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Grand
reportage
La baleine à bosse
(Megaptera novaeangliae)
est la vedette de l’affiche
du film.
Photos Igor BELY - Roberto Rinaldi / Galatee Films / PASCO
Dans les coulisses
d’un
Un reportage de Françoise Latour
océan
D’AVENTURES
3600 heures sous l’eau, 84 mois
de travail, 57 expéditions, 12 équipes
de tournage. Océans, au cinéma
le 27 janvier, a offert aux “amoureuxprofessionnels” de la mer le rêve
d’une vie, une aventure en majuscules.
Scientifique, technique, psychologique,
onirique et humaine. Coulisses.
54
. Plongeurs
Plongeurs . 55
D
Saisir les comportements
quotidiens des animaux.
Sortie de projection
Le cadeau qu’on espérait…
Océans est plus qu’un film, c’est un cadeau. « Sublime, unique,
époustouflant, magique, étonnant, bouleversant »… Après la projection, chacun tentera sa propre traduction. Plus tard, chacun
voudra aussi, sans doute, le revoir. Se laisser absorber, encore et
encore, dans des images ou des scènes qui laissent sans voix, arrachent un battement de cœur, ou même
le frémissement d’une larme… J’ai vu
Océans, ou plutôt je l’ai vécu. Et je tente
en vain de le qualifier. Aucun adjectif ne
résonne juste, tous semblent décalés. Un
seul mot me vient : cadeau. Océans est
le cadeau que les amoureux, plongeurs,
protecteurs, scientifiques, observateurs
de la mer espéraient. Celui que ceux qui
ont de la mer une perception plus lointaine attendaient sans même le savoir.
En quelques minutes, il grave dans les
pupilles et les cœurs ce que les “vagabonds des mers” que nous sommes tentent de faire saisir depuis toujours à leur entourage… Nous avons
tous trébuché pour transmettre ce que nous vivions, ce que nous
pensions devoir être protégé comme un trésor. Nous avons échoué,
on ne met pas l’océan en mots. On nage dans ses artères, on entend
battre son cœur, on respire son odeur. On tente de devenir poisson
parmi les poissons. Combien de fois en avons-nous rêvé ? C’est le
défi insensé d’Océans. Et le pari gagné. Dans nos vies, celle de la
mer et, peut être, de la planète, ce film marque une étape. Il y aura
un “avant” et un “après”. Paul-Emile Victor disait : « Un aventurier
est un homme qui prend ses rêves au sérieux. » Merci à Jacques
Perrin et à Jacques Cluzaud d’être allés jusqu’au bout des leurs.
Françoise Latour
56 .
Plongeurs
es bureaux encombrés. Des têtes
penchées sur les
claviers. Un parfum de convivialité. Un mélange
d’excitation et de
tranquillité. La
présence d’une
âme et d’un lien qui flottent sur
un Tout, et partout. C’est là que
tout commence. Il y a sept ans, le
film, ou plutôt l’aventure Océans
est née ici, dans cet immeuble de
la rue Jouffroy d’Abbans, à Paris,
siège de Galatée Films, la maison de production de Jacques
Perrin. C’est là que lui et Jacques
Cluzaud, François Sarano, Stéphane Durand, Laurent Debas,
Didier Noirot et tous les autres
ont accouché de l’exception.
L’extraordinaire s’est construit
sur les solides fondations de la
préparation (presque) ordinaire
d’une méga-production. « Pour
nous, chaque tournage commençait à Paris, raconte René
Heuzey, chef opérateur et responsable de la sécurité plongée.
D’abord et surtout par le choix
des équipes. Quand on part se
faire “brasser” pendant un mois
sur un bateau, il faut savoir sur
qui on peut compter ! Pour que
chacun puisse travailler sur sa
partie, et uniquement sur la
sienne, chaque tournage embarque de 6 à 30 personnes. Et comme on ne fait pas d’images sans
avoir les animaux, on emmène
systématiquement le meilleur
spécialiste de chaque espèce :
Mark Norman pour les seiches
géantes, Mark Addison pour le
Sardine Run, Julian Finn pour
les spider crabes… » Le matériel est énorme (jusqu’à 6 tonnes par tournage), l’intendance
colossale. Les baleines arrivent
en Polynésie, le corail s’apprête
à pondre au Texas, les morses
vont naître en Arctique… « Il y
a des moments, il fallait qu’on
soit partout parce qu’il se passait des choses partout en même
temps ! » Cinq équipes sousmarines tournent alors simultanément. Le boulevard Malesherbes est comme une tour de
contrôle maternelle. Johann
Mousseau et Vincent Steiger,
Interview
Jacques Cluzaud
Co-réalisateur d’Océans
Les salpes appartiennent
au plancton,
elles ne savent pas nager.
“Nous sommes allés jusqu’au bout
de nos rêves…”
C’est ce qui explique quatre années de tournage ?
Avec Jacques Perrin, il n’y a pas de limite. La durée du tournage
est surtout le résultat de l’exigence que nous avions : des images
qui parlent au cœur et à l’âme. Réaliser un film comme Océans
implique une recherche permanente : c’est cette envie de chercher
dans des directions nouvelles qui caractérise le mieux tous ceux
qui ont accompagné le film. Car que demande finalement Jacques
Perrin à ceux qui travaillent avec lui, si ce n’est d’aller au bout de
leurs rêves, puisque le sien est infini ! Le passage par la fiction
donne au film une tout autre coloration.
Filmer au plus près…
régisseurs généraux, et Olli
Barbé, directeur de production,
gèrent. Et amortissent les chocs.
De tous, le plus stressant, le plus
grand, le plus difficile : l’imprévisibilité de la Nature… « On est
là. On est prêts. On a tout ce qu’il
faut. Mais pas les animaux ! On
fait 170 km de Zodiac par jour.
Et on attend… On attend que la
Nature nous donne le feu vert ! »
Caméraman au milieu
des méduses dorées
(Chrysaora fuscescens).
Pourquoi Océans ? Pourquoi ce film ?
Il répond à l’immense question d’un
enfant : « C’est quoi, l’océan ? » Au
départ, nous voulions réaliser un film
de fiction alimenté par l’action de sentinelles des océans comme Paul Watson
(Sea Shepherd) ou Sandra Bessudo
(fondation Malpelo). Puis on s’est aperçus que ce n’était pas gérable. On se
retrouvait avec un film de 2 h, dont à
peine 30 min de vie animale ! Nous avons alors pris la direction
d’un film naturaliste. Deux familles de cinéastes se sont réunies :
des spécialistes du monde animalier et ceux du documentaire pour
faire d’Océans, tout simplement, un film de cinéma. Notre objectif : permettre à chacun de devenir poisson parmi les poissons…
« Deux mois pour
60 secondes d’images… »
En juin 2008, Jean-François
Barthod part filmer le requin
pèlerin en Cornouailles. Petit
miracle, les conditions sont parfaites. « La mer est d’huile. Il fait
beau. On aurait pu voir pointer
leurs ailerons à la surface à des
kilomètres. On remonte toute la
côte en Zodiac : rien ! Cinq jours
plus tard, enfin, deux requins.
Mais sous l’eau, la visibilité ne
dépasse pas 4 m. Pour la “prod”,
les images ne sont pas à la hauteur… Dix jours plus tard,
Vous voulez dire la coloration d’un film militant ?
Engagé plutôt. Il dit : « C’est là, ça existe encore. Et il faut le protéger ! » En faisant ressentir la beauté, nous avons voulu créer un
terreau qui donne envie d’en savoir plus. C’est pour cela que nous
avons filmé de manière à ce que le spectateur puisse avoir une
proximité inhabituelle avec les animaux. Le film nous a conduits
à découvrir les souffrances de la mer : fonte des pôles, dégazages,
surpêche, côtes bétonnées… Nous n’avons pas voulu le dire mais
le faire sentir. C’est en ça qu’Océans est engagé. Aux Galápagos, à
la pointe de l’île Fernandina qui ne voit guère plus d’un scientifique
tous les 20 ans, les aigles sont venus se poser sans crainte à quelques mètres de nous, pour observer ces curieux bipèdes que nous
sommes. Océans porte le message que rien ne serait plus inhumain qu’un monde où il n’existerait que des êtres humains…
Quelles ont été les réactions aux avant-premières ?
A Abou Dabi, il y avait un couple qui parlait pendant le film. Ca
n’arrêtait pas ! Tout d’un coup, plus rien. La jeune femme était
immobile, bouche ouverte. Elle est restée comme ça jusqu’à la fin.
Ca m’a fait saisir la force attractive que peut avoir le film.
Le pire et le meilleur de l’aventure ?
Le pire. Ne pas pouvoir tourner. Ou savoir que François (Sarano) va
nager avec un requin blanc et devoir le croire lorsqu’il nous répète
qu’il ne risque rien ! Le meilleur ? Chaque souvenir formidable est
immédiatement remplacé par un autre !
Plongeurs . 57
Photos Philippe GARGUIL - Richard Hermann - Pascal Kobeh - Mathieu Simonet / Galatee Films / PASCO - DR
Grand
reportage
Grand
reportage
se nourrir. La “visi” est bonne et
les images fortes. Il en reste un
plan dans le film… ! »
Interview
René Heuzey
Devenir soi-même l’animal
que l’on filme…
60 jours pour une séquence de
10 secondes sur le requin pèlerin, 70 jours pour 40 secondes
de baleines bleues avalant deux
tonnes de krill, trois expéditions
aux pôles pour une poignée de
minutes sur les bélugas, jusqu’à
40 mises à l’eau par jour pendant trois semaines pour une
Directeur de la photo
sous-marine
Responsable de la
sécurité des tournages
sous-marins
Photos Richard HERMANN - koji nakamura - françois sarano - Mathieu Simonet / Galatee Films / PASCO
Pour un opérateur sous-marin, tourner
Océans, c’est quoi ?
Le film d’une vie ! C’est sûr. Au-delà
de ça, la production nous a demandé de
tourner des images où la caméra devient
l’œil du spectateur. Sur le terrain, cela
implique d’attendre que l’animal nous accepte et vienne vers nous.
Mais, du coup, on a pu filmer des espèces (le blanket octopus
par exemple) et des comportements jamais observés auparavant,
comme la baleine bleue en train de manger du krill.
Une attitude nouvelle qui a nécessité des techniques inédites ?
Et comment ! L’ingénieur Jacques-Fernand Perrin et le concepteur
de caissons sous-marins Jean-Claude Protta ont mis au point trois
nouvelles techniques de prise de vue. D’abord Téthys, une tête stabilisée dans laquelle est insérée une caméra, ce qui permet de garder l’horizon et d’éviter les vibrations. Cette tête est mise au bout
d’un bras installé sur le Zodiac qui permet d’avoir une liberté totale.
La production a voulu la même chose sous l’eau. Mais comme
aucun plongeur ne se déplace à 20 km / h, on a inventé Jonas, une
caméra installée dans une torpille dont la flottabilité et la stabilité ont été calculées par les ingénieurs de l’armement. Tractée à
l’arrière du bateau, Jonas a permis de filmer les dauphins de face
en mouvement. Jacques Perrin a voulu aller plus loin : avoir les
mêmes animaux qu’en extérieur mais sous l’eau et de côté, ce qui
n’avait jamais été fait ! On a donc adapté le système Polecam, qui
nous a ouvert trois axes de prises de vue complètement nouveaux :
trois quarts avant, perpendiculaire au bateau et trois quarts arrière.
Résultat : quand on voit nager un dauphin à la surface, par exemple, on suit sa trajectoire à l’extérieur et sous l’eau, à 30 à 40 km / h.
Enfin, toutes les scènes violentes (ailerons coupés, massacres de
dauphins, animaux pris dans les filets) ont été reconstituées avec
des animatroniques, des animaux entièrement mécanisés.
“Nous avons tourné des images où
la caméra devient l’œil du spectateur.”
minute trente sur les orques…
L’énergie engagée est à la mesure
du défi : trouver du “nouveau”
à faire découvrir sur l’océan.
Comment ? En cherchant « dans
toutes les directions possibles ».
« Nous voulions transformer le
Lagre géant à tête
de mouton (Semicossyphus
reticulatus).
toujours rien. On arrête.
Direction l’île de Man, en mer
d’Irlande. Quatre jours plus
tard, huit requins. C’est la joie !
Les plans sont bons mais l’eau
est saturée de méduses. Jacques
Perrin nous autorise à continuer. On se met à l’eau 30 fois
par jour mais la visibilité reste
épouvantable. Trois semaines
plus tard, toujours pas d’images. Je rappelle mon skipper en
Cornouailles. Il m’annonce que
la BBC a vu des pèlerins la veille.
Jacques Perrin me dit : « Fonce ! »
Sur place, les hôtels sont complets, c’est la Fête des poissons
et tous les bateaux sont en mer.
On dégotte le bateau de pêche
le plus “pourri” du port. On les
cherche 12 h par jour et toujours
rien. Au cours des dernières 48 h,
le plancton remonte : j’arrive à
me retrouver près de deux groupes isolés. Mais pour les approcher, patience. C’est là que j’ai
passé jusqu’à 5 h à l’eau sans
bouger. Au coucher du soleil,
j’arrive à faire quatre plans
magiques de requins en train de
Vous étiez en charge de la sécurité. Difficile quand cinq équipes
sous-marines sont simultanément en tournage ?
Il faut réagir comme un pompier. Ensuite, il faut anticiper : sur les
longs tournages, on avait un brancard hyperbare et un médecin
hyperbare ou un urgentiste à bord. Par ailleurs, à chaque plongée
recycleur, le caméraman partait avec son instructeur qui gérait sa
sécurité. La vie d’un homme ne vaut pas une image ! Moi, je confie
ma vie à Aldo Ferrucci, qui est “Monsieur Recycleur” en Europe.
Nous n’avons eu aucun accident de plongée grave en quatre ans.
Enfin, il faut bien choisir son régisseur. La sécurité passe aussi par
la confiance mutuelle, l’ambiance à bord ou la bouffe… On a bossé
comme des fous, on a tout donné mais on s’est bien marrés !
Une séquence inoubliable ?
Quand un pseudorque est venu me chercher pour que je le filme…
58
. Plongeurs
Les boutons du caisson
permettent à l’opérateur
de modifier facilement les
réglages de la caméra.
Stabilité de l’image assurée grâce à Thétys.
sujet en personnage », confie
Jacques Cluzaud. L’objectif : permettre au spectateur de “vivre
comme” ; vriller comme un dauphin, sauter comme une baleine,
reprendre son souffle comme
un rorqual, marcher comme un
crabe géant, mettre au monde
son bébé morse… Sur le terrain,
« ça implique de “devenir” en
quelque sorte soi-même cet animal », expliquent les chefs opérateurs. «Les orques repartaient
systématiquement dès qu’ils
s’apercevaient que nous n’étions
pas un bateau de pêcheurs et que
n’avions pas de poisson, se souvient Pascal Kobeh, photographe
du film. Pour les approcher, nous
Interview
François Sarano
Vous nagerez côte à côte avec un requin
blanc. Vous enlacerez le bébé morse dont
Océanographe, co-auteur, conseiller scientifique vous venez d’accoucher. Et vous étouffeD’un point de vue scientifique et écologique, qu’avez-vous voulu rez sur le fond, les quatre ailerons coupés
faire ?
d’un coup de couteau… Montrer la beauté
Il y a sept ans, les scientifiques du Census of Marine Life, le plus n’était pas suffisant. Nous avons aussi
important programme mondial (réunissant 80 pays) destiné à évaluer voulu montrer la violence faite à l’océan…
et expliquer la richesse des océans, sont venus voir Jacques Perrin
pour lui dire : « Nous avons tout pour parler à la raison. Aidez-nous Après quatre ans de tournage dans les
à parler au public d’une autre manière ! » Océans ne cherche pas à mers du monde, êtes-vous revenu pessienseigner, ne donne pas d’informations mais fait ressentir par l’émo- miste sur l’avenir ?
tion. Si le discours de la raison était suffisant, le finning (pêche aux Au contraire ! On a trop tendance à dire
requins pour les ailerons) n’existerait plus et le dauphin du Yang-Tsé “C’est foutu” ! Or, si on s’y prend à temps,
n’aurait pas disparu…
le bénéfice est colossal. Nous l’avons
vu avec le retour des baleines protégées, par exemple… Si on lui
C’est en cela qu’il est très différent du mémorable Blue Planet de la laisse reprendre son souffle, la mer de demain sera encore plus
BBC, par exemple ?
belle qu’aujourd’hui. S’il y a une chose que nous avons vraiment
Absolument. La BBC excelle dans la description de la biologie marine mesurée en faisant le film, c’est à quel point la vie est relation. La Vie
et Blue Planet est porté par un commentaire fouillé. A l’inverse, celui est relation, la vie est relation… C’est le leitmotiv du film. Chaque
d’Océans est d’une infinie sobriété. C’est la Vie elle-même, les ani- espèce est un tissu de relations avec d’autres. Chaque fois qu’une
maux du film qui s’expriment à notre place par leurs gestes, leurs com- espèce disparaît, c’est la toile qui s’effiloche. A chaque disparition,
portements, leur tendresse envers les leurs… C’est une autre appro- l’homme, qui est sur cette toile, bascule un peu plus dans le vide…
che. Qui parle au cœur et se passe de commentaire. Vous verrez !
L’océan est le dernier territoire sauvage. Nous n’avons pas seulement
besoin de lui en termes de protéines mais parce qu’il nous reconNous verrons quoi ?
necte à l’essence de la vie dont nos environnements artificiels nous
Vous vous poserez sur l’évent de la baleine bleue et respirerez avec éloignent. Le rêve, l’imprévisible. Une ferme aquacole, ça ne fait
elle. Vous nagerez au même rythme qu’une équipée de 300 dauphins pas rêver ! L’océan nous est vital en termes de bien-être, de sérénité
lancés à l’assaut. Vous avalerez trois tonnes de krill en cinq secondes. et de paix.
Plongeurs . 59
La
LaMer
MerRouge
Rouge
Grand
reportage
Plus
Plus
dede
1 000
1 000
espèces
espèces
dede
poissons,
400
400
variétés
variétés
dede
l’art
l’art
naturel....
naturel.... poissons,
dede
coraux,
coraux,
44
44
types
types
dede
requins...
requins...
Océans en chiffres
2 ans de préparation
4 ans de tournage
57 expéditions
52 sites
200 espèces filmées
80 espèces à l’écran
3600 heures de plongée
480 heures de rushes
250 personnes
Jusqu’à 12 équipes sousmarines et terrestres
conscient que les équipes partent loin et longtemps. Certaines
années, pas plus d’un mois chez
soi… Galatée loue une valise
satellite. Elle permet de communiquer avec les familles, la production et d’envoyer les images.
De sorte que « sans tenir compte
du décalage horaire, il arrivait
que la production les reçoive
avant qu’on les ait tournées ! »
“Océans nous a fait comprendre à quel point
la Vie est relation.”
Sous l’eau, on dit « Merci » !
Il y a eu des frayeurs. Comme ce
jour où « on a pris une déferlante
de 5 m sur le Zodiac ! » raconte
Pascal Kobeh. « On était partis
filmer les perroquets à bosse sur
la grande barrière de corail. On
s’est retrouvés dans une machi-
En savoir plus
Le livre
Paru en novembre 2009 (éd. du Seuil), écrit par François Sarano et
Stéphane Durand, le livre Océans est disponible. Textes et images
y donnent un superbe avant-goût du film. En outre, une collection
de livres pour enfants a été réalisée : Cherche et trouve, Petites
histoires des fonds marins, Le Peuple d’Océans, Les secrets du
tournage. Ludique et pédagogique, elle ouvre à chacun les portes
du monde sous-marin et donne des clés pour comprendre. 45 e.
Le site Internet
Très complet, le site Internet d’Océans est un bon moyen de découvrir le making-of du film mais également des espèces elles-mêmes.
Pour parents et enfants, il est un formidable outil d’apprentissage
et de découverte. Un espace spécifique est réservé aux enseignants. Allez voir ! www.oceans-lefilm.com
Sortie
Film dans les salles en France : le 27 janvier 2010.
60 .
Plongeurs
ne à laver. Et je me suis dit : voilà,
c’est comme ça qu’on se noie !
On était six à bord. On a tous
survécu mais on a tout perdu : le
Zodiac, les appareils photo, les
caméras, le matériel, tout… Sur
le bateau, ils étaient terrorisés à
l’idée de ne pas nous retrouver ! »
Il y a eu la magie. Comme « la fois
où un pseudorque est venu me
chercher pour que je le filme ! »,
se souvient René Heuzey. « Nous
étions en Nouvelle-Zélande, au
large de Three Kings Island, et je
venais de tourner les dauphins et
les pseudorques en train de chasser. Après la séquence, je passe
la caméra au pilote sur le bateau
qui me dit qu’il y a un pseudorque derrière moi, immobile, la
tête hors de l’eau. Je reprends
la caméra. Le pseudorque me
fait signe en bougeant la tête et
m’entraîne à l’écart du bateau.
Et là, il se met en face de la caméra et il ne bouge plus. Je descendais, il descendait. Je remontais,
il remontait. Je n’arrivais pas à
faire une sortie de champ. Je me
mets à lâcher de grosses bulles,
il en fait autant. Je bouge la tête
en avant, en arrière et sur le côté
et il répète après moi. Ca a duré
10 minutes ! » Et il y a eu l’indicible. Comme ce tournage avec
le grand requin blanc. François
Sarano a convaincu la production qu’il “ne risquait rien !”
Il part à l’eau sans cage. « Quand
je me suis retrouvé en train
de nager à côté de lui, j’ai ressenti une impression de calme
absolu et de paix. Je me suis dit
trois choses : “Merci, Jacques !
Merci, merci ! ” Et aussitôt après :
“Merde, merde ! Je voudrais partager ce moment avec tous ceux
que j’aime. C’est pas juste de
le vivre tout seul ! ” Et en sortant,
tu n’as qu’une idée : emmener
tout le monde ! »
www.cdws.travel
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Evitez
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plonger
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qu’avec
qu’avec
des
des
centres
centres
dede
plongée
plongée
agrées.
agrées.
Françoise Latour
Birdy, le mini-hélicoptère
silencieux radiocommandé.
photo: Andrew Slater
avons tout essayé : l’apnée,
le biberon, le recycleur, tout ! »
Finalement, « j’ai fini par me
jeter à l’eau dans les remous du
moteur lancé à 10 nœuds pour
qu’ils ne se rendent pas compte
du changement », explique René
Heuzey. En pratique, ça veut
dire se retrouver au milieu d’un
nuage blanc en sautant avec un
caisson de 40 kg, en étant surlesté pour ne pas remonter, tout
en essayant de déclencher la
caméra au bon moment ! Bilan :
deux orques femelles. Cette fois,
17 jours de mises à l’eau. Moins
d’une minute d’images. Pour
tenir la distance et le moral, les
responsables d’équipes soignent
les troupes. Ce qui passe par
« régler un problème dès qu’il
survient autant que copiner avec
le cuistot en Australie pour qu’il
nous fasse autre chose que des
hamburgers ! » A Paris, le “QG” est
photo: Andrew Slater
Photos Richard Hermann - François Sarano / Galatee Films / PASCO
Repas de harengs
pour ces baleines à bosse
en Alaska.
La
La
mer
mer
Rouge
Rouge
offre
offre
le le
spectacle
spectacle
le le
plus
plus
unique
unique
dede
la la
planète
planète
etet
il se
il se
joue
joue
juste
juste
sous
sous
vosvos
yeux.
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Taba
Taba
Nuweiba
Nuweiba
Dahab
Dahab
Sharm
Sharm
el el
Sheikh
Sheikh
Ain
Ain
Sokhna
Sokhna
ElEl
Gouna
Gouna
Hurghada
Hurghada
Makadi
Makadi
Bay
Bay
Soma
Soma
Bay
Bay
Safaga
Safaga
ElEl
Quseir
Quseir
Marsa
Marsa
Alam
Alam
Hamata
Hamata
Berenice
Berenice
UnUn
endroit
endroit
pour
pour
chaque
chaque
plongeur...
plongeur...
Tous
Tous
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centres
centres
dede
plongée
plongée
affiliés
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conforment
conforment
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normes
normes
standards
standards
ISO
ISO
EN144
EN144
67/ISO24
67/ISO24
803
803
pour
pour
garantir
garantir
votre
votre
sécurité
sécurité
enen
plongée.
plongée.
Pour
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une
une
liste
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complète
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plongée
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enen
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Plongeurs . 61