Discours à l`occasion de la remise des Palmes Académiques

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Discours à l`occasion de la remise des Palmes Académiques
Discours à l’occasion de la remise des Palmes Académiques
Madame Dominique Waag, la consule générale de France à Alexandrie,
Madame Véronique Rieffel, la directrice de l’Institut Français d’Alexandrie,
Mesdames, Messieurs, Bonsoir,
C’est une joie pour moi d’être nommée au grade de chevalier dans
l’Ordre des Palmes académiques pour l’année 2013.
En cette occasion, j’exprime toute ma gratitude, ma reconnaissance pour
l’estime, la considération dont le ministère de l’Education nationale français m’a
fait honneur par cette sélection et cette célébration.
Comme “Nous sommes le produit de ce que nous avons appris” d’après les
propos du Professeur Docteur Magdy YACOUB, je dois évoquer en ce moment
toute la formation que j’ai reçue depuis bien longtemps. Je ne peux pas oublier
mon école, mon école Girard où j’ai effectué toute ma scolarité. Là où j’ai été
initiée à la passion de la langue, la littérature et la civilisation française.
Qui d’entre nous n’a pas éprouvé le plaisir d’étudier Les Fables de La
Fontaine, de lire les romans de Victor Hugo ou de Zola? Qui n’a pas apprécié les
poèmes de Musset, de Verlaine, de Rimbaud ou les œuvres d’Anouilh ou de
Camus? C’est donc cet amour qui m’a orientée vers la filière littéraire.
J’ai obtenu ma licence ès lettres du département de Langue et de Littérature
françaises en 1973. J’ai été engagée la même année à l’Institution Sainte JeanneAntide où j’ai été formée et où j’ai commencé ma carrière d’enseignante avec une
première primaire pour arriver à la troisième secondaire.
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En 1980, j’ai voyagé au Bahreïn. Je suis fière de mentionner que j’ai été le
premier professeur égyptien à enseigner le français langue étrangère dans ce pays
arabe, dans une école gouvernementale secondaire avec les méthodes
audiovisuelles (de ce temps-là): De Vive voix et France en direct.
De retour en Egypte, j’ai repris la classe toujours à Sainte Jeanne-Antide au
cycle préparatoire et secondaire. J’ai été responsable de cycle et coordinatrice de
matière.
J’ai préparé des candidates pour la passation des épreuves de l’Alliance
Française, du CCIP, du Secrétariat, du Tourisme et de l’Hôtellerie et de différents
niveaux du DELF. Jusqu’à présent je présente chaque année des candidates pour
le diplôme du DELF du Cadre Européen Commun de Référence pour les langues.
D’ailleurs, la langue française que j’enseigne n’est pas uniquement celle de
Molière, de Balzac ou de Stendhal. Ce qui fait la richesse de la Francophonie n’estce pas son originalité? Ne contribue-t-elle pas à la promotion de la diversité
culturelle? Puisque c’est par elle que nous aidons nos jeunes à décrypter l’actualité
et nous leur permettons de débattre les grands enjeux de la société. Nous
développons ainsi leur jugement critique. De même nous renforçons le sens de la
démocratie et de la liberté. Cette liberté qui avait été revendiquée par la Révolution
française de 1789 et également par la Révolution égyptienne du 25 janvier 2011 et
du 30 juin 2013.
En fait, c’est pendant nos cours que nous éduquons des mentalités et que
nous modifions des comportements. Nous veillons à faire acquérir à nos
apprenants la tolérance loin de tout fanatisme.
En effet, notre constitution égyptienne de 2013, votée en janvier 2014, prône
la citoyenneté, le respect des droits de l’homme, elle lutte pour la compétence et
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l’égalité de chance contre toute sorte de discrimination dans ses premier,
cinquième, neuvième, quatorzième articles. Il faut avouer que la francophonie nous
a permis de travailler ces mêmes articles déjà bien avant.
N’apprenons-nous pas à nos élèves le respect de la femme dans une société
masculine qui marginalise le sexe faible?
Nous transmettons ainsi non seulement un savoir mais nous inculquons une
éthique, des principes et des valeurs humaines.
Et si nous nous plaignons parfois du système éducatif égyptien qui dépend
de la mémorisation, c’est pendant nos cours que nous proposons l’apprentissage de
l’expression personnelle libre. Nous suscitons la réflexion de nos apprenants, leur
créativité, leur aptitude à la culture intellectuelle dans cette ère d’information et de
mondialisation.
Je pense que nous leur fournissons ainsi des armes, nous donnons des outils
qui leur permettent d’appréhender au mieux le monde du travail dans une époque
où la crise d’emploi impose une dure recherche.
Aussi ne forgeons-nous pas leur identité pour qu’ils ou qu’elles deviennent
citoyens autonomes, citoyens d’élite. Notre finalité n’est-elle pas leur
épanouissement?
Combien de nos élèves ont accédé à des postes prestigieux qualifiés (ici ou
ailleurs) dans des domaines variés. Je retrouve mes élèves partout : à l’Université
Senghor, à la Bibliothèque d’Alexandrie, dans le ministère des affaires étrangères,
à l’Institut Français, aux universités du Caire et d’Alexandrie et au-delà dans le
monde entier dans les différents pays d’Europe, d’Amérique, d’Australie.
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Je profite désormais (de cette occasion) pour exprimer ma gratitude aux
diverses personnes qui de près ou de loin m’ont assistée dans mon parcours.
Je remercie chacune en particulier: je commence par toutes les religieuses de
Sainte Jeanne Antide; Sœur Laetitia qui a joué un rôle fondamental dans ma vie
professionnelle. Sœur Paul-Germaine, Sœur Claire-Madeleine, Sœur Afaf, Sœur
Marie-Noëlle, Sœur Pauline MASSOUH qui m’ont assurée et auxquelles je
témoigne toute ma reconnaissance. Toute la famille Sainte Jeanne Antide, toutes
les directrices Madame Nabila ANTOUN à laquelle je sais infiniment gré.
Madame Marie-Thérèse DAROUS, Madame Marianne GHOBRIL pour leur
estime et leur soutien tout au long de mon cheminement.
Je remercie mes collègues, mes partenaires avec qui je collabore pour que
nous perfectionnions la mission éducative.
Je remercie l’Institut Français pour tous les stages qu’il m’a offerts soit en
Egypte ou en France.
Je remercie ma famille, mes parents, mon mari, mes deux filles: Mary
l’ainée, Maître de conférence à l’Université d’Alexandrie, à la faculté de Tourisme
et d’Hôtellerie, qui elle aussi présente et publie ses articles et recherches en langue
française. Sandra, la cadette, assistante à la faculté des Langues, Université Pharos
qui poursuit l’itinéraire de sa mère et enseigne le français à des étudiants
universitaires.
Merci également à mes élèves (mes enfants) qui représentent le présent et
l’avenir. C’est par elles et pour elles que nous avançons puisque la pédagogie
active n’a de sens que si elle est en mouvement.
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Dans ce moment solennel, je redis toute ma reconnaissance pour une
personne qui m’est particulièrement chère. C’est grâce à elle que je suis décorée ce
soir. Merci pour son dynamisme, son appui, sa disponibilité ; notre pionnière, notre
chef d’établissement. Merci Sœur Pauline MASSOUH.
Merci pour toute l’assemblée et pour toute cette fête.
Madame Suzanne MAKAR
12 Février 2014
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