Présentation de la manifestation

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Présentation de la manifestation
APPEL À COMMUNICATION
Les écritures de la réalité en Europe latine et Amérique latine aux XXe et XXIe siècles
Journée d’étude de l’École doctorale « Europe latine – Amérique latine » (ED 122)
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
20 juin 2014
--Les doctorants de l’ED 122 de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 proposent
une Journée d’étude portant sur « Les écritures de la réalité en Europe latine et Amérique
latine aux XXe et XXIe siècles » et lancent un appel à communication à l’attention des
chercheurs en littérature, études théâtrales et arts visuels.
--L’intitulé de cette Journée d’étude appelle un double travail de définition portant à fois
sur le terme de réalité et sur celui d’écritures.
La réalité est à interroger dans ses différentes dimensions, historique, politique et
socio-économique. Les aires géographiques et culturelles en jeu impliquent une appréhension
différenciée du réel, qui comporte des spécificités dues au passé et à l’identité de ces espaces,
mais où l’on peut d’ores et déjà tenter de tracer des lignes de convergences – non exhaustives.
Sur le plan historique, nous nous référons à l’ensemble des événements qui ont marqué
l’époque contemporaine et parmi lesquels figurent les guerres mondiales et civiles, les
dictatures, le génocide juif, les mouvements de Résistance et de contestation, le terrorisme.
La dimension politique sous-tend de multiples réalités relatives aux changements de
modèles politiques, aux processus électoraux, à la corruption, aux connexions entre pouvoir et
mafia, mais aussi aux combats plus récents pour les droits civiques.
Le XXe siècle, marqué par de profondes transformations économiques, a connu de
véritables mutations sociales et anthropologiques : passage d’une économie majoritairement
agricole à une économie industrielle puis tertiaire (impliquant délocalisations et
désindustrialisation), conversion des modes de vie, politiques d’urbanisme – définitions de
zones périurbaines, banlieues ou périphéries, à définir selon les aires géographiques. Un
nouvel ordre économique planétaire s’est dessiné à la fin du XXe siècle avec la globalisation,
les flux migratoires, les crises économiques et l’apparition de nouveaux visages de la précarité.
Enfin, le fait divers, quand il acquiert une dimension collective ou symbolique, n’est
pas à exclure du champ référentiel, dans la mesure où son exploitation peut contribuer à
mettre en lumière des problématiques qui traversent la société, mettant alors en évidence une
tension entre le particulier et le général.
L’objectif de cette Journée doctorale est de s’interroger sur la manière dont les arts et
la littérature peuvent s’emparer de ces réalités, en employant différents supports et à des fins
multiples.
Nous parlons d’écritures plurielles, en nous référant à la variété des supports qui
s’offrent à la création artistique pour dire ces réalités : littérature, cinéma, théâtre, qui se
déclinent eux-mêmes en sous-genres dont les frontières sont souvent labiles, donnant lieu à
des formes hybrides. Si différents courants ou genres (néoréalisme, cinéma social, enquêtes
historiques, écritures autobiographiques) sont directement liés au récit du réel, d’autres, plus
indirectement, essaient de le dire par un biais alternatif, traduisant peut-être l’épuisement des
genres traditionnels ou la recherche de nouvelles modalités narratives qui dépassent
l’habituelle dichotomie entre réel et fiction (roman graphique, docu-fiction…). Ainsi, en
fonction des contextes d’écriture dans les différentes aires culturelles concernées, il faudra
interroger la validité de la notion de réalisme, telle qu’elle a été employée dans le passé pour
définir l’écriture de l’univers référentiel extérieur.
Nous chercherons aussi à comprendre les raisons qui poussent les artistes à mettre en
récit ou en scène la réalité. Cette question est à relier à l’engagement, au décodage d’un réel
parcellaire et déstabilisant, à la volonté de faire parler les silences de l’histoire, ou bien à un
contexte favorable au travail mémoriel. L’attention pourra notamment être portée sur le degré
d’implication et/ou d’engagement de l’artiste dans les événements restitués, dont il peut avoir
fait l’expérience directe ou indirecte, en tant que témoin, acteur ou protagoniste.
Le questionnement sur les écritures de la réalité implique, par ailleurs, une prise en
compte des instances narratives et représentatives. L’on s’interrogera alors sur des questions
relatives aux effets de distances, ou au contraire à la prise en directe, à l’identité individuelle
ou collective du regard, aux formes plus proches du documentaire ou de l’essai argumentatif.
On s’intéressera également, enfin, à la valeur métaphorique de certaines expressions littéraires
et artistiques, quand elles sont prioritairement vouées au témoignage.
L’interrogation sur les raisons de ce type de discours est indissociable de celle du
lectorat, du public, plus largement de la réception. À qui ces œuvres s’adressent-elles ?
Comment les artistes et leur public envisagent-ils leurs rôles respectifs ? Nous pourrons ainsi
envisager des interventions portant sur les nouveaux canaux de diffusion artistique – le livre
numérique – et sur les opportunités économiques que représentent ces écritures de la réalité
pour les maisons d’édition ou de production.
La Journée d’étude se tiendra le 20 juin 2014 à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris
3. Les propositions de communication, accompagnées d’une courte notice biobibliographique
(3500 signes maximum), sont à envoyer jusqu’au 15 février aux organisatrices, Lucrezia
Chinellato et Louise Pommeret, à l’adresse suivante : [email protected]. Les
communications, qui s’effectueront en français, sont prévues pour une durée de 20 minutes
maximum.