251 - SURVEILLANCE ET PROPHYLAXIE DES MALADIES

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251 - SURVEILLANCE ET PROPHYLAXIE DES MALADIES
SURVEILLANCE ET PROPHYLAXIE DES MALADIES DES POISSONS MARINS
T. Håstein
Directeur du Département des maladies des poissons, Laboratoire vétérinaire central, Oslo, Norvège
Original : anglais
Résumé : Le présent rapport décrit certaines caractéristiques anatomiques et immunologiques qui
différencient les poissons des animaux terrestres et présente des informations sur les maladies des
poissons marins qui ont un impact socio-économique important au niveau mondial. Le texte donne
également un rapide aperçu des principaux problèmes sanitaires de l’aquaculture marine, recensés
d’après les informations adressées par les Pays Membres de l'Office international des épizooties. Les
aspects essentiels de la surveillance des maladies des poissons sont énumérés en mettant l'accent sur la
création d'un système de déclaration des maladies et de contrôle sanitaire. La nécessité d’un cadre
législatif est soulignée. Des exemples de législations actuelles et de mesures s’inscrivant dans le cadre
des programmes de surveillance des maladies des poissons sont également exposés. Parmi ces mesures,
il faut citer les décisions à prendre en présence d’une maladie ou d’un agent pathogène à déclaration
obligatoire, les mesures de quarantaine, les techniques diagnostiques de confirmation et les méthodes de
prophylaxie. Il existe de nombreuses approches pour prévenir les maladies connues en aquaculture
marine : procédures clairement définies pour les inspections et les contrôles sanitaires dans les élevages
de poissons, réglementation des importations, mesures de quarantaine, réglementation de l'introduction
de certaines espèces de poissons dans de nouvelles zones, réglementation des transports, restriction des
transferts de poissons, procédures de désinfection, mesures à prendre en présence de foyers de maladies
transmissibles graves, incluant les procédures d'éradication, l’abattage sanitaire partiel ou total et les
stratégies de vaccination. Ce texte décrit également plusieurs facteurs inhérents aux élevages et de
nature à réduire le risque de maladies dans les établissements d’aquaculture marine : localisation
(sélection des sites), distance entre élevages, contrôles sanitaires, certification sanitaire, certification des
transferts de poissons (transports), séparation par classe d’âge, isolement et mesures d’hygiène en
présence de foyers de maladies, régionalisation, procédures d'abattage sanitaire, désinfection des abats
et des eaux usées provenant de l’abattage. Les facteurs qui améliorent l'aptitude des poissons à résister
aux maladies sont aussi mentionnés, en insistant sur la sélection de reproducteurs indemnes et sur la
prophylaxie des maladies par l’amélioration génétique et la vaccination. Le rapport s’achève par une
énumération des principaux médicaments utilisés en aquaculture.
1. INTRODUCTION
La Commission régionale de l’OIE pour l'Europe a considéré opportun de discuter de la surveillance et de la
prophylaxie des maladies de poissons marins, compte tenu de l'impact croissant des ces maladies dans les élevages de
poissons marins en Europe.
Des informations sur les maladies rencontrées en aquaculture marine ont été reçues d’Allemagne, de Croatie, de
Chypre, du Danemark, d’Espagne, de Finlande, d’Islande, d’Israël, d'Italie, de Lettonie, de Lituanie, de Norvège, des
Pays-Bas, de Pologne, de Slovénie, de Suède, de Turquie et du Royaume-Uni. Deux de ces pays ont signalé qu'il n’y
avait aucune aquaculture dans leurs eaux côtières (Lituanie) ou que leurs eaux n'étaient pas reconnues comme des eaux
marines (Finlande).
Les informations transmises par les pays ont été reprises dans ce rapport.
La prévalence et l’extension des problèmes sanitaires dans les élevages de poissons marins ont pris une importance
croissante au cours de ces dernières années. Comme chez les animaux terrestres, les principaux problèmes sanitaires de
l’aquaculture marine sont causés par toute une série de micro-organismes infectieux incluant des bactéries, des virus,
des champignons et des parasites (protozoaires et métazoaires) ; des problèmes nutritionnels et environnementaux tels
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que les efflorescences algales surviennent également. Globalement, l’éventail des maladies peut varier
considérablement dans les différentes régions du monde, selon les conditions d’élevage, les espèces de poissons et le
statut des agents infectieux chez les poissons (23).
Ce texte devant être bref, il est impossible de couvrir en détail tous les aspects de la surveillance et de la prophylaxie
des maladies des poissons marins. Aussi, les problèmes sanitaires rapportés en aquaculture marine ne seront-ils
mentionnés que brièvement, sans description des signes cliniques ni des données anatomo-pathologiques. Nous nous
limiterons par ailleurs aux principes à utiliser pour la surveillance et la prophylaxie des maladies des poissons marins.
En général, les poissons marins sont définis comme des animaux qui passent la totalité de leur vie en eau de mer.
Cependant, dans ce contexte, la définition a été élargie pour couvrir aussi, dans une certaine mesure, les espèces
anadromes (salmonidés) élevées en eau de mer.
1.1.
Structure anatomique des poissons
Les caractéristiques anatomiques des espèces d’élevage utilisées en aquaculture varient assez considérablement.
Quelques-unes sont communes. Toutes les espèces de poissons possèdent un crâne et une colonne vertébrale, et
leur corps est constitué d’une tête, d’un tronc et d’une queue.
Comparativement aux animaux terrestres, la surface du corps des poissons (peau) est constituée d’un épiderme
externe composé de cellules épithéliales vivantes et de cellules muqueuses sécrétrices d’un mucus riche en
glycoprotéine, qui joue un rôle important dans les mécanismes de défense primaires contre les agents pathogènes
bactériens. Les organes internes des poissons sont assez similaires à ceux des animaux terrestres. Le tissu
hématopoïétique qui produit les cellules sanguines est situé dans les reins, où se trouve aussi le tissu chromaffine
(portion médullaire de la glande surrénale chez les vertébrés supérieurs). La glande interrénale qui intervient
dans le métabolisme minéral, les réponses aux stress et l'utilisation des réserves graisseuses est située également
dans les reins. Chez les poissons, le pancréas n'est pas un organe distinct comme chez les animaux terrestres,
mais il est constitué de cellules se trouvant dans le foie ou les caecums pyloriques, ou autour de ces organes.
Comme les mammifères, les poissons sont dotés d’un système spécifique de réponse immunitaire. Il existe
cependant des différences entre le système immunitaire des poissons et celui des mammifères. Les poissons
n’ont pas de moelle osseuse ni de ganglions lymphatiques, qui sont deux organes qui jouent un rôle important
dans l’immunité chez les mammifères. Le thymus, les reins et la rate jouent en revanche un rôle important dans
le système immunitaire des poissons (45). Comme chez les mammifères, l'immunoglobuline prédominante dans
le sang est l’IgM. Dans la mesure où les poissons sont des animaux poïkilothermes, le délai nécessaire au
développement de l'immunité et l’importance de la réponse immunitaire sont fonction de la température
ambiante (45).
1.2.
Problèmes sanitaires
Certaines maladies comme la vibriose classique, la furonculose, la pasteurellose et la streptococcie sont
rapportées par de nombreux pays dans toutes les régions du monde, tandis que d'autres telles que la vibriose des
eaux froides, la nécrose hématopoïétique infectieuse (NHI) et la septicémie hémorragique virale (SHV)
présentent une distribution plus limitée.
Le commerce international des poissons vivants et des oeufs de poissons a conduit à la propagation de nouvelles
maladies dans certaines zones. Cependant, la sensibilisation accrue aux risques de maladie, les nouvelles
législations sur les contrôles sanitaires et le perfectionnement des méthodes de diagnostic facilitent la détection
des maladies et des agents pathogènes chez les poissons de même qu'ils contribuent à réduire la fréquence
d'introduction et la propagation des maladies (62).
Les tableaux 1, 2 et 3 indiquent les maladies qui ont un impact socio-économique majeur pour l’aquaculture
dans le monde ainsi que les maladies rapportées et les espèces d’aquaculture marine en Europe.
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Tableau 1
Principales maladies rencontrées en aquaculture marine dans le monde
Agents pathogènes
Hôtes
Maladies
Environnement
Virus de la nécrose
hématopoïétique infectieuse
Saumon atlantique, saumon du
Pacifique, truite arc-en-ciel
Nécrose
hématopoïétique
infectieuse
Partie occidentale de
l’Amérique du Nord,
Japon, Europe, eaux
douces, eau de mer (64)
Virus de la septicémie
hémorragique virale
Truite arc-en-ciel, turbot, truite
d’Europe, ombre, corégone,
brochet, morue, hareng, saumon
du Pacifique
Septicémie
hémorragique virale
Europe, côte pacifique
des États-Unis et du
Canada, eaux douces,
eau de mer (64)
Virus de la nécrose
nerveuse virale
Bar, flétan, turbot, "Japanese
parrotfish", "rock porgy", "tiger
puffer", carangue australienne,
serran des algues, "redspotted
grouper", "Japanese flounder"
Encéphalopathie et
rétinopathie virale
(nécrose nerveuse
virale)
Europe, Japon,
Australie, eau de mer
(8, 10, 19, 21, 36, 37,
38, 39, 40, 48, 66)
Vibrio anguillarum
Nombreuses espèces
de poissons
Vibriose
Monde entier, eaux
saumâtres, eau de mer
(5, 25)
Vibrio salmonicida
Saumon atlantique,
morue
Vibriose des eaux
froides
Europe, côte orientale de
l’Amérique du Nord, eau
de mer (5, 2 5)
Aeromonas salmonicida,
A. salmonicida atypique
Salmonidés, turbot,
"green flounder"
Furonculose
Large distribution,
eaux douces, eau de mer (5,
25, 63)
Pasteurella piscicida
Sériole, bar, bar d’Amérique,
dorade, tambour rouge
Pasteurellose
Eaux douces,
eau de mer (5, 25)
Streptococcus spp.
Nombreuses espèces de
poissons
Streptococcose
Eaux douces, eau de mer
(5, 14, 25)
Renibacterium
salmoninarum
Salmonidés
Rénibactériose
Amérique du Nord,
Europe, eaux douces,
eau de mer (5, 25)
Mycobacterium spp.
Nombreuses espèces de
poissons
“Tuberculose” des
poissons
Eaux douces,
eau de mer (6, 25)
Piscirickettsia salmonis
Saumon atlantique, saumon du
Pacifique, truite arc-en-ciel
Piscirickettsiose
Côte pacifique des ÉtatsUnis, Europe, eaux douces,
eau de mer (25)
Nombreuses espèces
de poissons
Mycose viscérale
Eau de mer
Nombreuses espèces
de poissons
Peau
Eau de mer
Virus
Bactéries
Champignons
Ichthyophonus hoferi
Parasites
Lepeophtheirus sp., Caligus
sp.
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Tableau 2
Maladies rapportées par les établissements d’aquaculture marine en Europe*
Maladies
Hôtes
Pays
Truite arc-en-ciel, turbot
Saumon atlantique
Bar, flétan, turbot
Tambour rouge, dorade
Saumon atlantique
Danemark, Royaume-Uni
Norvège, Royaume-Uni
Malte, Norvège
Israël, Italie
Norvège
Vibriose des eaux froides
(Vibrio salmonicida)
Saumon atlantique, morue,
Islande, Norvège
Vibriose classique
(Vibrio anguillarum)
Saumon atlantique,
truite arc-en-ciel, bar, dorade
Croatie, Danemark, Estonie,
Israël, Italie, Slovénie
Ulcères hivernaux
(Vibrio viscosus)
Saumon atlantique
Islande, Norvège
Furonculose (sous-espèces
d’Aeromonas salmonicida,
A. salmonicida atypique,
Aeromonas spp. mobile)
Saumon atlantique,
truite arc-en-ciel, turbot
Danemark, Estonie,
Islande, Norvège
Pasteurella (Pasteurella piscicida)
Tambour rouge, bar
d’Amérique, bar, dorade
Israël, Italie, Slovénie
Infections à streptocoques
(Streptococcus iniae)
Tambour rouge
Israël
Rénibactériose
(Renibacterium salmoninarum)
Saumon atlantique
Islande, Norvège
Mycobactériose
(Mycobacterium marinus)
Dorade
Israël
Maladie épithéliokystique
(Chlamydia)
Dorade
Israël
Maladies virales
Septicémie hémorragique virale
Nécrose pancréatique infectieuse
Nécrose nerveuse virale
Maladie lymphokystique
Anémie infectieuse des salmonidés
Maladies bactériennes
Infestations parasitaires
Microsporidies, Myxosporidia sp.
Dorade
Diplectanum sp.
Bar
Obdinum sp.
Dorade
Poux des poissons
Salmonidés
(Lepeophtheirus spp., Caligus spp.)
Italie, Malte
Italie
Italie
Italie, Norvège
* Réponses des Pays Membres européens de l’OIE. Aucune maladie n'a été signalée par l'Allemagne, Chypre et l'Espagne.
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Tableau 3
Espèces d’aquaculture marine en Europe
Production globale
en eau de mer,
en tonnes (1993)*
Production européenne
en eau de mer, en
tonnes (1993)*
Espèces de poissons
Pays
Bar (Dicentrarchus labrax,
Dicentrarchus sp)
Croatie, Chypre, Espagne
Islande, Israël, Italie,
Malte, Turquie
Bar d’Amérique (Morone saxitilis)
Israël
Dorade royale
(Sparus aurata)
Croatie, Chypre, Espagne,
Israël, Italie, Turquie
11.630
9.664
Spare japonais (Pagrus major)
Chypre
72.896
10**
"Sheepshead bream"
(Puntazzo puntazzo)
Chypre
Tambour rouge (Sciaenops ocellatus)
Israël
Sériole ( Seriola quinqueradiata)
Espagne
141.799
1
Thon (Thunnus thynnus)
Espagne
555
14,7
Mulet (Mugilidae)
Espagne, Italie,
Turbot (Psetta maxima)
Espagne, Islande,
Norvège, Royaume-Uni
Flétan (Hippoglossus hippoglossus)
Islande, Norvège,
Royaume-Uni
Sole commune (Solea vulgaris)
Espagne
Morue (Gadus morhua)
Norvège
Saumon atlantique
(Salmo salar)
Islande, Espagne,
Lettonie, Norvège,
Royaume-Uni
Truite arc-en-ciel
(Oncorhynchus mykiss)
Allemagne, Danemark,
Estonie, Islande, Norvège,
Suède, Royaume-Uni
Truite d’Europe (Salmo trutta)
Royaume-Uni
Corégone (Coregonus lavaretus)
Estonie
Anguille d’Europe (Anguilla anguilla)
Espagne, Italie
Lamproie (Lampetra fluviatilis)
Lettonie
12.873
11.155
300
15**
10
1.327
113,9
12.629
1.790
28
23
395.864
250.424
420
152,6
Pas de chiffres
connus
* Statistiques de la FAO sur la production de l’aquaculture, 1984-1993 (FIDI/C815, Rev. 7).
** D’après les chiffres rapportés par les Pays Membres européens de l’OIE.
2. SURVEILLANCE
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50
Pas de chiffres
connus
Il n'existe aucune définition de la surveillance dans le Code zoosanitaire international de l'OIE ni dans le Code
sanitaire international de l’OIE pour les animaux aquatiques (42,43).
Cependant, le Chapitre 1.4.5. du Code pour les mammifères, intitulé “ Épidémiosurveillance et suivi ” (42), les
“ Normes recommandées pour les systèmes de surveillance épidémiologique de la peste bovine ” (3) ainsi que les
articles de Hueston (22) et Baltar (6) sur les systèmes d’épidémiosurveillance et de suivi des maladies animales
contiennent des définitions et des objectifs de surveillance facilement applicables aux contrôles sanitaires des élevages
de poissons marins. La surveillance des maladie des poissons marins pourrait donc être définie comme suit :
“ La surveillance des poissons de mer consiste en l’examen constant d'une population donnée en vue de déceler
l'apparition des maladies devant faire l'objet d'une prophylaxie et pouvant faire l’objet d’échantillonnages et de
contrôles aléatoires de la population ”.
La surveillance et le suivi des maladies sont nécessaires pour prouver qu’une région ou un pays est exempt d'une
maladie ou d’un agent pathogène donné.
Afin que les services vétérinaires ou autres autorités compétentes puissent fournir la preuve de l’absence de maladies à
déclaration obligatoire, il est nécessaire de définir un programme national de surveillance et de prophylaxie. Ce type de
programme doit être prévu dans un cadre réglementaire.
La directive 91/67/CEE de l'Union européenne, la législation nationale britannique pour la prophylaxie des maladies de
poissons, les réglementations sur la protection sanitaire des poissons au Canada (11) et la législation norvégienne sur
les maladies des animaux aquatiques sont des exemples de la législation qui s’applique à la protection sanitaire des
animaux aquatiques.
Il est important que toute législation confère aux autorités compétentes le droit légal de prendre des mesures spéciales
en cas de suspicion d’une maladie importante sur le plan socio-économique dans le secteur de l’aquaculture. Ces
mesures dépendent du type de maladie à maîtriser.
Il peut s’agir de mises en quarantaine (restriction des transferts de poissons), de procédures diagnostiques de
confirmation et de mesures de prophylaxie spécifiques telles que la désinfection des abats.
Le principal fondement d’une surveillance et d’un suivi qui permettent d’obtenir des résultats reflétant la situation
sanitaire véritable d'un pays ou d’une région est l’épidémiologie (22). La détermination du statut sanitaire d’une
population de poissons marins nécessite une surveillance à la fois active et passive. La surveillance active inclut des
inspections et des examens dans les élevages et les salles d'abattage ainsi que la prophylaxie des maladies dans les
espèces sauvages. La surveillance passive repose, entre autres, sur les rapports des laboratoires et sur les résultats des
tests inclus dans les programmes de recherche (22).
Afin de parvenir à cet objectif de la meilleure façon qui soit, il nous paraît préférable de disposer d’une infrastructure
vétérinaire décentralisée et chargée de la santé des poissons, qui soit bien établie et fonctionne localement dans les
régions où se trouvent les élevages de poissons, ainsi que d’un système compétent de laboratoires avec un dispositif
coordonné de déclaration des maladies importantes. Le système de déclaration doit être géré par les autorités
compétentes responsables des questions sanitaires liées à l’aquaculture marine, de préférence les services vétérinaires.
Selon Carey (communication personnelle, 1996), les éléments majeurs d’un programme national de surveillance des
maladies devraient inclure :
-
-
-
un système obligatoire de déclaration des maladies importantes décelées par les services sanitaires (vétérinaires,
biologistes), ou les éleveurs eux-mêmes, et portées à l'attention des autorités compétentes responsables de la
santé des animaux aquatiques.
un programme de suivi sanitaire national incluant l'examen des espèces sensibles sauvages et d’élevage, afin
d’obtenir des informations sur la survenue des maladies/agents pathogènes affectant les poissons et/ou la
transmission de maladies entre élevages/régions. La déclaration obligatoire des maladies/agents pathogènes peut
être utilisée comme source d'information pour les programmes de suivi sanitaire.
un personnel de laboratoire compétent prenant en charge les étapes diagnostiques selon des procédures faisant
l’objet d’une assurance qualité, et assistant les services sanitaires présents sur le terrain.
une base de données nationale/régionale pour la déclaration des maladies, qui peut être utilisée pour identifier
des zones indemnes et maintenir ce statut.
un registre national des élevages de poissons.
des autorités compétentes habilitées à prendre des mesures de prophylaxie urgentes. Les gouvernements doivent
aussi définir des mécanismes de compensation pour les établissements touchés.
La surveillance implique une décision officielle dès qu’une maladie ou un agent pathogène à déclaration obligatoire est
décelé. Pour ce qui est des maladies/agents pathogènes à déclaration non obligatoire découverts lors des diagnostics de
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routine dans les élevages de poissons, les informations correspondantes devront être rapportées par le ou les
responsables des questions sanitaires ou par les éleveurs eux-mêmes (3, 22).
Une approche globale de la surveillance sanitaire des poissons d’élevage est présentée dans le Manuel de diagnostic de
l’OIE pour les maladies des animaux aquatiques (43). Cette approche repose sur les éléments suivants :
-
-
évaluation de la situation sanitaire dans les sites de production de poissons marins sur la base d’inspections
régulières, de procédures d’échantillonnage standardisées et d’examens de laboratoire conformes aux
instructions données dans le Manuel de l'OIE ou d’autres méthodes décrites ailleurs et faisant l’objet d’une
assurance qualité.
stockage de poissons limité à des sites marins dotés de matériel présentant des caractéristiques sanitaires
acceptables.
procédures d'éradication des maladies lorsque cela est possible.
À cet égard, il est nécessaire non seulement d’étudier toute situation dans laquelle des poissons présentent des
symptômes de maladie, mais aussi de pratiquer des examens si les poissons apparaissent cliniquement normaux. Pour
certaines maladies virales rapportées dans les espèces marines, telles que la SHV, il est possible d’établir des
procédures de laboratoire permettant de révéler les porteurs latents, mais pour d'autres telles que la NNV, cela n’est pas
encore réalisable. Pour de nombreuses maladies bactériennes, il est également impossible de détecter les porteurs
latents, ce qui est le cas de la furonculose des salmonidés. Une augmentation de la fréquence des contrôles annuels
pourrait cependant améliorer les possibilités de détection de ce type de maladies à l’état latent.
Le nombre de poissons à examiner varie selon qu’il s’agit d’examens pratiqués en présence d’une maladie cliniquement
exprimée ou du dépistage des poissons porteurs de virus. Le Manuel de diagnostic de l’OIE (43) donne des indications
sur le nombre d'échantillons à examiner ainsi que des spécifications d'échantillonnage en fonction des objectifs d'un
programme donné de surveillance des poissons. Le Manuel indique que le statut sanitaire de la population d’un
établissement/site doit reposer sur des inspections semestrielles, au stade approprié de la vie des poissons, et à un
moment où il est très probable que les maladies recherchées soient décelables. Il nous paraît cependant que les
inspections et les examens devraient être plus fréquents.
S’il existe un service décentralisé chargé de la santé des poissons qui collabore étroitement avec des laboratoires de
diagnostic compétents et les services vétérinaires officiels (autorités compétentes), les inspections devraient si possible
être effectuées sur une base mensuelle, et au moins deux d’entre elles devraient être conduites par les services officiels.
Lors de ces inspections, les poissons présentant des anomalies, un comportement anormal ou d’autres signes cliniques
doivent être examinés et des prélèvements appropriés sont à adresser au laboratoire. De plus, tous les documents
portant sur la mortalité des poissons, leur origine ou d’autres données doivent être contrôlés afin d’assurer que
l’établissement concerné respecte bien toutes les réglementations et instructions officielles. Il en découle que les
établissements doivent tenir des registres pour consigner les informations importantes sur l'entretien et la surveillance
de la santé des poissons de l’élevage.
En plus de ces contrôles sur site, des examens de routine devraient, si possible, être également pratiqués lors de la
préparation des poissons pour la consommation, selon un système analogue aux systèmes d'inspection des viandes de
volailles et d’animaux terrestres.
Il est important de compléter les informations sur les maladies graves recueillies dans les établissements d’aquaculture
par des enquêtes sur les maladies dans des populations sauvages. Les poissons sauvages et d’élevage sont sensibles aux
mêmes maladies, et les informations sur les populations sauvages fournissent des données fondamentales pour les
études épidémiologiques (55).
La détermination du statut sanitaire réel d’une population de poissons marins nécessite, comme mentionné
précédemment, une surveillance à la fois active et passive. Grâce aux enquêtes effectuées dans les établissements par du
personnel compétent, aux rapports d’abattage et aux autres documents réunis dans le cadre des programmes existants
(tels que les registres des laboratoires de diagnostic), les services vétérinaires (autorités compétentes) devraient être
capables de fournir des informations sur la situation des maladies dans les élevages marins et faciliter des prises de
décision efficaces pour la prophylaxie des maladies importantes (22).
Dans les conditions idéales, il devrait être possible de dépister toutes les maladies des poissons marins ayant des
répercussions socio-économiques importantes, mais l'exigence minimale doit être le dépistage/suivi des maladies
énumérées dans le Code sanitaire international de l’OIE pour les animaux aquatiques (43) ainsi que des autres
maladies graves qui touchent les espèces marines dans le pays.
Si les ressources financières pour la surveillance et le suivi sont limitées (ce qui est habituellement le cas), il convient
de donner priorité aux inspections et examens du matériel des écloseries de poissons marins, des élevages de
reproducteurs et des établissements de reproduction (s’il en existe), avec des inspections moins fréquentes dans les
établissements de grossissement.
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3. PROPHYLAXIE
Toute prophylaxie chez les animaux terrestres ou aquatiques débute par la mise en place d'un cadre légal réglementaire
adapté (11, 23) qui puisse être utilisé pour éviter l’introduction et la propagation, chez les poissons, des maladies graves
ayant un impact socio-économique important. Une fois qu’une maladie est installée dans une population de poissons
sauvages ou d’élevage, la propagation à d’autres élevages par l'eau ou les transferts commerciaux constitue un risque
permanent pour l’aquaculture et les populations sauvages (23).
Les mesures législatives devraient donc inclure des contrôles réglementaires pour éviter l'introduction de maladies
transmissibles graves dans un pays et leur propagation sur ce territoire. Toute une série de mesures peut être prises :
-
procédures clairement définies pour les inspections et les contrôles sanitaires dans les élevages de poissons
réglementation des importations
mesures de quarantaine
réglementation de l’introduction de nouvelles espèces dans les différentes zones
réglementation des transports
restriction des transferts de poissons
procédures de désinfection
procédures définies en présence de foyers de maladies transmissibles graves incluant des procédures
d'éradication (abattage sanitaire total ou partiel), etc.
stratégies de vaccination.
Même si le cadre réglementaire est adapté, des problèmes sanitaires se posent de temps à autre, et il est important de
garder à l'esprit qu’il est toujours préférable de lutter contre les maladies par la prévention que de recourir à un
traitement médicamenteux.
Il est essentiel de renforcer au maximum l'aptitude des espèces d’aquaculture marine à résister aux maladies et de
réduire autant que possible leur exposition aux agents pathogènes afin de diminuer les risques de foyers de maladies.
Ce dernier objectif est bien sûr extrêmement difficile à atteindre avec des cages placées en eau de mer, en raison de la
libre circulation de l’eau (et des agents pathogènes véhiculés) entre les cages et l’eau libre.
Outre le cadre réglementaire applicable à la lutte contre les maladies, plusieurs facteurs inhérents aux établissements
sont essentiels pour la prévention des maladies :
3.1.
sélection des sites
distance entre établissements d’aquaculture
contrôles et certifications sanitaires
certification des transports
subdivision par classes d’âge
isolement et mesures d’hygiène en présence d’un foyer
régionalisation
procédures d’abattage sanitaire
désinfection/destruction des abats.
Mesures applicables aux établissements d’aquaculture
3.1.1. Sélection des sites
Un établissement d’aquaculture devrait, si possible, être situé et organisé de manière à réduire au
minimum le risque d’introduction d'agents pathogènes. En d’autres termes, les élevages devraient de
préférence être situés à terre ; ceux qui se trouvent en eau de mer doivent être isolés et se trouver à une
distance suffisante des autres élevages ou salles d'abattage pour éviter la propagation des agents
infectieux par l’eau. L'expérience norvégienne a montré que A. salmonicida peut se disséminer sur plus
de 2 km dans l'eau de mer. Les études épidémiologiques (26) ont aussi révélé que pour l’anémie
infectieuse des salmonidés (AIS), le risque de contamination par un élevage voisin double si celui-ci se
trouve à moins de 5 km. Les élevages situés dans des eaux de surface peuvent aussi être exposés à un
risque plus élevé de foyer que ceux qui se trouvent dans des zones côtières plus ouvertes. Il est aussi utile
de disposer de sites complémentaires pour pouvoir séparer les classes d'âge et comptabiliser les entrées et
les sorties.
3.1.2. Traitement de l’eau
- 258 -
Il n'est pas toujours possible d'obtenir une eau de qualité idéale dans les élevages marins, car celle-ci
dépend de la qualité de l'eau de mer qui entoure les élevages. Il faut donc accepter que les conditions ne
soient pas toujours idéales. L'eau approvisionnant les écloseries marines et les établissements
d’aquaculture situés à terre devrait cependant être désinfectée avant utilisation, afin d’éviter toute
contamination.
On dispose de la technologie nécessaire pour optimiser les facteurs tels que l’oxygénation, l’élimination
des gaz nocifs dissous dans l'eau (sursaturation en azote par exemple), le contrôle de la température et la
désinfection, grâce à des dispositifs d'aération, des systèmes de filtration, des pompes à chaleur,
l’exposition aux rayonnements ultra-violets (UV), etc. La désinfection de l'eau utilisée ainsi que des eaux
usées dans les écloseries est un moyen efficace de prévention des maladies, de même que les
réglementations sur la désinfection des abats et des eaux usées des sallesd'abattage, des installations de
production et des véhicules de transport (camions, embarcations etc.) (49, 59).
Les méthodes de désinfection possibles sont le chauffage, l’ozonation, la chloration et l’irradiation par les
UV.
Avec la méthode actuelle des cages utilisées en aquaculture marine, il n'est pas possible de traiter l’eau de
la même manière mais l’isolement des cages ou le transfert des élevages sur le rivage pourrait réduire le
risque de contamination par l'eau.
3.1.3. Aquaculture
Outre l’optimisation des critères environnementaux pour réduire les facteurs pathogènes liés aux stress,
grâce au choix du site et à la qualité de l'eau, il existe d’autres facteurs importants :
-
densité optimale des poissons pour éviter le stress dû à la surpopulation. Il est cependant impossible
de définir des densités exactes en raison de l’influence de plusieurs facteurs tels que la qualité de
l'eau, l’état des poissons etc.
-
réduction ou élimination des stress dus aux manipulations ou à d’autres causes. Si des stress sont
inévitables lors des tris et/ou des transports, un délai de récupération suffisant doit être prévu avant le
stress suivant.
-
un programme systématique de contrôle sanitaire permet aussi d’empêcher l'apparition de foyers de
maladies graves et d’éviter le transfert accidentel d’une maladie d’un élevage à l’autre, la
contamination des populations sauvages ou vice versa (11). À cet égard, il est aussi nécessaire de
connaître l’état sanitaire de ces populations car des individus sauvages sont souvent introduits dans
les élevages de poissons marins (56). Il est donc essentiel que soit mis en place un programme de
contrôle sanitaire efficace comportant des inspections professionnelles régulières et des étapes de
diagnostic, de même qu’une régionalisation et une restriction des transferts de poissons.
-
désinfection des oeufs avant leur introduction dans les écloseries (9,54).
-
la prévention des maladies par vaccination est l’une des mesures les plus efficaces pour éviter les
maladies infectieuses graves importantes sur le plan socio-économique : elle réduit la mortalité des
poissons et le coût des traitements.
-
séparation des classes d’âge avec dénombrement des entrées et des sorties. Ce principe est de mieux
en mieux compris et accepté par les éleveurs, bien qu’il reste encore difficile à appliquer.
-
sélection de reproducteurs indemnes, ce qui peut être obtenu grâce à un programme de surveillance
continue des maladies dans les établissements d’aquaculture (39).
-
prophylaxie des maladies par amélioration génétique. Des différences génétiques quant à la résistance
aux maladies ont été mises en évidence pour plusieurs maladies, aussi bien d’une espèce à l’autre
qu’au sein d’une même espèce. Mais lorsqu’une meilleure résistance est obtenue contre une maladie
donnée, il arrive aussi que la résistance à une autre affection diminue. Il n’existe encore aucune
méthode parfaitement au point pour mesurer la résistance aux maladies, et les études de survie restent
les seuls critères de sélection utilisés (47). Des paramètres de mesure indirects de la réponse
immunitaire tels que le dosage du lysozyme et la détermination de l’activité du complément sont en
cours de définition. Ils seront utilisés dans les travaux futurs comme critères de sélection (34). Le
développement de la cartographie des gènes et de marqueurs génétiques en aquaculture contribuera,
probablement, à éliminer les anomalies et les gènes responsables des maladies, et à augmenter les
résistances (55).
- 259 -
-
prophylaxie des maladies par amélioration de la nutrition. Toute perturbation de l’état nutritionnel
contribue à réduire la résistance des poissons aux maladies, à tous les stades biologiques La gestion
correcte de la nutrition constitue donc aussi une composante fondamentale de la prophylaxie des
maladies des poissons (29,52). C'est ainsi qu'il est généralement reconnu qu’une perturbation de l’état
nutritionnel peut influencer la mortalité des larves de flétans atteintes de NNV en Norvège.
3.1.4. Vaccination
L'utilisation correcte de vaccins efficaces est l’un des outils essentiels de la lutte organisée contre les
maladies infectieuses graves dans les espèces de poissons marins. Sur ce plan, il est nécessaire de
conduire des recherches permanentes visant à :
-
améliorer les vaccins existants
-
améliorer les méthodes de distribution des vaccins
-
utiliser correctement les vaccins.
Le terme de "vaccinologie" a été reconnu comme une discipline scientifique spécifique de cette question.
Les vaccins destinés aux poissons doivent être reconnus comme des produits biologiques et devraient être
approuvés par les autorités compétentes du pays concerné. L'approbation d'un vaccin sur un plan général
ne doit cependant pas comporter une autorisation d’utilisation générale car l’approbation dépendra de la
situation sanitaire et de la stratégie de vaccination décidée par les autorités responsables de la prophylaxie
des maladies des animaux aquatiques.
Les vaccins devraient être autorisés exclusivement pour la prophylaxie des maladies répandues dans la
région ou le pays concerné, telles que la furonculose, la vibriose des eaux froides, la vibriose classique, la
pasteurellose, la streptococcie, la yersinose etc.
Il est préférable de lutter contre les maladies virales graves dont la distribution est limitée (SHV, NHI ou
AIS par exemple) par d’autres moyens tels que l’abattage sanitaire partiel ou total suivi de désinfection et
l'abandon du site pour une période donnée.
L’un des gros avantages de la vaccination contre les maladies bactériennes courantes est la réduction de
l'utilisation des produits antimicrobiens (20, 34). Les figures 1 et 2 montrent qu’en Norvège les
médicaments sont de moins en moins utilisés en aquaculture, en raison de la vaccination et de
l’amélioration des conditions d’élevage.
Il existe aujourd’hui des vaccins contre les principales maladies des poissons dont la furonculose, la
vibriose des eaux froides, la vibriose classique et la yersinose entre autres, et les recherches se
poursuivent en permanence pour améliorer l'activité des vaccins (1, 15, 16, 17, 27, 28, 57, 58, 60). Un
vaccin contre la NPI, une maladie virale qui touche plusieurs espèces de poissons marins, semble efficace
pour réduire les problèmes sanitaires du saumon atlantique en Norvège (13,15). Actuellement, des
recherches importantes sont en cours afin de mettre au point des vaccins efficaces contre la pasteurellose
(30, 50, 60) et la streptococcie (18, 53) dans les espèces marines élevées dans le sud de l’Europe. Des
travaux ont aussi été instaurés sur la vaccination contre certaines maladies parasitaires (65) et virales (33,
62). Cependant, comme mentionné précédemment, la vaccination contre les maladies virales n’est peutêtre pas la meilleure stratégie à suivre.
Il est également important d’informer sur l’utilisation correcte et l’intérêt économique de la vaccination
(31).
Plusieurs aspects doivent cependant être pris en considération à cet égard (23, 32, 51) :
- la maladie contre laquelle il faut vacciner
- la méthode de vaccination (immersion, bain, injection)
- le moment de la vaccination et ses modalités (vaccination unique/ revaccination/température).
Figure 1*
Ventes d'agents antibactériens pour l'élevage des salmonidés en Norvège
(en kg de principes actifs)
- 260 -
kg
50000
45000
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
Année
Florfénicol
Fluméquine
Furazolidone
Acide oxolinique
Oxytétracycline
Triméth/sulphadiaz.
* Grave & Markestad, 1996
Figure 2*
Nombre de traitements par kg de salmonidés d'élevage,
comparativement aux ventes de vaccins contre la furonculose (en milliers de litres)
25
0,7
0,6
Nombre de
traitements
20
0,5
0,4
15
0,3
10
Vente de vaccins
(en milliers de litres)
0,2
5
0,1
0
0
1989
Antibactériens
1990
1991
1992
Année
a Immérsion
1993
b Injection
1994
1995
c Injection d'adjuvants huileux
* Grave & Markestad, 1996
3.1.5. Traitements médicamenteux
Il est parfois essentiel de recourir à un traitement médicamenteux pour maîtriser les foyers de maladies
bactériennes pour lesquelles il n’existe pas encore de vaccin. Un grand nombre de médicaments différents
peuvent être utilisés à cette fin (4,24).
- 261 -
L'utilisation intensive de médicaments dans les élevages de poissons présente cependant des risques
potentiels et produit des effets secondaires qui ont été mis en évidence au cours de ces dernières années.
Ainsi, la délivrance et l’utilisation de médicaments vétérinaires sont à présent réglementées dans de
nombreux pays du monde entier, les dispositions pouvant aller des obligations les plus strictes à de
simples directives (2).
Le tableau 4 présente les principaux médicaments utilisés de nos jours dans les élevages de poissons.
Tableau 4
Principaux médicaments utilisés en aquaculture*
Médicament
Voie d'administration
Indications
Ampicilline
Orale
Infections bactériennes
Oxytétracycline
Orale/bain/injection
Infections bactériennes
Chloramphénicol
Orale/bain/injection
Infections bactériennes
Érythromycine
Orale/injection
Rénibactériose
Sulfamides
Orale
Infections bactériennes
Associations synergiques à base
de sulfamides
Orale
Infections bactériennes
Furazolidone
Orale/bain
Infections bactériennes
Acide oxolinique
Orale
Infections bactériennes
Fluméquine
Orale
Infections bactériennes
Bain
Poux du saumon
NeguvonR
Bain
Poux du saumon
R
Bain
Poux du saumon
Bain
Protozoaires externes
Orale
Cestodes
Orale
Cestodes
Orale
Cestodes
Orale
Cestodes
Nuvan
R
Salmosan
Formol
R
Praziquantel (Droncit )
Piscipar
R
R
Panacur vet. "Hoechst"
R
Valbazen vet. "Smith Kline
Beecham"
* Utilisation rapportée pour les espèces marines en Europe
Les effets secondaires graves des médicaments tels que le développement de résistances, les effets
environnementaux et les contraintes résiduelles sont bien connus et ne seront pas traités ici.
3.1.6. Autres mesures de prophylaxie
Outre les mesures prophylactiques et les traitements médicamenteux curatifs, il est aussi possible de
mettre en oeuvre toute une série de mesures de prophylaxie telles que le prélèvement et la destruction des
poissons morts dans l’élevage, la désinfection des eaux usées/polluées par le sang et des abats lors de
l’abattage sur place ou dans une poissonnerie et la désinfection des embarcations, des camions, etc. Le
recul et la maîtrise de l’AIS observés en Norvège grâce à ces mesures, illustrent bien l’efficacité de ce
type de prévention.
L’hygiène des établissements revêt aussi une importance capitale et les précautions nécessaires pour
lutter contre les maladies doivent inclure la désinfection des conteneurs, des cages et de tout matériel
employé. L’hygiène du personnel et les procédures de travail doivent également faire l’objet d’une
attention particulière, de même que la désinfection des chaussures/bottes et de tout objet susceptible de
contribuer à la propagation des maladies (23).Certains pays comme la Norvège, ont mis au point un
système satisfaisant pour ces procédures afin de prévenir la propagation des maladies contagieuses. Pour
- 262 -
les pays qui ne disposent pas du cadre réglementaire nécessaire à la prophylaxie des maladies en
aquaculture, le Code sanitaire international pour les animaux aquatiques et le Manuel de diagnostic pour
les maladies des animaux aquatiques de l’OIE (43) peuvent servir de lignes directrices s’il n’existe pas
de législation spécifique.
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