entreprises et securite : generalites
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entreprises et securite : generalites
SECURITE – GESTION DES PRODUITS FICHE 1 ENTREPRISES ET SECURITE : GENERALITES L’article L.230-2 du Code du travail fixe les obligations générales de prévention que le chef d’établissement doit observer pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs. Ces mesures comprennent des actions de prévention, d’information et de formation ainsi que la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. Au delà de l'aspect réglementaire, la gestion de la sécurité pour toute entreprise, quelque soit sa taille, constitue un réel enjeu économique. En effet, une amélioration des conditions de travail se répercute sur la qualité des produits. Par ailleurs, une réduction du nombre ou de la gravité des accidents du travail ou des maladies professionnelles entraînera une diminution de cotisations auprès de la Caisse Régionale d'Assurance Maladie. Aussi, quelque soit le type de risque, la sécurité passe par l'application des règles fixées par le code du travail mais aussi par le suivi des normes recommandées par différents organismes spécialisés dans chaque domaine. Pour ce qui est des conditions de travail, l'éclairage, la ventilation et l'ergonomie au poste de travail sont autant de facteurs qu'il est bon de prendre en compte. Afin de formaliser et de structurer la gestion de la sécurité sur un site, il est possible de mettre en place un système de management de la sécurité selon un des référentiels existant. 1. Enjeu économique: le coût des accidents du travail Le coût d'un accident de travail est souvent plus important qu'on ne l'imagine ! En effet, si l'accident suscite des coûts directs assez élevés, ce n'est que la partie visible de l'iceberg, car il engendre aussi des coûts indirects dont il faut bien avoir conscience. Les coût directs peuvent se décomposer ainsi selon la gravité de l'accident Coûts directs de l'accident Incapacité temporaire Frais médicaux Indemnités journalières : - 60% du salaire pendant 28 jours - 80% du salire au delà de 28 jours Incapacité Permanente Partielle < 10% Indemnité en capital (suivant un barème) Incapacité Permanente Partielle >ou= 10% Rente annuelle initiale x 32 Décès Salaire minimum de référence CPAM x 32 AL – CCI NFC Module de formation « une entreprise, un relais environnement » Version 0 SECURITE – GESTION DES PRODUITS FICHE 1 En revanche il faut tenir compte aussi des coûts indirects : 1) Les salaires : - Salaire de la victime qui doit lui être versé - Salaire des secouristes s'il y a eu intervention - Salaire des membres du CHSCT qui vont faire l'enquête et l'analyse de l'accident et la déclaration - Salaire des collègues qu'il va falloir remotiver - Salaire des remplaçants ou intérimaires qu'il va falloir former 2) La production : arrêt au moment de l'Accident du Travail (AT)= Pertes 3) Le matériel : dégâts et mise sous scellés 4) Le préjudice commercial : pénalité de retard et perte d'image de l'entreprise 5) Les suites judiciaires : avocats, amendes… 2. Les différents organismes et leur rôle Plusieurs organismes aux rôles bien définis interviennent auprès des entreprises concernant la gestion de la sécurité. Organisme Mission Moyens d'action C. R. A. M. Inspection du travail Médecine du travail Promouvoir la Eviter toute altération prévention des Veiller à l'application du accidents du travail et de la santé des code du travail travailleurs des maladies professionnelles - droit d'entrée - Inviter à prendre toute mesure justifiée de prévention - Injonction - Majorer ou réduire la cotisation AT - Information - Formation - Droit d'entrée - Constater les infractions - Procès verbal - Intervenir en cas de danger grave et imminent - Examens médicaux - Examens des postes de travail - Tiers temps - Conseils en HS/CT - Membre du CHSCT - Organisation des secours source: CRAM AL – CCI NFC Module de formation « une entreprise, un relais environnement » Version 0 SECURITE – GESTION DES PRODUITS FICHE 1 3. Les principes généraux de prévention Le chef d'établissement est tenu de mettre en œuvre les mesures prévues sur la base des 9 principes généraux de prévention qui figurent dans l'article L. 230-2 du code du travail : 1°) Eviter les risques. 2°) Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités. 3°) Combattre les risques à la source. 4°) Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé. 5°) Tenir compte de l'état d'évolution de la technique. 6°) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n'est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux. 7°) Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants. 8°) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle. 9°) Donner les instructions appropriées aux travailleurs. En outre, le code du travail à l'article L.230-2 précise les responsabilités de chacun pour la mise en œuvre d'actions de prévention et leur respect : " Le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs de l'établissement y compris les travailleurs temporaires. Ces mesures concernent des actions de prévention des risques professionnels, d'information et de formation ainsi que la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés. Il veille à l'adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l'amélioration des situations existantes ". Cette obligation du chef d'entreprise trouve sa contrepartie dans l'article L.230-3 qui précise pour l'employé que : " Conformément aux instructions qui lui sont données par l'employeur ou le chef d'établissement, dans les conditions prévues […] au règlement intérieur, il incombe à chaque travailleur de prendre soin, en fonction de sa formation et selon ses possibilités, de sa sécurité et de sa santé ainsi que celle des autres personnes concernées du fait de ses actes ou de ses omissions au travail ". En outre, le chef d'établissement est tenu d'afficher un certain nombre d'informations, de consignes, d'adresses et de numéros utiles : 1. Consignes incendie : pour les entreprises mettant en œuvre des produits inflammables, une consigne doit être établie et affichée dans chaque local dont l'effectif est supérieur à 5 personnes. AL – CCI NFC Module de formation « une entreprise, un relais environnement » Version 0 SECURITE – GESTION DES PRODUITS FICHE 1 2. Les numéros de secours d'urgences : - 112 : numéro de tous les secours - 15 : SAMU - 17 : Police ou numéro de la gendarmerie de la localité - 18 : Pompiers - Centre anti-poison de Paris : 01 40 05 48 48 . 3. La liste nominative des sauveteurs secouristes du travail (SST). 4. L'adresse et le numéro d'appel du médecin du travail. 5. L'adresse te le numéro d'appel de l'inspection du travail et le nom de l'inspecteur ou du contrôleur du travail. 6. Les informations de sécurité concernant chaque poste de travail. A noter : Très récemment et suite à l'accident de l'usine AZF de Toulouse, le décret du 5 novembre 2001, complété par sa circulaire d'application du 18 avril 2002,inscrit dans le code du travail l'obligation, sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 1500 Euros, pour chaque entreprise de rédiger un document d'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, document qui doit être mis à jour chaque année. 4. Formation et information du personnel. Le chef d'établissement est dans l'obligation de dispenser à tous ses employés une formation portant sur la sécurité, les risques et les moyens de prévention. Il s'agit d'une formation pratique et appropriée à la sécurité du travail au sein de l'établissement en fonction de sa taille, de la nature de son activité, du caractère des risques qui y sont constatés et du type d'emplois occupés par les salariés concernés. A la charge de l'employeur, cette formation doit être répétée périodiquement. ATTENTION : Il est important de pouvoir prouver, vis à vis de la justice et de l'inspection du travail, que la formation a bien été réalisée, notamment en cas d'accident. ü Bénéficiaires La formation à la sécurité visée à l'article L. 231-3-1 concerne : - Les travailleurs nouvellement embauchés (art R. 231-38); - Ceux qui changent de poste ou de technique (art R. 231-38); - Ceux qui reprennent leur activité après un arrêt de travail d'au moins 21 jours (art R. 231-39); - Les travailleurs temporaires ou sous contrat à durée déterminée et les stagiaires (art L. 231-3-1 alinéa 5, circulaire DRT n° 18/90 du 30 octobre 1990); - Les salariés d'entreprises dites extérieures (art R. 237-11 à R. 237-15). AL – CCI NFC Module de formation « une entreprise, un relais environnement » Version 0 SECURITE – GESTION DES PRODUITS FICHE 1 ü Mise en œuvre de la formation C'est l'employeur qui organise les actions de formation pour ses propres salariés comme pour ceux mis à sa disposition (art R. 231-44). Le temps passé à ces formations est considéré comme temps de travail et elles s'effectuent pendant l'horaire normal de travail. Le médecin du travail, et s'il existe, l'agent de sécurité sont associés par l'employeur à l'élaboration de ces actions. Les institutions représentatives du personnel participent à la préparation des actions de formation (art R. 231-32). Des organismes extérieurs à l'entreprise peuvent aussi concourir aux actions de formation (art R. 231-33 et R. 231-43) comme par exemple : - L'inspection du travail ; - Les caisses régionales d'assurance maladie ; - Les caisses de mutualités sociale agricole ; - L'institut national de recherche et de sécurité (INRS) ; - L'Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) ; - L'Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP). - Etc. ü Rôle et contenu de la formation sécurité La formation sécurité a pour objet d'instruire le salarié des précautions à prendre pour assurer sa propre sécurité et, le cas échéant, celle des autres personnes occupées dans l'établissement (article R. 231-34 du code du travail). A cet effet les informations, enseignements et instructions nécessaires lui sont données en ce qui concerne les conditions de circulation dans l'entreprise (art R. 231-35), les risques liés à l'exécution de son travail (art R. 231-36) et les dispositions qu'il doit pendre en cas d'accident ou de sinistre (art R. 231-37). ü Contenu de la formation de base: CONTENU DE LA FORMATION DE BASE 1. CIRCULATION INTERNE ET EXTERNE - Des engins - Des personnes 2. EXECUTION DU TRAVAIL ACTIONS DE FORMATION - Règles de circulation des véhicules et des engins. - Chemins d'accès au poste de travail. - Chemins d'accès infirmerie, vestiaires, sanitaires. - Signalisation sécurité. - Risques. - Comportements et gestes les plus surs. - Condition d'utilisation des équipement de travail, des EPI, des produits dangereux. - Explication des modes opératoires/sécurité. - Fonctionnement des dispositifs de protection et de secours / emploi. - Signalisation sécurité / santé 3. CONDUITE A TENIR - Instruction pour la sauvegarde des victimes. EN CAS D'ACCIDENT - Conduite à tenir en cas d'accident. 4. CONDUITE A TENIR - Issues et dégagements de secours. EN CAS D'ACCIDENT - Instructions d'évacuation en cas de sinistre. - Signalisation sécurité. AL – CCI NFC Module de formation « une entreprise, un relais environnement » Version 0 SECURITE – GESTION DES PRODUITS FICHE 1 ü La formation renforcée des travailleurs précaires Les travailleurs sous contrat à durée déterminée et les intérimaires sont les plus touchés par les accident du travail. C'est pourquoi le législateur a prévu des mesures particulières de sécurité les concernant. Il est ainsi interdit d'affecter ces salariés à des travaux dits dangereux énumérés par l'arrêté du 8 octobre 1990. De plus l'article L. 231-3-1 du code du travail prévoit que ces salariés bénéficient d'une formation renforcée à la sécurité ainsi que d'un accueil et d'une formation adaptée dans l'entreprise dans laquelle ils sont occupés, dès lors qu'ils ont été affectés à des postes de travail présentant des risques particuliers pour leur santé ou leur sécurité. AL – CCI NFC Module de formation « une entreprise, un relais environnement » Version 0