Préservation de la biodiversité - Profil environnemental Poitou

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Préservation de la biodiversité - Profil environnemental Poitou
Enjeu : Préservation de la biodiversité
Contextes international et national
La biodiversité représente la diversité des écosystèmes et des espèces vivantes (biodiversité inter-spécifique),
mais également la variété entre les individus d'une même espèce (biodiversité intra-spécifique). La notion de
biodiversité va au-delà de la variété du vivant : elle comprend toutes les interactions entre les êtres vivants et
leurs milieux de vie.
La biodiversité actuellement présente sur la planète est le fruit de millions d'années d'évolution du vivant. Au
cours de cette évolution, cinq épisodes d'extinction massive ont pu être identifiés. La régression récente de la
biodiversité a pour principale origine les pressions induites par la croissance des sociétés humaines.
Or, la biodiversité rend de multiples "services" (production agricole, épuration des eaux, réduction des risques
naturels...). La perte des services rendus par la biodiversité induit des coûts toujours plus importants pour la
société. Le maintien de la biodiversité a fait l'objet de multiples conventions internationales. Il a entre autres été
inscrit comme un des objectifs prioritaires dans le cadre du Sommet de la terre à Rio en 1992.
La France métropolitaine héberge une grande partie des espèces vivantes et des habitats naturels recensés à
l'échelle européenne. Elle constitue un carrefour biologique pour de nombreuses espèces migratrices, qui y
séjournent une partie de l'année ou qui la survolent et y font halte au cours de leur migration.
Le territoire français métropolitain s'étend sur 4 des 6 domaines bio-géographiques du territoire de l'Union
européenne : les zones atlantique, continentale, méditerranéenne et montagnarde.
Résumé du contexte régional
La région Poitou-Charentes est principalement concernée par le domaine atlantique, mais se situe dans un
contexte bio-géographique de transition sous les influences méditérranéennes et continentales, qui explique en
partie la grande richesse de la biodiversité régionale.
La région porte une responsabilité particulière vis-à-vis de la conservation des zones humides et notamment des
marais qui représentent près de 145 000 hectares. L'avifaune de plaine observée dans la région comprend des
espèces particulièrement menacées. La région héberge aussi des habitats naturels ou semi-naturels aux
fonctionnements écosystémiques spécifiques, supports de cortèges d'espèces eux-mêmes spécifiques dont le
caractère patrimonial nécessite une vigilance accrue (ex : Landes et brandes, Bocages...).
Bien que la région ne soit pas une région très urbanisée, le rythme soutenu d'artificialisation des sols constitue
une pression notable sur la biodiversité. Parallèlement, la très large prédominance de l'agriculture sur le territoire
fait de l'évolution des pratiques agricoles un facteur majeur de pression sur la biodiversité. Enfin, la région est
également le siège du développement d'espèces invasives, notamment au sein des milieux aquatiques et inféodés
parmi les plus riches en biodiversité.
Réserves et limites d'interprétation
Le présent document constitue une synthèse des éléments les plus notables vis-à-vis de l'enjeu
relatif à la préservation de la biodiversité. Cette synthèse n'aborde pas de manière exhaustive
l'ensemble des richesses écologiques régionales, ni l'ensemble des pressions qui s'exercent
sur le territoire. Les différents choix retenus permettent d'aboutir à une synthèse graphique de
la problématique de la biodiversité en Poitou-Charentes.
Il importe de noter que les représentations spatiales proposées n'intègrent pas certains points
majeurs en raison de leur caractère diffus sur le territoire et donc non "spatialisables".
Ces travaux ont pour seule vocation d'illustrer les éléments majeurs en région PoitouCharentes et ne sauraient se substituer à une analyse plus précise au niveau local.
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SOMMAIRE
Les principales caractéristiques de la biodiversité du Poitou-Charentes
Une responsabilité majeure concernant l'avifaune de plaine
> Carte schématique : "Les secteurs d'avifaune de plaine"
Des milieux humides variés, étendus, et parmi les plus importants de la France
métropolitaine
> Carte schématique : "Des milieux humides vastes et variés"
Les autres milieux patrimoniaux hébergeant une part importante de la biodiversité régionale
> Carte schématique : "Les autres caractéristiques"
> Carte schématique de synthèse : "Les principales caractéristiques de la biodiversité régionale"
Les principales pressions et dynamiques à l'oeuvre sur la biodiversité du Poitou-Charentes
L'artificialisation de l'espace
L'intensification des pratiques agricoles
La fréquentation touristique saisonnière
Le développement d'espèces envahissantes
> Carte schématique : "Les principales pressions sur la biodiversité régionale"
Les principaux secteurs à enjeu en matière de biodiversité
> Carte schématique : "Les principaux secteurs à enjeux en matière de biodiversité"
Interactions avec les autres enjeux environnementaux majeurs de Poitou-Charentes
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Les grandes caractéristiques de la biodiversité du Poitou-Charentes
I - Une responsabilité majeure concernant l'avifaune de plaine
1/ Eléments d'analyse
Le territoire picto-charentais est marqué par une prédominance forte de l'agriculture dans toute sa diversité (productions végétales, élevages,
viticulture...). La région comporte en particulier de grandes plaines sur socle calcaire sur lesquelles se sont développées les grandes cultures (céréales,
oléo-protéagineux, parfois ponctuées de jachères, de parcelles de luzerne...), au sein d'une diversité paysagère et d'habitats naturels encore présente
(haies, bosquets...).
Ces plaines agricoles hébergent tout un cortège d'espèces d'oiseaux particulièrement menacés au niveau national, en raison de l'intensification des
pratiques agricoles ainsi que par la régression des territoires qui leur sont favorables du fait de l'artificialisation des milieux (infrastructures de
transport, urbanisation...).
Parmi ce cortège d'espèces d'avifaune de plaine, l'espèce la plus emblématique est sans nul doute l'Outarde canepetière. Cette espèce, dont les
populations françaises du Grand Ouest sont les seules encore migratrices, a connu une très forte diminution de sa population, principalement entre
1980 et 2000 (baisse de 82% des effectifs de mâles chanteurs)1. Cette espèce fait par ailleurs l'objet d'un second Plan National d'Action2 (2011-2015)
visant à restaurer ses populations. La coordination de ce PNA a été confiée au préfet de Poitou-Charentes. La diminution des effectifs d'Outarde
canepetière semble avoir été récemment enrayée, mais la situation de cette espèce est encore très fragile dans la région3.
L'Outarde canepetière constitue une "espèce-parapluie". Cette notion est, en général, associée à des espèces au sommet des chaînes alimentaires.
Bien que l'Outarde canepetière ne se situe pas au sommet d'une chaîne alimentaire, on peut la qualifier d'espèce-parapluie. En effet, les individus de
cette espèce évoluent dans des secteurs riches en ressources alimentaires (gros insectes notamment). Ces secteurs riches en insectes sont à la base de
chaînes alimentaires composées de nombreuses autres espèces (petits mammifères, rapaces...).
La protection de l'Outarde canepetière bénéficie ainsi à de nombreuses autres espèces, ce qui permet de qualifier l'Outarde canepetière d'espèceparapluie. Parmi ces espèces, on peut notamment citer : l'Oedicnème criard, le Busard cendré, le Busard Saint-Martin...
1 Plan National d'Action "Outarde canepetière" 2002-2006
2 Les Plans nationaux d'actions vise à s'assurer du bon état de conservation d'un espèce ou d'un groupe d'espèces. Ils ont été mis en place pour répondre au besoin d'actions
spécifiques nécessaire à la restauration de ou des espèce(s), en complément de la protection règlementaire dont ces espèces bénéficient.
3 Plan National d'Action "Outarde canepetière" 2011-2015
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Plus globalement, la régression de l'Outarde canepetière en Poitou-Charentes peut être rapprochée de la diminution des oiseaux communs
spécialistes des milieux agricoles, observée dans le cadre du programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC)4. Sur la région PoitouCharentes, les populations de ces espèces ont diminué de 14,2% entre 2001 et 2009 quand dans le même temps l'ensemble des oiseaux communs
progressait de 8,6%.
2/ Les secteurs retenus comme majeurs pour l'avifaune de plaine
Dans le cadre de ces travaux, afin de localiser les secteurs sur lesquels cette richesse est la plus marquée, on a retenu les sites
Natura 2000 – Zone de Protection Spéciale pour lesquels un intérêt majeur pour l'Outarde canepetière a été identifié5. Ce choix
ne signifie pas qu'aucun enjeu lié à l'avifaune de plaine ne soit présent sur d'autres territoires.
Par ailleurs, des liens fonctionnels ont été mis en évidence entre les sites identifiés comme majeurs pour l'Outarde canepetière6,7.
Toutefois, devant la complexité de ces liens fonctionnels et de la "connectivité" entre les différents sites identifiés, il a été choisi
de ne pas les représenter spatialement sur le schéma.
4 Source : Museum National d'Histoire Naturelle, programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC). Le Poitou-Charentes est la 6ème région de France métropolitaine
ayant connu la plus forte régression de cet indice.
5 Source : Fiches d'informations - Réseau Européen Natura 2000, Préfecture de la Région Poitou-Charentes
6 Source : Programme de renforcement des populations migratrices d'Outarde canepetière Tetrax tetrax en France, Rapport scientifique final, V. BRETAGNOLLE et al., CEBCCNRS
7 Sources : Schéma Régional Eolien de Poitou-Charentes, p.54, en cours de consultation publique ; Pour la zone de connectivité au nord-ouest de la Vienne : DocOb de la ZPS
"Plaines du Mirebalais et du Neuvillois", p.71, sept. 2011.
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Les grandes caractéristiques de la biodiversité du Poitou-Charentes
Secteurs majeurs identifiés
> Secteurs d'une richesse remarquable
d'avifaune de plaine
Zones de Protection Spéciale (réseau Natura
2000) pour lesquelles un intérêt majeur a été
identifié pour l'Outarde canepetière
> Zones
de connectivité entre les sites
Des déplacements entre les sites ont pu être mis
en évidence et sont nécessaires à l'équilibre
biologique des espèces.
Compte tenu de la complexité de ces
déplacements, ils n'ont pas été représentés sur le
schéma ci-contre. Evidemment, ces zones se
situent aux alentours et entre les secteurs riches
en avifaune de plaine.
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Les grandes caractéristiques de la biodiversité du Poitou-Charentes
II - Des milieux aquatiques et humides variés, étendus, et parmi les plus importants de la France :
1) Eléments d'analyse
Alors qu'elles ne représentent qu'une faible partie du territoire terrestre, les zones humides concentrent une grande quantité d'espèces animales et
végétales. En France, 30% des espèces végétales remarquables et menacées vivent dans ces milieux, et environ 50% des espèces d'oiseaux dépendent
de ces zones8.
De plus, ces zones, le plus souvent en lien avec un cours d'eau ou l'océan, rendent de nombreux services aux sociétés humaines (approvisionnement en
eau et assainissement naturel, régulation du régime hydrique...). Ces bénéfices dépendent étroitement de la qualité des écosystèmes présents : la
biodiversité joue un rôle essentiel dans les fonctionnalités des zones humides.
Le territoire de Poitou-Charentes compte de nombreux milieux humides aux caractéristiques et fonctionnements variés : le milieu marin et l'estran, les
marais salés, les marais doux, les vallées, les landes humides...
Dans la plupart des cas, ces milieux sont liés les uns aux autres. Ainsi, entre l'estran, les marais salés puis les marais doux, la continuité hydraulique est
marquée par un gradient de salinité qui induit des biotopes différents contribuant à la richesse écologique de la région.
Le milieu marin se caractérise en Poitou-Charentes par la présence d'îles de taille significative (Iles de Ré et d'Oléron) liées aux Pertuis charentais. Les
eaux des Pertuis sont "nourries" par les fleuves charentais (Charente, Sèvre niortaise, Seudre...) et surtout par la Gironde et son panache, dont l'estuaire
est le plus vaste de l'Europe occidentale.
Les marais charentais, qui présentent un gradient de salinité des Pertuis vers les terres, placent la région Poitou-Charentes au deuxième rang des
régions de France métropolitaine comprenant les plus vastes zones humides d'importance majeure du littoral avec près de 145 000 hectares9. Ces
marais "rétro-littoraux" constituent une spécificité très forte de la région, et leur qualité est essentielle à un grand nombre d'espèces patrimoniales.
Le réseau hydrographique de la région héberge lui aussi une part notable de la biodiversité régionale. En effet, les vallées, en particulier celles du sud
de la région, ont été identifiées comme d'importance majeure pour plusieurs espèces.
En particulier, le Vison d'Europe est encore représenté au sein de ces territoires. Cette espèce a fait l'objet d'un Plan National d'Action faisant suite à
8 Source : ONEMA, "Diversité des milieux humides | Milieux humides", <http://www.zones-humides.eaufrance.fr/interets/fonctions/fonctions-ecologiques>, 23 mai 2012
9 Source : MEDDE (CGDD/SOeS), Observatoire des zones humides, 2007, <http://www.stats.environnement.developpement-durable.gouv.fr/Eider/>
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son déclin très significatif. Le Vison d'Europe est considéré comme une "espèce-parapluie"10. Ainsi, on peut observer que les secteurs sur lesquels le
Vison d'Europe a été identifié présentent également une grande diversité de libellules dont certaines particulièrement menacées 11, ou encore la présence
de la Cistude d'Europe faisant également l'objet d'un Plan National d'Action12.
Les vallées comportent également des habitats naturels d'intérêt communautaire prioritaires qui illustrent l'importance de ces milieux pour la
biodiversité.
Indissociables des vallées, les cours d'eau constituent un milieu riche et fragile. Le fonctionnement écologique des cours d'eau est essentiel au
fonctionnement des écosystèmes présents à leurs abords.
Par ailleurs, de nombreux cours d'eau constituent à la fois un habitat et un corridor écologique de premier plan (la "Trame bleue"), en particulier pour
plusieurs espèces aquatiques, dont certaines migratrices.
L'exemple de l'Ecrevisse à pattes blanches peut être cité. Cette espèce, classée "Vulnérable" sur la liste rouge nationale des crustacés d'eau douce et "En
danger" sur la liste rouge mondiale de l'UICN, présente des exigences élevées en ce qui concerne la qualité physico-chimique des eaux et nécessite une
mosaïque d'habitats pour qu'une population puisse être viable. Elle constitue un bon indicateur de la qualité du milieu aquatique.
A titre d'illustration, le fleuve Charente héberge la plus grande population nationale de Grande Mulette (mollusque faisant l'objet d'un Plan d'Action
National), et constitue, sur une partie notable de son cours, un axe de migration pour l'Anguille européenne (considérée comme une "espèceparapluie"13) . La région Poitou-Charentes est concernée par plusieurs Zones d'Action Prioritaire, définies dans le cadre du plan de gestion national de
l'Anguille européenne.
10 Cf p.3 pour une définition de la notion d'espèce-parapluie
11 Poitou-Charentes Nature (Ed), 2009. - Libellules du Poitou-Charentes. Poitou-Charentes Nature, Fontaine-le-Comte. 256p. En particulier la "Carte de répartition des libellules de
la DHFF", p. 238.
12 Plan National d'Action en faveur de la Cistude d'Europe (Emys orbicularis) – 2011/2015, MEDDTL
13 A. ACOU. 2006. Bases biologiques d'un modèle pour estimer la biomasse féconde de l'anguille européenne...
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2/ Les secteurs retenus comme majeurs pour les milieux humides et leur biodiversité
Ont été retenus dans le cadre de cet exercice :
Pour le milieu marin :
Périmètre du projet de Parc Naturel Marin, augmenté de la Zone de Conservation Spéciale du "Plateau de Rochebonne" (en
cohérence avec les préconisations du Commissaire enquêteur suite à l'enquête publique du projet de PNM).
Sources : Agence des aires marines protégées ; Conclusions et avis de la Commission d'enquête relatifs à l'enquête publique concernant le projet de création d'un parc naturel marin
sur l'estuaire de la Gironde et les pertuis charentais, 23/11/11
Pour les marais:
Zones de Protection Spéciales littorales (dont le périmètre jouxte ou intersecte le littoral) et Zones Spéciales de Conservation.
L'identification officielle de ces secteurs atteste de la grande richesse de ces milieux et leur intérêt pour les espèces d'oiseaux
côtiers, migrateurs ou non. Les marais picto-charentais comportent également plusieurs habitats naturels importants à l'échelle
régionale (pelouses calcaires, landes...), et hébergent des espèces parmi les plus patrimoniales de la région (Vison d'Europe,
papillons...)
NB : Pour une meilleure lisibilité, les marais n'ont pas été identifiés une nouvelle fois lorsqu'ils ont été désignés pour le Vison d'Europe ("vallées"), ou
lorsqu'ils comportent des landes ou des pelouses calcaires (voir ci-dessous).
Pour les vallées :
Zones Spéciales de Conservation dont la désignation a été justifiée par le Vison d'Europe. Ce critère s'appuie sur la
responsabilité particulière que porte la région sur la préservation de cette espèce, ainsi que sur le caractère "espèce-parapluie"
du Vison d'Europe, dont la protection bénéficie à un grand nombre d'espèces inféodées aux milieux humides et vallées alluviales,
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dont plusieurs présentant une forte patrimonialité.
Sources : Fiches d'informations – Réseau Européen Natura 2000 – Préfecture de la région Poitou-Charentes
NB : La Loutre d'Europe est également une espèce menacée et une espèce-parapluie. Le Vison d'Europe a été préféré à la Loutre d'Europe en raison de
sa plus grande patrimonialité et de la très forte responsabilité régionale.
Le Vison d'Europe n'étant présent que dans le sud de la région, il est apparu que ce critère de choix amenait à sous-estimer
l'intérêt écologique de plusieurs vallées situées dans la moitié nord de la région. Parmi les vallées importantes en matière de
biodiversité, ont également été retenus les secteurs sur lesquels des stations d'Ecrevisses à pattes blanches ont été recensées.
Source : Inventaire frayères – ONEMA – 2013
Pour les cours d'eau :
Tronçons de cours d'eau classés comme "Zone Prioritaire d'Actions" dans le cadre du Plan national de Gestion de l'Anguille.
Source : Tronçons des zone d'action prioritaires (linéaire) – ONEMA - 2012
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Les grandes caractéristiques de la biodiversité du Poitou-Charentes
Secteurs majeurs identifiés
> Milieu marin
Périmètre du projet de Parc Naturel Marin
NB : non visible dans son intégralité
> Marais
Sites Natura 2000 de Marais
> Vallées
Zones Spéciales de Conservation désignées en
raison du Vison d'Europe
> Secteurs hydrographiques présentant un intérêt
écologique notable
Zones où plusieurs populations d'Ecrevisses à pattes
blanches ont été recensées
> Cours d'eau
Tronçons de cours d'eau classés comme „Zone
d'Actions Prioritaires“ dans le cadre du Plan National
Anguilles
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III - Les autres milieux patrimoniaux hébergeant une part importante de la biodiversité régionale
1) Eléments d'analyse
La région, forte de la diversité de ses conditions géologiques, édaphiques (conditions de sols) et climatiques, héberge d'autres milieux naturels parfois
très étendus, parfois plus localisés, qui recèlent des habitats naturels et des cortèges d'espèces particuliers.
Les bocages
La région Poitou-Charentes se situe entre la limite sud-est du Massif armoricain, et la limite nord-ouest du Massif central. Sur le socle granitique, des
zones bocagères significatives, où alternent prairies, haies et boisements, cultures et mares constituent un milieu naturel complexe hébergeant un grand
nombre d'espèces animales et végétales (amphibiens, oiseaux, chiroptères...) dont certaines très patrimoniales : Triton marbré, nombreuses espèces de
chiroptères, Pie-grièches14, Chevêche d'Athena15, insectes saproxyliques16...
Les forêts
Bien qu'il soit majoritairement occupé par l'agriculture, le territoire picto-charentais est ponctué de plusieurs massifs boisés significatifs. Ces massifs
comportent des habitats naturels d'intérêt communautaire, et hébergent des espèces patrimoniales plus spécifiques des milieux boisés (oiseaux,
chiroptères, insectes saproxyliques, amphibiens...). La Réserve Biologique Intégrale (RBI) de la Sylve d'Argenson, en forêt domaniale de Chizé 17, est la
plus vaste RBI de France métropolitaine et constitue une spécificité forte de la région.
On notera également les forêts dunaires présentes sur les îles charentaises.
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4 des 5 espèces des Pies-grièches nicheuses en France font l'objet d'un Plan National d'Actions
Espèce faisant l'objet d'un Plan National d'Actions
Un Plan National d'Actions est en préparation pour ce type d'insectes
Cette RBI a été instituée par arrêté interministériel du 26 septembre 2006. <http://www.bulletin-officiel.developpementdurable.gouv.fr/fiches/exboenvireco/2006024/A0240015.htm>, le 14 mai 2012
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Les sites majeurs à chiroptères
L'ensemble des chiroptères est protégé par le droit français et ce groupe d'espèces fait l'objet d'un Plan National d'Action.
Plusieurs espèces patrimoniales sont présentes sur le territoire régional. On retient quatre espèces pour lesquelles la région détient une responsabilité
particulière (17% de la population hibernante nationale de Grand Rhinolophe ; la troisième population reproductrice de France pour le Rhinolophe
euryale ; une des principales populations hivernantes pour le Minioptère de Schreibers ; un des plus grands sites français d'hibernation de la Barbastelle
)18. Plusieurs sites Natura 2000 ont été désignés en raison de cette très grande richesse.
Les principaux secteurs de landes
Les habitats de landes, issus de la conjugaison de conditions de sol, de sous-sol et de climat (avec également le rôle des incendies dans la formation et
le maintien des brandes) avec l'histoire et les activités anthropiques, représentent une richesse à la fois écologique, paysagère mais aussi culturelle. Cet
habitat a connu une forte régression avec l'évolution des pratiques agricoles. De nos jours, les landes, éparses et relictuelles, sont encore menacées
(boisement, artificialisation...). Ces habitats représenteraient environ 7000 hectares dans la région19.
Dans les espèces sauvages qui caractérisent les landes, on retrouve des espèces d'une grande patrimonialité20 : Busard Saint-Martin, Alouette lulu,
Fauvette pitchou, Fadet des laîches (papillon), plusieurs libellules21...
Les principaux secteurs de pelouses calcicoles
Les pelouses calcicoles sont des formations végétales, souvent peu étendues, se développant sur des substrats calcaires, en secteur sec et sur des sols
peu profonds. Ces conditions de sols ont freiné le développement des cultures agricoles sur ces espaces. Malgré cela, ces formations doivent leur
"stabilité dynamique" à l'intervention de l'homme (pâturage des troupeaux, écobuages).
Les cortèges végétaux sont parmi les plus riches de la région et ces milieux particuliers hébergent également une faune variée (insectes notamment,
oiseaux...) sur des espaces souvent de faible superficie et dispersés. Il n'en demeure pas moins que plus d'un tiers des espèces végétales protégées de la
18 Source : Prévost O. et Gailledrat M. (Coords.), 2011. Atlas des mammifères du Poitou-Charentes. Cahiers techniques du Poitou-Charentes, Poitou-Charentes Nature, Fontaine-leComte, 304 p. Voir en particulier la page 72.
19 POITOU-CHARENTES NATURE/LPO VIENNE (Eds) 2009 – Catalogue des Landes. Pour une sauvegarde des landes du Poitou-Charentes – nouvelle édition 2009, PoitouCharentes Nature, Fontaine-le-Comte. 230 p.
20 Ibid.
21 Un Plan National d'Actions couvre 18 espèces de libellules et de demoiselles, dont 10 ont été recensées en Poitou-Charentes. Source : DUPONT, P. coordination (2010). Plan
national d’actions en faveur des Odonates. Office pour les insectes et leur environnement / Société Française d’Odonatologie – Ministère de Écologie, de l’Énergie, du
Développement durable et de la Mer, 170 pp. Voir en particulier la page 68.
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région s'y retrouve. Les pelouses calcaires représenteraient environ 2000 hectares dans la région22.
2/ Les secteurs retenus comme majeurs pour les milieux humides et leur biodiversité
Bocages :
Principaux secteurs de bocage du Poitou-Charentes
Sources : Inventaire des paysages du Poitou-Charentes, 2008, CREN ; Densité surfacique des haies et alignements, photointerprétation 2006-2007, Inventaire Forestier National
Forêts :
Zones Spéciales de Conservation comportant des habitats forestiers d'intérêt communautaire (hors forêts alluviales AulnaieFrênaie) et Zones Naturelles d'Intérêt Floristique et Faunistique essentiellement forestières et d'une superficie supérieure à 4000
hectares.
Sources : Formulaire Standard de Données, INPN-MNHN ; Fiches ZNIEFF ; Etude d'opportunité préalable à la réalisation des plans de massif, CRPF Poitou-Charentes, 2005
NB : Les forêts dunaires de faible superficie, ainsi que la Réserve Biologique Intégrale de Chizé ont été représentées de manière ponctuelle.
Sites à chiroptères :
Zones Spéciales de Conservation dont la désignation a été justifiée par au moins l'une des 4 espèces pour lesquelles la région a
une responsabilité majeure (R. ferrumequinum, R. euryale, M. schreibersi, B. barbastellus), et où ces espèces présentent une
représentativité"bonne" à "excellente"
Sources : Formulaires Standard de Données, INPN-MNHN
Les principaux secteurs de landes :
Zones Spéciales de Conservation comportant des habitats de landes d'intérêt communautaire (Codes Natura 2000 : 4010, 4020
22 <http://www.crpf-poitou-charentes.fr/Les-pelouses-calcaires.html>, visité le 01/03/2013
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et 4030) , avec une évaluation globale "bonne" à "excellente".
D'autres secteurs de landes, non couverts par les sites Natura 2000 identifiés ci-dessus, ont été recensés. Ils ont été représentés
sur la base des éléments publiés dans le catalogue des landes Poitou-Charentes Nature / Ligue de Protection des Oiseaux.
Sources : Formulaires Standard de Données, INPN-MNHN ; POITOU-CHARENTES NATURE/LPO VIENNE (Eds) 2009 – Catalogue des landes. Pour une sauvegarde des landes
du Poitou-Charentes – nouvelle édition 2009, Poitou-Charentes Nature, Fontaine-le-Comte. 230 p. (en particulier la carte p.23)
Les principaux secteurs de pelouses calcaires :
Zones Spéciales de Conservation comportant des pelouses calcicoles d'intérêt communautaire (Codes Natura 2000 : 6110, 6120,
6210 et 6230), avec une évaluation globale "bonne" à "excellente".
A l'image des landes, des secteurs non couverts par des sites Natura 2000, mais présentant tout de même une présence fréquente
de pelouses sèches ont été représentés. Ces secteurs s'appuient sur des travaux en cours et des "dires d'experts" (DREAL).
NB : Les ZSC de la "Vallée de la Charente" n'ont pas été représentées, étant déjà représentées comme des vallées majeures dans la région.
Sources :Formulaires Standard de Données, INPN-MNHN
Les continuités écologiques
Si certaines espèces se déplacent sur des distances importantes (oiseaux et poissons migrateurs notamment), d'autres espèces doivent pouvoir se
déplacer sur des distances plus restreintes (exemples : amphibiens, chiroptères...). Par exemple, de nombreux oiseaux migrateurs survolent le territoire
régional et/ou y font halte (ex : Grue cendrée, Vanneau huppé, Bernache cravant...). S'il n'est pas possible de déterminer un couloir de migration pour
l'ensemble des espèces qui transitent sur le territoire régional, l'orientation principale de ces migrations suit une direction Sud-Ouest / Nord-Est.
Toutefois, les continuités écologiques étant spécifiques à chaque groupe d'espèces, il a été choisi de ne pas représenter cet axe principal de migration
des oiseaux afin de ne pas lui donner une place plus importante que les continuités écologiques nécessaires à d'autres populations, comme les
amphibiens ou les insectes, continuités qui ne peuvent pas être identifiées dans le cadre de ce document.
Seul un diagnostic adapté à l'échelle du plan ou du projet peut préciser les continuités écologiques importantes, à préserver voire à restaurer. Sur ce
point, on pourra consulter le Schéma Régional de Cohérence Ecologique, en cours d'élaboration.
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Les grandes caractéristiques de la biodiversité du Poitou-Charentes
Secteurs majeurs identifiés
> Bocages
> Forêts remarquables
Identifiées dans le cadre de Natura 2000 ; forêts
dunaires et Réserve Biologique Intégrale de Chizé
Identifiées dans les Zones Naturelles d'Intérêt
Ecologique, Floristique et Faunistique (ZNIEFF)
> Sites majeurs pour les chiroptères
> Principaux secteurs de landes
Identifiés dans le cadre du réseau Natura 2000
Identifiés dans le catalogue des landes du PoitouCharentes
> Principaux secteurs de pelouses calcicoles
Identifiés dans le cadre du réseau Natura 2000
Autres secteurs de pelouses calcicoles
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Les principales pressions et dynamiques à l'oeuvre sur la biodiversité de
Poitou-Charentes
I - L'artificialisation de l'espace
1/ Eléments d'analyse
Le développement actuel des sociétés humaines induit des besoins d'artificialisation de l'espace. Si
les espaces artificialisés répondent majoritairement aux besoins en logements et en activités
économiques23, les infrastructures nécessaires à l'accueil des populations (transport, équipements
collectifs) participent de manière non négligeable à la consommation d'espace.
L'artificialisation engendre comme impact majeur une destruction d'habitats naturels, mais
également un risque de coupure de continuités écologiques.
Le choix retenu dans le cadre de l'enjeu relatif à la biodiversité a été de ne caractériser
l'artificialisation de l'espace que par son aspect quantitatif. Ne sont par conséquent représentés dans
les cartes que les territoires qui ont connu la plus forte artificialisation, et où la progression a été la
plus marquée. Cette option ne retient pas l'artificialisation qui a lieu dans les secteurs plus ruraux,
où elle est quantitativement moins forte, mais où néanmoins les impacts sur la biodiversité peuvent
toutefois être localement significatifs.
Dans le cadre de ce travail, on approche la pression d'artificialisation du sol au travers du
changement d'occupation du sol observé dans le cadre du projet CORINE Land Cover entre 2000 et
2006. Ces changements ne permettent cependant pas de faire la distinction entre les différentes
finalités d'artificialisation de l'espace (habitations, activités économiques, infrastructures...).
Compte tenu de l'échelle régionale qui cadre le présent exercice, il a été retenu d'approcher
l'évolution des zones artificialisées avec un "maillage" à l'échelle du canton24.
La moyenne régionale indique une progression des surfaces artificialisées de +3,2% en 6 ans. La
surface artificialisée entre 2000 et 2006 est de 3356 hectares à l'échelle de la région.
NB : la consommation d'espace constitue en elle-même un enjeu environnemental majeur à
l'échelle de la région. Cet enjeu fait l'objet d'une fiche spécifique.
2/ Secteurs retenus :
Cantons où plus de 50 hectares ont été artificialisés entre 2000 et 2006, et où la
progression des surfaces artificialisées a été supérieure à +3,2% sur cette période.
Les cantons ainsi sélectionnés représentent plus de la moitié (54% exactement) des
surfaces artificialisées sur la région entre 2000 et 2006.
Sources : Corine Land Cover, 2000 et 2006
23 Source : Corine Land Cover, 2006
24 Une approche par un maillage à l'échelle communale aurait comporter un biais important compte tenu des limites
des données Corine Land Cover. L'approche cantonale permet de réduire ces biais.
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II – L'intensification des pratiques agricoles
1/ Eléments d'analyse
L'intensification des pratiques agricoles se traduit par un recours accru en intrants, la simplicité des
successions culturales, l'agrandissement des parcelles et des parcellaires...
De par l'étendue des surfaces agricoles sur le territoire régional (67,8 % du territoire25),
l'intensification des pratiques agricoles contribue à la dégradation des habitats naturels. Les cultures
elles-mêmes constituent des habitats semi-naturels pour un nombre important d'espèces
patrimoniales (oiseaux de plaine, plantes messicoles...).
Un des aspects de cette intensification est révélé par l'évolution des Surfaces Toujours en Herbe
(STH) ou prairies permanentes26. Ces prairies constituent un habitat semi-naturel, façonné par
l'homme, qui héberge souvent une biodiversité importante. Au-delà de la diversité végétale des
prairies, relativement "ordinaire"27, ces habitats, souvent en lien avec d'autres milieux (haies,
vallées, mares et zones humides...), fournissent des conditions favorables à de nombreuses espèces.
L'évolution de la STH est considérée par l'Observatoire National de la Biodiversité 28 comme un
indicateur permettant de couvrir la thématique "Agriculture". Il a donc été retenu de s'appuyer sur
cet indicateur pour spatialiser un des aspects de l'intensification des pratiques agricoles.
2/ Secteurs retenus
Cantons où :
– la régression de la Surface Toujours en Herbe a été supérieure à 16 % entre
2000 et 2010 (moyenne nationale sur la période : - 8%)
– la STH représente plus de 15% de la Surface Agricole Utile (moyenne
régionale en 2010 : 11 %)
NB : A ces cantons a été ajouté le secteur du Marais poitevin sur lequel une très forte
régression des prairies permanentes a été constatée avant l'an 2000.
Source : Recensements agricoles 2000 et 2010 ; Rapport Simon, METL, 1998
III - La fréquentation touristique saisonnière
1/ Eléments d'analyse
La région Poitou-Charentes accueille chaque année de nombreux touristes, et en particulier, la
Charente-Maritime qui est une destination estivale très prisée29. Cette attractivité touristique joue un
25 Enquête "Utilisation du territoire – TERUTI-LUCAS", Ministère chargé de l'Agriculture (SSP), données 2009
26 La STH correspond aux surfaces en prairies semées depuis 5 ans ou plus.
27 par opposition à la biodiversité patrimoniale, ce qui ne signifie pas que cette biodiversité "ordinaire" soit dénuée
d'intérêt.
28 L'ONB est un projet porté par le Ministère en charge de l'écologie. Voir aussi <http://indicateursbiodiversite.naturefrance.fr/indicateurs/evolution-de-la-surface-toujours-en-herbe-consideree-commeecologiquement-fonctionnelle >
29 INSEE, Présentation de la région Poitou-Charentes, <http://www.insee.fr/fr/regions/poitou-charentes/default.asp?
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rôle important quant à la forte artificialisation observée sur la zone littorale et retro-littorale.
Toutefois, le caractère saisonnier de la démographie induit en lui-même des risques d'impact
spécifique sur les milieux naturels30 : accroissement de la fréquentation de certains milieux naturels
et dérangement d'espèces, dimensionnement "majoré" des infrastructures collectives (routes,
système d'assainissement des eaux usées...), accroissement saisonnier de la consommation des
ressources naturelles.
La fréquentation touristique constitue en elle-même une pression potentielle sur la biodiversité,
pression différente de la seule artificialisation de l'espace. La fréquentation touristique, loin d'être
homogène sur le territoire régional, a donc été retenue comme une dynamique majeure à
représenter.
Au-delà de l'aspect purement quantitatif de cette fréquentation, il est apparu pertinent d'apprécier
l'intensité de la saisonnalité démographique. Aussi, ont été retenus les secteurs sur lesquels la
capacité d'accueil, en volume, est significative, et où le rapport entre la capacité d'accueil et la
population résidente à l'année est également élevé.
On note le secteur du Futuroscope, qui constitue un site touristique ponctuel de premier ordre pour
la région, notamment en termes de capacités d'accueil. Bien que les critères de sélection détaillés cidessous ne retiennent pas le site du Futuroscope, ni le secteur du Marais Poitevin 31, ces sites
touristiques ont été retenus en raison de leur rayonnement national.
2 / Secteurs retenus
Communes où les capacités d'accueil sont supérieures à 200 lits et supérieures à 2
lits pour 1 résident principal.
NB : Les capacités d'accueil sont définies en nombre de lits touristiques et selon la formule
suivante32 :
Nombre de lits = 5 x nombre de résidences secondaires (données 2007) + 4 x nombre
d'emplacements de camping équipés (données 2010) + 2 x nombre de chambres d'hotels
(données 2010)
Sources : INSEE, données communales.
IV - Le développement d'espèces envahissantes
La problématique des espèces envahissantes est diffuse sur le territoire. Si tous les milieux de la
région sont potentiellement concernés, les milieux aquatiques sont particulièrement touchés par la
prolifération d'espèces invasives. Les espèces envahissantes observées sont variables selon les
milieux colonisés (ex : dans les marais et cours d'eau : Jussie, Ragondin, Ecrevisses américaines ;
dans les plaines cultivées : Ambroisie à feuilles d'armoise ; dans le milieu marin : Crépidule...). Le
développement d'espèces envahissantes n'est pas uniquement issu du caractère intrinsèquement
page=faitsetchiffres/presentation/presentation.htm>
30 <http://www.tourisme.gouv.fr/territoires/dev-durable/colloque111209/colloque-biodiversite20111209.php/>
31 Sur ces deux sites touristiques majeurs, les capacités d'accueil sont inférieures à 2 lits pour 1 résident principal.
32 Méthode de calcul utilisée par la Direction du Tourisme. Pour une description plus détaillée, voir <
http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?
ref_id=15689&page=dossiers/dossier_octant/dossier_52/T5_tourisme.htm#psp >
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"invasif" que pourraient présenter ces espèces. En effet, la dégradation des écosystèmes en présence
joue un rôle notable dans le développement des espèces envahissantes.
Le développement d'espèces envahissantes provoque plusieurs impacts écologiques : la concurrence
avec les espèces autochtones (Xénope du Cap vis-à-vis des Tritons crêtés ou marbrés 33), la
dégradation des habitats naturels (asphyxie des eaux par la Jussie, dégradation des berges par le
Ragondin), une prédation accrue (Frelon asiatique et abeilles européennes), la diffusion de maladies
(Ecrevisses américaines "porteuses saines" de la peste des écrevisses qui menace l'Ecrevisse à pieds
blancs, autochtones), voire des impacts sur la qualité de l'air (Ambroisie à feuilles d'armoise et son
pollen très allergène). Par ailleurs, les espèces envahissantes génèrent des coûts d'entretien des
milieux accrus et peuvent remettre en cause certaines activités (utlisation récréative des milieux :
pêche, promenade en barque...).
Le développement des espèces envahissantes ou invasives étant encore mal connu et/ou de manière
hétérogène sur le territoire régional, il n'a pas été jugé opportun de les représenter sur le schéma ciaprès.
33 Revue herpétologique du réseau Atlas Amphibines et Reptiles de Poitou-Charentes Nature – n°12 – Octobre 2005,
"Résumé de l'étude sur les invasions biologiques : cas du Xénope commun".
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Les principales pressions et dynamiques à l'oeuvre sur la biodiversité de Poitou-Charentes
Pressions majeures
> Artificialisation des sols
> Principales infrastructures de transport
Autoroutes et Routes nationales à 2x2 voies
Travaux en cours ou à venir :
Ligne à Grande Vitesse
Mise à 2x2 voies (en cours ou en projet)
Autoroute 831
> Régression des prairies permanentes
NB : cette représentation symbolise la diminution de
la STH ; le cadre englobe l'ensemble des cantons
retenus.
> Attractivité saisonnière
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Synthèse : Les secteurs de la région où les enjeux en matière de biodiversité sont les plus marqués
Secteurs à enjeux
Zones soumises à de multiples pressions
significatives et à préserver car elles
témoignent de la richesse et de la variété
de la biodiversité en Poitou-Charentes
Secteurs « phares » en termes de
biodiversité à conserver d'autant plus
qu'ils sont situés à proximité de pôles
urbains majeurs en expansion
La biodiversité et les milieux naturels
singuliers du littoral charentais et de la
frange retro-littorale, à protéger pour
pérenniser l'attractivité de cet espace
NB : Les principales caractéristiques et
dynamiques sont représentées dans le
fond grisé
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Interactions avec les autres enjeux environnementaux majeurs
Autre enjeu
majeur
Eau
Changement climatique
Consommation d'espace
Interactions
La quantité et la qualité des eaux
de la région ont une influence
directe sur la qualité de la plupart
des habitats naturels les plus
emblématiques de la région.
Toute
aggravation
des
problématiques de l'eau touche
également la biodiversité.
Les effets prévisibles liés au
changement climatique vont
très probablement induire des
modifications brutales sur les
conditions de vie des espèces et
de leurs habitats.
Dans la région, on constate une
urbanisation peu économe en espace, et qui
s'étend. Les espaces agricoles, qui
constituent des milieux semi-naturels, et les
espaces naturels sont consommés par
l'artificialisation induite par l'ensemble des
besoins anthropiques (logements, activités,
infrastructures...).
Cette artificialisation peut également
provoquer des ruptures de continuités
écologiques.
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