Compte rendu Melo v3

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Compte rendu Melo v3
Renforcer les ambitions de l’Accord de Paris (AP)
Vendredi 11 novembre 2016,15:00-17:00
Pavillon de l'OIF, Zone bleue
La Fondation pour les études et recherches sur le développement international (Ferdi) a organisé le 11
novembre 2016 dans la zone bleue, pavillon OIF de la COP22, un side event « Renforcer les ambitions
de l’Accord de Paris (AP) ».
Introduit par Arona Soumare, Spécialiste de programme à l'Institut de la Francophonie pour le
développement durable (OIF-IFDD), ce side event avait pour objectif de présenter les principales
recommandations des 49 contributeurs à l’ouvrage Vers une politique du Climat réaliste et efficace,
Economica (452p) (Carlo Carraro, Scott Barrett, Jaime de Melo eds.) mettant l’accent sur l’architecture et
la gouvernance nécessaires au succès de l’Accord de Paris.
Trois panélistes ont participé à cette conférence :
• Ian Cochran, Directeur de Programme, I4CE
• Stéphane Hallegate, Economiste Senior, Banque Mondiale
• Jaime de Melo, Directeur Scientifique, Ferdi
En préambule à la conférence, Jaime de Melo a tout d’abord rappelé l’importance d’agir rapidement pour
réduire l’impact du changement climatique, notamment sur les pays les plus pauvres.
En effet, alors que l’Afrique subsaharienne contribue peu au changement climatique, cette région est la
plus exposée aux chocs climatiques. L’Afrique subsaharienne se caractérise par une épargne nette proche
de 0 et par une forte densité de population vivant sur des terres fragilisées. De plus la baisse de la
pauvreté n’y a pas été aussi inclusive que dans les autres pays en développement. Or, les chocs climatiques
sont un obstacle à la réduction de la pauvreté.
Comme l’a rappelé Stéphane Hallegate, lorsque les populations pauvres sont touchées, elles perdent
beaucoup plus, environ 2 à 3 fois plus en termes relatifs que les populations non-pauvres. A l’avenir, les
chocs climatiques vont devenir plus intenses, leur impact dépendant du niveau de développement. Nous
devons donc mettre en place des politiques qui réduisent la pauvreté et les émissions.
Mobilisation et allocation du financement
Les pays les plus pauvres ne pouvant pas supporter une taxation interne, les ressources d’aide
internationale doivent se concentrer sur ces pays pauvres. Comme l’a souligné Ian Cochran, la solidarité
Nord-Sud est essentielle d’un point de vue du financement et nous devons aligner climat, développement
et finance. A titre d’exemple, il devient impératif d’arrêter les subventions des énergies fossiles et de
rediriger l’argent vers les plus pauvres sous forme de transfert financiers.
Réduire l’empreinte en termes d’émission carbone :
- En changeant de point de vue : la croissance doit être vue au travers du prisme climatique et les
investissements doivent prendre en compte le changement climatique (Accord de Paris Article
2.1.C) ;
- En favorisant l’investissement sur des projets bas carbone : éviter l’investissement vers les
énergies fossiles et le rediriger vers les non-fossiles ;
- En développant des outils d’incitation ou de sanction, comme par exemple, l’émission
d’obligations vertes et la taxation des projets riches en carbone. En outre, les organismes
internationaux ont un rôle à jouer : l’OMC pourrait par exemple permettre la mise en place de
sanctions contre les pays qui n’appliquent pas de taxe carbone. Différents outils sont à
disposition : la taxe carbone, les systèmes d’échange de permis d’émissions ou encore la
possibilité de répartir la charge fiscale par individus ou régions (voir Chancel et Piketty) ;
- En jouant le jeu de la transparence : il y a encore beaucoup d’incertitude sur les résultats des
« Nationally Determined Contributions » (NDCs).