Corrigé de la feuille d`exercices no1
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Corrigé de la feuille d`exercices no1
Mathématiques spéciales Corrigé de la feuille d’exercices no1 Exercice (Sup). Donner le développement limité en 0 des fonctions suivantes : 1. x 7→ sh(x) − sin(x) (à l’ordre 7). x (à l’ordre 7). 2. x 7→ 1 − x2 3. x 7→ ln(cos(x)) (à l’ordre 4). 4. x 7→ tan(x) (à l’ordre 5). 5. x 7→ (ln(1 + x))2 (à l’ordre 4). 6. x 7→ exp(sin(x)) (à l’ordre 3). Correction. Certaines réponses ont quelques ordres supplémentaires. x7 x3 + + o(x7 ). 1. sh(x) − sin(x) = 3 2520 x 2. = x + x3 + x5 + x7 + o(x7 ). 1 − x2 1 1 1 3. ln(cos x) = − x2 − x4 − x6 + o x6 . 2 12 45 1 3 2 5 17 7 4. tan x = x + x + x + x + o x7 . 3 15 315 11 2 5. (ln(1 + x)) = x2 − x3 + x4 + o x4 . 12 1 6. exp(sin x) = 1 + x + x2 + o x3 . 2 Exercice (Sup). Soit a, b ∈ R et n ∈ N. Montrer que le polynôme X n + aX + b admet au plus trois racines réelles. Correction. Par l’absurde on suppose qu’il y a (au moins) quatre racines distinctes pour Pn (X) = X n +aX +b. Notons les x1 < x2 < x3 < x4 . Par le théorème de Rolle appliqué trois fois (entre x1 et x2 , entre x2 et x3 ,...) il existe x01 < x02 < x03 des racines de Pn0 . On applique deux fois le théorème Rolle entre x01 et x02 et entre x02 et x03 . On obtient deux racines distinctes pour Pn00 . Or Pn00 = n(n − 1)X n−2 ne peut avoir que 0 comme racines. Donc nous avons obtenu une contradiction. 1 Exercice (Sup). En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f : x 7→ ln(x) sur les intervalles de la forme [n, n + 1], montrer que la suite de terme général : Sn = n X 1 k k=1 tend vers l’infini quand n tend vers l’infini. Correction. La fonction ln étant dérivable sur R∗+ , d’après le théorème des accroissements finis, pour chaque n ∈ N∗ : il existe cn ∈]n, n + 1[ tel que ln(n + 1) − ln(n) = c1n (n + 1 − n) = c1n . Or cn ≥ n donc 1 1 n ≥ cn . Par suite : Sn = n n n X X 1 X 1 ≥ = ln(k + 1) − ln(k) = ln(n + 1). k ck k=1 k=1 k=1 La dernière égalité s’obtient car la somme est téléscopique et ln 1 = 0. Donc Sn ≥ ln(n + 1), donc Sn → +∞. Exercice 1. Soit E un espace vectoriel réel et A une partie de E 1. Montrer que l’intersection de deux parties convexes de E est convexe. Que dire d’une intersection quelconque de parties convexes ? Que dire d’une réunion de convexes ? 2. Montrer qu’il existe un plus petit convexe, au sens de l’inclusion, contenant A. On appelle cet ensemble enveloppe convexe de a et on le note Conv(A). 3. Montrer que Conv(A) est égal à l’ensemble des barycentres à coefficients positifs de toute famille finies de points de A. Correction. 1. Soit A1 , A2 deux parties convexes de E. Soit u, v ∈ A1 ∩A2 . Alors, par convexité, [u, v] ⊂ A1 et [u, v] ⊂ A2 ; donc [u, v] ⊂ A1 ∩ A2 . Par suite A1 ∩ A2 est convexe. Il en est de même dans le cas général : Soit \(Ai )i∈I une famille de convexe où I est un ensemble d’indice quelconque. Soit u, v ∈ Ai . Alors, par convexité, pour tout i ∈ I, i∈I [u, v] ⊂ Ai . Donc [u, v] ⊂ \ Ai . i∈I Concernant la réunion de deux convexes, le résultat n’est pas convexe en général : prendre deux singletons distincts par exemple dans un espace vectoriel de dimension au moins 1. 2. Soit C l’intersection de tous les convexes contenant A. Alors C est convexe d’après la question précédente et il contient A. Or si C 0 est un convexe contenant A, alors par définition, 2 on a C ⊂ C 0 . Donc C est le plus petit convexe contenant a pour l’inclusion. 3. Soit Γ l’ensemble des barycentres à coefficients positifs des points de A. — Alors A est inclus dans Γ (il suffit de voir chaque point a de A comme le barycentre de (a, 1) par P exemple). Montrons que de plus Γ est convexe. Pm n Soit g = i=1 λi xi et g 0 = i=1 µi yi appartenant Pnà Γ (on a supposé, Pm quitte à diviser par les sommes de pondérations respectives, que i=1 λi = 1 = i=1 µi ). Pn Pm Alors, pour tout t ∈ [0, 1], tg+(1−t)g 0 = i=1 tλi xi + i=1 (1−t)µi yi est le barycentre à coefficients positifs de la famille de points de A pondérés ((x1 , tλ1 ), ..., (xn , tλn ), (y1 , (1− t)µ1 ), ..., (ym , (1 − t)µm )) (il faut aussi remarquer que t1 + (1 − t)1 = 1), donc, par définition, c’est un élement de Γ. Par suite, Γ est convexe. Il en résulte que Conv(A) ⊂ Γ. — On a A ⊂ Conv(A) donc tout élément Γ est en particulier un barycentre de points de Conv(A). Or Conv(A) est convexe, donc d’après la caractérisation des convexes par les barycentres, tout barycentre à coefficients positifs de points de Conv(A) est dans Conv(A). Il en résulte que Γ ⊂ Conv(A). On en conclut que Conv(A) = Γ. Exercice 2. Discuter de la convexité des fonctions suivantes sur leurs domaines de définition ou sur certains sous-domaines : 1. x 7→ ch(x) 2. x 7→ xn pour n ∈ Z. 3. x 7→ cos(x). Exercice 3. Soit f une fonction de I dans R. Montrer que f est convexe et concave sur I si, et seulement si, f est une fonction affine. Correction. — (⇒). On suppose f convexe et concave sur I. (x0 ) Soit x0 ∈ I. Alors la fonction τx0 : x 7→ f (x)−f est croissante et décroissante sur x−x0 I r {x0 } et donc τx0 est constante sur I r {x0 }. Par suite, il existe a ∈ R tel que, pour tout x ∈ I r {x0 }, τx0 (x) = a, d’où, pour tout x ∈ I r {x0 } : f (x) = a(x − x0 ) + f (x0 ). En remarquant que l’égalité précédente est également valable en x = x0 , on en conclut que f est affine. — (⇐). On suppose que f est affine. Alors il existe a, b ∈ R tel que pour tout x ∈ I, f (x) = ax + b. Par suite, pour tout x0 ∈ I, (x0 ) la fonction τx0 : x 7→ f (x)−f = a est constante sur I r {x0 } et donc elle est croissante x−x0 et décroissante sur I r {x0 }. Il en résulte que f est convexe et concave sur I. 3 Exercice 4. gOpérationssur Opérations surles lesfonctions fonctionsconvexes convexes Soit I un intervalle de R et f, g deux fonctions convexes sur I. 1. Que dire de f + g ? 2. Que dire de f − g ? 3. Que dire de f g ? 4. Que dire de max(f, g) := x 7→ max(f (x), g(x)). ? 5. Que dire de min(f, g) := x 7→ min(f (x), g(x)) ? 6. Si f est croissante et Im(g) ⊂ I, que dire de f ◦ g ? Correction. Soit x, y ∈ I et t ∈ [0, 1], par convexité, on a : f (tx + (1 − t)y) ≤ tf (x) + (1 − t)f (y) et g(tx + (1 − t)y) ≤ tg(x) + (1 − t)g(y); 1. En sommant ces deux inégalités, on obtient : (f + g)(tx + (1 − t)y) ≤ t(f + g)(x) + (1 − t)(f + g)(y). Donc f + g est convexe sur I. 2. Ce n’est plus vrai en général pour f − g. Prendre, par exemple, la fonction nulle pour f et pour g une fonction strictement convexe (i.e. l’inégalité de la définition est stricte) ; le résultat sera strictement concave et donc non convexe. 3. f g n’est pas convexe en général : prendre x 7→ x et x 7→ x2 . 4. On pose h = max(f, g). On a alors f (x) ≤ h(x) et f (y) ≤ h(y), donc, du fait que t et (1 − t) sont positifs, f (tx + (1 − t)y) ≤ tf (x) + (1 − t)f (y) ≤ th(x) + (1 − t)h(y), et de la même façon, g(tx + (1 − t)y) ≤ tg(x) + (1 − t)g(y) ≤ th(x) + (1 − t)h(y). Par suite, h(tx + (1 − t)y) = max(f (tx + (1 − t)y), g(tx + (1 − t)y)) ≤ th(x) + (1 − t)h(y). Donc h est convexe sur I. 5. Ce n’est plus vrai en général pour l’inf : prendre f : x 7→ x et g la fonction nulle. 6. Par croissance de f , on a : f (g(tx + (1 − t)y)) ≤ f (tg(x) + (1 − t)g(y)) , Or g(x), g(y) ∈ I donc, par convexité de f : f ◦ g(tx + (1 − t)y) ≤ tf ◦ g(x) + (1 − t)f ◦ g(y). Par suite, f ◦ g est convexe. 4 Exercice 5. Montrer que pour tout n ∈ N∗ et pour tous x1 , ..., xn ∈ R∗+ : 1+ n Y ! n1 xi ≤ i=1 n Y 1 (1 + xi ) n . i=1 Indication. On pourra s’aider de la fonction x 7→ ln(1 + ex ). Correction (Étapes de la réflexion : à rédiger correctement). En prenant le logarithme népérien de chacun des membres de l’inégalité, on obtient : 1 Pn Qn — à gauche : ln(1 + ( i=1 xi ) n ) = ln(1 + exp n1 i=1 yi ), Pn Qn 1 — à droite : ln( i=1 (1 + xi ) n ) = n1 i=1 ln(1 + eyi ), où on a posé yi = ln(xi ) pour i = 1, ..., n. On se rend alors compte que si l’on considère la fonction f : x 7→ ln(1 + ex ), comme la fonction ln est croissante, le résultat découlera de l’inégalité de Jensen appliquée à f et la famille de points pondérés ((yi , n1 ))1≤k≤n . Mais encore faut-il que f soit convexe sur R ! Or, f est clairement C ∞ ex sur R et on a, pour tout x ∈ R, f 00 (x) = 1+e x > 0 ; donc f est convexe. Exercice 6. Soit X une variable aléatoire réelle prenant un nombre fini de valeurs et f une fonction convexe sur un intervalle contenant les valeurs prises par X. Comparer E(f (X)) et f (E(X)). Correction. ∗ Notons x1 , ..., xP n les n ∈ N valeurs prises par X et p1 , ..., pn leurs probabilités respectives. On a, n par définition, i=1 pi = 1 et f est convexe, donc, d’après l’inégalité de Jensen : n n X X f (E(X)) = f ( pi xi ) ≤ pi f (xi ) = E(f (X)). i=1 i=1 Exercice 7. Soit f : R → R une fonction convexe. 1. On suppose que f (x) −−−−−→ +∞. Montrer que f est positive. x→+∞ 2. On suppose que f admet pour asymptote la droite D d’équation y = ax + b (avec a, b ∈ R) i.e. lim f (x) − (ax + b) = 0. x→+∞ 5 Quelles sont les positions relatives du graphe de f et de la droite D ? Correction. 1. Soit x < y des réels. Alors pour tout z > y, l’inégalité des pentes nous donne : f (y) − f (x) z−y ≤ −−−−−→ 0. y−x z − y z→+∞ Par suite, f (y) ≤ f (x) et donc f est décroissante sur R. Or, f tend vers 0 en +∞ donc f est positive. 2. Considérons la fonction g : x 7→ f (x) − (ax + b). Exercice 8. (∗) g(∗) Soit I un intervalle ouvert de R et f : I → R une fonction continue. On suppose que pour tout x, y ∈ I, x+y 1 f( ) ≤ (f (x) + f (y)). 2 2 Montrer que f est convexe sur I. Correction. Soit x, y ∈ I. On note T = {t ∈ [0, 1] | f (tx + (1 − t)y) ≤ tf (x) + (1 − t)f (y)}. On cherche à prouver que T = [0, 1]. On remarque que si t, t0 appartiennent à T , alors t00 = 21 (t+t0 ) également : en effet, on a, d’après l’hypothèse de l’énoncé : f (t00 x + (1 − t00 )y) (tx + (1 − t)y) + t0 x + (1 − t0 )y ) 2 1 ≤ 2 (tf (x) + (1 − t)f (y) + tf (x) + (1 − t)f (y)) = f( = t00 f (x) + (1 − t00 )f (y). On montre donc, par récurrence sur N, que pour tout n ∈ N, on a, pour tout i ∈ {0, ..., 2n }, i ∈T. 2n Initialisation : il est clair que 0, 1 appartiennent à T . La propriété est donc vraie pour n = 0. Hérédité : Soit n ∈ N. On suppose la propriété vraie au rang n. Soit k ∈ {0, ..., 2n+1 }. Il existe des entiers 0 ≤ i, j ≤ 2n , tels que k 2n+1 = 12 ( i = k, j = 0 si k ≤ 2n et i = k − 2n , j = 2n si k > 2n ). i j + n ) (par exemple, n 2 2 Donc par hypothèse de récurrence et en utilisant la remarque précédente, on a k 2n+1 ∈T. Ce qui achève le raisonnement par récurrence. Montrons désormais que T = [0, 1]. Soit t ∈ [0, 1]. Alors la suite (tn )n∈N avec, pour n ∈ N, n t) tn = E(2 converge vers t, et d’après ce qui précède, pour tout n ∈ N : 2n f (tn x + (1 − tn )y) ≤ tn f (x) + (1 − tn )f (y). 6 Par continuité de f , en passant à la limite dans cette égalité, on obtient finalement t ∈ T et donc T = [0, 1]. Il en résulte que f est convexe sur I. Exercice 9. (∗) g(∗) Soit f : R+ → R une fonction positive, bornée et de classe C 2 telle que pour tout x ∈ R+ , f (x) ≤ f 00 (x). 1. Montrer que f est convexe sur R+ . 2. Montrer que f est décroissante sur R+ . 3. Montrer que f et f 0 tendent vers 0 en +∞. 4. On considère les fonctions suivantes sur R+ : g : x 7→ (f 0 (x) + f (x))e−x et h : x 7→ f (x)ex . Déterminer les variations et le signe de g sur R+ et en déduire les variations de h sur R+ . 5. En conclure que pour tout x ∈ R+ : f (x) ≤ f (0)e−x . Correction. Soit f : R+ → R positive, bornée et de classe C 2 telle que pour tout x ∈ R+ , f (x) ≤ f 00 (x). 1. Pour tout x ∈ R+ , on a f 00 (x) ≥ f (x) ≥ 0. Par suite, f 00 est positive sur R+ et donc f est convexe sur R+ . 2. Comme f est convexe sur R+ , le graphe de f est au dessus de ses tangentes. Soit x0 ≥ 0, on a alors, pour tout x ≥ 0 : f (x) ≥ f (x0 ) + f 0 (x0 )(x − x0 ) =: ϕ(x). Or si f 0 (x0 ) > 0, ϕ(x) −−−−−→ +∞, et donc f (x) −−−−−→ +∞ ; ce qui est absurde puisque x→+∞ x→+∞ f est bornée. Donc f 0 (x0 ) ≤ 0. Il en résulte que pour tout x0 ∈ R+ , f 0 (x0 ) ≤ 0, d’où f décroissante. 3. La fonction f est décroissante et minorée par 0 sur R+ , donc elle admet une limite l ≥ 0 en +∞. On suppose par l’absurde que l 6= 0. Alors, pour tout x ≥ 0, 0 < l ≤ f (x) ≤ f 00 (x), donc : Z x Z x lx = ldt ≤ f 00 (t)dt = f 0 (x) − f (0). 0 0 0 Par suite, f (x) ≥ lx + f (0) −−−−−→ +∞ ce qui est absurde car f 0 est négative. Donc l = 0. x→+∞ On utilise des arguments similaires pour la limite de f 0 : la fonction f 0 est croissante (car f convexe), majorée par 0 (car f négative), elle admet donc une limite k ≤ 0 en +∞. Si k 6= 0, pour tout x ≥ 0, on a : Z x Z x kdt ≥ f 0 (t)dt = f (x) − f (0). kx = 0 0 7 Par suite, f (x) ≤ kx + f (0) −−−−−→ −∞ ce qui est absurde car f est positive. Donc k = 0. x→+∞ 4. Pour x ≥ 0, on a g 0 (x) = (f 00 (x) − f (x))e−x ≥ 0 et h0 (x) = g(x)e2x . Par suite, g est croissante sur R+ ; de plus, g(x) −−−−−→ 0, donc g est négative sur R+ . 0 x→+∞ 2x Comme pour x ≥ 0, h (x) = g(x)e , il en résulte que h est décroissante de R+ . 5. Par décroissance de h, on obtient, pour x ≥ 0, g(x) ≤ g(0) et donc f (x) ≤ f (0)e−x . 8