Pro D2 – ESB M : L`heure du bilan avec le président Christophe

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Pro D2 – ESB M : L`heure du bilan avec le président Christophe
Pro D2 – ESB M : L’heure du bilan avec
le président Christophe Vichot
Handball« Il est temps de passer à
autre chose »
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« C’est beaucoup trop tôt pour parler de LNH. » Photos Arnaud CASTAGNÉ
Besançon. Vendredi soir, le rideau est retombé sur la Pro D2. En tout cas pour les équipes qui ne disputent
pas les play-off. Le cas de figure de l’ESB M qui a depuis quinze jours maintenant renouvelé son bail pour
une saison supplémentaire en Pro D2. L’occasion de porter un regard dans le rétroviseur d’une saison bien
chargée avec le président, Christophe Vichot.
Christophe, s’il fallait évoquer le bilan sportif en quelques mots ?
On est toujours demandeurs de meilleurs résultats. Le maintien était l’objectif principal, on l’a atteint. Après,
je regrette que l’on n’ait pas engrangé deux victoires supplémentaires. Neuvième ou douzième, on est
maintenu, mais ce n’est pas tout à fait pareil… Cela aurait permis de voir que l’on a progressé par rapport à
la saison dernière. Mais on savait que 2012-2013 serait difficile, c’est tout le charme de la Pro D2 qui est de
plus en plus homogène. Il faut en tirer certains enseignements…
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On demeure perfectibles sur la vie autour de l’équipe. On débriefera ça avec les entraîneurs le 22 mai
prochain, date à laquelle on a fixé une réunion. Il y a certaines choses à modifier dans notre
fonctionnement. (Après un temps) Être plus professionnel dans notre approche de la compétition, par
exemple. C’est à nous, les dirigeants, de nous pencher là-dessus.
Au niveau des structures ?
On continue à structurer le club. On essaie de donner encore plus d’importance au centre de formation,
lequel commence à porter ses fruits. Voir que cette année on a fait signer leur premier contrat pro à trois
d’entre eux (NDLR : N. Gros, Portet, Bedel) est une grosse satisfaction.
« Un fil de maturité »
Justement : avec quatre jeunes joueurs qui arrivent de centre de formation pour remplacer quatre autres
expérimentés, pouvez-vous ambitionner un autre objectif que le maintien pour l’exercice à venir ?
Je ne pense pas. Ce sont des gosses de 22-24 ans quand même. Demain, je serai aussi exigeant avec un
Jules Portet qu’un Sylvain Rognon, par exemple. Ils jouent dans la même équipe, ils portent le même
maillot. Aujourd’hui, ce n’est plus un problème pour moi. Un joueur pro doit être… pro. Il a des devoirs. Si
on les fait signer, c’est que l’on estime qu’ils ont le niveau.
« On a payé pour voir »
Maintien en poche, tout est bouclé. C’est nouveau et rapide, non ?
C’est surtout le signe qu’on progresse. Depuis trois ans que l’on travaille là-dessus, ça fait partie des
évolutions. C’est rassurant de se dire que la saison prochaine est déjà terminée à cette époque. Cela va
nous permettre de nous concentrer sur d’autres choses et ce n’est pas plus mal car on n’est pas
démultipliables.
Avez-vous conservé une enveloppe financière en cas de pépin sportif ?
Non.
Est-ce une volonté, comme certains en formulent parfois le reproche, de ne pas vouloir prendre de risque ?
C’est quoi, prendre des risques ? Mettre le club en péril ? J’ai l’impression qu’on en prend tous les jours. Si
ça n’engageait que moi, j’aurais peut-être un autre discours. Mais là, on parle de 350 licenciés, de salariés.
C’est une entreprise. Quand je parle, ce n’est pas en mon nom, mais celui du club. Et si prendre des
risques c’est afficher ses problèmes au grand jour, alors je n’en prends pas.
Comment l’ESB M est-il perçu selon vous ?
On a clairement pris une place que l’on n’avait jamais eue avant. La fréquentation du palais des sports où
on est passé de 600 spectateurs de moyenne en 2008 à 2.000 cette saison montre que l’on a une
reconnaissance populaire. Il y en a une autre, celle du travail des salariés dans les quartiers puisque durant
le même temps, on est passé de 240 à 350 licenciés. C’est un travail de fond et une fois de plus, on s’est
donné du temps. (Après un temps) Pas sûr d’ailleurs que ce soit le cas sur les deux prochaines saisons…
Pourquoi ?
Il est temps de passer à autre chose.
À savoir ?
On a un club sain, formateur, populaire. Bref, un vrai produit. Le moment est venu de le vendre. De rentrer
dans une phase de compétition. Depuis 2008, on a fait nos preuves. On a fait le métier. On a payé pour
voir…
Vous parlez de LNH ?
Non ! C’est beaucoup trop tôt et trop loin ! Mais si en 2008 on nous avait parlé de la situation actuelle, on
aurait pensé qu’il fallait être taré pour parler de ça. Mais l’utopie étant la réalité de demain, je dis ‘’pourquoi
pas’’ ? Je souhaite en tout cas nous donner les moyens de rêver.
Y a-t-il un domaine où vous vous sentez défaillant ?
Pour l’instant non. On a toujours avancé en bonne intelligence avec nos partenaires, on ne leur a jamais
menti. Maintenant, si on nous demande plus, je ne sais pas faire. Mais si quelqu’un sait, je serai alors le
premier à l’accompagner.
Des regrets ?
Pas encore…
Vous avez peur que ça arrive ?
Non parce qu’on a fait ce qu’il fallait. Le cancre que je suis croit toujours que le travail paie et je crois en
cette valeur.
Propos recueillis par Bertrand JOLIOT