«Je n`ai plus deux minutes pour moi»

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Ma semaine
Le Matin Dimanche | 6 mars 2016
«Je n’ai plus deux minutes pour moi»
Lundi
Les nuitées font débat
Lever à 6 h pour prendre le train à 7 h afin
d’arriver à Berne à 11 h: c’est la routine des
parlementaires tessinois. C’est seulement
quand on organise une assemblée au Tessin
que les autres réalisent la distance qui nous
sépare et le temps de trajet. Lors de la
séance du bureau du National, nous avons
discuté d’économies à réaliser, en particulier sur les indemnités pour nuitées que touchent tous les parlementaires qui habitent à
plus de 30 minutes de la capitale, cela même
s’ils rentrent à la maison pour la nuit, ce qui
est le cas de plus en plus de Zurichois, de Bâlois ou de Vaudois, avec les liaisons ferroviaires qui s’améliorent. Comme Tessinois
contraint de dormir à Berne, on ne peut
s’empêcher de développer un petit sentiment d’injustice.
Mardi
Du bobsleigh au Palais
Les mardis après-midi de session sont dévolus aux séances de groupes. Pour moi,
cela a été l’occasion de féliciter nos deux
syndics vaudois réélus, Laurent Wehrli à
Montreux et Frédéric Borloz à Aigle. Il ne
fallait pas oublier non plus d’applaudir le
Saint-Gallois Marcel Dobler qui vient de
remporter le titre de champion suisse de…
bob à quatre. Cette armoire à glace de
1,87 m pour 102 kilos me rappelle un peu
Arnold Schwarzenegger.
Mercredi
Vendredi
1961
Une soirée glamour
Naissance
Né à Sessa,
il est marié et habite
à Montagnola,
au bord du lac
de Lugano.
Après le débat fleuve au Parlement toute la
journée sur la stratégie énergétique, j’ai participé le soir à une séance du lobby suisse de
l’industrie textile. Nous recevons entre 80 et
90 invitations de la sorte par session de trois
semaines. Impossible d’y aller à toutes. Ma
stratégie, c’est d’alterner de manière à pouvoir mieux sentir le pouls du peuple. Là,
avec l’industrie textile, cela m’a permis de
découvrir une réalité que je méconnaissais
totalement. Cela m’a fourni l’occasion de
rencontrer des créateurs de mode et nous
avons même pu admirer un défilé avec des
mannequins, une grande première pour
moi. C’était une soirée un peu glamour!
Comme une femme
Un retour retardé
Médecin cantonal
Il est nommé
médecin cantonal
du Tessin, poste
qu’il occupe
jusqu’en 2008.
J’ai dû rester à Berne en raison de mon travail, avec une séance jeudi soir en compagnie de représentants des médecins et une
autre vendredi matin du comité directeur de
Curaviva, la faîtière des institutions sociales
que je préside. Et voilà qu’au moment de
prendre le train pour rentrer au Tessin, j’apprends que la ligne du Gothard est bloquée
en raison d’un accident à Biasca. J’ai repoussé mon départ en milieu d’après-midi
pour un retour à la maison à 19 h 30 seulement. Et là, cinq kilos de courrier en retard
m’attendaient.
2007
Samedi
Parlementaire
Il est élu au Conseil
national sous les
couleurs du PLR.
La neige, enfin!
1996
Jeudi
La dernière séance parlementaire de la semaine me donne l’occasion de me pencher
sur mon nouveau rôle. Ce que je note, c’est
que je n’arrive plus à avoir deux minutes
pour moi. J’ai imaginé pas mal de choses
avant de briguer cette fonction de chef de
groupe, mais pas ça! Je dois apprendre à devenir, comme les femmes, capable de faire
plusieurs choses en même temps. Je les admire beaucoup pour cela. Mais je constate
qu’on s’habitue à écouter d’une oreille tout
en tapant sur son clavier de l’autre. En tant
que médecin, je me suis toujours étonné de
la flexibilité du corps humain. Nos capacités
sont bien plus vastes que ce qu’on s’imagine.
Ignazio
Cassis
2015
Dominic Steinmann/Keystone
Politique Chef du groupe PLR
au Parlement fédéral, le Tessinois Ignazio
Cassis découvre les joies de sa nouvelle
fonction, surtout en période de session.
Chef de groupe
Après les dernières
élections fédérales,
il est préféré
à Christian
Wasserfallen
pour le poste
de chef du groupe
PLR au Parlement.
Quelle n’est pas ma surprise au réveil de découvrir qu’il est tombé 20 centimètres de
neige à Montagnola! Il a neigé pour la première fois de l’hiver dans mon village près
de Lugano, à 350 mètres d’altitude. C’est
fantastique, sauf que les abondantes chutes
de neige qui ont frappé le Tessin m’obligent
à repousser la soirée de remerciements que
j’avais organisée pour mon comité de campagne pour les dernières élections fédérales. C’était plus prudent de le faire en raison
de la gabegie qui règne sur les routes au
Tessin.
Propos recueillis par Philippe Castella
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