The Art of War - Alpha Wealth Management Luxembourg

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The Art of War - Alpha Wealth Management Luxembourg
The Art of War
Luxembourg, le 3 août 2009.
Nous avons toujours estimé que le goût prononcé pour les belles lettres et les grands auteurs
était bien plus utile pour une gestion de fortune performante que la connaissance des formules
mathématiques et autres « stratégies » quantitatives soi-disant infaillibles.
Quel investisseur normalement constitué peut comprendre quoi que ce soit au « VAR », au
« Delta Hedge » et autres lettres de l’alphabet grec comme les Gamma, Thêta, Delta, Vega,
etc… ? les ratios nous laissent également de marbre, que ce soit le Jensen ratio, le Treynor
ratio…. même si nous ne nions pas forcément leur intérêt.
Par contraste, on entend et on écrit à foison sur la « capitulation », les « bull trap » « bear
trap », on parle de « panique boursière », « d’effondrement « ou au contraire de « hausse
effrénée » comme une chevauchée de lanciers, bref nous avons toujours estimé que le
véritable champ de bataille se déroule en bourse…ne dit-on pas d’ailleurs « bataille
boursière » lorsque qu’une société lance une OPA sur une autre et que celle-ci réagit en
cherchant des alliances ou en distillant une « pilule empoisonnée » ?
Et puisque dans toute guerre, le facteur psychologique est primordial, nous avons toujours
considéré La Fontaine comme le maître en matière de « behavioural finance » ! Mais celui qui
sut allier à la perfection la stratégie purement militaire avec l’art de prendre en défaut
l’ennemi par la ruse et les feintes fut incontestablement Sun Tzu, dont la relecture constante
des treize Articles de son chef-d’œuvre « l’Art de la Guerre », écrit plusieurs siècles avant
notre ère, nous a toujours été fort utile pour éviter moult chausse-trappes que le marché a
tendus aux investisseurs depuis deux ans. Le dernier piège en date a été la formation d’un
pseudo « Head and Shoulders », qui a incité nombre de stratégistes à décréter la fin du « bear
market rally ». On sait ce qu’il en advint avec une progression de plus de 8% des indices en
juillet, alors qu’en début de mois, ceux-ci reculaient sensiblement. Nous avons démonté le
mécanisme dans le détail dans notre précédente note « Canada Dry » du 15 juillet 2009.
Ce que nous avons toujours trouvé fascinant, c’est que l’enseignement de Sun Tzu sur le plan
de la stratégie militaire peut être transposé intégralement dans une stratégie d’investissement
profitable pour les clients avertis de la sicav-fis Alpha Wealth Management Fund Sif 1.
La connaissance de la topologie et des neuf terrains est vitale, d’après Sun Tzu pour s’assurer
la victoire. Transposée dans notre philosophie d’investissement, nous renommerons ces
terrains des configurations graphiques, dont le nombre utile n’est certainement pas supérieur
à neuf, avec une équivalence étymologique parfaite. C’est cette patiente étude des « charts »
depuis 25 ans qui nous a fait écrire, contre vents et marées en février dernier :
« Techniquement le marché a une configuration graphique précise nous permettant de dire
qu’on est vraiment dans une phase de bottoming out avec un fort rally dans quelque temps. »
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et d’annoncer, contre toute logique apparente à ce moment-là, que le marché en 2009
surprendrait beaucoup de monde, mais à la hausse cette fois-ci, après avoir surpris les
investisseurs à la baisse en 2008.
Peu nous importait alors, bien au contraire, car « il faut feindre le désordre…simuler
l’infériorité pour encourager son arrogance…. », que moult contempteurs aient jugé notre
stratégie d’investissement avec condescendance, puisque les oracles qu’ils consultaient
prédisaient la fin des temps. En mars dernier tout allait très mal, en effet.
Mais de nouveau, comme disait le sage Sun Tzu :
« Prédire une victoire que l'homme ordinaire peut prévoir, et être appelé universellement
expert, n'est pas le faîte de l'habileté guerrière. Car soulever le duvet des lapins en automne ne
demande pas grande force…. » Joindre le chœur des docteurs « Doom and Gloom » qui
parlaient d’une catastrophe équivalente, voire supérieure à la crise de 1930, sous prétexte que
le PIB US a baissé de plus de 6%, ou que les faillites se succédaient, c’était suivre le troupeau,
avec la croyance que le consensus avait toujours raison ! Quel expert ne prédisait t-il pas à ce
moment-là ce que les journaux et les télévisions nous abreuvaient à longueur de journée,
qu’on était dans une crise économique très sévère ? La connaissance approfondie de son
ouvrage nous a enseigné depuis longtemps à nous méfier d’un consensus généralisé : « Ne
cherchez pas à avoir une armée trop nombreuse, la trop grande quantité de monde est souvent
plus nuisible qu'elle n'est utile ». Cela est aussi valable quand il s’agit de prendre des
décisions d’investissement, un noyau décisionnel restreint étant bien plus performant que le
consensus mou obtenu lors des comités d’investissement dans les grandes institutions
financières, avec une pléthore d’intervenants, tous experts évidemment, situation que nous
avons vécue dans un lointain passé.
C’est ainsi que l’utilisation de titres à consonance martiale comme « Kriegswende » en mars
dernier était loin d’être « innocente ». En effet, nous avons été impavides dans la mise en
œuvre d’une stratégie d’investissement rigoureuse, basée sur l’étude des cinq préceptes de
Sun Tzu :
1) « Les mesures de l'espace sont dérivées du terrain; »
Que nous remplaçons par :
Nos allocations sectorielles découlent de la trame macro-économique et des configurations
graphiques sectorielles : que se passe t-il quand l’économie est « à fond de cale » mais avec
des taux d’intérêt nominaux à zéro ? c’est de là que nous avons déduit dans nos analyses en
mars et avril que le secteur des financières allait le plus profiter de cet énorme décalage entre
le coût du refinancement et les taux que les banques pratiquaient dans leurs prêts. Par
ailleurs, la forte baisse du Ted spread était là pour prédire que les banques n’avaient plus
« peur » de se prêter entre elles. Et puisque le crédit était abondant et bon marché, « il ne
fallait pas être grand clerc pour anticiper une forte reprise économique dans les mois à venir ».
Le recul de seulement -1% du PIB US en T2 2009 est là pour confirmer que la récession
touche à sa fin. Au printemps dernier, nous avons aussi privilégié les valeurs cycliques et
technologiques, les plus sensibles à une reprise de l’activité économique.
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2) « les quantités dérivent de la mesure; »
Traduction en stratégie d’investissement : une fois déterminées les allocations sectorielles,
nous nous sommes attachés à pondérer ces allocations dans le portefeuille de la sicav-fis. Là
résidait la difficulté d’une diversification optimale entre les secteurs les plus porteurs, ce qui a
eu pour conséquence une forte surperformance de la sicav-fis en mars, avril et mai vs. les
indices.
3) « les chiffres émanent des quantités; »
Il s’agit ici déterminer les choix des valeurs à l’intérieur des allocations sectorielles : nous
avons privilégié les titres leaders, mais en étant conscients que leur momentum haussier
pouvait s’inverser. Ainsi récemment, Deutsche Bank a chuté lourdement après l’annonce de
ses résultats, alors qu’à l’inverse Banco Santander ou Banco do Bilbao continuaient leur forte
progression. Le tout est de savoir si Deutsche Bank garde toujours un fort potentiel de hausse
ou si le titre est devenu du « dead money » pour quelque temps. Le marché est loin de
progresser en ligne droite, tant s’en faut, il y a aussi bien des rotations sectorielles entre
secteurs que des progressions disparates entre valeurs du même secteur avec des variations
importantes de cours dans un laps de temps limité.
4) « les comparaisons découlent des chiffres; »
Comme notre objectif permanent est de faire progresser dans le temps la VNI de la sicav-fis,
nous devons nous attacher à faire constamment une comparaison entre les titres détenus en
portefeuille pour déterminer ceux qui ont le plus fort potentiel de hausse et vendre sans
hésitation aucune les titres qui ne montent pas aussi rapidement par rapport à nos
anticipations. Inversement, nous pouvons très bien racheter à un niveau plus haut un titre
vendu auparavant, lorsque nous reconnaissons, tout à fait pragmatiquement, que celui-ci
conserve un potentiel de progression important.
5) « et la victoire est le fruit des comparaisons. »
La « victoire » ici est le « Wealth Building » pour nos clients avertis, c’est un objectif que
nous sommes déterminés à atteindre, pas sur une année, ni deux, ni trois, mais bien sur le très
long terme. Pour bâtir la performance, la connaissance et la mémorisation parfaite des
événements du passé, depuis au moins 1982, nous ont toujours été utiles. A chaque fois que
nous observons le marché et les titres individuels, toujours avons-nous en tête telle ou telle
configuration graphique similaire et c’est cette connaissance du « théâtre d’opérations » que
nous approfondissons sans cesse, qui nous rend sereins dans l’analyse prospective du marché
pour les mois à venir.
Nonobstant les soubresauts récents du mois dernier, la progression de la sicav-fis en juillet a
été convenable, avec une hausse de + 7,68 %. Il est vrai que par rapport à nos indices de pure
référence, comme l’Eurostoxx 50 ou le MSCI World Index en Euro, nous sommes restés
quelque peu « en-dedans » depuis quelque temps. Cependant, nous avons agi avec patience et
prudence, dans une optique de préservation des gains acquis. Avec une progression year-todate de la sicav-fis de + 41,88 %, vs. +7,61% pour l’Eurostoxx 50 et + 11,31% pour le MSCI
World en €, la performance reste satisfaisante, tout comme l’écart de surperformance depuis
l’origine vs. ces deux indices reste convenable, (respectivement de +7, 68 % et + 10,11 % )
car notre performance est nette de tous frais et de la commission de performance accrue.
En conclusion, sous forme de boutade tout à fait sérieuse : la bonne nouvelle pour une
continuation de la progression des indices réside dans le fait que certains de nos « contrarian
indicators » sur des sites comme Market Watch ou Barron’s on line, qui ont la particularité
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remarquable de se tromper systématiquement, continuent à afficher leur défiance dans la
hausse des marchés.
La mauvaise nouvelle, c’est de constater que plus près de nous, certains de nos contempteurs,
qui ont dénigré notre approche « non conventionnelle » des marchés, ont changé leur fusil
d’épaule et sont devenus « über-bullish » !
Pour paraphraser la fable, ces sieurs Goupil, après avoir décrété que les raisins du « bear
market rally » étaient trop verts et bons que pour des goujats, ont décidé de monter sur un
escabeau télescopique pour essayer d’attraper à pleines grappes la remontée des indices en
étant à 100% investis en actions, après que le marché ait progressé d’environ 50 % depuis le
point bas du 9 mars.
Cela nous incite à redoubler de vigilance, car la progression de celui-ci risque alors de
devenir encore plus heurtée, notamment vers l’automne et nous nous y préparons en
conséquence pour pouvoir saisir les opportunités, aussi bien à la hausse qu’à la baisse, quand
les circonstances s’y prêteront, intériorisant les propos du maître :
« I. Savoir quand il est à propos de combattre, et quand il convient de se retirer.
II. Savoir employer le peu et le beaucoup suivant les circonstances. »
Thanh Liêm Nguyen, CFA.
VNI
Eurostoxx
50
MSCI World en
€
% YTD 2009
+41.88%
7.61%
11.31%
% depuis
Origine
12.57%
4.89%
2.46%
Octobre 2008
+5.03%
+3.04%
+4.96%
Novembre 2008
-14.23%
-6.23%
-6.78%
Décembre 2008
-11.93%
+0.87%
-5.92%
Janvier 2009
-6.52%
-8.75%
-1.12%
Février 2009
-10.62%
-11.66%
-9.68%
Mars 2009
+7.16%
+4.80%
+2.58%
Avril 2009
+33.02%
+14.69%
+11.12%
Mai 2009
+13.25%
+3.20%
+1.69%
Juin 2009
-2.32%
-2.02%
+0.29%
Juillet 2009
+7.68%
+9.84%
+7.22%
31/07/2009
1125.65
2638.13
75.248
4

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