Les tableaux de Kawun pour illuminer l`Automne français à Ostrava

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Les tableaux de Kawun pour illuminer l`Automne français à Ostrava
Les tableaux de Kawun pour illuminer l’Automne français à Ostrava
La 20e édition de l’Automne français à Ostrava a ouvert ses portes jeudi. Dans le programme
concocté par l’Alliance française figure, entre autres, une exposition consacrée à Ivan
Kawun. Quarante-sept œuvres du peintre français d’origine ukrainienne sont à voir au Musée
d’Ostrava. Président de l’association Les amis de Kawun, Claude Haaser est présent à cette
occasion en Moravie du Nord. Claude Haaser en a dit plus à Radio Prague sur la
personnalité et l’œuvre d’Ivan Kawun :
« Les Amis de Kawun est une association qui a été créée en 2002, un an après le décès du
peintre Ivan Kawun. L’objectif est double : promouvoir l’œuvre et entretenir le souvenir d’un
homme vraiment exceptionnel. Je vous présente le peintre en quelques mots… Ivan Kawun
est un peintre français d’origine ukrainienne, qui est né à Reims en 1925 et décédé en 2001.
Dans l’immédiate après-guerre, à Paris, il a contribué au renouvellement de la peinture avec
ses amis, entre autres Ascain, Arnal, Dmitrienko, Gauthier, Lanzmann et Rezvani, les deux
derniers étaient peintres à l’époque et pas encore écrivains. Et bien d’autres... Il a donc été une
personnalité marquante de Saint-Germain des Près, à un tel point qu’en 1950, petite anecdote,
il décora avec son ami Jacques Lanzmann le fameux club ‘Le Tabou’, club de jazz où
résonnait l’orchestre des frères Vian, avec, bien entendu, Boris Vian à la trompette. »
« Kawun est un peintre de ce que l’on appelle aujourd’hui couramment ‘la nouvelle école de
Paris’. Il participa avec un fol enthousiasme au fameux débat entre « l’abstraction lyrique » et
« l’abstraction géométrique ». En 1953, il s’installe avec son épouse en Auvergne, et compose
une œuvre expressionniste, une œuvre baroque, empreinte de force, de poésie. Je recommande
vivement l’exposition Kawun, vous y trouverez des Auvergnes minérales, des Venises
imaginaires, avec des réminiscences de Véronèse, de Tiepolo, d’Uccelo. Cette œuvre incarne
bien à mes yeux la République tchèque, car l’homme a une soif d’indépendance mais est
néanmoins extraordinairement respectueux des traditions. Voilà en quelques mots ce que je
peux vous dire sur le peintre. »
S’agit-il d’une exposition itinérante ?
« Non, c’est une exposition qui n’est pas itinérante. C’est une histoire d’amitié. Il se trouve
que la présidente de l’Alliance Française, Mme Zdena Typovská, est une amie, il se trouve
que le directeur de l’Alliance française, Frank Burlot, a vu la dernière très grande
rétrospective de Kawun, qui s’est déroulée à Kiev en 2006. Cette amitié a conduit à la
réalisation de ce projet à Ostrava. »
L’idée est donc de présenter Ivan Kawun au public tchèque ? Est-il connu ici ?
« Je ne pense pas qu’il soit très connu en République tchèque. En Ukraine oui, puisqu’il a été
exposé au musée national des beaux arts. Il a une réputation très assise en France, il a
vraiment compté parmi les acteurs significatifs de la nouvelle école de Paris ou de la seconde
école de Paris. »
« Aujourd’hui, je souhaite de tout cœur que les tableaux de Kawun ‘illuminent’ Ostrava. Vous
savez, Kawun avait l’habitude de dire ‘ce qui est figuratif, je le pousse vers l’abstraction, et ce
qui est abstrait, je l’amène vers la figuration ». Et ça confère au spectateur pour moi un
privilège exceptionnel : le spectateur devient acteur de l’œuvre de Kawun. Donc Kawun
confie les clefs de son art, et c’est à chacun finalement d’en ouvrir l’étendue avec son
imagination. »

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