = menuisier
Le ḥ ‫ ح‬aussi transcrit ħ
ḥәll = il a ouvert
ḥәll әl-bāb = il a ouvert la porte
ḥәllīt әl-bāb = j’ai ouvert la porte (tu as ouvert, dans certaines régions)
ḥmāṛ = âne
ḥәllūf = cochon
mәžṛūḥ = blessé (le ū est prononcé comme un ō, car il est entre 2 lettres emphatiques).
Le x (‫ )خ‬aussi transcrit ḫ ou ẖ nәxla = palmier
xubz = pain (ici, u prononcé presque o car il y a le x avant)
dәxxәl = il a fait entrer
Le d ‫ د‬dār = il a fait ; il a mis
šәdd = il a pris ; il a tenu
šәddīt = j’ai pris ; j’ai tenu
dāṛ = maison
Le ā (a long) à l’intérieur des mots est prononcé : è, a ou â.
Le a de fin de mot ne se prononce que d’une seule façon : comme le a français (quelle que
soit la lettre dont il provient : tā’ marbūṭa, alif…).
Au Maroc, il y a un très faible degré d’imāla, contrairement à la Tunisie ou à la Libye.
L’imāla est l’inflexion de la voyelle a vers i.
Exemple :
Au Maroc, pour dire « non » on dit : « lla ».
En Tunisie et en Libye, on dit : « lè » ou « lé ».
Dans le Sahel tunisien, on dit « āni » au lieu de « āna » (« moi »).
À Malte, on dit « bīb » au lieu de « bāb » (« porte »).
Le đ ou ḏ ‫ ذ‬đīb = chacal  au Maroc = dīb
đәbbāna = mouche  au Maroc = dәbbāna
Le r et le ṛ (r emphatique) ‫ ر‬rāb = il s’est effondré (prononcer rēb)
ṛāb = il a caillé (le lait) (prononcer râb, emphatique et allongé)
ṛәbba = il a éduqué
tәṛbya = éducation
ṛāžәl = homme ; mṛa = femme
mәrra = amère (masc.  mәrr)
mәṛṛa = une fois (mәṛṛa uxṛa = une autre fois)
En principe, le i désemphatise les lettres emphatiques.
Exemples :
byāṛ = puits (plur.)  sing : bīr
žīrān = voisins (plur.)  sing : žāṛ
әḷḷāh  wәḷḷāh mais billāh (lām désemphatisés  on prononce « billēh ») et lillāh ( lillēh).
(u)
Le z ‫ ز‬zmān = époque ; temps
zīt = huile
hәzz = il a soulevé
Le s ‫ س‬sīf = épée
b-әs-sīf = obligatoirement
nsa = il a oublié
nәssa = il a fait oublier
bās = embrasser
būsa = bisou
qәssәm = il a divisé ; il a partagé
mәskīn = pauvre
Le ṣ ‫( ص‬s emphatique) ṣīf = été (saison)  se prononce ṣēf (à cause de l’emphase du ṣ)
ṣbāḥ = matin
ṣbāε = doigts
qәṣṣ = couper, traverser (route…)
ṣāfi = ça suffit !
nāga = chamelle
gәrεa = courge, courgette…
qәrεa = bouteille ; crâne chauve
Le š ‫ ش‬šәmš = šәms = soleil (N.B : šәmš est fréquent au Maroc)
εәšš = nid ; squat (en Libye)
ġәšš = il a escroqué, il a trompé
ġāšš = ġәššāš = trompeur, escroc
Le ḍ ‫ ض‬ḍbāb = brouillard (à la prononciation, le b est emphatisé par le ḍ)
ḍәbb = lézard
xḍәṛ = vert
xәḍḍәṛ = verdir
mrīḍ(a) = malade
Le ṭ ‫ ط‬ṭāb = il a cuisiné ≠ tāb = il s’est repenti
Quand dans un mot il y a une lettre emphatique, en général les autres lettres du mot vont
être emphatisées, ou au moins la syllabe. Quand la lettre emphatique est à la fin du mot, on
anticipe l’emphase.
Exemple : ṃәṭbәx = cuisine (on emphatise le m car il y a le ṭ qui est emphatique)
(a) (a)
Ṭānža = Tanger
ṭāṛ = voler (oiseau)
ṭәyyāra = avion
ṭīṛ = oiseau
ṭṛīq = route (Maroc) (emphase)  en Libye = trīg (pas d’emphase)
Le đ (‫)ظ‬
Au Maroc, le đ est prononcé ḍ (‫)ض‬
đәll = ombre  noté « ḍәll » en marocain car prononcé ainsi
đlām = obscurité  noté « ḍlām » en marocain car prononcé ainsi
Le ε (‫ )ع‬transcrit aussi ‘ ou par la lettre ‫ ع‬elle-même
εәšṛa = dix
εgāb = aigle
lεәb = il a joué
lәεεәb = il a fait jouer
Le ġ ‫ غ‬ġāba = forêt
ġāb = absent
ġzāla = gazelle
bġa = il a voulu ; il a aimé ≠ bṛa = il a guéri
mәεna = sens, signification
mәḥna = malheur, soucis
mәhna = métier, profession
Le f ‫ ف‬fžәr = aube
fīl = éléphant
nīf = honneur
nәffәḥ = il a prisé du tabac
tnәffәs = il a respiré
Le q ‫ ق‬qәlb = cœur
zlәq = il a glissé
nәqqәz = il a sauté
nәqqәs = il a diminué
dārīža est le mot utilisé au Maroc pour désigner l’arabe dialectal marocain. On dit aussi :
mәġrībīya.
En Algérie on dit : dārža ou dārǧa
En Tunisie on dit : lәhža
Pour dire « 5 minutes » en Tunisie on dit : drәž
Au Maroc on dit : qṣәm
šwiyya (= šwīya) = un peu (au Maroc)  en Tunisie : šwayya
qtәl / gtәl = il a tué (mais beaucoup disent : ktәl)
Consonnes sourdes et sonores : f
p
t
k
v
b
d
g
Quand une consonne sourde est au contact d’une sonore, la sonore se change en sourde,
c’est pourquoi on dit souvent « ktәl » au lieu de « gtәl ».
dәkk = entasser ; empiler (au Maroc)  signifie des choses vulgaires en Tunisie.
œuf = bīda (collectif : bīd) au Maroc
εәđma (collectif : εđәm) en Tunisie
dәḥya (collectif : dәḥi) en Libye
reins = klāwi (au Maroc) = dlāwәz (en Libye)
εḍәm = os (au Maroc)
Le k ‫ ك‬kәlb = chien
rkәb = il est monté
ṛәkkәb = il a fait monter
brәk = il s’est agenouillé (dromadaire)
fәkk = il a délivré
Le ḷ (l emphatique) әḷḷāh = Dieu
zәllīž = mosaïque ; carrelage
Le m et le ṃ (emphatique) ṃāṃa = maman
ṃṃw-i = ma mère ; maman
fuṃṃ = bouche (peut aussi être prononcé sans emphase)
mәġrībi = marocain  marocains = mġāṛba
fәnn = art
nәmla = fourmi
nәḥla = abeille
nәxla = palmier
ġәnna = il a chanté
Le h ‫ ه‬hna = ici ≠ ḥna = nous = ḥnāya
ḥna hna = nous sommes ici
zhәṛ = chance
fhәm = il a compri
hālba = beaucoup (Libye à Tripoli)
barša = beaucoup (Tunisie)
yāsәr = beaucoup (Tunisie et Libye)
bәzzāf = beaucoup (Maroc et Algérie)
Le w ‫ و‬est une semi-consonne wād = rivière
ḥāwәl = il a essayé
wәld = garçon ; fils
mεәwwәž = tordu (d’esprit)
yәmšīw = ils iront
Le y ‫ ي‬yәdd = main
mәzyān = bon, bien (participe de « zyān » qui signifie « devenir beau », c’est une
9ème forme verbale, qui n’existe pas en littéraire)
εәyyān = fatigué
Le č [tš] est une prononciation du kāf dans certaines régions du monde arabe.
ta’šīra = vīza = visa
mon visa = vīzt-i = l-vīza dyāl-i
En arabe dialectal, la structure de la phrase verbale est :
Sujet + verbe + complément d’objet
Alors qu’en arabe littéraire c’est :
Verbe + sujet + complément d’objet
Les pronoms personnels indépendants
1 sg : āna, ānāya
1 pl : ḥna, ḥnāya
2 M sg : әnta, nta, әntāya
2 F sg : әnti, nti, әntīya
2 pl : әntūma (әntu / әntum)
3 M sg : hūwa (hūwāya)
3 F sg : hīya (hīyāya)
Quand
-
3 pl : hūma (hum / humma)
on éternue :
ḥәmdu-lillāh
ṛәḥm-әk әḷḷāh
yәṛḥәm wāldī-na u wāldī-k / yәhdī-kum әḷḷāh u ysḷәḥ bālā-kum
Les voyelles finales, en arabe maghrébin, sont des voyelles longues à l’oreille mais elles ne
sont pas notées avec macron lorsqu’il n’y a rien de suffixé.
Les a longs (ā) peuvent provenir de : ‫ ﺎ‬, ‫ ﺎﺀ‬, ‫ ﻯ‬, ‫ﺉ‬
Les a courts (a) peuvent provenir de : ‫ ﺓ‬, ‫ﺔ‬
La phrase nominale
Le verbe « être » n’existe pas au présent, il est sous-entendu.
āna l-ūstād = je suis le professeur
әnta mrīḍ = tu es malade (masc.)
әnti mrīḍa = tu es malade (fém.)
hūwa mәžṛūḥ / εәyyān = il est blessé / fatigué
hīya mәžṛūḥa / εәyyāna = elle est blessée / fatiguée
ḥna fәrḥānīn = nous sommes contents (heureux)
ḥna f-әd-dāṛ = nous sommes à la maison
әntūma f-әl-žāmiεa = vous êtes à l’université
әnta ṣāḥb-i = tu es (masc.) mon ami
hūma ṣḥāb-i = ils sont mes amis
ami = ṣāḥәb (plur : ṣḥāb) mais on supprime la voyelle brève si on suffixe un pronom : ṣāḥb-i
hūma bεīd = ils sont loin
hūma bεīd f-әl-mәdṛāsa = ils sont loin à l’école
hūma bεīd m-әl-mәdṛāsa = hūma bεīd mәn-әl-mәdṛāsa = ils sont loin de l’école
mātālān = par exemple (en littéraire : ‫) َم َثلً ا‬
әl-mәdṛāsa bεīda = l’école est loin
lә-mdīna qrība = la ville est proche
xū-ya ṣġīr / qṣīṛ = mon frère est petit
uxt-i ṣġīṛa / qṣīṛa = ma sœur est petite
xū-h kbīr / ṭwīl = son frère (masc.) est grand
uxt-u kbīra / ṭwīla = sa sœur (masc.) est grande
bū-ya f-әd-dāṛ = mon père est à la maison
bū-h f-әl-xәdma = son père (masc.) est au travail
umm-i f-әl-kūzīna = ma mère est dans la cuisine
umm-u f-әl-bīt = sa mère (masc.) est dans la chambre
L’article
Selon la structure syllabique du mot qui suit, on peut avoir : әl ; lә ; l
Quand le mot commence par 2 consonnes, on dit : lә
Ex : lә-qṭūṭ = les chats
lә-bnāt = les filles
lә-ḥrīra = la soupe marocaine
lә-mdīna = la ville
Quand le mot commence par consonne-voyelle (brève ou longue), l’article sera : әl
Ex : әl-kәbš = le bélier
әl-kәlb = le chien
әl-mūdīr = le directeur
әl-bīt = la maison
Quand le mot commence par une voyelle (brève ou longue), l’article sera : l
Ex : l-ūstād = le professeur
l-īmām = l’imam
Quand le mot précédent finit par une voyelle, l’article est : l
Ex : šāfu l-mūdīr = ils ont vu le directeur
Les consonnes solaires
Elles assimilent le l de l’article  le l de l’article sera comme la première consonne du mot. Il
y a alors une gémination (redoublement) de la première consonne du mot.
d
ḍ
l
n
r
ṛ
s
ṣ
š
z
t
ṭ
ž
әd-dāṛ = la maison ; әd-dәrs = la leçon
әḍ-ḍәṛs = la molaire ; әḍ-ḍlām = l’obscurité ; әḍ-ḍbāb = le brouillard
әl-līl = la nuit ; әl-lūz = les amandes ; әl-līm = les citrons, les oranges
әn-nāṛ = le feu ; әn-nhāṛ = la journée
әr-rīf = la campagne ; әr-rәmla = le sable
әṛ-ṛāžәl = l’homme
әs-snān = les dents ; әs-sīf = l’épée
әṣ-ṣbāḥ = le matin ; әṣ-ṣḥāb = les amis ; әṣ-ṣīf = l’été
әš-šәmš = le soleil ; әš-šībāni = le vieux monsieur
әz-zīt = l’huile ; әz-zītūn = les olives
әt-tūt = les mûres ; әt-tәffāḥ = les pommes
әṭ-ṭṛīq = la route (fém.) ; әṭ-ṭīr = l’oiseau
әž-žbәl = la montagne ; әž-žmәl = le chameau ; әž-žәdd = le grand-père
әl-žāmiεa
әl-žәww
wāš šrīti z-zīt ? = est-ce que tu as acheté l’huile ?
әṛ-ṛәžla = la virilité
mәsmāṛ = clou
qbīḥ = méchant
La conjugaison
Nous verrons les points suivants :
-
conjugaison suffixale (accompli)
conjugaison préfixale (inaccompli). À ne pas confondre avec les préverbes : ka ; ta
impératif
participe actif
participe passif
En année L1, on voit d’abord la 1ère forme verbale.
C’est la forme (ou thème) de verbe la plus simple : CCC (3 consonnes). Elle comprend
plusieurs types de verbes : sain ; sourd ; assimilé ; concave ; défectueux.
Le « ka » est un préverbe qui a une valeur de présent actuel, de présent habituel ou de
vérité générale.
Système aspectuel
L’aspect verbal : il désigne une catégorie grammaticale différente des catégories du temps,
du mode et de la voix, et qui manifeste le point de vue sous lequel le locuteur envisage
l’action exprimée par le verbe. Soit il envisage l’action comme accomplie, soit comme
inaccomplie, donc dans la durée, la répétition.
Le verbe sain : C1 C2 ә C3
Il est caractérisé par 3 consonnes saines, c'est-à-dire des consonnes autres que les semiconsonnes wāw et yā’.
On donne toujours le verbe à la 3ème personne du masculin singulier à l’accompli et
facultativement à l’inaccompli.
Ex : ktәb ; lεәb ; šṛәb
ktәb / yәktәb = écrire (conjugaison suffixale = accompli)
āna ktәbt
әnta ktәbti (ktәbt)
әnti ktәbti
hūwa ktәb
hīya kәtbāt (kәtbәt)
ḥna ktәbna
әntūma ktәbtu
hūma kәtbu
La voyelle brève (ә) est déplacée pour certaines personnes, en raison de la règle suivante :
Pas de voyelle brève en syllabe ouverte au Maroc et en Algérie.
Syllabe ouverte : Cv ; Cv longue
Syllabe fermée : CvC ; CvCC
Si on écrivait : hīya ktәbāt
hūma ktәbu
on aurait une syllabe ouverte (en vert), donc on doit déplacer la voyelle brève pour obtenir
une syllabe fermée (en bleu)  hīya kәtbāt
hūma kәtbu
ktәb / yәktәb (conjugaison préfixale = inaccompli)
āna nәktәb
әnta tәktәb
әnti tkәtbi
hūwa yәktәb
hīya tәktәb
ḥna nkәtbu
әntūma tkәtbu
hūma ykәtbu
Si on met « ka » ou « ta » devant le verbe conjugué, cela donne le présent actuel (à l’instant
présent) ou bien le présent habituel (par exemple : tous les matins, je bois un café) ou
encore la vérité générale.
Si on ne met pas l’un ou l’autre de ces préverbes, cela donne le futur lointain.
Les préverbes qui marquent le futur proche au Maroc sont : ġādi ; ġa
Par exemple :
kā-nәktәb (= tā-nәktәb) = j’écris [maintenant]
nәktәb = j’écrirai
ġādi nәktәb = je vais écrire
Préfixe= ce qu’on ajoute au début du mot
Infixe = ce qu’on ajoute à l’intérieur du mot
Suffixe = ce qu’on ajoute en fin de mot
Circonfixe = ce qu’on ajoute simultanément en début et en fin de mot
Affixe = c’est tous les précédents
L’impératif
әnta ktәb
әnti kәtbi
әntūma kәtbu
[1ère personne du pluriel : yәḷḷāh + conjugaison préfixale. Exemple : yәḷḷāh nәmšu = allons-y]
NB : il n’y a pas de voyelle d’appui au Maroc à l’impératif : ktәb (et non pas : әktәb)
Participe actif
Pour les verbes de forme I, il est caractérisé par l’infixation d’un ā entre C1 et C2
 C1 ā C2 (ә) C3
Il y a : singulier (masculin et féminin)
Pluriel (masc / fém et féminin)
Exemples : Singulier M : kātәb
F : kātba
Pluriel M : kātbīn
F : kātbāt
Participe passif
Verbe sain : racine : C1 C2 C3
C1 C2 ә C3
Pas de semi-consonne wāw ou yā’.
Exemple : le verbe « ktәb » a pour racine : ktb
Le participe passif est l’équivalent du participe passé ou de l’adjectif en français.
On le construit avec :
- un préfixe « m »
- une voyelle « ә » après le « m »
- une voyelle « ū » entre C2 et C3
Au masculin singulier : mәC1C2ūC3
Exemples :
mәktūb
mәšṛūb
mәḥrūq
mәžṛūḥ
Pour faire le féminin singulier, on ajoute « a ».
mәktūba
Pour le pluriel, on ajoute « īn » pour le masculin ; « āt » pour le féminin.
mәktūbīn
mәktūbāt
šṛәb / yәšṛәb = boire (conjugaison préfixale = inaccompli)
āna nәšṛәb
әnta tәšṛәb
әnti tšәṛbi
hūwa yәšṛәb
hīya tәšṛәb
ḥna nšәṛbu
әntūma tšәṛbu
hūma yšәṛbu
ḥṛәq / yәḥṛәq = brûler
Le verbe sourd
Verbe dont les 2ème et 3ème consonnes de la racine sont identiques. C2 = C3
ḥәbb = il a aimé
šәdd = il a tenu
ṛәdd = il a rendu
hәzz = il a soulevé ; il a porté ; il a secoué
dәqq = il a cogné, il a frappé
Attention : ce n’est pas une gémination !
Exemple de gémination : racine : dxl  forme I : dxәl ; forme II : dәxxәl (x devient xx en
forme II)
Conjuguaison suffixale (= accompli) de šәdd / yšәdd
āna šәddīt
әnta šәddīti (šәddīt)
әnti šәddīti
hūwa šәdd
hīya šәddāt (šәddәt)
ḥna šәddīna
әntūma šәddītu
hūma šәddu
NB : infixation d’un ī après la dernière consonne de la racine
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de šәdd / yšәdd
āna nšәdd
әnta tšәdd
әnti tšәddi
hūwa yšәdd
hīya tšәdd
ḥna nšәddu
әntūma tšәddu
hūma yšәddu
L’impératif
әnta šәdd (c’est la même forme que la 3ème personne du masculin singulier de l’accompli)
әnti šәddi
әntūma šәddu
Participe actif : C1āC2(ә)C3
Singulier M : šādd
F : šādda
Pluriel M / F : šāddīn
F : šāddāt
ḥәžžīt = j’ai fait le pèlerinage
Singulier M : ḥāžž
F : ḥāžža
Participe passif : m(ә)C1C2ūC3
mәšdūd = tenu
mәšdūda = tenue
mәšdūdīn = tenus
mәšdūdāt = tenues
Le verbe assimilé
Verbe dont la 1ère consonne de la racine est une semi-consonne wāw ou yā’.
wṣәl = il est arrivé
wqәf = il s’est arrêté ; il s’est tenu debout
ybәs = il a séché ; il a durci
Verbe assimilé avec wāw : wṣәl / yәwṣәl
Conjugaison suffixale (= accompli) de wṣәl / yәwṣәl
āna wṣәlt (ūṣәlt)
әnta wṣәlti (ūṣәlti)
әnti wṣәlti (ūṣәlti)
hūwa wṣәl (ūṣәl)
hīya wәṣlāt
ḥna wṣәlna (ūṣәlna)
әntūma wṣәltu (ūṣәltu)
hūma wәṣlu
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de wṣәl / yәwṣәl
āna nәwṣәl (nūṣәl) (nwṣәl)
әnta tәwṣәl (tūṣәl) (twṣәl)
әnti twәṣli
hūwa yәwṣәl (yūṣәl) (ywṣәl)
hīya tәwṣәl (tūṣәl) (twṣәl)
ḥna nwәṣlu
әntūma twәṣlu
hūma ywәṣlu
L’impératif
әnta wṣәl
әnti wәṣli
әntūma wәṣlu
Participe actif
Singulier M : wāṣәl
F : wāṣla
Pluriel M / F : wāṣlīn
F : wāṣlāt
Participe passif
mәwṣūl / mәwṣūla
mәwṣūlīn / mәwṣūlāt
En principe, l’accent est mis sur la voyelle longue. Quand il y a 2 voyelles longues, l’accent
est mis sur la 2ème.
Verbe assimilé avec yā’ : ybәs / yībәs
Conjugaison suffixale (= accompli) de ybәs / yībәs
āna ybәst
әnta ybәsti
әnti ybәsti
hūwa ybәs
hīya yәbsāt
ḥna ybәsna
әntūma ybәstu
hūma yәbsu
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de ybәs / yībәs
āna nybәs
әnta tybәs
әnti tyәbsi
hūwa yībәs
hīya tybәs
ḥna nyәbsu
әntūma tyәbsu
hūma īyәbsu
L’impératif de ybәs
әnta ybәs
әnti yәbsi
әntūma yәbsu
Participe actif
yābәs
yābsa
yābsīn
yābsāt
Participe passif
mәybūs (mībūs)
mәybūsa
mәybūsīn
mәybūsāt
Le verbe concave
Il se caractérise par le fait que la 2ème consonne de sa racine est une semi-consonne wāw ou
yā’.
C1wC3  qāl (gāl) = il a dit / yqūl (ygūl) (à alternance ā-ū)
bān = il est apparu / ybān (à alternance ā-ā)
C1yC3  bāε = il a vendu / ybīε (à alternance ā-ī)
ṣāb = il a trouvé / yṣīb
Certains verbes sont concaves en arabe marocain mais sont des verbes sains en arabe
littéraire, à cause de la hamza en 2ème consonne, qui disparaît en maghrébin, ce qui donne
un alif long, donc un verbe concave.
sa’ala ‫ سأل‬ sāl ‫سﺎل‬
Mais « sāl » n’est pas utilisé en marocain.
Verbe concave à alternance ā-ā : bān / ybān
Conjugaison suffixale (= accompli) de bān / ybān
āna bәnt
әnta bәnti (bәnt)
әnti bәnti
hūwa bān
hīya bānәt
ḥna bәnna
әntūma bәntu
hūma bānu
À la 3ème personne du féminin singulier, on utilise le suffixe « әt » et non pas « āt » comme
pour les verbes sains, assimilés et sourds.
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de bān / ybān
āna nbān
әnta tbān
әnti tbāni
hūwa ybān
hīya tbān
ḥna nbānu
әntūma tbānu
hūma ybānu
Impératif de bān
әnta bān
әnti bāni
әntūma bānu
Participe actif : C1āC2әC3
Pour un verbe concave au participe actif, C2 est toujours un yā’  C1āyәC3
bāyәn / bāyna / bāynīn / bāynāt
Participe passif : mәC1C2ūC3
C2 est toujours un yā’  mәC1yūC3
mәbyūn / mәbyūna / mәbyūnīn / mәbyūnāt
Verbe concave à alternance ā-ū : qāl / yqūl (gāl / ygūl)
Conjugaison suffixale (= accompli) de qāl / yqūl
āna qәlt (qult)
әnta qәlti (qulti)
әnti qәlti (qulti)
hūwa qāl
hīya qālәt
ḥna qәlna (qulna)
әntūma qәltu (qultu)
hūma qālu
N.B : on peut mettre « u » à la place de « ә » uniquement pour les verbes concaves à
alternance ā-ū.
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de qāl / yqūl
āna nqūl
әnta tqūl
әnti tqūli
hūwa yqūl
hīya tqūl
ḥna nqūlu
әntūma tqūlu
hūma yqūlu
Impératif de qāl /yqūl
әnta qūl
әnti qūli
әntūma qūlu
Participe actif
qāyәl / qāyla / qāylīn / qāylāt
Participe passif
mәqyūl / mәqyūla / mәqyūlīn / mәqyūlāt
Verbes concaves à alternance ā-ī
žāb (ī) = il a apporté
bāε (ī) = il a vendu
dār (ī) = il a fait ; il a mis
ṣāb (ī) = il a trouvé
sāl (ī) = il a coulé
Conjugaison suffixale (= accompli) de žāb / yžīb
āna žәbt
әnta žәbti
әnti žәbti
hūwa žāb
hīya žābәt
ḥna žәbna
әntūma žәbtu
hūma žābu
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de žāb / yžīb
āna nžīb
әnta tžīb
әnti tžībi
hūwa yžīb
hīya tžīb
ḥna nžību
әntūma tžību
hūma yžību
Impératif de žāb / yžīb
әnta žīb
әnti žībi
әntūma žību
Participe actif
žāyәb / žāyba / žāybīn / žāybāt
Participe passif
mәžyūb / mәžyūba / mәžyūbīn / mәžyūbāt
Le verbe défectueux
Verbe dont la 3ème consonne de la racine est une semi-consonne wāw ou yā’.
C1C2w
C1C2y
Ils peuvent être à alternance : a-a a-i a-u
bda / yәbda = il a commencé
mša / yәmši = il est allé
ḥba / yәḥbu = il a marché à quatre pattes
žġa / yәžġu = il a vagi
dba / yәdbu = il a trottiné
bġa / yәbġi = il a voulu ; il a aimé
Conjugaison suffixale (= accompli) des verbes bda, bġa et ḥba
āna bdīt / bġīt / ḥbīt
әnta bdīti / bġīti / ḥbīti
әnti bdīti / bġīti / ḥbīti
hūwa bda / bġa / ḥba
hīya bdāt / bġāt / ḥbāt
ḥna bdīna / bġīna / ḥbīna
әntūma bdītu / bġītu / ḥbītu
hūma bdāw / bġāw / ḥbāw
Conjugaison préfixale (= inaccompli) des verbes bda, bġa et ḥba
a-a
a-i
a-u
nәbda
tәbda
tәbdāy
yәbda
tәbda
nәbdāw (nәbdu)
tәbdāw (tәbdu)
yәbdāw (yәbdu)
nәbġi
tәbġi
tәbġi
yәbġi
tәbġi
nәbġīw (nәbġu)
tәbġīw (tәbġu)
yәbġīw (yәbġu)
nәḥbu
tәḥbu
tәḥbāy
yәḥbu
tәḥbu
nәḥbāw (nәḥbu)
tәḥbāw (tәḥbu)
yәḥbāw (yәḥbu)
Entre les parenthèses : parlers bédouins (valable que pour les verbes défectueux)
L’impératif
әnta
әnti
әntūma
a-a
a-i
a-u
bda
bdāy (bdi)
bdāw (bdu)
bġi
bġi
bġīw (bġu, bku)
ḥbu
ḥbu (ḥbāy)
ḥbu (ḥbāw)
Participe actif : C1āC2i
bādi / bādya (bādīya) / bādyīn (bādīyīn) / bādyāt (bādīyāt)
bāġi / bāġya / bāġyīn / bāġyāt
ḥābi / ḥābya / ḥābyīn / ḥābyāt
Participe passif
Il n’y a pas de « ū » : mәC1C2i
mәbdi / mәbdīya / mәbdīyīn / mәbdīyāt
mәbġi / mәbġīya / mәbġīyīn / mәbġīyāt
mәḥbi / mәḥbīya / mәḥbīyīn / mәḥbīyāt
Le verbe dwa / yәdwi est à la fois concave et défectueux, mais il se conjugue comme un
verbe défectueux, car le wāw est une consonne donc au final c’est la forme d’un verbe
défectueux.
Les verbes suivants :
kla = il a mangé
xda = il a pris
sont, à l’origine, des verbes hamzés (en arabe littéraire) mais sont des verbes concaves en
arabe maghrébin.
Dans certains parlers, ce sont respectivement : kāl et xāl (se conjuguent alors comme un
concave à la conjugaison suffixale).
Ils se conjuguent comme un verbe défectueux, ont des participes actif et passif de verbe
assimilé et un impératif de verbe concave.
Conjugaison suffixale (= accompli) de kla / yākul
āna klīt
әnta klīti (klīt)
әnti klīti
hūwa kla
hīya klāt
ḥna klīna
әntūma klītu
hūma klāw
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de kla / yākul
āna nākul
әnta tākul
әnti tākli
hūwa yākul
hīya tākul
ḥna nāklu
әntūma tāklu
hūma yāklu
Impératif de kla / yākul
әnta kūl
әnti kūli
әntūma kūlu
Participe actif : comme pour un verbe assimilé
wākәl / wākla / wāklīn / wāklāt
Participe passif : comme pour un verbe assimilé
mәwkūl (mūkūl) / mәwkūla / mәwkūlīn / mәwkūlāt
Conjugaison suffixale (= accompli) de xda / yāxud
āna xdīt
әnta xdīti (xdīt)
әnti xdīti
hūwa xda
hīya xdāt
ḥna xdīna
әntūma xdītu
hūma xdāw
Conjugaison préfixale (= inaccompli) de xda / yāxud
āna nāxud
әnta tāxud
әnti tāxdi
hūwa yāxud
hīya tāxud
ḥna nāxdu
әntūma tāxdu
hūma yāxdu
Impératif de xda / yāxud
әnta xūd
әnti xūdi
әntūma xūdu
Participe actif
wāxәd / wāxda / wāxdīn / wāxdāt
Participe passif
mәwxūd / mәwxūda / mәwxūdīn / mәwxūdāt
Les pronoms suffixes
Suffixation à un verbe :
Le verbe ḍṛәb / yәḍṛәb = frapper (à l’accompli)
āna ḍṛәbt-әk (2SG)
әnta ḍṛәbtī-ni (1 SG)
әnti ḍṛәbtī-h (3 M SG)
hūwa ḍṛәb + u  ḍәṛb-u
hīya ḍәṛbāt-ha (3 F SG)
ḥna ḍṛәbnā-ha (3 F SG)
әntūma ḍṛәbtu
hūma ḍәṛbū-k (2 SG) ; ḍәṛbū-kum (2 PL)
Singulier
Pluriel
1ère personne
-ni
-na
2ème personne
C-әk
Vlongue-k
-kum
3ème personne M
F
C-u (-әh) / Vlongue-h
-ha
-hum
hūwa ḍṛәb + әk  ḍәṛb-әk (ressaut de la voyelle « ә »)
Le verbe nsa / yәnsa = oublier (à l’accompli)
āna nsīt
әnta nsīti
әnti nsīti
hūwa nsa
hīya nsāt
ḥna nsīna
әntūma nsītu
hūma nsāw + 3 M SG = -әh
Quand il y a un verbe qui se termine par un wāw ou un yā’, si on veut mettre le pronom
suffixe de 3 M SG, on doit suffixer : -әh  nsāw-әh = ils l’ont oublié
Si on suffixe un pronom suffixe à un nom, on exprime le possessif :
1ère personne singulier :
C-i
Vlongue-ya
ktāb-i
xū-ya
2ème personne singulier :
C-әk
Vlongue-k
ṛās-әk
bū-k
On utilise la suffixation d’un pronom suffixe pour les noms de parenté et les parties du corps.
La construction synthétique est sur le modèle : ktāb-әl-wәld
La construction analytique est sur le modèle : lә-ktāb dyāl әl-wәld
3ème pers masc sing : C-u
Vlongue-h
3ème pers fém sing : -ha
1ère pers plur : -na
dāṛ-u ; ṛās-u ; xt-u
xū-h ; mәεnā-h
xū-ha ; bū-ha ; ktāb-ha
bū-na ; xū-na ; ṣḥāb-na = nos amis (≠ sḥāb = nuage ; parapluie)
2ème pers plur : -kum
bū-kum ; uxt-kum ; dāṛ-kum
3ème pers plur : -hum
xt-hum ; dāṛ-hum
nom + dyāl + nom ou pronom suffixe
dntāε
Le « -ki » est utilisé dans une expression marocaine :
ma l-әk = qu’est-ce que tu as ? (masc)
ma l-ki = qu’est-ce que tu as ? (fém)
et aussi dans : hā-k / hā-ki = tiens
hā-ku = tenez
Ce « ha » est un déictique, un présentatif.
ṛәdd bāl-әk = fais attention = εәnd-әk (au Maroc)
u
i
Au singulier : nom + dyāl + nom ou pronom
әs-sәyyāṛa dyāl әl-wәld
d-әl-wәld
ntāε әl-wәld
dyāl-u
Au pluriel : nom pluriel + dyāwәl + nom ou pronom
әl-ḥwāyәž dyāwәl xū-ya (ḥwāyәž = ḥāžāt = pluriel de : ḥāža = chose)
dyāl xū-ya
dyāwl-i
Les prépositions
εla = sur
kāyәn wāḥәd-әl-ktāb εla ṭ-ṭābla = il y a un livre sur la table
Quand on lui suffixe un pronom, elle prend la forme : εlī
εlī-ya
εlī-k
εlī-h
εlī-ha
εlī-na
εlī-kum
εlī-hum
ndūz εla mәṛṛākәš = je passerai par Marrakech
mәn = de (provenance)
ža l-bāṛәḥ mәn fās = il est revenu hier de Fès
Quand on lui suffixe un pronom :
mәnn-i
mәnn-әk
mәnn-u
mәn-ha
mәn-na
mәn-kum
mәn-hum
Les démonstratifs
On verra deux types de démonstratifs :
1°) Les démonstratifs nominaux (≈ әl-)
2°) Les pronoms démonstratifs
Un pronom remplace un nom ou un groupe nominal
Ex :
l-ūlād ūlād-i = hādu ūlād-i
les garçons sont mes enfants = ceux-là sont mes enfants
hād-әl-ūlād ūlād-i = ces garçons sont mes enfants
On distinguera deux espaces pour les démonstratifs :
1°) L’éloignement géographique
2°) L’éloignement modal (affectif notamment)
Il y a aussi deux choses qui entrent en jeu :
- Le suprasegmental (l’intonnation)
- Le paralinguistique (les mimiques, les grimaces, les gestes)
L’espace
1°) Ici. L’espace du locuteur / lié à l’énonciateur
 Déterminants
hād-әl- (est suivi d’un nom M SG, F SG ou PL) = ce / cet / cette / ces
Ex :
hād-әl-ktāb εžәb-ni = ce livre m’a plu
hād-әṛ-ṛāžәl (m) kā-yәxdәm f-hād-әl-qәhwa (f) = cet homme travaille dans ce café
hād-әl-ktūba (pl) εәžbū-ni = ces livres m’ont plu
hād-әl-bәnt bәnt xt-i = cette fille est la fille de ma sœur
hād-әd-dāṛ (f), bnā-ha xāl-i = cette maison, mon oncle l’a construite
hād-әn-nās (pl) msāfrīn l-fās = ces gens vont voyager à Fès
hād-әl-ktūb lqīt-hum f-әl-mәktāba = ces livres je les ai trouvés à la bibliothèque
Les verbes de mouvement, quand ils sont au participe actif ont une valeur de futur
imminent.
hād-l-ūlād kā-yәsknu f-ḥūmt-i = ces garçons habitent dans mon quartier
(sing : wәld)

M SG
F SG
PL
(hūma)
Pronoms démonstratifs
hāda = celui-ci
hādi = celle-ci
hādu = ceux-ci / celles-ci
hād-әl-wәld mrīḍ  hāda mrīḍ
hād-әṛ-ṛāžәl xāl-i  hāda xāl-i
hād-әl-bәnt bәnt-xt-i  hādi bәnt-xt-i
hādi mәṛt-u / mṛāt-u
mṛa(t)  quand on lui suffixe qqch on obtient l’une ou l’autre des formes : mәṛt-u / mṛāt-u
hād-әs-swārәt dyāl-i  hādu dyāl-i
sārūt = mәftāḥ = clé
swārәt = mfātәḥ = clés
Forme renforcée : on utilise un déterminant + un nom + un pronom
DET, DEM
+
hād-әl (invariable)
NOM
M SG, F SG, PL
+
PRONOM
variable
hād-lә-ktāb hāda lqīt-u f-әl-mәktāba = ce livre-ci je l’ai trouvé à la bibliothèque
hād-әl-wәld hāda wәld-xū-ya = ce garçon-ci est le fils de mon frère
hād-әl-bāb (f) hādi, xәllī-ha mәḥlūla = cette porte-ci, laisse-la ouverte
xәlla / yxәlli = laisser (verbe défectueux à la 2ème forme)
hād-әl-εsәl hādi, ḥlūwa bәzzāf = ce miel-ci, il est très sucré
hād-әn-nās hādu (nās) mәzyānīn = ces gens-ci sont (des gens) bien
hād-әr-rwāf (sing : rūf) hādu, ḥutt (pose) / dīr (mets) hād-lә-ktūba fūq (sur) mәn-hum / fūqhum = ces étagères-ci, pose / mets ces livres dessus (sur elles)
En arabe marocain, on suffixe rarement directement, on préfère utiliser une préposition (ici,
« mәn ») à laquelle on suffixe un pronom suffixe. « fūq » et « tәḥt » sont suivies de
« mәn ».
2°) Eloigné (spatial ou affectif)
 Déterminant nominal
Il y a une distinction de genre et de nombre.
. hādāk-әl-ktāb, sīl-әl-mәktāba, ġā-tәlqā-h tәmma = ce livre, vas à la bibliothèque, tu le
dāk-әltrouveras là-bas
sīr / sīri /sīru = impératif du verbe « aller »
dāk-әl-wәld, mā-bġā-š yskәt / yuskut / yskut ! = ce garçon ne veut pas se taire !
Au Maroc, en graphie arabe, on note :
mā-‫٭‬-š = ‫( مﺎً٭ش‬espace entre ‫ مﺎ‬et le verbe, mais avec le ‫ ش‬attaché après le verbe)
kā-‫( ﻛ٭ = ٭‬le ‫ ﻛ‬est attaché au verbe)
. hādīk-әl-bәnt qbīḥa, mā-bġāt-š tәskәt ! = cette fille est méchante, elle ne veut pas se taire
dīk-әl-bәnt, hīya l-bәnt әlli kunt nәhḍәr εlī-ha / fī-ha = cette fille, c’est la fille dont je parlais
dīk-lә-εsәl, šrīt-ha f-әs-sūq = ce miel, je l’ai acheté au marché
šrīt-u
. hādūk-әn-nās, nās qbāḥ = ces gens-là sont des gens méchants
dūk-әṛ-ṛžāl, mā-tәqdәṛ-š ttīq fī-hum = ces hommes, tu ne peux pas leur faire confiance
mā-tqәdrī-š ttīqi
tāq / ytīq = faire confiance
hādūk-әr-rwāf mәlyānīn b-әl-ktūba
(mәlyān = rempli)
On peut aussi avoir des formes renforcées :
dāk-әl + NOM + pronom
ex : hādūk-әṛ-ṛžāl hādūk… = ces hommes-là…

Pronoms démonstratifs d’éloignement
hādāk mša / qbīḥ = celui-là est parti / méchant
hādāk wәld xū-h = celui-là est le fils de son frère
hādīk mšāt / qbīḥa = celle-là est partie / méchante
hādūk drāri xšān / qbāḥ = ces enfants son mal polis / méchants
(sing : dәrri)