la methode mezieres d`hier a demain

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la methode mezieres d`hier a demain
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION A LA METHODE MEZIERES
LA METHODE MEZIERES D’HIER A DEMAIN
AMIK PROMOTION 2010-2012
CHIRON Laura
1
SOMMAIRE
1. Introduction ................................. Erreur ! Signet non défini.
2. Françoise Mézières ...............................................................3
2.1. Histoire de Françoise Mézières ........................................3
2.2. Personnalité de Françoise Mézières ................................5
3. Histoire de la méthode ...........................................................6
3.1. Naissance d’une nouvelle méthode..................................6
3.2. Tentative de définition de la méthode Mézières ...............7
4. Enquête auprès des patients .................................................9
5. Discussion ...........................................................................11
6. Conclusion ...........................................................................13
Références bibliographiques
Annexe
2
1 -La méthode Mézières est née en 1947, presque en même temps que la
kinésithérapie. Pourtant, aujourd’hui encore elle reste méconnue pour certains et fait
débat chez d’autres.
En ce qui me concerne, j’ai longtemps ignoré l’existence de cette méthode. Alors
que j’étais lombalgique chronique et étudiante en kinésithérapie, je n’en avais jamais
entendu parler. Une fois, la méthode Mézières a été citée en cours au milieu d’autres
obscures méthodes sans plus d’explications. Pourtant un jour, en stage, j’ai
rencontré une femme qui m’a parlée de cette méthode et fait une séance. Mes
douleurs soulagées par ce premier essai, ce fut pour moi une révélation.
Aujourd’hui, je m’interroge. Comment se fait-il que je n’en avais jamais entendu
parler avant ? Suis-je la seule dans ce cas ? Quel est le parcours des autres patients
avec la méthode Mézières et qu’en pensent-ils ? A travers ce mémoire, je cherche à
retracer l’histoire de la méthode Mézières d’hier à demain.
Nous verrons d’abord l’histoire de Françoise Mézières et sa personnalité. Nous
aborderons ensuite la naissance de la méthode Mézières et tenterons de la définir.
Puis, nous nous interrogerons sur l’opinion des patients concernant cette méthode.
Enfin, nous chercherons à comprendre le parcours de la méthode Mézières, savoir
pourquoi elle a longtemps été méconnue voire rejetée et nous essaierons de faire le
point sur son présent et son avenir.
1. Françoise Mézières
1.1.
Histoire de Françoise Mézières
Françoise Mézières est née à Hanoï (Indochine) le 18 juin 1909 de l’union d’Henri
Mézières et Marcelle Ardouin. Le couple aura trois enfants et mènera « un train de
vie princier » [1].
En 1919, sa famille s’installe en France où
« son père ne retrouva pas de
situation ». De ce changement de situation brutal, elle gardera « la haine de l’argent,
capable de bouleverser toute existence » [1].
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Elle est souvent malade dans son enfance. Sa scolarité est chaotique. En 1926, à
l’âge de 16 ans, elle commence à travailler. Pendant douze ans, elle vit de petits
boulots.
Elle obtient le diplôme d’état de masseur de l’EFOM (Ecole Française d’orthopédie
et de massokinésithérapie) en 1939 [2]. Elle y devient ensuite professeur sous la
direction de Boris Dolto.
Elle y enseigne d’abord la gymnastique médicale puis le massage, la physiologie
et l’anatomie. En 1947, Françoise Mézières fait « son observation princeps ». Elle
n’a pas réussi à obtenir l’accord de Boris Dolto pour enseigner ses découvertes.
Françoise Mézières démissionne de l’EFOM en 1949, deux ans après sa découverte.
Elle commence à travailler en libéral rue Germain Pilon à Montmartre. Elle y
obtient des résultats exceptionnels. Les malades accourent pendant dix ans se
passant le mot. Durant ces années, elle reçoit beaucoup de patients, ne compte pas
ses heures et forme même deux élèves.
Elle quitte Paris en 1957 pour acheter une maison au bord d’un petit étang dans le
marais poitevin. Se sentant rejetée par le monde médical, elle s’y lance dans
l’agriculture. Nouveaux déboires, n’ayant plus d’économies, elle reprend peu à peu
des patients. Ses deux élèves à Paris étant débordés, Françoise Mézières accepte
de former d’autres praticiens. Les stages de formation commencent en 1960 dans le
salon de sa maison d’Île-d’Elle.
En
1970,
elle
fonde
l’AMIK
(Association
Méziériste
Internationale
de
Kinésithérapie).
En 1974, elle s’installe à Saint-Mont. Désormais, c’est Philippe Souchard qui
organise les stages. La méthode a alors le « vent en poupe » [1]. Effrayée par ce
succès et la peur de voir dénaturer sa méthode, Françoise Mézières se brouille avec
Souchard.
Dans les années 80, Françoise Mézières est au sommet de sa notoriété mais ne
supporte pas qu’on tourne autour de sa méthode pour se faire de l’argent [1].
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En 1985, elle quitte le Gers et s’installe à Noisy-sur-Ecole avec une stagiaire,
Joëlle Picot. Elle s’isole ces dernières années mais continue d’’enseigner sa
méthode jusqu’au bout.
Au total, Françoise Mézières aura enseigné à une vingtaine d’élèves par an, de
1960
à
1974.
Avec
Philippe
Souchard,
les
stages
se
multiplient
et
s’internationalisent. Elle reprend un enseignement plus confidentiel en 1985.
Françoise Mézières s’éteint le 17 octobre 1991 à l’âge de 82 ans.
1.2.
Personnalité de Françoise Mézières
(Fig.1)
Tous ceux qui ont connu Françoise Mézières s’accordent pour dire qu’elle ne
laissait jamais personne indifférent. Tantôt aimée, tantôt détestée, elle avait « un
caractère bien trempé, c’était une femme de tempérament » [2]. Certains disent que
malgré son « esprit de génie », elle savait faire preuve « d’humilité » [2]. Françoise
Mézières avait une « compréhension différente des êtres et des choses » [2]. « Elle
fut exigeante dans son travail et intransigeante ».
Dotée d’une grande conscience professionnelle, elle tenait au respect du patient
et de certaines valeurs morales. Elle avait de fortes convictions et suscitait toujours
de vives émotions. Certains l’admiraient, chez d’autres elle provoquait de vifs débats.
Elle était « passionnée » avec parfois « ses humeurs et ses contradictions ». C’était
une femme qui aimait être à contre-courant [1] [2]. Il faut dire que c’était difficile à
cette époque, surtout pour une femme [2].
Devant le rejet voire l’agressivité de certains, au fil des années, Françoise
Mézières s’est « endurcie physiquement et mentalement » [1]. Elle « osa bousculer,
remettre en question au risque de se tromper » [3]. Nous lui devons la naissance de
cette méthode révolutionnaire.
5
2. Histoire de la méthode
2.1.
Naissance d’une nouvelle méthode
A l’époque de Françoise Mézières, la kinésithérapie est naissante. Elle est le fruit
de la Seconde Guerre mondiale et de l’épidémie de poliomyélite. La rééducation à
cette époque est donc dominée par le renforcement musculaire des grands blessés
et des paralysés. Les dysfonctions sont associées à un manque de force des
muscles à résister à la gravité.
Au printemps 1947, Françoise Mézières fait son observation princeps [1] [2]. Elle
allonge une patiente avec une grande cyphose dorsale. En appuyant sur les épaules
pour les dérouler, elle voit les lombaires se creuser. Pour protéger cette zone, elle
replie les genoux de la patiente sur sa poitrine mais c’est la tête qui bascule en
arrière. Lorsqu’elle demande à la patiente de plaquer ses lombaires et d’allonger la
nuque, elle fléchit les genoux et se bloque en position inspiratoire.
Cette patiente ne souffre donc pas d’un manque de force dans les dorsaux. Ses
muscles sont en pratique trop forts et trop courts. De plus, le traitement analytique
est impossible car les muscles postérieurs semblent se comporter comme un seul et
même muscle. Elle ose alors traiter cette grande cyphose comme une lordose totale
et elle obtient de bons résultats.
En 1949, Françoise Mézières publie « Révolution en gymnastique orthopédique »
[4]. C’est ainsi que le concept d’unité corporelle et de chaîne musculaire vit le jour.
Ce fut une révolution. Mais elle reçoit un accueil mitigé de la communauté
scientifique.
Françoise Mézières perfectionne sa méthode et sa pratique en exerçant en libéral.
Elle forme également des praticiens.
6
Après 40 ans de pratique, elle énonce les 6 lois dans « Originalité de la méthode
Mézières » [5] :
o Les nombreux muscles postérieurs se comportent comme un seul et même
muscle.
o Les muscles des chaînes sont trop forts et trop courts.
o Toute action localisée, aussi bien élongation que raccourcissement, provoque
instantanément le raccourcissement de l’ensemble du système.
o Toute opposition à ce raccourcissement provoque instantanément des
latéroflexions et des rotations du rachis et des membres.
o La rotation des membres due au raccourcissement des chaînes s’effectue
toujours en dedans.
o Toute élongation, des torsions, douleurs, tout effort implique instantanément le
blocage respiratoire en inspiration.
Françoise Mézières milita toute sa vie pour défendre sa méthode et la vision
qu’elle en avait.
2.2.
Tentative de définition de la méthode Mézières
Nous allons tenter de définir la méthode Mézières ou du moins d’en énoncer
quelques principes.
A partir de son observation princeps [1], Françoise Mézières met en évidence
l’unité des muscles de la chaîne postérieure et la notion de compensation [2]. En
effet, la globalité de la méthode en a fait sa réputation. Cette dernière est justifiée par
le réflexe antalgique a priori
[6]. Il faut traiter tout le processus pathologique,
remonter la chaîne de compensation. Souvent le patient consulte pour des
symptômes secondaires. Le praticien doit remonter « de la conséquence à la
cause » [7].
Un autre grand principe de la méthode Mézières est la notion de paragon [1] ou
morphologie idéale [2]. « Les méziéristes estiment qu’un corps beau, symétrique,
harmonieux est en bonne santé » [8]. En résumé, « si la forme d’un corps est
imparfaite, la fonction qui en découle se retrouve faussée » [2]. En effet, pour
7
Françoise Mézières, tout éloignement du paragon conduit à une dysfonction : « la
forme conditionne la fonction » [1].
Une idée fondamentale de la méthode est que « les structures squelettiques du
corps ne sont pas tassées par la force de la pesanteur, mais bien davantage par la
propre force du sujet » [2]. Le patient est tassé par le raccourcissement musculaire,
le but de la méthode étant de lutter contre ce raccourcissement musculaire naturel.
En effet, l’activité musculaire présente en elle-même des inconvénients [7] [9] [10].
Les muscles de la statique ont une tendance innée à se raccourcir et à perdre de
leur élasticité. Les muscles antigravitaires ont une action présentant une composante
de tassement qui compresse les articulations et peut aboutir à terme à des lésions.
Par ailleurs, le corps présente naturellement des déséquilibre entre des agonistes et
les antagonistes qui tendent à dévier le corps. Enfin, tout sujet désaxé aura tendance
à augmenter ses déformations lors de l’activité musculaire.
La méthode Mézières a l’ambition, grâce à des postures d’étirement axial,
d’apprendre au patient à « réaxer, aligner et étirer dans l’axe un corps qui pour ces
diverses raisons dévie » [11]. On recherche l’équilibre entre les trois masses que
forment le pelvis, le thorax et la tête [6]. Pour cela, la prise de conscience du patient
est indispensable [2] [12] [13]. Pour l’intégration des résultats, le sujet doit sentir
« son unité et son fonctionnement global » [2]. La participation du sujet aux séances
est impérative.
De plus, Françoise Mézières accordait une importance majeure au respect du
patient et à certaines valeurs humaines. C’est une des particularités de la méthode
Mézières qu’il est important de ne pas oublier.
Certains tentent de résumer en disant que « la méthode Mézières consiste à
appliquer un ensemble de techniques manuelles faites de postures d’étirements des
chaînes musculaires, de massage de facilitation et de mobilisation, dans le but
d’obtenir la rééquilibration de l’ensemble neuro-musculo-ostéo-articulaire, tout en
s’appuyant sur une prise de conscience corporelle et sur le respect de la nature
humaine » [2]. Mais, il précise que cette définition est « inévitablement réductrice » et
a pour but de « s’imprégner de l’esprit de la méthode » [2].
8
Par ailleurs, il est important de souligner qu’il ne faut pas figer [3] la méthode
Mézières, qui se veut être une méthode vivante [11] et évolutive. Selon certains [3]
[11], la méthode Mézières « échappe à la rigueur des définitions et aux limites des
mots ».
Pour conclure, il est vrai que cette tentative de définition est obligatoirement
réductrice, mais elle cherche avant tout à résumer la méthode Mézières pour mieux
l’expliquer aux patients désireux d’y mettre des mots. Nous allons maintenant nous
intéresser à leur avis.
3. Enquête auprès des patients
J’ai réalisé une enquête auprès des patients du cabinet. Je leur ai proposé de
remplir un questionnaire (ANNEXE) qu’ils pouvaient trouver dans la salle d’attente et
qu’ils pouvaient me retourner anonymement grâce à une urne disposée à cet effet.
Je cherchais à savoir si les patients du cabinet connaissaient la méthode
Mézières, s’ils avaient déjà été informés sur le sujet. Je voulais également connaître
comment ils définissaient cette méthode et s’ils en avaient une opinion favorable.
92 questionnaires m’ont été retournés. 2 n’ont pu être exploités car les réponses
étaient
incohérentes
(patients
ne
connaissant
pas
la
méthode
mais
la
recommandant…).
Nous constatons que 71% des réponses ont été donné par des femmes et 29%
par des hommes. L’âge moyen de l’échantillon est de 48 ans, sachant que la
majorité des sujets avait entre 41 et 60 ans.
88% avaient déjà entendu parler de la méthode Mézières (Fig.2) dont 97% de
manière positive. La plupart en ont entendu parler par un professionnel de santé
(Fig.3). Mais on constate que 47,5% des répondants (Fig.4) ont déclaré avoir un
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membre de leur entourage ayant eu recours à la méthode Mézières. 37% ont
entendu parler de la méthode via leur entourage. On peut donc en conclure qu’une
grosse majorité des patients qui pratiquent la méthode en parlent autour d’eux.
70% des patients ayant répondu connaissent la méthode et parmi eux tous ont su
en donner une définition correcte avec leurs mots. 68% d’entre eux avaient eu des
explications de la part d’un professionnel de santé mais 26% n’en ont pas eu (Fig.5).
De plus, 71% ont été satisfaits par cette explication et 13% ne l’ont pas été (Fig.6).
Par ailleurs, 74% des répondants ont déjà eu recours à la méthode Mézières. 26%
d’entre eux ont consulté pour des problèmes de dos (Fig.7), 52% pour des causes
associées à des problèmes de dos (hernie, sciatique, arthrose, douleur cervicale….)
et 22% pour des motifs autres (arthrose, douleur, incapacité motrice, instabilité,
problème de genou, fracture du poignet, …). La plupart sont arrivés à cette méthode
sur les conseils d’un soignant (Fig.8). Majoritairement, ils en attendaient une
diminution de la douleur (Fig.9).
Enfin, un beau chiffre, 91% des patients ayant eu recours à la méthode Mézières
s’estiment satisfait. Au final, 83% des gens interrogés recommandent la méthode et
17% ne se prononcent pas.
De ces résultats, il est important de souligner que plus d’un quart des répondants
n’ont reçu aucune information sur la méthode. De plus, les informations données ne
sont pas toujours satisfaisantes comme le notent 13% des répondants. Il paraît donc
évident qu’une campagne d’information pourrait être utile.
Par ailleurs, 88% des patients avaient entendu parler de la méthode Mézières. Ce
résultat est à relativiser car l’enquête a été réalisée dans un cabinet où cette
méthode est pratiquée. De plus, 75% des répondants étaient mes patients et
seulement 25% ceux de mes collègues. Enfin, certains les avaient interrogés sur la
méthode Mézières. Les gens n’osaient pas répondre qu’ils ne la connaissaient pas.
Ironiquement, cette enquête aura donc même indirectement promu la méthode au
sein du cabinet.
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On peut néanmoins dire que la méthode Mézières semble avoir encore de beaux
jours devant elle puisque 91% des patients ayant eu recours à cette méthode
s’estiment satisfaits et que 83% la recommanderaient.
4. Discussion
Historiquement, la méthode Mézières est née de l’observation d’une femme dans
les années 50. A cette époque, il était d’autant plus dur pour une femme d’aller à
contre-courant [2].
Devant le rejet de la communauté médicale, Françoise Mézières s’est isolée peu à
peu. Il est vrai que la méthode Mézières étant « une pratique innovante » [2] voire
révolutionnaire, elle a tendance à « déranger les convictions des uns et des autres »
[2]. Françoise Mézières « a bouleversé la démarche de beaucoup de thérapeutes,
ainsi que celle du public » [14]. Sa démarche « nouvelle a bousculé les idées, les
habitudes et les pratiques » [3]. En effet, la méthode Mézières s’érige clairement à
contre-courant de la kiné classique. Le rejet est parfois le prix de la différence. On
peut comprendre qu’il peut être difficile pour certains de remettre en question parfois
des décennies de pratique. Il faut dire que Françoise Mézières aimait aller à contrecourant [1] [2]. Sa découverte « venait en opposition des règles édictées et
enseignées » [2] à l’époque.
Françoise Mézières était une femme avec beaucoup de tempérament. Elle avait
une forte personnalité. Il émanait d’elle une aura de gourou. D’où l’ancienne
réputation de secte des méziéristes. De plus, il est vrai que les stages se déroulaient
sur parrainage dans sa petite maison d’Île-d’Elle. Les stagiaires se rassemblaient
autour de Françoise Mézières et buvaient ses paroles. Enfin, elle était
« intransigeante avec ses élèves » et demandait l’application « rigoureuse et
exclusive de sa méthode » [2]. Bien que cela puisse sembler sectaire, elle cherchait
juste à préserver sa méthode et le respect du patient.
11
Par ailleurs, l’organisation pédagogique de Françoise Mézières pouvait laisser à
désirer. Il n’y avait pas d’évaluation ni de validation de la méthode au cours des
stages qu’elle organisait. Il y a autant de compréhension, voire d’interprétation de la
méthode que d’élèves. On pourrait dire que seule Mézières faisait du Mézières. De
cette mauvaise organisation subsiste encore aujourd’hui une concurrence entre les
différents organismes de formation. De plus, Françoise Mézières a peu écrit, ce qui
renforce le manque de légitimité et le poids de la voix des détracteurs.
Heureusement, la méthode Mézières a maintenant meilleure réputation grâce à
ses bons résultats [15]. De l’enquête ressort que les gens en ont majoritairement
entendu parler de manière positive, voire qu’ils en sont satisfaits et qu’ils la
recommanderaient.
Néanmoins, il ressort un manque d’information sur la méthode Mézières. Il faut
dire que les méziéristes sont peu nombreux d’où la difficulté à financer une
campagne d’information et à promouvoir leur point de vue. Heureusement le boucheà-oreille continue de promouvoir la méthode Mézières grâce à ses bons résultats.
Par ailleurs, nous avons vu que la méthode Mézières est difficile à définir. En effet,
toute définition est inévitablement « réductrice » [2] même si elles ont le mérite
d’essayer de l’expliquer. De plus, il est important de ne pas « confondre méthode et
technique » [9]. Selon le dictionnaire [16], une technique correspond à « une activité,
un savoir-faire ». En revanche, une méthode correspond « en une démarche
rationnelle ».
Il s’agit « d’un ensemble de principes et de règles ordonnées de
manière logique permettant de parvenir à un résultat ». On comprend mieux que la
méthode Mézières englobe un certain nombre de choses et ne peut pas se résumer
à une simple technique.
Pour certains, il s’agit d’une « démarche intuitive » qui « échappe à la rigueur des
définitions et aux limites des mots » [3]. Enfin, la méthode Mézières se veut être une
« méthode vivante » [11] qui évolue. On ne doit pas la « figer » [3] [11] dans le
temps. Elle se nourrit des nouvelles découvertes scientifiques. Il est donc difficile de
l’expliquer simplement et de la résumer aux patients sous réserve de la diminuer.
L’acceptation est donc plus difficile pour les patients qui n’arrivent pas toujours à
mettre des mots dessus.
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De ma courte expérience de méziériste, j’ai pu constater qu’une fois au sol les
patients ressentent bien les choses. Ils perçoivent la globalité de leur corps et l’unité
des chaînes musculaires au cours des postures d’étirements. Ils arrivent à
comprendre la méthode Mézières et adhèrent au traitement même s’ils n’en ont pas
une définition précise.
5. Conclusion
La méthode Mézières a eu du mal à s’imposer du fait de son originalité et a
longtemps eu une mauvaise réputation. Aujourd’hui, le public en a une meilleure
opinion mais reste encore mal informé. Grâce à ses bons résultats, la méthode
Mézières semble avoir encore de beaux jours devant elle. Cette méthode qui reste
encore aujourd’hui innovante est en constante évolution et n’est pas à l’abri de nous
surprendre encore.
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