Les gens de maison

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Les gens de maison
58
h
la vienne en mémoire
Centre Presse
Vendredi 2 juillet 2010
Les gens de maison
Des générations de nos aïeux ont vécu cette période des gens de maison, les uns du côté des châtelains
et des gros propriétaires, les autres du versant de l’emploi.
L
Un repas du personnel du château de la Touche en 1911.
Un jardinier du château de Jaunay-Clan en 1908.
Une partie du personnel du château de la Badonnière en 1906.
es gens de maison ont pu
voir grandir les enfants
et accompagner parfois
trois générations. Chaque maison bourgeoise avait à son servic e, ju sq u ’à l a f i n du
XIXe siècle, un ou plusieurs domestiques. Ils étaient nourris et
logés, certes, mais étaient dispo nib le s po ur l e ur s e mployeurs quasiment 24 h par
jour. Aucune vie familiale pour
eux, s’ils n’avaient pas la
chance d’être engagés dans le
même lieu. Sinon, ils restaient
célibataires en restant sur
place ou quittaient leur emploi
pour se marier. Ne parlons pas
des filles mères, qui pour garder leur poste, mettaient leurs
enfants en nourrice et ne le
voyaient que de temps en
temps…
On pouvait trouver une grande
domesticité dans les grands
châteaux. Sur l’exemple donné
de celle du château de la Badonnière, sur la commune de
Marçay près de Vivonne, il y
avait au début du XXe siècle
quelque 18 personnes au service des châtelains.
Cette répartition sociale commence à se réduire après la
Première Guerre mondiale, et
plus encore après la Seconde.
Le jardinier et le chauffeur
n’ont plus résidé chez les
maîtres. La femme de chambre,
la gouvernante et la cuisinière
ont été remplacées, à de nombreux endroits, par une unique
employée, qui a pris le nom de
« bonne à tout faire ». Les gens
de maison se sont raréfiés et la
possibilité pour un couple
Les jardiniers du château de Tricon à Ouzilly en 1910.
d’être embauchés ensemble est
devenue exceptionnelle. Mais
cette profession ne s’est pas
éteinte, loin de là, il suffit de taper gens de maison sur le web :
il y a toujours besoin de cuisiniers, femmes de ménage, gardiennes de maison, gouvernantes,
jardiniers,
majordomes, nounous ou filles
au pair…
Gérard Simmat